1 / 27

Introduction aux peuples autochtones de l’Ouest

Introduction aux peuples autochtones de l’Ouest. Partant à la chasse sur le fleuve Mackenzie au printemps – G. Lanoue, 1976. Guy Lanoue, Université de Montréal, 2011-2013.

conner
Download Presentation

Introduction aux peuples autochtones de l’Ouest

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Introduction aux peuples autochtones de l’Ouest Partant à la chasse sur le fleuve Mackenzie au printemps – G. Lanoue, 1976 Guy Lanoue, Université de Montréal, 2011-2013

  2. Les statistiques canadiennes ne sont pas encourageantes, après presque de 40 ans de politisation et d’intervention directe de la part du gouvernement canadien: - Le chômage est au moins le double de la moyenne nationale. • - La proportion d’Autochtones parmi les incarcérés est démesurée; dans certaines provinces de l’Ouest, elle atteint 20%. - Problèmes énormes de santé en plusieurs communautés – abus de substance, syndrome d’alcoolisation fœtale.- Niveau de scolarisation inférieure à la moyenne nationale. • Taux de suicide le double de la moyenne nationale.- Pauvreté chronique. • Espérance de vie humaine jusqu’à 10 ans de moins que la moyenne nationale. • http://www5.statcan.gc.ca/subject-sujet/result-resultat.action?pid=10000&id=10007&lang=eng&type=CENSUSTBL&sortType=2&pageNum=1&more=0 • Les statistiques exactes varient énormément d’une province à l’autre, et sont approximatives. Elles (les dernières disponibles) dérivent du site de StatsCan, 2006. • De plus, plusieures problèmes sérieux et répandus ne sont pas bien documentés: viol, agression, dépression,

  3. Les zones culturelles de l’Amérique des Autochtones http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4d/Nordamerikanische_Kulturareale_en.png/800px-Nordamerikanische_Kulturareale_en.png

  4. Les divers régimes politico-sociaux: Bandes - 200 à 300 membres • Généralement, des chasseurs-cueilleurs • Se déplacent continuellement, autant pour des fins politiques que des fins économiques • S’organisent en petits groupes de chasse • N’ont pas d’histoire officielle; mémoire collective manque de profondeur temporelle • Utilisent («bricolent», dans les mots de Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage) des éléments tirés de la nature pour représenter les rapports humains; la nature politisée et métaphorisée devient une matrice pour les rapports sociaux • fréquemment, pas de classes sociales; le pouvoir s’exerce par l’autorité morale et non par la menace d’utiliser de la force • Mythologie orientée vers l’agir individuel Exemples de bandes: les Sekani et d’autres groupes athapascan, les groupes algonkiens au nord du Canada, les Indios de l’Amazonie

  5. Les Sekani - des chasseurs très mobiles - dispersés sur un territoire très grand, donc incapables de le protéger qu'ils revendiquent, donc le déplacement motivé uniquement par des fins économiques (chasser) est politisé pour signifier qu'ils occupent et utilisent le territoire, qui devient donc 'leur' territoire - le problème central est donc de créer une communauté politique qui ne nuit pas à l'autonomie du chasseur, qui doit être libre de se déplacer comme mieux il le pense pour maximiser ses possibilités de survie dans un environnement où les animaux se déplacent continuellement - doivent donc politiser le déplacement individuel, vrai et «symbolique», pour qu’il mène à la création d’une communauté http://www.karlloren.com/diet/images/hunters.jpg Chasseurs-cueilleurs, version romantique

  6. La parenté sekani

  7. Points saillants du système sekani - pas de profondeur généalogique; pas de filiation (descendance) - ce système de parenté n’est pas basé sur les liens biologiques - autrement dit, ce n’est pas la parenté qui impose une structure sur les rapports, mais ce sont les rapports de collaboration qui vont déterminer la parenté - la confraternité primaire est composée des personnes (et leurs enfants) qui ont travaillé avec les parents - la confraternité secondaire est composée de personnes qui ont des liens d’affiliation définis par le mariage http://www.livinglandscapes.bc.ca/prnr/mcleod_lake/historic/screensize/na_04902.jpg Fort McLeod, McLeod Lake. 1914.BC Archives NA-04902

