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INTRODUCTION LE KOSOVO Données générales :

DROIT NTERNATIONAL PUBLIC GÉNÉRAL (DRT-2100) COURS N O 3 L’État, sa naissance et sa reconnaissance L’AVIS DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE SUR LE KOSOVO DU 22 JUILLET 2010 DANIEL TURP Professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal 8 septembre 2010. INTRODUCTION LE KOSOVO

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INTRODUCTION LE KOSOVO Données générales :

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Presentation Transcript


  1. DROIT NTERNATIONAL PUBLIC GÉNÉRAL (DRT-2100)COURS NO 3L’État, sa naissance et sa reconnaissanceL’AVIS DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE SUR LE KOSOVO DU 22 JUILLET 2010 DANIEL TURPProfesseur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal8 septembre 2010

  2. INTRODUCTION LE KOSOVO • Données générales : - Territoire : 10 887 km2 (159e) - Population : 1 804 838 (144e) (92 % albanais, 5,3 % serbeet 2,7 % autre)- Capitale : Pristina- Langue officielle : Albanais- Monnaie : Euro

  3. INTRODUCTIONLE KOSOVO (suite)

  4. INTRODUCTIONLE KOSOVO (suite et fin) • Données sur l’indépendance, la reconnaissance et l’admission aux organisations internationales : - Date de la déclaration unilatérale : 17 février 2008 - Nombre de reconnaissances : 69 États souverains (+ Taïwan) - Admission aux organisations internationales : Fonds monétaire international et Banque mondiale (29 juin 2009)- Présence de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et de la Mission de police et de justice de l’Union européenne (EULEX)

  5. I- La Cour internationale de Justice (CIJ)- Date de création : 24 octobre 1945- Statut : Organe judiciaire principal des Nations Unies- Nombre de juges : 15 -Membres : Hisashi Owada (Japon), président; Vice-Président, Peter Tomka (Slovaquie), vice-président; Abdul G. Koroma (Sierra Leone), Awn Shawkat Al-Khasawneh (Jordanie), Thomas Buergenthal (États- Unis), Bruno Simma (Allemagne), Ronny Abraham (France), Kenneth Keith (Nouvelle-Zélande), Bernardo Sepúlveda-Amor (Mexique), Mohamed Bennouna, (Maroc), Leonid Skotnikov (Fédération de Russie), Antônio A. Cançado Trindade (Brésil), Abdulqawi Ahmed Yusuf (Somalie), Christopher Greenwood (Royaume-Uni); Greffier, Philippe Couvreur (Belgique). La juge Xue Hanqin (Chine), élue le 29 juin 2010 pour terminer le mandat du juge démissionnaire et ex-Président de la Cour, M. Shi Jiuyong (Chine), n’a pas participé à la formulation de l’avis. - Compétences : Compétence contentieuse (arrêts) et compétence consultative (avis)- Nombre d’avis consultatifs depuis 1945 : 25

  6. II- L’avis de la CIJ sur le Kosovo Lecture de l’avis par le président Hisashi Owada A- Données générales sur l’avis- Date de la demande d’avis consultatif par l’Assemblée générale des Nations Unies : 8 octobre 2008- Question : « La déclaration unilatérale d’indépendance des institutions d’administration autonome du Kosovo est-elle conforme au droit international ? » - Date des plaidoiries : 1er au 11 décembre 2009- Date de l’avis : 22 juillet 2010- Vote (sur le fond) : Dix (10) pour quatre (4) contre (deux (2) déclarations, trois (3) opinions dissidentes et quatre (4) opinions individuelles)

  7. II- L’avis de la CIJ sur le Kosovo (suite) B- Dispositif de l’avis La COUR, 1) A l’unanimité, Dit qu’elle est compétente pour répondre à la demande d’avis consultatif ; 2) Par neuf voix contre cinq,Décide de donner suite à la demande d’avis consultatifPOUR : M. Owada, président ; MM. Al-Khasawneh, Buergenthal, Simma, Abraham, Sepúlveda-Amor, Cançado Trindade, Yusuf, Greenwood, juges ; CONTRE : M. Tomka, vice-président ; MM. Koroma, Keith, Bennouna, Skotnikov, juges ; 3) Par dix voix contre quatre,Est d’avis que la déclaration d’indépendance du Kosovo adoptée le 17 février 2008 n’a pas violé le droit international.POUR : M. Owada, président ; MM. Al-Khasawneh, Buergenthal, Simma, Abraham, Keith, Sepúlveda-Amor, Cançado Trindade, Yusuf, Greenwood, juges ; CONTRE : M. Tomka, vice-président ; MM. Koroma, Bennouna, Skotnikov, juges.

