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Réorienter l’enseignement, ‘’Utilitariser’’ la recherche

Comment orienter l’Enseignement et la Recherche pour préparer le décollage économique des pays d’Afrique Nahed DOKHANE, Univ. Boumerdès, Algérie nahed_dokhane@yahoo.fr. Réorienter l’enseignement, ‘’Utilitariser’’ la recherche.

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Réorienter l’enseignement, ‘’Utilitariser’’ la recherche

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Presentation Transcript


  1. Comment orienter l’Enseignement et la Recherche pour préparer le décollage économique des pays d’AfriqueNahed DOKHANE, Univ. Boumerdès, Algérienahed_dokhane@yahoo.fr

  2. Réorienter l’enseignement, ‘’Utilitariser’’ la recherche • Adopter une vision stratégique en matière de planification de l’Enseignement et la Recherche • Instaurer l’utilitarisme en sciences (Recherche et Enseignement) • Instaurer la veille scientifique • Instaurer la veille technologique • Inciter à l’intelligence industrielle

  3. Utilitarisme enEnseignement et en Recherche Tout domaine d’enseignement et de recherche doit avoir une mission économique Enseignement et Recherche doivent être au service exclusif du décollage industriel et économique.

  4. Veille scientifique C’est une mobilisation à la collecte, à l’analyse, à la synthèse et à la diffusion d’informations scientifiques susceptibles de servir l’industrie nationale

  5. Veille technologique C’est une mobilisation à la surveillance de l’environnement technologique mondial. Sa mission est de savoir : qui fait quoi, où, comment et avec quelles normes ?

  6. Intelligence industrielle Elle s’intéresse à tout renseignement qui peut être utile à l’industrie nationale : Innovations Technologiques, Évolution des Procédés de Fabrication, Nouvelles Techniques, etc.

  7. Stratégie d’Imitation • Elle a été adoptée par tous les pays émergents, sans exception. • L’imitation technologique et industrielle est d’une nécessité absolue pour la préparation du décollage industrielle et économique

  8. « Si nous nous attaquons aux stratégies d’imitation suivies par les pays en développement, nous réduirons considérablement l’étendue des choix qui s’offrent à eux pour leur décollage économique » John H. Barton professeur à l’Université Stanford ( New York Times, Oct. 2002 )

  9. Conclusion L’Enseignement et la Recherche dans les pays d’Afrique doivent avoir pour principale mission d’assurer la veille (scientifique et technologique), et préparer les compétences à l’intelligence industrielle et à l’IMITATION. Si nous adoptons la bonne stratégie de développement, l’Afrique ne sera plus le continent le plus sous-développé de la planète, mais sera plutôt un pôle de créativité, de progrès et de prospérité.

  10. Osons la stratégie de décollage comme d’autres ont osé. Et réussissons comme d’autres ont réussi.

  11. « Aucun de ces quatre pays : Hong Kong, Corée du Sud, Singapour, Taiwan, n’était riche en ressources naturelles. Que tous les quatre aient néanmoins réussi une croissance économique si remarquable, témoigne de l’importance capitale d’adopter de bonnes politiques économiques pour favoriser le progrès. » Balassa et Williamson Institute of International Economics

