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Pourquoi assistons-nous la multiplication des scandales financiers dans le monde des affaires Le cas Worldcom

camille
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Pourquoi assistons-nous la multiplication des scandales financiers dans le monde des affaires Le cas Worldcom

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Presentation Transcript


    1. Pourquoi assistons-nous à la multiplication des scandales financiers dans le monde des affaires? Le cas Worldcom

    7. Analyse du cas Worldcom [1] « L’affaire Worldcom montre que l’on est face à un système d’action structurellement « pourri ». Ce sont les régulations autonomes à l’œuvre parmi les acteurs impliqués qui sont la cause de cette faillite ; régulation autonomes permises sans doute par les régulations de contrôle existant à l’époque. Dans ce système d’action, les acteurs chargés de contrôler la situation économique des entreprises n’ont en fait pas vraiment intérêt à le faire de manière rigoureuse et n’en ont pas non plus toujours les moyens (ressources). Dit autrement, si aucune modification de ces régulations n’intervient, d’autres affaires du même type devraient se produire. Ce sont les règles du jeu dans lequel sont impliqués les acteurs évoqués plus haut qui posent problème, pas d’abord la personnalité des dirigeants en cause. Mettre en prison les PDG d’Enron ou de Worldcom, entre autres, ne va pas régler le problème. « Plus globalement (contexte), on peut mettre ici en cause la financiarisation de l’économie, qui aboutit à ce que les responsables d’entreprises (sous la pression des différents acteurs évoqués ici, mais aussi des petits actionnaires) deviennent totalement obsédés par la valeur de l’action de leur entreprise, et finissent par recourir à des expédients illégaux pour soutenir cette valeur, au mépris de la santé économique de leur entreprise et de stratégies de développement à long terme (les entreprises cotées à la bourse américaine doivent rendre des comptes chaque trimestre ; tout écart entre les promesses du trimestre précédent et les résultats du trimestre qui s’achève, donne lieu à des variations parfois considérables du cours de la bourse).  « Il est clair que ce scandale n’est pas bon pour l’image du capitalisme libéral, et notamment pour le système boursier - enjeu symbolique. Ce qui se joue ici c’est notamment la participation du peuple américain à ce système. Une faillite comme celle-là n’est pas faite pour leur inspirer confiance et les inciter à placer leurs économies à la Bourse. La loi Sarbanes-Oxley vise d’abord à rassurer ce peuple. Même chose pour les peines infligées aux fraudeurs. Mais, cette affaire vient aussi flétrir l’image d’acteurs tels que les firmes comptables ou les banques d’affaire. C’est leur crédibilité qui se joue ici, donc une part de leurs revenus. L’autre enjeu majeur ici est celui du contrôle : - des activités des dirigeants de grandes entreprises, par les actionnaires - des pratiques des acteurs chargés de contrôler et surveiller les activités des dirigeants de grandes entreprises ; contrôle dont est responsable en dernier ressort l’État. Autrement dit, on a affaire ici à des enjeux politiques cruciaux. En ce qui concerne le contrôle des dirigeants par les actionnaires, on pensait avoir trouvé le remède miracle en mettant en place le système des options d’achat d’action, conçu comme une manière de s’assurer de la collaboration pleine et entière de ces dirigeants. On voit ici toutes les limites de cette stratégie. » [2] [1] Analyse préparée par Gilles Cazabon (HEC Montréal, hiver 2006). [2] Yves-Marie Abraham, « La faillite de Worldcom », HEC Montréal, Service de l’enseignement du management, 2005, page 7.

