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Forum Adolescences 2007 Présentation des résultats de l’étude qualitative

Forum Adolescences 2007 Présentation des résultats de l’étude qualitative. Etude qualitative « 2 mois de regards croisés… ». Une méthodologie originale. Un dispositif d’études inédit sur les relations adolescents/adultes 2 mois d’implication de…. 17 adolescents de 13 à 18 ans.

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Forum Adolescences 2007 Présentation des résultats de l’étude qualitative

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Presentation Transcript


  1. Forum Adolescences 2007Présentation des résultats de l’étude qualitative

  2. Etude qualitative « 2 mois de regards croisés… »

  3. Une méthodologie originale Un dispositif d’études inédit sur les relations adolescents/adultes 2 mois d’implication de… 17 adolescents de 13 à 18 ans 10 adultes parents d’adolescent(s) ou professionnels en contact avec des adolescents En Ile-de-France Et à Toulouse

  4. Une méthodologie originale Une forte implication des adultes et adolescents dans l’étude, animée par un mix méthodologique inédit mis en œuvre entre le 29 novembre et le 10 février • Côté adolescents : Entretiens individuels en face-à-face d’une heure en amont  au début de l’expérimentation 3 ateliers de groupe à Paris et Toulouse de 3 heures  en décembre, janvier et février Journal de réflexion et d’observation  2 mois Forum de discussion Internet  2 mois • Côté adultes : Entretiens individuels en face-à-face d’une heure en amont  au début de l’expérimentation Journal de réflexion et d’observation  2 mois Entretiens téléphoniques réguliers au cours des 2 mois Entretiens individuels en face-à-face d’une heure à une heure trente de bilan

  5. L’implication des interviewés Le journal d’observation et de réflexion Côté pile : les observations et réflexions personnelles Ils indiquent leurs observations et réflexions personnelles comme un journal intime : Les relations entre les adolescents et les adultes … L’image des adolescents et des adultes… Côté face, les missions ponctuelles Il est dédié à des questions ou exercices ponctuels à traiter sur quelques jours/ semaines. Rédaction de portraits, autoportrait avec regard ado ou adulte, fiction « monde sans adultes ou sans adolescents… », « A 30 ans, je serai… » ou «  A 15 ans, j’étais… » Reportages photos « planète ados », « planète adultes », « planète mon avenir ou avenir d’ados »

  6. L’implication des interviewés Les ateliers de groupe avec les adolescents Des moments de rencontre, entre des adolescents de différents univers et milieux sociaux pour produire des contenus collectifs et partager leurs réflexions et observations avec d’autres adolescents. « Nous avons pu parler sans crainte de reproche ou de remarques. On pouvait parler librement. Moi qui suis d’habitude timide et réservée, j’ai parlé sans retenue. » Camille, Toulouse Le forum de discussion en ligne Un format de recueil très adapté à cette classe d’âge, il a servi de fil rouge et de continuité entre les différents ateliers et a permis de renforcer les échanges et la dynamique des groupes. Le reportage photos Les adolescents se sont chacun vu confier un appareil photo jetable destiné à illustrer leur réflexion sur l’univers des adolescents et celui des adultes.

  7. Les adolescents recrutés A Paris

  8. Les adolescents recrutés A Toulouse

  9. Les adultes recrutés A Paris/ Toulouse

  10.  Les conclusions des 2 mois Des extraits des journaux d’observation et de réflexion et du forum de discussion internet ont été sélectionnés pour illustrer.

  11. Les conclusions de ces regards croisés

  12. Les conclusions des regards croisés adolescents et adultes • De part et d’autre des traces de discours de victimisation… qui marque des signes de crise de confiance entre les adolescents et certains adultes. • De part et d’autre de l’empathie et de la bienveillance… Côté adulte, des stéréotypes à l’œuvre et un double discours : « Mon adolescent vs les Autres » ou « Mon adolescent vs mes élèves » Un consensus fort, entre adultes et adolescents : la catégorie des adolescents, se nourrit de nombreux stéréotypes et véhicule une image pathologique de cette période de la vie et une image des adolescents aux teintes négatives. Image dont les adolescents finissent par être victimes et dont les adultes ont du mal à se défaire.