  12. Merci pour votre attention

  13. Comment orienter l’enseignement et la recherche scientifiques pour préparer le décollage économique des pays d’AfriqueN. Dokhane  Introduction Dans les pays d’Afrique, beaucoup d’efforts ont été effectués depuis des décennies, beaucoup d’argent a été dépensé, pour améliorer l’enseignement et encourager la recherche. Nous ne pouvons négliger ces efforts toujours louables, mais nous pensons qu’à ce stade de leur évolution, certains pays d’Afrique sont intellectuellement et scientifiquement prêts à passer à un stade supérieur et à procéder ‘‘différemment’’, en enseignement, en recherche, dans un objectif précis : réaliser ledécollageéconomique. Pour développer la stratégie de décollage à suivre, nous allons éviter les idées préconçues des experts qui nous ont trop souvent induit en erreur ; nous allons simplement interroger l’histoire en suivant notre bon sens : qu’a fait le Japon de Meiji, pour bâtir une industrie nationale autonome et performante ? Qu’ont fait tous ces pays émergents qui ont suivi l’exemple du Japon, et ont mis au point une puissante industrie nationale, préalablement inexistante dans la majorité des cas ? Science, technologie et décollage économique En étudiant les périodes de décollage économique d’un ensemble de pays essentiellement du Sud-est asiatique, nous avons décelé des éléments communs que nous considérons être les facteurs déterminants du décollage économique. Un décollage économique ne peut avoir lieu sans qu’il y ait un décollage industriel, et pour assurer le décollage industriel, on doit obligatoirement maîtriser la technologie. Comme cette maîtrise ne peut avoir lieu sans des connaissances scientifiques poussées, certains pays sous-développés se sont dotés d’une importante communauté scientifique nationale dont le niveau scientifique est globalement comparable à celui des pays développés. Ils assurent à leurs scientifiques des stages et des formations à l’étranger afin que ce niveau reste voisin du niveau scientifique international, ce qui est assez souvent le cas. Mais est-ce que cela a systématiquement débouché sur la maîtrise de la technologie, qui est censée assurer le décollage industriel ?! La réponse est non. Non, car le niveau scientifique élevé, en dépit de son importance, ne peut déboucher spontanément sur la maîtrise de la technologie. L’enseignement et la recherche scientifiques ne peuvent déboucher sur une maîtrise de la technologie que s’ils subissent une procédure d’adaptation aux besoins très spécifiques du décollage industriel. Pour mieux voir cela, regardons les expériences historiques de certains pays qui ont brillamment réussi leur décollage.

  14. Décollage du Japon de Meiji Pour son décollage industriel, le Japon de 1868 a globalement procédé comme suit : D’abord, il se fixe un objectif précis : réaliser le décollage industriel et rattraper les pays occidentaux. Il se fixe un délai qualitatif: réaliser ce décollage le plus rapidement possible. Il choisit parmi les systèmes de formation des occidentaux celui qui lui permet d’accéder rapidement et efficacement au niveau technologique et industriel de l’Occident. Il instaure le principe de la veille scientifique et de la veille technologique. Il planifie un transfert ‘‘positif ’’ de technologie basé sur l’imitation et l’intelligence industrielle, et il procède comme suit: 1- Au début il vise la maîtrise d’un petit nombre d’industries. Il choisit ces industries en fonction de leur accessibilité, et de son estimation de leur futur rôle moteur dans le secteur industriel globale (industrie du chemin de fer, industrie minière, industrie textile, etc.). 2- Il planifie les étapes de maîtrise de chacune de ces industries (en s’en s’appuyant fortement sur la veille scientifique et technologique et sur l’intelligence industrielle). 3- Il crée des écoles techniques, et des écoles itinérantes à travers les provinces. 4- Il procède à une formation technique appropriée (d’abord il fera acquérir à ses techniciens, ingénieurs et technologues, l’aptitude à assimiler les techniques des pays développés, par la suite il leur fera acquérir l’aptitude à les perfectionner). 5- Recourt à des experts occidentaux pour compléter la formation correspondant à certains besoins spécifiques. 6- Formation à l’étranger également ciblée sur certains besoins spécifiques. 7- Importation des machines et équipements (machines à vapeur, machines textiles, matériel pour filatures, etc.). 8- Imitation de ces matériels et équipements. 9- Imitation des techniques et du savoir-faire, en exploitant l’apport des techniciens occidentaux (ils sont plus de 500 pour la seule année 1875). 10- Achat de brevets et licences, lorsque cela est indispensable. 11- Mise au point de matériels et d’équipements de conception purement nationale, élaborés à partir d’une amélioration habile de modèles étrangers initialement imités. 12- En résumé : Une machine, un matériel ou un équipement importé subit systématiquement la procédure de ‘‘copie’’ et d’imitation, sans aucun souci de légalité. D’abord la machine ou l’équipement est réalisé à 40 % par des capacité nationales, puis les connaissances et les capacités technologiques nationales sont poussées à un niveau qui permet la réalisation de 100% de la machine en question. Par la suite, commence la procédure d’amélioration et de perfectionnement, qui, souvent, suscitera l’admiration des pays développés. Dernier point d’une extrême importance : pour réaliser ce transfert positif de technologie, le Japon misera sur la recherche appliquée et non fondamentale Et même cette recherche appliquée ne sera pas une recherche appliquée au sens conventionnel du terme, elle ciblera directement les besoins économiques à court et moyen terme du pays. Ce point est trop souvent négligé dans les stratégies de développement des pays du Tiers-monde.