  8. II- L’avis de la CIJ sur le Kosovo (suite) C- Motifs de l’avis (sur les questions de fond et le droit international général) 79. Les déclarations d’indépendance ont été nombreuses au XVIIIe siècle, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, suscitant souvent une vive opposition de la part des Etats à l’égard desquels elles étaient faites. Certaines d’entre elles ont conduit à la création de nouveaux États, d’autres non. Dans son ensemble, toutefois, la pratique des États ne semble pas indiquer que la déclaration de l’indépendance ait jamais été considérée comme une transgression du droit international. Au contraire, il ressort clairement de la pratique étatique au cours de cette période que le droit international n’interdisait nullement les déclarations d’indépendance. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, le droit international, en matière d’autodétermination, a évolué pour donner naissance à un droit à l’indépendance au bénéfice des peuples des territoires non autonomes et de ceux qui étaient soumis à la subjugation, à la domination ou à l’exploitation étrangères[…] Il est également arrivé que des déclarations d’indépendance soient faites en dehors de ce contexte. La pratique des États dans ces derniers cas ne révèle pas l’apparition, en droit international, d’une nouvelle règle interdisant que de telles déclarations soient faites.

  9. II- L’avis de la CIJ sur le Kosovo (suite) C- Motifs de l’avis (sur les questions de fond et le droit international général) (suite) 80. Plusieurs participants à la procédure devant la Cour ont soutenu qu’une interdiction des actions unilatérales d’indépendance était implicitement contenue dans le principe de l’intégrité territoriale. La Cour rappelle que le principe de l’intégrité territoriale constitue un élément important de l’ordre juridique international et qu’il est consacré par la Charte des Nations Unies, en particulier au paragraphe 4 de l’article 2, ainsi libellé : « Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies. » Dans sa résolution 2625 (XXV), intitulée « Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats conformément à la Charte des Nations Unies », qui reflète le droit international coutumier (Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci (Nicaragua c. États-Unis d’Amérique), fond, arrêt, C.I.J. Recueil 1986, p. 101-103, par. 191-193), l’Assemblée générale a réaffirmé « [l]e principe que les Etats s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force … contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État ». Cette résolution met ensuite à la charge des États différentes obligations leur imposant de ne pas violer l’intégrité territoriale d’autres États souverains. Dans le même ordre d’idées, l’acte final de la conférence d’Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe du 1er août 1975 (la conférence d’Helsinki) prévoit que « [l]es États participants respecte[ront] l’intégrité territoriale de chacun des autres Etats participants » (Article IV). La portée du principe de l’intégrité territoriale est donc limitée à la sphère des relations interétatiques.

  10. II- L’avis de la CIJ sur le Kosovo (suite) C- Motifs de l’avis (sur les questions de fond et le droit international général) (suite) 81. Plusieurs participants ont invoqué des résolutions par lesquelles le Conseil de sécurité a condamné certaines déclarations d’indépendance : voir, notamment, les résolutions 216 (1965) et 217 (1965) du Conseil de sécurité concernant la Rhodésie du Sud, la résolution 541 (1983) du Conseil de sécurité concernant le nord de Chypre et la résolution 787 (1992) du Conseil de sécurité concernant la Republika Srpska. La Cour relève cependant que, dans chacun de ces cas, le Conseil de sécurité s’est prononcé sur la situation telle qu’elle se présentait concrètement lorsque les déclarations d’indépendance ont été faites ; l’illicéité de ces déclarations découlait donc non de leur caractère unilatéral, mais du fait que celles-ci allaient ou seraient allées de pair avec un recours illicite à la force ou avec d’autres violations graves de normes de droit international général, en particulier de nature impérative (jus cogens). Or, dans le cas du Kosovo, le Conseil de sécurité n’a jamais pris une telle position. Selon la Cour, le caractère exceptionnel des résolutions susmentionnées semble confirmer qu’aucune interdiction générale des déclarations unilatérales d’indépendance ne saurait être déduite de la pratique du Conseil de sécurité.

  11. II- L’avis de la CIJ sur le Kosovo (suite et fin) D- Opinion individuelle de M. le juge Cançado Trindade 13. La raison d’État connaît des limites, et l’État n’est pas une fin en soi, mais un moyen permettant d’assurer l’ordre social conformément à la raison juste (recta ratio), de sorte à parfaire la societas gentium, qui comprend l’humanité tout entière (H. Grotius, De Jure Belli ac Pacis, 1625). Le législateur est un sujet du droit naturel de la raison humaine (S. Pufendorf, De Jure Naturae et Gentium, 1672), et les individus, regroupés au sein de l’Etat, se doivent de promouvoir ensemble le bien commun (C. Wolff, Jus Gentium Methodo Scientifica Pertractatum, 1749). Depuis que ces écrits ont été publiés, le monde a bien sûr totalement changé, mais les aspirations de l’homme sont restées les mêmes. L’avènement, au XXe siècle, d’organisations internationales, a largement contribué à mettre un terme aux abus perpétrés contre les êtres humains et aux graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire. De nos jours, l’Organisation des Nations Unies a cherché à faire prévaloir les préceptes de la conscience juridique universelle, notamment dans le cadre de ses efforts visant à garantir des conditions de vie dignes à tous les peuples, et en particulier aux peuples opprimés.