  13. La catégorisation des adolescents Un fort sentiment d’appartenance à un groupe mais un rejet des catégories construites par les adultes pour les qualifier

  14. La catégorisation des adolescents Aussi se dessine aux yeux des adolescents une dichotomie entre les adultes « qui croient en les adolescents» et qui parviennent à prendre de la distance vis-à-vis des stéréotypes et les Autres qui se laisseraient aller à des amalgames.

  15. Leur définition de la vie adulte

  16. Perceptions croisées Pour les adolescents, plusieurs définitions correspondent à leur vision de la vie adulte : responsabilités, autonomie et expériences de la liberté « Devenir adulte, c’est le début des problèmes…» « Etre adulte, c’est avoir fait toutes ses premières fois» Pour les adultes, l’adolescence se définit de manière très imprécise par un savant mélange de « changement »,« flegme », « fatigue », « mal-être », « insouciance », « légèreté ».

  17. L’enjeu des premières fois…

  18. L’enjeu des premières fois

  19. L’enjeu des premières fois

  20. L’univers des adultes vu par les adolescents, un univers de contraintes Un univers qui gravite autour de la résolution de difficultés, de contraintes professionnelles, matérielles mais aussi familiales reflet de ce qui transparaît de leurs échanges avec leurs parents. « Devenir adulte, c’est le début des problèmes. » Atelier, Toulouse

  21. L’univers des adolescents vus par des adolescents

  22. Des malentendus entre adolescents et adultes? Ce que pensent les adultes « Ils ont de moins en moins l’esprit de famille… » « Ils ont beaucoup de mal à se mettre au travail » « Ça fait un peu la génération Star Academy, ils savent pas chanter, mais ils vont être célèbres, ils y croient.  » Professeur mathématique/ Toulouse « Ils ne supportent pas qu’on leur parle de l’avenir. » Ce que les adolescents disent… « La famille est ce qu’il y a de plus important à mes yeux. J’ai hâte d’avoir moi-même des enfants… » «J’espère que j’aurai l’énergie de travailler pour faire ce que je veux .» « Je me renseigne sur ce que je peux faire. J’essaie de rester ambitieux. » « Quand on a des remarques ou des mauvaises notes, c’est à ce moment-là qu’on nous dit ; « qu’est-ce que tu veux faire? » »

  23. 18 ans l’âge des responsabilités…

  24. Les relations adolescents/adultes

  25. Les relations avec les adultes Leur vision du monde Adulte est très schématique, les adolescents définissent comme appartenant à leur entourage adulte • Les parents • Les professeurs • La famille au sens large (dont les grands parents, oncle/tante, cousins) • Les amis de la famille • Les voisins • Les commerçants/les commerciaux (ceux à qui ils achètent ou ceux qui essaient de leur vendre…) • Les artistes Certaines figures hybrides gravitent autour des adolescents Les frères ou sœurs aînés Les intervenants ponctuels (comme le moniteur d’auto-école, l’orthodontiste, le médecin) Les surveillants/pions Certaines figures familières appartiennent à leur vision du monde adulte : « La vieille dame dans le bus », le chauffeur de bus …

  26. Les parents… sous surveillance adolescente? Les adolescents les voient stressés, fatigués, pour certains accablés… Il ressentent que leurs parents surmontent nombre de difficultés de différentes natures : • Difficultés professionnelles • Difficultés familiales et sentimentales • Difficultés financières • Difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale/sentimentale • Difficultés de « timing » Ils redoutent que ne leur arrivent des problèmes de santé. « J’ai peur pour mon père. Il travaille trop. » Ils réprouvent pour la plupart leur rythme de vie et leur attitude souvent pessimiste, mais ils déclarent faire preuve de sollicitude à leur égard. Certains adolescents développent ainsi une acuité particulière pour mesurer le bien-être de leurs parents. « Je sais tout de suite si ça va bien ou pas. Si je peux lui parler ou pas. » « Quand je vois que ça ne va pas, j’essaie de ne pas en rajouter. » « Elle a déjà des problèmes, j’essaie de ne pas la décevoir, j’essaie de l’aider un peu aussi, même si je suis fatiguée. »