  8. Les Sekani - deux dimensions à l'univers, visible et invisible - l'invisible est dominé par le pouvoir - le pouvoir est inné à toutes les entités vivantes - il y a des variations dans le degré de pouvoir - certaines entités, les animaux surtout, ne peuvent exprimer leur pouvoir - les animaux ont deux dimensions, biologique et surnaturelle (comme l'homme) - les animaux ont un pouvoir supérieur à celui de l'homme - les hommes doivent acquérir le pouvoir en s'approchant aux animaux - c'est seulement en invitant l'animal biologique à manifester sa dimension surnaturelle que l'homme puisse rentrer en contact avec le pouvoir de l'animal L’homme se transformant en esprit; Lac des Bois, Ontario

  9. Les Sekani - la condition naturelle de l'homme est d'être chasseur - parce que les animaux ont plus de pouvoir que les hommes, la chasse est efficace seulement si l'homme reconnait le pouvoir supérieur de l'animal en le respectant, invitant l'animal à se sacrifier - pour rentrer en contact avec la dimension surnaturelle de l'animale, l'homme doit cacher sa dimension visible (être chasseur) et inviter l'animal à faire ressortir sa dimension cachée (où son pouvoir supérieur est situé) - l'homme doit se transformer en gibier symbolique pour invoquer l'époque du Transformateur, quand les animaux naturellement supérieurs chassaient les hommes - en se transformant symboliquement en proie, la dimension surnaturelle de l'animal peut se manifester Oiseau tonnerre, Ojibwa – Sam Ash, 1970s

  10. - les hommes sont donc «contaminés» par le pouvoir inné de l'animal - ce contact avec le pouvoir invisible est hautement individuel - si l'animal s'approche à l'homme, c'est qu'il est dominé par son pouvoir inné et non par sa dimension biologique, dont l'instinct serait de s'enfuir - tout les hommes la possibilité de rentrer en contact avec le pouvoir, mais le pouvoir acquis de l'homme reste caché, masqué par la règle de silence qui empêche l'homme de parler de son pouvoir; les femmes n’ont pas d’accès à ce pouvoir, car il la possède déjà - le pouvoir se manifeste donc par des gestes, en l'agir, par une capacité augmentée de chasser - la manifestation de ce pouvoir augmenté par le contact est la générosité envers les autres - pour créer une communauté, ils imposent une règle de silence sur ce contact; l’agir individuel se «tait», car il est déplacé vers une dimension invisible où l’immobilité (le non-agir) est le trait dominant et gagnant Homme et oiseau tonnerre; Lac des Bois, Ontario

  11. La logique d’un système totémique

  12. Définitions - un lignage est un regroupement de personnes basé sur la filiation («descendance») – matrilinéaire, patrilinéaire ou bilatéral/cognatique - un clan est un regroupement de lignages, utilisant le même principe de filiation - une phratrie est un regroupement de clans - une moitié est un regroupement de lignages, clans ou phratries quand il y a seulement deux catégories (système dualiste) - une maisonnée est une catégorie sociale basée sur la corésidence (généralement, mais pas toujours, les personnes qui habitent ensemble) - la parentèle est une catégorie formée de personnes qui reconnaissent leur lien de parenté (qui n’est pas nécessairement conçue en termes généalogiques) - un clan cognatique est un regroupement bilatéral de personnes qui reconnaissent un lien de parenté, qui n’inclut pas nécessairement toutes les personnes qui partagent un lien généalogique

  13. Les Tsimshian/1 - vivent en villages de la région des fleuves Nass et Skeena en Colombie-Britannique; pêcheurs - une grande partie du territoire attachée à chaque village est vide; orienté aux fleuves et à la mer - 3 catégories (Tsimshian, Niska, Gitksan) basées sur des différences de dialecte de la langue tsimshian; ces frontières linguistiques sont aussi les limites de chaque système totémique - problème: comment créer une communauté politique qui est 1) indépendante et 2) liée aux voisins de telle façon que ces derniers reconnaissent leur autonomie territoriale - 25 villages d’hiver, chacun est autonome sur les plans politiques et économiques http://intercontinentalcry.org/wp-content/uploads/area_map.gif • 4 phratries matrilinéaires (Loup, Aigle, Corbeau, l’Orque) composées de nombreux clans; des «maisons» nommées et composées de deux «côtés», qui appartiennent à deux clans/lignages • deux principes d’organisation sociale: territorial (village, maisonnée) et abstrait (phratrie, clan, lignage); ceux-ci s’entrecroisent dans la maisonnée, un fragment du village), qui est composée de deux lignages (fragments de clans)