    8. Les visages de l’entreprise Quant aux visages de l’entreprise, au sens où en parle Jean-François Chanlat[1], on doit relever le fait que Worldcom correspond parfaitement à l’entreprise comme instrument de domination et à l’entreprise comme source d’exclusion et d’inégalités. Chanlat souligne d’ailleurs que la « concentration économique et financière à laquelle on assiste aujourd’hui […] témoigne de l’influence particulière qu’ont, de nos jours, les grandes entreprises privées sur les décisions qui concernent le monde entier »[2]. Ce passage s’applique sans aucun doute à Worldcom. De plus, l’auteur ajoute que, en « raison de la nouvelle situation économique qui privilégie l’information, la connaissance, l’ouverture des marchés, la déréglementation, le retrait de l’État, la compétitivité, la productivité et le rendement financier, les modes de gestion des entreprises ont […] beaucoup changé. »[3] Comme nous l’avons vu dans la grille d’analyse, la ressource utilisée par les administrateurs pour s’assurer la collaboration des dirigeants salariés est le système des « stock options » (options d’achat à bas prix sur les actions de l’entreprise), ce qui est relativement nouveau, du moins dans l’application même de cette « méthode de rémunération ». Mais rappelons avec Yves-Marie Abraham que le système d’action est structurellement « pourri ». Il faut entendre par là que les règles de fonctionnement de ce système sont contournées allègrement par les acteurs présentés plus haut (régulations autonomes). Par ailleurs, dans le dossier de presse portant sur Worldcom, « d’autres acteurs importants n’apparaissent presque pas […] : l’État américain, l’État de New York, la SEC (Security and Exchange Commission : organisme de régulation des marchés financiers aux USA). Si l’on peut parler ici d’une régulation de contrôle, c’est à ces acteurs collectifs qu’il revient de la mettre en place et de la faire respecter. »[4] Sauf que, en même temps, cette régulation de contrôle, qui passe entre autres par la loi Sarbanes-Oxley, implique une surveillance accrue qu’il faudra appliquer. Toutefois, des lois plus sévères, on le sait, ne sont pas garantes des résultats. Il faut aussi du personnel qualifié et il faut donner à ce personnel les moyens nécessaires afin d’appliquer ces règles. C’est à ce prix que les actionnaires (surtout les petits) et le peuple américain seront rassurés, si tant est qu’ils puissent l’être vraiment. En conclusion, nous dirons que le pouvoir des grands gestionnaires repose non seulement sur des ressources économiques (dont le système de rémunération) et symboliques (leur rareté et leur expertise) mais aussi politiques (leur pouvoir en est également un d’influence). Ces grands actionnaires représentent l’entreprise qu’ils dirigent, mais aussi « L’entreprise » au sens large et capitaliste du terme, c’est-à-dire en tant qu’archétype du système capitaliste. En effet, « l’entreprise est devenue un acteur clé des sociétés contemporaines. […] Dans un univers social qui met l’accent sur la croissance, le marché, les échanges, le profit, la productivité et le rendement, l’entreprise est bel et bien devenue […] une affaire de société. […] les entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes, participent à la construction de nos sociétés et […] leurs activités, leur logique de fonctionnement, leurs pratiques de gestion, leurs stratégies et leurs valeurs sont au cœur de la dynamique sociale d’aujourd’hui.»[5] En ce sens, il serait bien entendu souhaitable que les vertus de l’entreprise, toujours au sens où l’entend Chanlat[6], soient mises de l’avant. Plutôt que d’être ceux qui mettent en place des instruments de domination et d’exclusion, les grands gestionnaires ont la responsabilité de créer de la richesse, de favoriser l’intégration et l’appartenance sociale puisqu’ils sont des producteurs de culture (la culture étant, entre autres, l’amalgame de manière de penser et de vivre, le partage de valeurs et de normes, l’intégration de croyances qui font que, par exemple, on défend ou on conteste le néo-libéralisme). Mais comme le présent système d’action laisse place à des débordements, il semble essentiel de mettre en place de nouvelles régulations de contrôle. « La faillite de Worldcom peut ainsi être envisagée comme une manifestation des limites intrinsèques du « modèle libéral ». Dès lors, on peut se demander quels sont les atouts des modèles [de capitalisme] « coopératif » et « étatique » en matière d’éthique des affaires. »[7] [1] Jean-François Chanlat, « La logique de l’entreprise et la logique de la société : deux logiques inconciliables? », dans Dupuis, Jean-Pierre et André Kuzminski, sous la direction de, Sociologie de l’économie, du travail et de l’entreprise, Gaëtan Morin éditeur, 1998, pages 395 à 420. [2] Ibid., page 407. [3] Ibid., page 414. [4] Yves-Marie Abraham, op.cit., page 7. [5] Jean-François Chanlat, op.cit., page 395. [6] Jean-François Chanlat, « La logique de l’entreprise et la logique de la société : deux logiques inconciliables? », op.cit. [7] Yves-Marie Abraham, op.cit., page 10.

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