  27. Les parents… sous surveillance adolescente? Les adolescents perçoivent que les réactions de leurs parents dépendent fortement de leur état d’esprit du moment. Ils conçoivent que leurs parents font de leur mieux, en fonction de leurs contraintes mais ils déplorent que leurs réactions soient si dépendantes du contexte. Aussi les adolescents développent-ils des stratégies pour cerner cet état d’esprit, et s’y adapter afin de saisir des opportunités ou éviter de prendre des risques dans leur relation avec leurs parents. « Souvent, les punitions que j’obtiens sont plus liées à leur mauvaise journée de travail qu’à quelque chose que je fais. C’est injuste mais c’est comme ça. J’essaie de faire avec et de m’adapter. Je sais maintenant trouver le meilleur moment pour dire les choses. » Emma, 15 ans « Il y a des moments, je sens que c’est l’euphorie. Une bonne nouvelle au boulot, ou dans la famille, ça tient à pas grand-chose. On pourrait leur demander n’importe quoi ils diraient oui. »Sirine 14 ans Ils jaugent leurs parents en permanence… et paraissent attentifs à de nombreux signes. « Nous on est toujours mis en cause, les adultes ne sont pas toujours très sympas avec nous. Ils déversent leur stress sur nous. Nous on se révolte. »

  28. Leurs attentes à l’égard des parents  La transmission de valeurs «  J’attends d’eux qu’ils me dirigent vers les valeurs qu’ils jugent bonnes. Pour que je sache comment me comporter plus tard quand je serai à leur place. » L’autorité « Ils doivent nous mettre des repères, des limites, des règles. Il faut commencer jeune. »  La protection, la prévention « Leur rôle, c’est de nous protéger, faire de la prévention avec nous, pour nous aider à grandir en sécurité. »  Une juste présence, qui assure le bon niveau d’autonomie « Le problème, c’est qu’ils voudraient nous garder petits. Sauf que techniquement c’est pas possible on est des mini adultes en devenir. Donc, ils n’ont pas à être toujours sur notre dos. »

  29. La question de la juste présence…?

  30. Une demande d’autorité parentale Une demande forte des adolescents concerne l’autorité des parents et pose la question de la sanction.  Les adolescents, certes ambivalents à l’égard de l’autorité réclament des règles, des limites édictées par les parents.  Ils ont le sentiment que cette autorité se délite, au sein même de leur foyer. Ils relatent des situations d’évitement, de négociations qui remettent en cause à la crédibilité de leurs parents. « Je trouve personnellement que mes parents ne sont pas assez sévères. Et surtout pas au bon moment. Ils négocient avec nous pour être tranquilles. » « Le problème, c’est que ma mère ne tient jamais ses punitions jusqu’au bout. Ils n’arrivent pas à être sévères. » « Après on fait chanter les parents, on sait que ça marche comme ça. » Côté adultes, ils déplorent ne pas disposer d’autorités et aimeraient y remédier mais ne savent comment s’y prendre.

  31. Les parents et l’avenir  Ils réalisent combien leurs parents mettent d’espoir dans leurs enfants… « Ils veulent qu’on réussisse ce qu’ils n’ont pas réussi ou qu’on fasse mieux qu’eux.» Atelier Toulouse  Ils relatent l’inquiétude de leurs parents (qui parait patente du côté des adultes interviewés). « Ils savent que c’est très difficile, avec le travail, ils s’occupent de beaucoup de choses en même temps et que ça devient de plus en plus dur. Donc, ils ont peur pour eux leur travail et aussi encore plus pour nous. Ils se demandent ce qu’on va pouvoir devenir. S’ils vont pouvoir payer nos études… » Atelier Paris  Le discours d’inquiétude sur l’avenir, fait du dialogue sur les projets d’avenir une source de conflit. Les adolescents semblent confondre le pessimisme ou crainte de leurs parents avec un manque de confiance dans leur capacité à mener à bien leur projet. « Avec les parents, parfois ça passe mal de parler de l’avenir. Ca finit toujours par: tu n’y arriveras pas si tu travailles comme ça. »Atelier Paris

