A la recherche d’une aide efficace pour les élèves en difficulté

1. A la recherche d’une aide efficace pour les élèves en difficulté

2. Principes • L’école est efficace pour 60 % des élèves, cependant 25 % présentent des difficultés « légères » et 15 % des difficultés lourdes. • L’objectif ministériel est de passer de 15 à 5 % pour cette dernière catégorie. • C’est l’école qui doit offrir une compensation, pas les familles, selon leurs moyens financiers • Conséquence et principe posé : heures supplémentaires pour les élèves en difficulté …

3. Les difficultés du cadrage hebdomadaire • Une aide concentrée ? Que peut-on proposer à des élèves en réelle difficulté pendant 3 h, ou 2 h ou même 1 h 30 ? • Une aide courte et fréquente ? On se heurte au problème des transports scolaires et aux capacités des communes à mettre en place un accueil péri-scolaire

4. Un élève en difficulté? C’est un élève qui présente des difficultés • On s’intéresse à la difficulté, pas à la personne • Pas de stigmatisation  rotation des groupes • Nécessité de faire une évaluation diagnostique, à partir d’éléments objectifs • Faire le distinguo entre la difficulté « ordinaire », inhérente à tout apprentissage et la difficulté « installée » pour laquelle la réponse pédagogique est inopérante.

5. Cibler ce que chacun fait • L’enseignant dans sa classe • L’enseignant « ordinaire » avec un petit groupe d’élèves (idéalement 3 à 6 élèves maximum) • L’enseignant spécialisé du RASED • Les personnels bénévoles au sein de l’aide aux devoirs, des clubs « coup de pouce », des CLAS, …. • Les personnels soignants (psychologue, orthophoniste … ) qui peuvent apporter des informations utiles

6. Que fait l’enseignant pendant un temps restreint (24 h) avec l’ensemble de sa classe ? • Sans doute moins de groupes de besoin • Mais toujours de l’aide individualisée ponctuelle au moment même de l’apprentissage • Le glissement temporaire d’un élève d’un niveau à l’autre, « la mise en barrettes » de classes, • Davantage de différenciation

7. Différencier ? • Différencier, c’est rompre avec la pédagogie frontale – la même leçon, les mêmes exercices pour tous-, mais c’est surtout mettre en place une organisation du travail et des dispositifs didactiques qui placent régulièrement chacun dans une situation optimale, et d’abord ceux qui ont le plus à apprendre. Philippe Perrenoud

8. Le problème est insoluble aussi longtemps qu’on imagine que, pour créer une situation d’apprentissage optimale pour chaque élève, il faut le prendre en charge personnellement. Ce n’est ni possible, ni souhaitable.

9. Certains apprentissages ne peuvent se faire qu’à la faveur d’interactions sociales […]parce que l’interaction est indispensable pour provoquer des apprentissages qui passent par un conflit cognitif ou une forme de coopération.

10. La différenciation pédagogique au sein d’une mise en œuvre collect. • en demandant à un élève de reformuler les consignes orales ou écrites • en commençant l’exercice ensemble (pour rassurer certains) • en fixant certaines réponses au tableau mural (pour les élèves ayant une mémoire visuelle) • en annonçant une durée et en la visualisant (avec une marge de 5 minutes supplémentaires pour les élèves les plus lents) • en explicitant les stratégies de résolution (ou étapes) • en concluant sur les notions abordées

11. Une question d’étayage • Réduire le champ numérique • Agrandir le support (en cycle 2 notamment) • Mimer la situation • La dessiner • Donner des exemples commencés, d’autres résolus • Aider à utiliser l’outil de référence • Chercher ensemble une méthode de travail • Adapter la quantité de travail personnel proposée

12. Que fait l’enseignant non spécialisé avec un petit groupe d’élèves ? (maternelle) • Il fait de la « prévention » • Il effectue du renforcement langagier d’abord en GS, éventuellement en MS (2ème semestre) • Il se met à disposition des collègues de cycle 2 • Dans certains cas, il pourrait inviter un/les parent(s) à être présent en observation (ex : lecture expressive d’un album)

13. Que fait l’enseignant non spécialisé avec un petit groupe d’élèves ? (élémentaire) • Il prend en charge prioritairement les élèves de sa classe dont il connaît bien les difficultés (sauf incompatibilité relationnelle) • Il adopte un autre mode relationnel, recherche des situations motivantes, une approche plus ludique • Il évite les prises en charge ponctuelles, tout comme un accompagnement sur toute l’année • Il ne reprend pas les exercices effectués en classe, ou ce que l’élève n’a pas eu le temps de faire

14. Suite … pour replacer l’élève en situation de réussite • Il travaille par analogie avec une tâche déjà effectuée • Il prend le temps d’installer des automatismes • Il rassure l’élève en proposant des activités que celui-ci maîtrise à peu près (pour stabiliser ses connaissances) • Il aide les élèves à présenter une lecture, un exposé devant toute la classe.

15. Que font les membres du RASED ? • Ils deviendront certainement de plus en plus des personnes-ressources pour leurs collègues (lors des temps de concertation) • Ayant bénéficié d’une formation longue, ils sont davantage « armés » pour aborder les questions de remédiation, de métacognition, de méthodologie …. • … mais aussi d’autres aspects comme : l’estime de soi, la prise de conscience du statut d’élève, la remise en confiance

16. Quid du PPRE ? • Le dispositif d’heures complémentaires (appelées aide personnalisée) devient évidemment un outil mobilisable dans le panel des propositions contractualisées • Mais on reste concentré sur quelques objectifs (un ou deux) et on ne mobilise par tout l’arsenal ! • On se limitera à trois PPRE par classe ; pour les autres, on définit, dans la mesure du possible, un projet de groupe ciblant un objectif

17. Programmation • Travailler obligatoirement par modules sur une période donnée (une période scolaire) • Définir de qui est prioritaire : la compréhension puis la lecture des consignes, le lexique puis la syntaxe, la relation phonèmes-graphèmes avant la compréhension fine d’un texte

18. Conception / Validation • Nécessite une anticipation, ne serait-ce que pour des questions matérielles • Nécessite la rédaction d’un protocole écrit (au moins pour chaque groupe) • Nécessite l’adhésion des parents concernés (cf décret du 15 mai 2008) • … et une transmission préalable à l’IEN pour validation

19. Bon courage !

20. Ce n’est en aucun cas en enseignant de la même manière à des élèves qui ont des besoins différents que l’on est égalitaire. Michel Develay Pascal Ménigoz/IEN Champagnole – juin 2008