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La parole est un jeu d’enfant fragile Lausanne, 29 Mai 2010

La parole est un jeu d’enfant fragile Lausanne, 29 Mai 2010. Laurent Danon-Boileau Université Paris Descartes CNRS Modyco UMR 7114 Centre Alfred Binet S.P.P. Introduction. Sur le sens du titre: facilité, fragilité Qui je suis: linguiste, psychanalyste

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La parole est un jeu d’enfant fragile Lausanne, 29 Mai 2010

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Presentation Transcript


  1. La parole est un jeu d’enfant fragileLausanne, 29 Mai 2010 Laurent Danon-Boileau Université Paris Descartes CNRS Modyco UMR 7114 Centre Alfred Binet S.P.P.

  2. Introduction • Sur le sens du titre: facilité, fragilité • Qui je suis: linguiste, psychanalyste • Intéret pour le lien entre instrument et processus psychique. Ma découverte de l’instrument, de la modularité et de son incidence • Les enfants qui serviront de référence implicite à mon propos: 3/6 ans sans langage. Pathologie échelonnée du trouble sévère de la communication (autisme, PDD) aux troubles du grave du langage (expressif ou réceptif)

  3. Plan de l’exposé Première partie: Entraves au jeu Deuxième partie: Entraves à la parole

  4. Première partie: Entraves au jeu Lorsqu’ un enfant ne parle pas et qu’il n’est pas porté à entrer dans la communication: - comment apprécier sa difficulté? sur quels indices se fonder? - comment organiser un échange porteur? quelles stratégies?

  5. La question du diagnostic et des indices Quand l’enfant fuit le jeu et le contact: Polarité diagnostique: Autisme? Traits autistiques? dépression sévère du nourrisson? Trouble « neuro »mal défini? Dysphasie réceptive très sévère? Pondération des différents axes: Part de l’instrumental? Part du relationnel? Indices: marqueurs de communication non-verbale mobilité du visage (sourire), regard, réponse ou non à son nom, pointage, stéréotypie, jeu symbolique,etc...

  6. Julie

  7. Des faits cliniques à expliquer, à interpréter, à construire Quelques jeux d’enfants autistes: • Nourrir un ours • Jouer avec un téléphone miniature • La transformation du bébé en tortue • Le jeu de l’escargot • Le gribouillis qui devient poule Un jeu d’enfant banal, une parole d’enfant banal • Le jeu du sèche-cheveu • Solal, le crabe et la tortue.

  8. Quels outils théoriques pour penser les différences? • La hiérarchie des différents types de jeu (Piaget) Jeu sensori-moteur Jeu de classement Jeu d’imitation Jeu symbolique • Reste un problème: comment différencier jeu d’imitation et jeu symbolique ? Critère de la ‘naturalité’ de l’outil? Critère de la complexité? Critère du regard de l’autre Critère de la conflictualité des représentations

  9. Quel est le statut du pointage chez l’enfant autiste? • Différence pointage proto-impératif/proto-déclaratif • Mais Julie est capable de pointage proto-déclaratif • Toutefois ce pointage n’est pas adressé à l’autre, c’est la marque d’une identification faite de soi à soi-même

  10. Quelles stratégies pour organiser l’échange? • Ritualisation, explicitation, dépouillement • Rendre prévisible le contenu de l’attention partagée: centrage sur un objet d’intérêt de l’enfant • Différence entre côte à côte et face à face • Taquinerie • Pas de bain de parole • Attention à la position physique de l’enfant • Mise en représentation des conflits de l’enfant à partir de ses manifestations agressives.

  11. Benjamin

  12. Taquinerie par format perturbé « Coucou/le voilà » impossible

  13. Christ-Aaron

  14. Christ Aaron • De 2 ans 4 mois à 2 ans 8 mois ( descriptions de la crèche) : • Impossibilité de contact « Il ne nous était pas possible d’entrer en contact avec lui ni par le regard ni par la voix. Il ne semblait pas entendre quand l’équipe lui parlait ; il cherchait uniquement le contact corporel des autres enfants, en s’allongeant sur eux (…) » • Jeux stéréotypés « 3 a 4 crayons qu’il empilait, associait, dissociait, qu’il mettait de coté ; ce jeu pouvait durer très longtemps, cela le laissait dans un état d’absorption important. Il déchirait aussi en minuscules morceaux, avec beaucoup de minutie tous les papiers à sa portée » • Absence de compréhension du langage et du pointage « Comme je demande à l’éducatrice de l’appeler par son prénom, il ne réagit pas, ne se retourne pas, malgré plusieurs appels. Je demande ensuite à l’éducatrice de lui montrer quelque chose avec le doigt. Elle s’écrie : « Christ-Aaron, regarde les pigeons dans la cour là-bas ! ». Aussitôt tous les enfants se retournent dans la direction de son doigt et se précipitent à la limite de l’espace qu’ils peuvent occuper pour tâcher d’apercevoir les pigeons, ils crient : « Oh les pigeons ! ». Christ-Aaron reste obstinément tourné vers le doigt qu’il semble même ne pas voir. »