  32. Un dialogue difficile avec les parents  Un contexte qui n’est pas toujours favorable à l’échange «Quand ils rentrent du travail, ils ont pas très envie de nous parler même si au fond d’eux ils se disent que ça serait bien de le faire. (…) Et puis en fin de compte, après c’est nous, on les repousse un peu… Là, ils s’inquiètent et essaient de nous parler.» Atelier, Paris « Je ne mâche pas mes mots, je les impressionne. C’est vrai que c’est un âge qui m’agace, donc le moins de temps je passe avec eux, mieux ce sera. (…) ils ne me demandent pas beaucoup de conseils, c’est sûr.» Mère Paris  Un dialogue perçu centré sur l’école « Je me suis rendu compte avec l’étude que j’ai pas beaucoup de conversations avec eux. On parle toujours des notes, de l’école, des sorties. C’est jamais très profond. Parfois, ils me parlent des trucs de politique, du chômage, ils racontent comment c’était à leur époque, mais c’est rare quoi. » Atelier, Paris

  33. Un dialogue focalisé sur l’école

  34. Le rôle des adultes vus par les adultes «Je pense que j’ai le rôle de quelqu’un qui met des cadres essentiellement et voila et je dois être un personnage. Ils doivent se construire par rapport à moi contre ou pas contre moi,. Les engueulades je les assume. Je pense qu’ils sont contents d’avoir une espèce de pilier qui ne vas pas bouger, qui gardera ses positions.(…) Je me suis rendue compte que cela les rassurait que l’on garde un rôle de parents, que l’on reste à notre place et que l’on mette les barrières là où il faut. » Mère/Paris «C’est comme si ma fille s’attendait à une mesure forte de notre part, en clair d’être cadrée. On a du mal à gérer sa liberté toute nouvelle, liberté qui la grise et qui ne l’aide pas » Mère/Paris «Nous, on est la première génération de parents à être obligé de s’adapter à Internet et le portable dans les foyers. Avant, les parents arrivaient à nous cerner et à contrôler à peu près ce qu’on faisait, maintenant, il y a des tas de choses qui nous échappent. On ne peut plus contrôler comme il faut. » Mère/Paris

  35. Force est de constater que l’adolescence est redoutée par les parents. Certains la vivent comme une période particulièrement difficile personnellement, tous décrivent des difficultés relationnelles avec leur progéniture. Ils évoquent plus particulièrement :  La perte de contact « Parfois, on a un peu l’impression de perdre le contact. On a un peu de mal à les cerner, à savoir ce qu’ils pensent. Pour préserver leur intimité, ils donnent peu d’informations, sur ce qu’ils font, ce qu’ils pensent, ce qu’ils projettent… » Mère/ Paris  Les mensonges, la crise de confiance « Les adolescents, nous reprochent notre manque de tolérance, de confiance en eux. Ils souhaitent une confiance totale, mais ils nous mentent régulièrement. Parfois pour des choses anodines, parfois plus graves qui peuvent les mettre en danger » Mère/ Paris « Mon fils cherche à éviter les conflits, alors, il ment: c’est pire. Une mauvaise relation s’instaure entre nous » Mère/ Paris  Les réflexions, qui mènent aux clashs « Quelques fois, j’ai des réflexions qui m’échappent, du genre du style: » écoute, tu es dans une très bonne classe il vaut mieux être tiré vers le haut que vers le bas ». Il me dit « qu’est-ce que tu es snob !» il ne supporte pas ça ou bien quelquefois j’ai des réflexions racistes et des réflexions d’exaspération: Il dit : mais comment peux-tu parler comme ça! “ Mère/ Paris  Le sentiment d’incompréhension… soutenus par des comparaisons intergénérationnelles “Je suis vraiment en décalage, je ne me retrouve absolument pas du tout dans ma fille aînée et dans leurs préoccupations et dans les conflits qu’elle a avec moi. Je n’ai jamais eu de conflits moralement avec mes parents: je ne me reconnais pas. “Mère/ Paris « Les WE sont difficiles: les enfants se lèvent tard et je suis plutôt matinale. Je ne supporte pas leurs levers tardifs. Même à l’adolescence, je ne dormais jamais tard le matin… » Mère/ Paris Les difficultés relationnelles vues par les parents

