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Sociologie des conflits sociaux

Sociologie des conflits sociaux. Christian THUDEROZ. Plan de la séance. I. Eléments d’histoire sociale II. Le paysage syndical en France III. Typologie des conflits sociaux IV. De nouvelles formes de conflits. I. Eléments d’histoire sociale.

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Sociologie des conflits sociaux

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  1. Sociologie des conflits sociaux Christian THUDEROZ

  2. Plan de la séance • I. Eléments d’histoire sociale • II. Le paysage syndical en France • III. Typologie des conflits sociaux • IV.De nouvelles formes de conflits

  3. I. Eléments d’histoire sociale • 1791 : Loi Le Chapelier : interdictions des corporations = pas de corps intermédiaire entre la nation et le citoyen). • La grève est donc illégale (reconnaissance du droit de grève en 1864, et du « droit syndical » en 1884). • Quand la révolution industrielle se développe, pas de cadre organisé des relations sociales, pas d’organisations syndicales ou patronales ! D’où une...

  4. D’où une… • ...tonalité conflictuelle immédiate, avec une perspective de « lutte des classes » et d’affrontement politique et idéologique, y compris dans le plus petit conflit... • Pour protester, que faire ? • - loyalty = difficile, au vu des conditions d’exsploitation… • - la voice = impossible (sinon, on est sanctionné, ou licencié, ou fusillé…) • - il ne reste donc que : exit !

  5. Et la justice, dans tout cela ? • Mise en place d’une première justice du travail, mais asymétrique : le salarié « a toujours tort » (il faut protéger la « liberté du travail »), et le contrat entre le « loueur de bras et celui qui loue ses bras » = un contrat de type marchand... • Le « droit du travail » ? Une invention récente : les années 1920 et 1930... • Jusqu’en 1950, la grève = rupture du contrat de travail ! (depuis la loi de 1950 :« suspension »...)

  6. Comment réguler le social ? • 3 modes possibles de régulation sociale : la négociation collective, le recours au juge, la voie politique. Or… • La négociation : impossible ! car refusée par les patrons et par l’Etat « versaillais » (la Commune de Paris et la Semaine Sanglante (mai 1871) est encore dans tous les esprits, les militants reviennent à peine de Cayenne… • Le recours au juge : peu crédible ! • Il ne reste donc que… la voie politique !

  7. La voie politique ? • cf. le rapport étroit entre droits sociaux et droits politiques : quand les uns sont obtenus plus vite que les autres (et inversement)... (cf. schéma) • Mais la voie politique = difficile ! Le suffrage universel n’est pas instauré (il le sera à la fin du 19è siècle), et la question sociale va donc d’emblée se radicaliser, se poser en termes révolutionnaires... • Et toute revendication salariale devient une affaire d’Etat (avec répression par l’armée, fusillades, nouvelles protestations, etc.)…

  8. C’est donc l’Etat qui va « amener » le social et la régulation des rapports sociaux de travail… • … et la régulation des rapports sociaux de travail, qui va arbitrer et contrôler. Et rien dans l’entreprise... • Première convention d’entreprise : la Convention d’Arras, 1895. Mais le cadre légal pour l’établissement de ces accords d’entreprise : 1919 ! (et seulement dans les branches professionnelles !) • Il faudra attendre... 1950 pour que soit légalisé l’accord d’entreprise, et... 1968 pour que soient autorisées les sections syndicales d’entreprise !. • Résumé…

  9. En résumé… • … les 4/5ème de l’histoire sociale française se déroulent : • … hors d’une négociation organisée entre les patronats et les syndicats ! • … avec un interventionnisme fort de l’Etat • … et une demande de protection par les salariés envers cet Etat (« La loi protège, le contrat asservit »).

  10. D’où… • une « culture de la grève » et de la confrontation, une logique de camps antagonistes... • Une dimension corporative très présente (Air France : 18 syndicats catégoriels...) • La grève, reconnue par la constitution : « Un droit individuel du travailleur » (mais s’exerçant collectivement…)

  11. II. Le paysage syndical en France Les années 80 : la fin des « Trente Glorieuses »… Quézaco ? • des centrales syndicales puissantes (la CGT en 1968 : 2 millions de syndiqués...), • des grandes concentrations industrielles (« Quand Renault tousse, la France s’enrhume »...) • un tissu de PME sans organisations et traditions syndicales

  12. Mais aussi… • des hausses continues de productivité et de gains de pouvoir d’achat, grâce au taylorisme. • « des » classes ouvrières : avec des professionnels et des OS, Ouvriers Spécialisés, parfois alliés, souvent aux intérêts opposés (les hausses de salaire : en % ou « égales pour tous » ?, • des « grèves générales » et des « Journées d’action » (« Tous ensemble et en même temps »), sur des revendications jugées « uniformisantes » (« La retraite à 60 ans pour tous »).