  12. III- Les réactions à l’avis de la CIJ sur le Kosovo A- Réactions sur la scène internationale 1) Kosovo (« [L]a meilleure réponse qui pouvait être apportée au monde sur le droit du Kosovo à être un État »); 2) Serbie (« La Serbie, bien entendu, ne reconnaîtra jamais l'indépendance du Kosovo ») ; 3) États-Unis d’Amérique ( « L'avis de la CIJ affirme la légalité de la déclaration d'indépendance du Kosovo. Noussoutenons cette décision »); 4) Russie (« Il est primordial que la Cour ait donné son avis uniquement sur la déclaration, justement qu’elle n’examinerait pas dans l’ensemble la question du droit du Kosovo à la séparation d’avec la Serbie de manière unilatérale »); 5) Nations Unies (« Le secrétaire général encourage fortement les parties à s'engager dans un dialogue constructif » et « exhorte toutes les parties à éviter toute mesure qui pourrait être perçue comme provocatrice et nuire au dialogue ») 6) Union européenne (« L’Union européenne salue la publication de l’avis de la Cour internationale de justice. Nous l’étudions avec grand soin »)

  13. III- Les réactions à l’avis de la CIJ sur le Kosovo (suite) B- Les réactions au Canada et au Québec 1) Lawrence Cannon ( L’indépendance du Kosovo « a été précédée par une période de conflit brutal, de nettoyage ethnique et d’intervention internationale. On ne peut comparer le Kosovo au Québec »); 2) Louise Beaudoin (« La Cour internationale de Justice n’avait jamais dit auparavant que le droit international n’interdit pas la déclaration d’indépendance, même une déclaration unilatérale. C’est une percée. »); 3) Gérald Larose (L’avis « invalide des éléments importants du discours fédéraliste canadien » et ajoute « à la reconnaissance du droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et renvoie les opposants au respect de la volonté démocratique »): 4) Stéphane Dion ( « La pénible reconnaissance » ) et Benoît Pelletier ( « Pas de quoi pavoiser »): 5) Louis Bernard (« Parlons de l’essentiel ») et Daniel Turp ( « L’avis fait avancer la souveraineté »): 6) André Pratte (« Le Kosovo, c’est très loin du Québec ») et Josée Boileau (« Obstacle levé »)

  14. III- Les réactions à l’avis de la CIJ sur le Kosovo (suite) C- Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies 1) Projet de résolution de la Serbie (27 juillet 2010) • L’Assemblée générale, […] • Tenant compte du fait que les parties ne sont pas parvenues à un accord sur les conséquences de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo vis-à-vis de la Serbie, • Considérant qu’une sécession unilatérale ne saurait être un moyen acceptable de résoudre un différend territorial, • 2. Invite les parties à trouver, par la voie du dialogue pacifique, une solution mutuellement acceptable à tous les différends non encore réglés, dans l’intérêt de la paix, de la sécurité et de la coopération dans la région; 2) Résolution de la Serbie et des 27 États membres de l’Union européenne (9 septembre 2010) (adoptée sans vote) L’Assemblée générale […] • 1. Prend acte de la teneur de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la conformité au droit international de la déclaration unilatérale d’indépendance relative au Kosovo, donné en réponse à sa demande; • 2. Se félicite que l’Union européenne soit disposée à faciliter un processus de dialogue entre les parties; ce processus de dialogue serait en soi un facteur de paix, de sécurité et de stabilité dans la région, et le dialogue aurait pour objet de favoriser la coopération, d’avancer sur le chemin menant à l’Union européenne et d’améliorer les conditions de vie des populations.

  15. CONCLUSION « While the Court did not answer all potential questions, nor end the dispute between Serbia and Kosovo, this process of international adjudication is infinitely superior to the bloodshed and grave crimes that occurred only eleven years ago. With the lawfulness of Kosovo’s declaration determined by the Court, the parties should now focus on their common interest in a stable and prosperous future as members of EU, along with former Yugoslav brethren ». Bart M. J. Szewczyk, « The Lawfulness of Kosovo’s Declaration of Independence », ASIL Insight, August 17, 2010, volume 14, Issue 26, p. 4.

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