  36. Les professeurs Ils correspondent pour les adolescents à la fois à la figure adulte la plus familière et la plus étrangère. La plus familière, car c’est à l’école, avec les différents professeurs, que les adolescents reconnaissent passer le plus clair de leur temps, La plus étrangère, car la plupart des professeurs ne constituent pas des interlocuteurs reconnus comme privilégiés pour autant. Ils sont perçus, pour la plupart, comme ne s’intéressant pas aux individualités mais considérant la classe ou les élèves de manière stéréotypée. « Ca reste toujours l’image du prof. On ne va pas lui faire des confidences, ce dont on parle avec eux ça reste les cours, l’orientation. » Atelier, Toulouse « Ils ne voient plus les élèves. Ils ne se rendent pas compte de tous nos espoirs, de toute nos vies. Ils ne pensent pas aux répercussions que leurs petites remarques peuvent avoir sur nous. » On relève une forte aspiration à développer des contacts plus personnels, c’est-à-dire, laissant plus de place à l’expression des individualités (projets, problèmes personnels rencontrés…). « Moi, je crois qu’on peut leur parler quand on a des problèmes. Il faut juste se lancer. » Atelier Toulouse

  37. Réflexion sur la relation avec les professeurs «Certains professeurs gardent leur distance avec les élèves. D’un côté, c’est normal car ils sont là pour nous apprendre des choses et pas pour faire amis/amis avec nous. D’autres non. Ils nous demandent de nos nouvelles demandent si tout se passe bien etc. Mais on parle surtout des cours et des devoirs. Comme mon prof de science éco de l’année dernière, c’est une femme super. En cours, elle savait y faire. Elle plaisantait en cours, elle nous faisait travailler et pour les devoirs et les contrôles, elle était stricte. (…) Doit-on toujours garder des distances avec les professeurs ou au contraire être proches d’eux, sans l’être vraiment? » Camille, 17 ans Toulouse

  38. Réflexion sur la relation avec les professeurs « La prof de maths, nous a dit que nos résultats étaient inquiétants, qu’il fallait faire les devoirs à la maison, réviser, refaire les exos… mais le problème, c’est que nous ne corrigeons pas les exos. Elle ne se remet pas en question. Elle nous dit qu’on devrait lui dire quand on ne comprend pas l’exo. Mais si on ne le fait pas, c’est qu’on n’ose pas lui demander. Moi, qui suis timide, quand je ne comprends pas, je ne demande pas à corriger l’exo, car j’ai peur du regard des autres et en plus je suis nulle en maths. Pourquoi les profs s’en prennent-ils toujours aux élèves nos incompétences, nos méthodes de travail, mais eux non. C’est injuste. » Camille, Toulouse, 17 ans

  39. L’image que les professeurs pensent avoir auprès des adolescents « Je pense qu’ils me voient comme une personne âgée qui ne comprend pas toujours leurs problèmes. Je peux leur apparaître comme une personne froide et distante. Mon statut de « femme publique » au collège m’empêche de me dévoiler. Ce n’est pas le lieu pour parler de moi! Je ne veux pas dévoiler mon âge. Ca remettrait en danger ma légitimité et ma crédibilité. » Prof/ Paris « Je me souviens d’une élève qui m’avait dit « Madame, on dirait que vous êtes un robot. » En effet, j’avais minuté toutes les phrases de mon cours et j’avais décidé de mener mon cours, envers et contre tout » Prof/ Paris « Je leur dis à la fin du trimestre je suis obligée de te mettre une mauvaise note. Tu n’as rien fait, tu m’as rendu des devoirs c’était n’importe quoi, tu n’as pas écouté mes conseils donc je te mets une mauvaise note. Il y en a qui le comprennent, il y en a d’autres qui ne comprennent pas et nous jugent sévèrement « vous êtes là pour nous casser ». » Professeur Anglais/ Paris

  40. Les qualités valorisées auprès des adultes Les qualités qui sont très valorisées par les adolescents (et qui correspondent aux principaux reproches faits aux adultes)  L’équité Les adolescents s’avèrent particulièrement sensibles à ce point.  La considération Les jeunes personnes interrogées apprécient plus particulièrementles adultes qui les considèrent, s’adressent à eux, s’intéressent à leur point de vue, à leurs projets.  La capacité à se remettre en cause personnellement Cette capacité n’est pas reconnue à beaucoup d’adultes.  La disponibilité C’est plus une question d’attitude d’ouverture, que de disponibilité objective à laquelle les adolescents sont attentifs.  L’optimisme Là aussi, elle ne paraît pas une qualité adulte mais elle est fort appréciée chez les adultes qui en font preuve.  L’humour, la joie de vivre Cette qualité leur paraît un attribut de l’adolescence, qui manque cruellement aux adultes, et qu’ils apprécient d’autant plus lorsqu’ils la trouvent auprès d’eux.