  13. Fin des années 80 : Tout cela entre en crise… Pour quelles raisons ? • Restructurations en profondeur de l’appareil productif (des métiers qui disparaissent, d’autres qui émergent ; des nouvelles technologies qui se diffusent rapideemnt et modifient le travail ; des branches professionnelles en crise – comme la sidérurgie, et des branches nouvelles - cf. les centres d’appel ; une tertiairisation croissante de l’économie, etc.)

  14. - crise des organisations syndicales (perte de la moitié des effectifs à la CGT et à la CFDT), vieillissement des militants, • - crise de leur représentativité (listes des « autonomes » en progression, abstention aux élections professionnelles, etc.), • - crise de leurs orientations et programmes de revendication (quel place à l’individu ?),

  15. Mais aussi… • Une crise des organisations syndicales (perte de la moitié des effectifs à la CGT et à la CFDT), vieillissement des militants • Une crise de leur représentativité (présence de listes dites « autonomes » en progression, grande abstention aux élections profession-nelles, etc.), • Une crise des orientations et des programmes de revendication (quel place laissée à l’individu ?)

  16. Mais aussi… • Un pluralisme syndical, de plus en plus pluriel, mais de moins en moins puissant • Émergence de nouveaux syndicats, plus « radicaux » ou plus « corporatistes »: SUD, UNSA, Groupe des 10, Autonomes, etc. • Une présence syndicale réduite aux grands bastions publics : La Poste, EDF, la SNCF, etc., et quelques entreprises privées à l’abri de la concurrence…

  17. III. Typologie des conflits sociaux • a) Les conflits « classiques » • 1. Les conflits de survie : pour faire face à des fermetures d’usines, des restructurations lourdes, etc. = Désespoir, angoisse. D’où des formes d’action violente, car déses-pérées (cf. Cellatex et les menaces d’inonder la rivière de produits toxiques, ou l’incendie de la dernière usine Boussac...).

  18. Les conflits classiques (suite)… • 2. Les conflits comme mode habituel de régulation sociale : c’est la façon « de se parler dans l’entreprise ». Le conflit est organisé, ritualisé (cf. en Champagne, où chaque année, à la même époque, les salariés des caves se mettent en grève, ou chez EDF ou à la SNCF...)

  19. Les conflits classiques (suite)… • 3. Le répertoire de la grève ouvrière : grève perlée, grève tournante, stop and go, grève du zèle (devenue la grève ISO…), etc. • 4. Répertoire 1 de la « grève froide » : absentéisme, retrait et désengagement, freinage de la production, etc. • 5. Répertoire 2 de la « grève froide » : la roulante, le tintouin, les délégations accompagnées, etc.

  20. b)Les conflits « modernes » • 1.Les conflits qui naissent du fonctionnement / dysfonctionnement de l’organisation (« tout frottement dégage de la chaleur »...). Ex : les conflits sur les 35 H entre 1999 et 2001, car nouvelles organisations du travail + invocation du respect, de la dignité, face aux nouvelles conditions du travail (+ stress)

  21. Les conflits « modernes », suite… • 2. Les conflits qui naissent de la confrontation à l’environnement : cf. les grèves à la RATP après un « caillassage » de bus en banlieue... • 3. Les conflits identitaires : de la part de nouvelles catégories de salariés qui souhaitent une reconnaissance professionnelle : les routiers, les moniteurs d’auto-école, les infirmières, les agents de pompes funèbres, etc.

  22. Les conflits « modernes », suite… • Des « conflits de pays » : Cellatex dans les Ardennes, Moulinex en Normandie, la SNCM à Marseille et Bastia, etc. • Des conflits localisés (un service ici, un établissement là) (avant : plutôt « généralisés »…) • Des conflits « basiques » (la « base » se révolte, sans mot d’ordre syndical)

  23. IV. De nouvelles formes de conflits Nouvelles formes de conflits (et qui se superposent aux anciennes, sans les remplacer...) : • avec des nouvelles manières de protester : cf. les gendarmes organisant une messe à Cintegabelle, ou des blocages de services de communication (l’objectif est d’interrompre les flux, notamment informatiques)

  24. De nouvelles formes, suite… • en favorisant la médiatisation : on « joue » sur les médias, pour faire pression sur les clients, sur les actionnaires (cf. Boussac, où le hangar est brûlé devant les caméramens...), • avec une guérilla juridique et procédurière, pour paralyser l’organisation (quand le dialogue social est un peu pauvre...).

  25. Baisse de la conflictualité sociale… • A mesure de la perte de centralité de la classe ouvrière dans la population active et de la disparition du « monde ouvrier » (« Atmosphère, atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? ») • Car inégalité des statuts (CDD, intérim) • Car fracturation des collectifs de travail et gestion individualisée des ressources humaines • Car moindre centralité accordée à « l’entreprise » et « au travail » • Écart grandissant entre secteurs privé et public

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