  14. - la parenté et le mariage ont deux manifestations, le vécu et l'idéalisée - créent un compromis qui semble paradoxal – l'image idéalisée de la communauté souligne l'autonomie, et le vécu souligne les liens avec l'autre, qui sont niés dans la vision idéale - doivent donc politiser la parenté et le mariage, les véhicules qui unissent le Nous et l'Autre - utilisent également la redistribution, le potlatch, pour créer des alliances (fête de redistribution qui est aussi fortement politisée comme arme politique) Un Potlatch contemporain

  15. Les Tsimshian/2 L'idéal: - trois composants de la parenté et le mariage (trois règles censées définir l’organisation sociale): 1) filiation matrilinéaire, 2) résidence patrilocale après le mariage, 3) mariage avec la cousine croisée matrilatérale - ces règles créent trois regroupements ou catégories: le clan du père (où le jeune couple vit), le clan de la mère (le nous, dans un système matrilinéaire), et le clan de l'épouse du frère de la mère (le groupe auquel appartient la cousine croisée matrilatérale) Instruments pour la pêche http://www.yukoninfo.com/images/fishinhtools.gif - ceci est le nombre maximum (3) qu'on peut créer utilisant uniquement cette combinaison de règles; n'importe quelle autre combinaison crée un univers social (la communauté) composé de seulement 2 groupes (clans) - en faisant ainsi, les Tsimshian manifestent leur désire d'être autonome (chaque clan est défini par la matrilinéarité, avec des frontières imperméables, dont l'identité dérive du fait de naitre dans le clan, être un enfant d'une mère) et d'être liés aux autres (chaque clan est lié à 2 autres, le nombre maximum avec cette configuration)

  16. La parenté tsimshian

  17. Les Tsimshian/3 Le vécu: - pas tout le monde a une cousine croisée matrilatérale! - le modèle idéal est orienté envers les hommes, pas les femmes, une situation paradoxale pour une société matrilinéaire! - les nobles représentent le village; leurs mariages sont politiques et dynastiques, établissant des liens politiques aux voisins (comme pour les maisons royales européennes de l'Ancien régime) - la majorité n'épouse pas leurs cousines/cousins - la majorité évite d'épouser des personnes dont la mère est née dans le même village - la majorité évite d'épouser des personnes dont la mère vient d'un autre village si la personne vient d'un autre village Artiste Bryan PaulNotez la boite de cèdre utiliséepour conserver le poisson séché http://content.lib.washington.edu/aipnw/images/NA3846.jpg

  18. Les Tsimshian/4 - la majorité se marie avec une personne dont la mère vient d'un village étranger (autre que le village natal de la personne qui veut se marier), ou du village où ils vivent actuellement, si leur mère vient d'un village étranger - donc, la majorité a la configuration suivante: une mère est née dans le village où les jeunes vivent, et l'autre mère vient d'un village étranger - deux lieux, deux villages, sont impliqués dans le mariage, mais uniquement si on tient compte de la dimension du temps: sur 2 générations - si on regarde uniquement une génération, il peut sembler que les personnes viennent du même village, et que le mariage est endogame Nobles, mère et fille http://firstpeoplesofcanada.com/images/firstnations/teachers_guide/northwest_coast/motherdaughter_tsim.jpg

  19. Les Tsimshian/5 - le mariage est exogame sur 2 générations - cette exogamie est une fiction, car les deux époux vivent dans le même village - cette exogamie (sur 2 générations) permet aux Tsimshian de souligner l'autonomie du village sur le plan résidentiel (les 2 vivent dans un village, et parfois viennent du même village) et de souligner le désir d'être lié aux voisins (les mères viennent de 2 villages différents) - en pratique, les Tsimshian sont pris entre ces deux feux, car leurs nobles ne sont pas «indigènes», comme la majorité des nobles européens de l'Ancien régime; ceci crée des loyautés partagées L’exogamie contemporaine http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/thumb/f/f2/Beach-wedding-couple.jpg/180px-Beach-wedding-couple.jpg

  20. La parenté kwakiutl* (européenne) N = Numayma, «maisonnée» * Kwakiutl n’est plus le nom officiel utilisé par ces peuples, car il se réfère uniquement à une des tribus, les Kwagu’l. Le nom pour les personnes qui parlent la langue qui les distingue de leurs voisins est Kwakwaka’wakw. Un rappel: la parenté sekani en comparaison