  41. Une demande de dialogue renforcé avec les adultes  Un dialogue, plus que des monologues ou des interrogatoires, sorti du prisme scolaire « On aimerait parler plus de ce qu’ils ont connu avant notre naissance. Parler un peu plus d’eux que de nous. » Atelier Toulouse « Je rêverai oser leur poser plein de questions. Pourquoi ils font ça? » Atelier Paris  Une demande d’échanges d’expériences, pour envisager l’avenir de manière plus positive et concrète « On aimerait que les adultes qui ont de vraies activités professionnelles, ceux qui travaillent dans des entreprises transmettent leur savoir, nous expliquent comment ça se passe. Pas tout le temps nous dire « tu dois faire ça, tant d’études etc. Mais, nous expliquer en quoi ça consiste, comment il est arrivé là etc.»

  42. L’environnement incertain, au cœur des relations adolescents/adultes

  43. Une relation adolescents/adulte sous influence  Sous influence du contexte social Soumis à une pression forte de leur environnement qu’ils décrivent comme incertain (précarisation, difficultés quotidiennes), les adultes s’inquiètent pour l’avenir des adolescents, ils partagent régulièrement cette inquiétude avec eux voire tendent à projeter leurs propres angoisses sur eux. Il en résulte différentes conséquences sur la relation : • Les adultes développent un discours pessimiste sur l’avenir et jouent ainsi un rôle de cadrage des projets d’avenir des adolescents. • Des adultes mobilisent le contexte social comme d’une menace ou d’un levier pour l’implication scolaire, ainsi ce discours d’inquiétude déjà omniprésent dans les médias et parfois dans le quotidien familial devient un élément pilier de la relation adolescent/adulte. • Certains parents développent des attitudes de surprotection à l’égard de leur progéniture. La famille devient alors un lieu de repli, protégé des affres de la société. Les parents voient leur rôle s’étendre.

  44. Le poids de l’environnement incertain Paroles de profs… « Mon rôle, c’est de leur remettre les pieds sur terre. De leur dire: ce n’est pas possible de croire que tu vas devenir pilote ou avocat. J’ai des élèves qui sont loin d’avoir compris ce qui les attend dans la vraie vie. » Prof Anglais/ Paris « J’ai des élèves en 3ème qui sont complètement déconnectés de la réalité, qui ne savent pas le B-a-ba, et qui veulent être informaticien ou ingénieur en informatique. » Prof Mathématiques/ Toulouse «  Je les trouve insouciants. Ils ont tout: ordinateur, PlayStation, mp3, la vie est belle. Ils vont déchanter si on ne les prévient pas. Ca peut être un atout de ne pas avoir peur du lendemain, d’être optimiste. Mais pour moi c’est un obstacle, car ils ne vont pas au-delà d’eux-mêmes. » Prof Mathématiques/ Toulouse

  45. Le poids de l’environnement incertain Paroles d’adolescents « Le prof, nous dit: si tu continues comme ça, tu vas devenir SDF.(…) L’autre jour le prof de techno a dit à une élève qui bavardait « tu n’auras pas de boulot».» Sirine, 14 ans, Paris «  Toute la journée, on nous rabâche que c’est dur, le chômage et tout ça. On voit nos parents fatigués, stressés, qui se plaignent et réclament des augmentations. Ca donne pas trop envie de travailler.  Moi, j’ai choisi chirurgien, comme ça, je suis sûr d’avoir du travail et de bien gagner ma vie.» Thomas, 14 ans, Paris « La prof, elle nous fait: c’est ça rigolez avec vos consoles, vos ipods et compagnies dans vos jolies petites chambres. Vous rigolerez moins quand vous serez au chômage. Je trouve ça assez méchant et pas très efficace de nous menacer comme ça. » Sofia, 14 ans, Paris « Mes parents me disent combien c’est dur, que certains sortent avec un bac+5 et sont au chômage, les salaires sont bas, la vie est chère. Ils m’encouragent à travailler plus pour m’en sortir bien financièrement. Mais moi, je suis très découragée et je me dis que des gens comme moi, qui vont essayer, il y en a des millions et donc vu mes capacités communes, je ne vois pas comment je vais surmonter ça. » Emma, 14 ans Paris

