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La comptabilité est trop importante pour être laissée aux comptables

VALEUR DE MARCHE ET JUSTE VALEUR : DEUX NOTIONS DIFFERENTES Michel AGLIETTA Université de ParisX-Nanterre Colloque IFRS et Gouvernement d’entreprise MINEFI, 20 juin 2006. La comptabilité est trop importante pour être laissée aux comptables.

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La comptabilité est trop importante pour être laissée aux comptables

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Presentation Transcript


  1. VALEUR DE MARCHE ET JUSTE VALEUR :DEUX NOTIONS DIFFERENTESMichel AGLIETTAUniversité de ParisX-NanterreColloque IFRS et Gouvernement d’entrepriseMINEFI, 20 juin 2006

  2. La comptabilité est trop importante pour être laissée aux comptables

  3. Statut de la comptabilité et particularité des normes IFRS • Un bien public à production privée • Un bien commun à des utilisateurs aux intérêts variés • Une logique rigoureuse mais truffée de conventions Les normes IFRS : s’aligner unilatéralement sur un seul point de vue en prétendant qu’il contient tous les autres.

  4. Les problèmes fondamentaux de la comptabilité Les valeurs articulées dans les comptes sont de statut économique disparate : • valeurs réalisées contre paiements avérés • valeurs imputées (dépréciation des actifs corporels) • valeurs supputées (mark-to-model) • valeurs substituées (mark-to-market) Que peut signifier la juste valeur face à cette disparité irréductible ? Ce devrait être le meilleur compromis entre les qualités recherchées par les normes comptables.

  5. Les qualités des normes comptables • Pertinence : refléter la réalité économique mesurée • Fiabilité : garantir l’impossibilité de manipulations • Comparabilité pour l’allocation des capitaux Les IFRS posent problème sur les trois critères : • Elles ignorent l’essentiel des actifs incorporels (traités en charge d’exploitation) qui sont une source majeure de la performance des entreprises et de leurs risques extra financiers. • Elles vident le résultat financier de signification économique • Aucun organe d’interprétation autorisé n’est prévu pour l’application dans les situations spécifiques. • La comparabilité par l’unicité du principe mark-to-market entre en conflit avec la spécificité des risques bancaires et assurance.

  6. Le problème majeur : la conception de l’entreprise • L’IASB a une conception statique : l’entreprise est un portefeuille d’actifs qui doivent être évalués séparément à leur valeur liquidative instantanée Gouvernance actionnariale • Elle s’oppose à la conception dynamique : l’entreprise est une équipe, c.a.d. un ensemble coordonné d’actifs spécifiques et complémentaires dans un système organisé hors marché dont la finalité en direction du marché est la profitabilité dans la durée (going concern) Gouvernance partenariale Les IFRS ne s’opposent pas qu’aux coûts historiques, mais au meilleur ensemble de conventions qui peuvent être négociées entre les parties prenantes : juste valeur

  7. Les plus graves apories des normes IFRS du point de vue macroéconomique Les IFRS s’éloignent de la « juste valeur » parce qu’elles ignorent la réalité économique dans les domaines suivants : • La valeur fondamentale n’est pas le prix instantané du marché pour les grandes classes d’actifs (actions et obligations). • La stabilité financière requiert des règles prudentielles dans la banque et dans l’assurance qui s’écartent des conventions comptables imposées par l’IASB. • Les immobilisations incorporelles sont des facteurs déterminants de la croissance dont l’ignorance rend les normes comptables peu performantes pour la gouvernance des entreprises.

  8. La valeur fondamentale est une notion construite qui ne s’inscrit dans le marché que dans la durée • Le prix « spot » des titres dépend des variations de la liquidité des marchés qui influencent l’aversion au risque des acteurs. Avec les IFRS la volatilité boursière se double d’une volatilité comptable artificielle. • Il en résulte des « misalignments » dans les prix de marché et des forces de retour vers la moyenne que l’onrepère par les techniques économétriques en longue période. • La « juste valeur », c’est-à-dire la valeur fondamentale, existe. Mais il faut estimer ce prix d’équilibre en captant le processus de retour vers la moyenne. • En comptabilisant les actifs financiers à cette valeur estimée, on amortirait grandement les effets dévastateurs de la volatilité financière sur les résultats des entreprises

  9. Les IFRS sont en dissonance avec les critères des superviseurs bancaires • L ’impact des gains et pertes non réalisés dans les revenus et les valeurs d’actifs des banques viole le principe de prudence établi par Bâle II pour contrôler les risques des institutions de crédit : L’exclusion de l’approche dynamique dans la provision des pertes anticipées encourage une offre de crédit pro cyclique. • Les régulateurs bancaires introduisent des filtres prudentiels : neutralisation des gains et pertes non réalisés sur les instruments de taux et de l’incidence des opérations de couverture sur la volatilité des fonds propres, parce qu’ils sont incompatibles avec les critères de calcul du capital réglementaire.

  10. Les IFRS compliquent la gestion actif /passif des institutions de prévoyance • Les normes IFRS accélèrent une évolution désastreuse : rejeter le risque sur les épargnants individuels, c’est-à-dire sur les agents les moins capables de le prendre (passage aux fonds à cotisations définies). • Mais, de même que les actifs immobilisés dans les entreprises, les engagements de passif des institutions de prévoyance ne peuvent être comptabilisés en valeur de marché. Les risques sont extra financiers (démographie et capital humain). • Il s’ensuit qu’une comptabilité en valeur instantanée des actifs détenus à long terme rend plus difficile l’immunisation contingente du passif.

  11. Les IFRS procèdent d’une conception partiale de l’entreprise • L’importance cruciale pour la création de valeur des immobilisations immatérielles très partiellement comptabilisées désigne l’entreprise comme un domaine de complémentarité stratégique Ces actifs n’ont pas de valeur de marché, ou celle-ci ne reflète pas leur contribution au flux de revenus futurs, parce que ces actifs sont internes aux firmes et non séparables. • Ces immobilisations sont de trois types : l’information numérisée, la propriété intellectuelle, les compétences humaines. • La méthode correcte est celle de la comptabilité de la croissance : traiter ces immobilisations au même titre que les immobilisations matérielles comme inputs d’une fonction de production dont il faut estimer les productivités marginales.

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