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Mon coin de pays en... Estrie
C’est grand l’Estrie, presque aussi grand qu’une province, plus grand que celle de l’Île du Prince Édouard. Cette vaste région, la plus au sud du Québec, est une mosaïque de pittoresques vallons boisés, de montagnes colorées et de vastes lacs bordés au sud par les monts Appalaches. L’Estrie portait autrefois le nom de Eastern Townships ou Cantons de l’Est. Elle a gardé tout le charme de la Nouvelle-Angleterre loyaliste.
J’habite la partie la plus montagneuse de l’Estrie, soit l’immense couloir qui fait frontière avec le Vermont, aux Etats-Unis, et qui débute près de Sutton, jusqu'au village de Kingsbury, près de Richmond, dans la vallée de la rivière Saint-François. Ce cœur de l’Estrie comprend les plus beaux sommets, soit les monts Sutton, Écho, Glen et Orford, de même que les plus grands lacs, dont le Memphrémagog d’une longueur de 30 kilomètres.
L’Estrie c’est tout l’art de vivre québécois rehaussé par le charme anglo-saxon d’autrefois! Déposez vos bagages; vous êtes rendus chez moi. Le dépaysement est complet! Cette terre estrienne est unique en Amérique. Prenez le temps de découvrir ce mélange subtil de charme québécois et anglo-saxon, offert dans un écrin de beauté incomparable.
Nous sommes à une heure trente de Montréal et à deux heures de Québec. Mais nous sommes aussi tout près des Etats-Unis puisque l’Estrie possède une frontière d’une longueur de 300 kilomètres avec les États-Unis par les États du Vermont, du New Hampshire et du Maine! Moi je peux en une seule journée déjeuner au Québec, dîner à Newport, au Vermont et souper dans une auberge de montagne du New Hampshire, puis rentrer chez moi pour dormir!
En Estrie le visiteur est d’abord conquis par nos montagnes. D'emblée on a le souffle coupé par cette impression de gigantisme avec des sommets culminant à plus de mille mètres d'altitude et des lacs d'origine glaciaire, les plus majestueux du Québec! Dans les vallées forestières vivent les plus grandes réserves de cerfs à queue blanche du Québec. Ici, on joue à cache-cache pour mieux séduire ceux qui viennent nous voir!
Les vastes champs de culture d’abbotsford. Au premier plan, la culture de la moutarde.
Les collines boisées préservent de petits villages enclavés, tantôt à l'architecture victorienne toute britannique, quelquefois aux parfums d'Irlande et d'Écosse! Ailleurs, une église catholique domine le paysage, entourée de chapelles protestantes, et à l'entrée d'un village au nom bien français, une belle croix de chemin veille sur son monde!
Sur les routes de l’Estrie, un peu partout dans la campagne, surgissent des bâtiments inusités : granges rondes couleur sang de boeuf et ponts couverts, parmi les plus anciens au Québec. Une rivière coule et se jette dans un lac au nom amérindien. On s'attendait à rencontrer un champ de blé, mais voici un vignoble. Une route des vins sillonne des collines parsemées de vergers. La saveur de nos vins n’a d’égale que la délicatesse de nos cidres.
Plusieurs beaux manoir de style victorien ou Nouvelle Angleterre enrichissent les villages de l’Estrie.
Un peu plus loin, une ville grouillante de monde s'anime. Au son de la musique, on danse et on festoie. Sur les tables champêtres, on a déposé d'une main de maître des mets fins du terroir; sanglier des élevages de Dunham, canard du lac Brome, bison de Cowansville, cerf de Coaticook. Un vin de glace et un fromage bleu des moines de Saint-Benoit-du-Lac surprendront les gourmets! C’est ici que nichent les meilleures tables du Québec!
La région de l’Estrie, située dans les contreforts des Appalaches, relie la faille du Saint-Laurent aux plus hauts sommets de cette immense chaîne de montagnes. Sur les sommets les plus élevés des mont Gosford (1,183 mètres) et Mégantic (1,105 mètres), on voit poindre à l'horizon le mont Washington, le plus haut sommet de l'Est américain avec ses 2,845 mètres d’altitude.
Les Appalaches parcourent l'est de l'Amérique du Nord sur plus de 3,000 kilomètres, depuis l'état de l'Alabama jusqu'aux confins de Terre-Neuve. L’Estrie occupe la partie centrale nord, celle comprise entre les montagnes Vertes du Vermont et les montagnes Blanches du New Hampshire.
Modelé par les glaciations, le vieux socle apalachien est apparu il y a plus de 400 millions d'années. Les montagnes déchirées, polies et taillées par les glaciers, sont parsemées de grands lacs allongés, qui s'étirent parfois du Canada jusqu'aux États-Unis, tel le lac Memphrémagog.
Les célèbres canards du lac Brome qu’on retrouve sur les tables de gourmets jusqu’en Chine!
Plusieurs masses d’eau douce enrichissent l’Estrie, dont les rivières Richelieu, Saint-François et Chaudière. Les plus grands lacs des régions habitées du Québec s'y rattachent, autour desquels se concentrent des activités récréatives; Massawippi, Memphrémagog, Mégantic, Brome, Magog, Brompton, Aylmer et Saint-François. Les gorges profondes sont spectaculaires, au point d'ériger, au-dessus de celle de Coaticook, le plus long pont piétonnier suspendu au monde!
Une belle maison d’autrefois, à trois cheminées, du temps des grandes familles.
Contrairement aux autres régions du Québec, les forêts de l’Estrie comprennent surtout des essences non résineuses; érable, noyer, tilleul, hêtre, chêne et bouleau. Chaque automne, quel spectacle magnifique avec ces arbres aux couleurs incendiaires! On prétend même qu'il y a moins de moustiques en Estrie en raison de cette rareté de conifères.
Une curiosité de l’Estrie, les granges rondes. Celle-ci est située à Bromont.
Ce sont les Loyalistes de la Nouvelle-Angleterre qui ont d'abord développé, défriché et façonné le visage de l’Estrie. De 1775 à 1810, pendant et après la guerre d'indépendance américaine, est arrivée la première vague d'immigrants, composée de néo-américains. Voulant rester fidèles à la Couronne britannique et refusant de devenir citoyens américains , ces Loyalistes ont quitté les États-Unis pour venir se réfugier au Canada.
Chances are – Mantovani Orchestra Création Florian Bernard – 2004 Tous droits réservés