  46. Le poids de l’environnement incertain Paroles de parents « C’est un sujet de heurts à la maison. Il y a d’un coté les projets professionnels assez ambitieux de ma fille (Avocate, journaliste…) et de l’autre le travail pas toujours bien régulier (…) et la réalité qui est dure. J’essaie de la sensibiliser à tous les problèmes. » Mère/ Paris «  Nous[à notre époque] une fois qu’on était embarqué dans des études supérieures et qu’on terminait on était dans le haut de l’entonnoir. Avant c’était un diplôme= un boulot, alors que maintenant c’est plus dur. Nous, on n’avait pas forcément une idée précise de métier en tête. Alors que mes enfants, ils veulent tout de suite avoir une idée précise alors que les études peuvent ne pas les intéresser du tout, mais ça fait rien, c’est un moyen d’arriver à quelque chose. (…) Mon fils s’est déplacé lui-même au Salon de l’Education, c’est pour vous dire, comme l’orientation professionnelle l’inquiète. » Mère, Paris «  Je lui dis que son papa sera toujours là, en cas de coup dur ou si après ils ont besoin de rester plus longtemps ou de revenir à la maison. » Père, Paris

  47. Leur rapport avec l’entourage adulte Un mélange de sentiments est exprimé à l’égard des figures adultes de l’entourage. Le plus souvent on a noté :  De la sollicitude, de l’empathie En particulier pour les parents, dont le quotidien leur paraît très difficile et qu’ils observent toujours « stressés », « fatigués », « sous pression » Mais aussi pour certains professeurs  De l’admiration Pour les parents, certains professeurs, des personnes de la famille des voisins,  De l’irritation Les professeurs et les parents en sont plus souvent les objets. On leur reproche leur inéquité, leur faiblesse d’autorité, leur faible considération, leur manque d’empathie  Du rejet Elle touche des adultes avec lesquels les adolescents peuvent entrer en conflit ou à cause desquels ils peuvent se sentir diminués Ex : chauffeur de bus

  48. Portrait en regards croisés… Portrait d’adultes de l’entourage d’adolescents Portrait d’adolescents dans l’entourage d’adultes

  49. « Mon professeur d’histoire-géographie est une femme d’environ 35 ans. Je la respecte et je l’admire pour son organisation et sa patience, elle note sur une feuille toutes les questions que l’on serait susceptible de lui poser. Elle est sévère mais juste. Elle note les élèves à leur juste valeur et elle ne « casse » pas les élèves lors d’un conseil de classe. Elle est positive et plutôt drôle, à chaque début de contrôle elle nous dit  : « que la force soit avec vous! »Grâce à elle, j’ai appris à positiver et à m’organiser. Elle répond à toutes les questions, explique jusqu’à ce l’on comprenne, elle admet ses erreurs. Elle nous apprend énormément de choses, d’ailleurs on s’écarte souvent du sujet. Elle est intéressante. C’est le seul cours où je ne m’endors pas sur la table et où je ne regarde pas la pendule. Je pense que la meilleure qualité chez un enseignant, c’est d’être intéressant. » Julie, 13 ans, Paris Portrait d’adultes de l’entourage…

  50. « Mon voisin, c’est l’adulte par excellence, Ingénieur au AAAA, maison de 300 m² minimum, BMW dernier modèle dans le garage. Ses enfants doivent être premiers de classe, très ordonnés, toujours très bien habillés, et tenir un langage très correct. Les copains sont triés sur le tas, ne viennent à la maison que ceux qui plaisent à papa et maman. Le paraître est important, l’image que l’on donne aux autres l’est aussi mais côté mentalité, il y a des choses à revoir. Six mois de l’année, il part pour son travail aux USA, maman gère les enfants, l’aide ménagère et prend soin de son corps. Une étudiante aide les enfants le soir à faire les devoirs.  Je n’apprécie pas beaucoup sa mentalité.» Adrien, Toulouse Portrait d’adultes de l’entourage…

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