  15. Autisme ou dépression sévère de l’enfant? • Les bulles et la naissance du pointage • Naissance du jeu, croyance en la fiction

  16. Ashley

  17. Caractéristiques de l’intervention • Côte à côte • l’adulte vient construire une attention partagée sur un jeu de l’enfant. • Il ne fait pas obstacle au déroulement de son rituel (pas de taquinerie), il construit une alternance qui met en place une communication • Indice de plaisir chez l’enfant (sourire).

  18. Considération sur les différences d’évolution • Pour Ashley, tout se passe comme s’il y avait une évolution par accumulation, augmentation des types de stratégies autour du « jeu de la chaise ». • Pour Christ Aaron (qui jouait avec la barrière et le placard) il y a une ouverture progressive, un assouplissement

  19. Première rencontre avec Issé

  20. Quelle est la difficulté d’Issé? • Absence de parole et de langage, absence d’investissement du « sonore » (contrairement à Christ-Aaron) • Trouble dans la communication mais pas tout à fait trouble de la communication. • Jeu spontané (autre que manipulatoire: nourrissage) • Concentré sur ce qu’il fait, mais mobilisable • Doit prévoir ce qu’on lui demande pour « réagir » (différence entre sa réaction à son nom, et sa réaction à « tiens » quand il lui manque quelque chose • L’attitude de la mère (elle est accaparée par la petite soeur, elle considère que seul le père sait s’occuper d’Issé)

  21. Qu’est ce qui fait la spécificité d’un analyste? • La tolérance à l’inexplicable « negative capability » (John Keats, Lettre à ses frères 1817) • La tolérance à la frustration • L’analyse du contre transfert • Interprêter ce qui se manifeste dans la séance en lien avec ce qui vient d’avoir lieu (Issé); le récit plus que le symptôme

  22. Conclusion partielle • Complexité des situations initiales; on ne peut pas attendre d’avoir un diagnostic défini pour intervenir. • Pour certains enfants du spectre autistique au moins une heure d’interaction avec l’adulte • penser la continuité au delà des discontinuités; à la fragilité de l’enfant et de la famille doit répondre la résistance et la souplesse de l’équipe de soin.

  23. Deuxième partie: Entraves à la parole • quels types d’entrave? • quelles incidences sur le processus psychique?

  24. Rappel succinct des différents types de troubles linguistiques • Troubles strictement instrumentaux: expressifs (économes mesurés, phonologico-syntaxiques) ou réceptifs • Troubles d’un type particulier (invention de mots, registre précieux...) • L’incidence du trouble langagier sur le processus psychique est-elle la même ?

  25. Quel est l’effet du trouble instrumental sur le processus psychique ? • Perspective classique: « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire vous viennent aisément »(Boileau): quid si l’instrument ne permet pas d’énonciation claire? • Perspective psychanalytique: Ce qui devient conscient est une ‘Représentation de Chose’ sur-investie et de ce fait liée à une ‘Représentation de Mot’: quel est le statut de l’inconcient d’un enfant qui a du mal avec les mots? • Trouble de la pensée? Trouble de l’affect? Trouble de la relation à autrui?

  26. Tous les troubles instrumentaux n’ont pas le même effet sur le processus psychique • Enfant économe mesuré (trouble phonologico-syntaxique) qui a 7 ans disait juste quelques mots (Mort/non Mort) -résurgence de l’angoisse au moment de prendre la parole et non apaisement -appui sur ce qui se voit, et inversion de la valeur du langage -violence de l’expression fantasmatique (la mise en récit de l’accouchement): excitation ou retrait (‘crudité’). Comme si le préconscient ne pouvait pas jouer son rôle de « feuilletage ». -trouble de la fonction métaphorique (la découverte que le requin marteau n’est pas un marteau (pensée par approximation, pensée par logique prototypique au delà de la pensée par logique aristotélicienne.

  27. Enfant prolixe peu contrôlée (trouble réceptif): -dimension de « maîtrise » et renforcement d’une certaine dimension de « névrose de caractère » -incitation à la psychose (labilité du contour des mots) par trouble de la secondarité - le premier principe de réalité est le respect de la valeur des mots (attitude contraire à celle d’ Humpty Dumpty)

  28. Enfant au langage étrange - les «  ouiements » de sa mère - il déteste quand il sort de chez son orthophoniste et que son rendez vous est « collé à la nuit ». • il regarde son pantalon pour dire soudain   « Mon pantalon m’impressionne  ». • « avec mon âge je peux engager une turbulence minimale ».

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