  21. L’option Plateau: renoncer à la maitrise politique http://www.wellpinit.wednet.edu/sal-qa/plateau.gif http://web.pdx.edu/~b5cs/virtualmeier/maps/satmap.jpg

  22. http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fe/Illustration_Carex_pendula0.jpghttp://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fe/Illustration_Carex_pendula0.jpg http://animals.nationalgeographic.com/staticfiles/NGS/Shared/StaticFiles/animals/images/primary/mountain-goat.jpg http://data360.files.wordpress.com/2009/05/stream.jpg Maisons faites avec paillasson de linaigrette Chèvre et autre gibier Eau potable L’unité de base est la famille nucléaire. Les frontières du village sont très poreuses, car, ayant renoncé à contrôler directement l’accès aux ressources, il y a peu de raison de limiter l’accès. Le village semble situé dans des zonesdépourvues de ressources, mais cela représente un compromis pour facilement rejoindre ces ressources assez distantes l’une de l’autre. Camas (bulbe comestible) http://pio.wsd.wednet.edu/SAMMgrant/NativeAm/NAimage/78-214-63 Bois de chauffage De conséquence, le système de parenté est «minimaliste» et bilatéral pour favoriser le plus grand nombre de contacts, ce qui facilite la création de réseaux de parenté étendus. Ceux-ci favorisent le déplacement d’un village à l’autre, car la personne n’à que demander la permission d’un parent pour s’établir dans un village. http://www.bundleofwarmth.com/firewood/images/products/100_percent_cherry_firewood_pile.jpg http://schools.mukilteo.wednet.edu/me/library/teach/images/camas1.jpg

  23. Le Plateau «spirituel» Cette situation fluide a eu comme résultat une situation de paix et de bons rapports parmi la majorité des peuples du Plateau, comparé aux rapports qu’ils avaient avec leurs voisins. Les villages avaient très peu de continuité, et donc ils ont mis l’accent sur des activités spirituelles qui avaient comme but d’obtenir de l’information regardant le futur. C’était le rôle du chaman, censé partir en «voyage» au pays des morts où n’existe aucune dimension temporelle pour les âmes des défunts, qui peuvent donc «voir» le futur et fournir de l’information critique pour la survie du groupe. A mythologie qui entoure ces tentatives s’appelle «orphique» parce qu’elle reprend le thème du voyage à l’enfer d’Orphée à la recherche d’Eurydice.

  24. La quête de vision, version tribale La quête de vision était très importante, car les villages du Plateau n’ont rarement des chefs politiques importants. Ce sont les chamanes qui occupent les gradins plus hauts de l’échelle sociale. Les femmes pouvaient parfois y participer. Les «esprits tutélaires» (en fait, des créatures invisibles) qui s’attachaient aux novices lors de la quête conféraient des pouvoirs à l’individu, surtout de guérison. Au moment de décès de la personne, les âmes de ces esprits accompagnaient l’âme du défunt au pays des morts (dont l’importance du voyage chamanique pour récupérer de l’aide et de l’information de ces esprits-âmes). http://www.ancestral.com/images/cultures/north_america/pacific_northwest/eagle.gif http://nativepeoplephotographer.typepad.com/.a/6a00e54f9e3464883400e55397d8a98834-800wi

  25. La Ghost Dance (Danse des esprits) En 1870, les Paiute du Nevada se lancent dans un mouvement religieux centré autour la prophétie. La danse était censée accélérer la réalisation de la prophétie. Ce mouvement s’est rapidement politisé: le chaman principal, Wovoka, a prévu un futur sans Blancs, et il est devenu la base d’une mobilisation militaire. Il y a un deuxième épisode en 1890, qui s’est répandu parmi les Sioux, qui ont été massacrés par les soldats américains à Wounded Knee. Ceci marqua la fin de la résistance organisée de la part des peuples autochtones aux États-Unis. Les Paiute sont situés dans le Grand Bassin, immédiatement confinant avec le Plateau. Ils sont voisins des Shoshone, source d’esclaves pour les tribus du Plateau. Il est fort possible, donc, qu’il y ait eu des contacts de la part des peuples de ces zones avec les peuples du Plateau, et que la Danse des Esprits soit inspirée par leur tradition du chaman-prophète en quête de précisions sur le futur. http://digital.library.northwestern.edu/curtis/images/geomap-gb.gif http://www.consciousape.com/assets/26/ghost_dance_2.jpg Vision fortement romantique du mouvement de 1870

More Related