  15. Redécollage économique du Japon de 1945 Un processus analogue à celui de son premier décollage industriel, sera également appliqué dans le Japon d’après seconde guerre mondiale, et produira le second miracle économique nippon. Pendant toute la période de redécollage, un flux important de l’investissement (1/3 de l’investissement total pour le développement industriel) sera destiné à la fabrication des biens d’équipement, visant d’un côté au perfectionnement du matériels industriel, et d’un autre côté favorisant l’introduction continuelle et systématique des innovations technologiques au secteur industriel par les compétences de la nation. Ce sera la clé du grand essor industriel du Japon après 1945. Ces innovations technologiques qu’exploite si ingénieusement le Japon proviennent de l’achat et l’adaptation de brevets étrangers (20 millions de dollars en 1955, 350 millions de dollars en 1970), mais aussi de la veille scientifique, de la veille technologique, de l’intelligence industrielle, et de la politique d’imitation. A quoi servirait alors la recherche appliquée nipponne si les brevets proviennent de l’étranger ? La recherche appliquée sert à développer les capacités nationales à pouvoir exploiter les meilleurs brevets déposés à travers le monde et à les mettre en application dans le secteur industriel national. Pour la seule décennie 1960-1970, les dépenses pour la recherche appliquée vont quadrupler, jusqu’à atteindre 2 milliards de dollars en 1970. Et ce sont les secteurs de l’industrie chimique, des machines, et des matériels de transport, la construction navale, qui bénéficieront des dépenses de recherche les plus intenses. Là encore il est intéressant de remarquer que même la recherche appliquée n’est pas une recherche appliquée au sens commun du terme. C’est une recherche appliquée ciblée, qui aura pour fonction fondamentale, non seulement de promouvoir le très important effort de ‘‘copie’’ et d’imitation, mais aussi d’assimiler et de mettre en application les meilleurs innovations technologiques mondiales. Ces deux points, imitation et exploitation desinnovations, constitueront en réalité la véritable mission de la recherche appliquée nipponne. Cette mission réussie explique en grande partie la prodigieuse réussite industrielle du Japon. Les résultats d’une telle stratégie sont si spectaculaires que, dès 1955, le Japon devient le premier exportateur dans le monde de matériel optique, de matériel électronique, de cargos, de pétroliers, etc. Récapitulons Tous les pays émergents qui ont réussi leur décollage économique ont commencé par importer la technologie des pays développé, non pour se contenter de l’utiliser, mais pour imiter d’abord, puis créer à partir de là, leurs propres industries nationales. Beaucoup d’organismes internationaux considèrent l’imitation presque comme un crime économique. Pourtant, quand on a pour soucis l’intérêt de l’humanité dans sa globalité et non pas l’intérêt de certaines nations, c’est bien grâce à cette imitation, que beaucoup de pays sous-développés ont émergé, et constituent maintenant des pôles de force et de production, au lieu de demeurer des fardeaux économiques pour la communauté internationale. La période de pré-décollage est donc une phase essentiellement caractérisée par l’imitation et l’apprentissage des technologies importées des pays développés. Pour assurer la réalisation efficace de cette imitation et cet apprentissage, il faut former et développer des compétences, et c’est là que le rôle des universitaires, des scientifiques et des chercheurs sera déterminant. Les domaines de la physique, de la chimie et des sciences techniques, seront parmi les plus sollicités quand il s’agira d’imiter les technologies importées. L’histoire nous enseigne également que le Japon de Meiji, et tous les pays asiatiques qui ont suivi son exemple, ont tous, dans leur étape de pré-décollage, misé sur les sciences appliquées et la recherche appliquée et non pas fondamentale. De même, nous remarquons historiquement le fait suivant : tous les pays sous-développés qui ont misé sur la science et la recherche appliquées, et les ont directement utilisées dans leur politiqued’imitation et d’apprentissage, ont tous réussi leur décollage ; et tous les pays sous-développés qui ont essentiellement misé sur la science et la recherche fondamentale, ont tous stagné dans l’état de sous développement. Ce qui est frappant et même impressionnant dans les expériences de décollage économique, c’est leur extrême rapidité. Défiant toutes les prévisions des spécialistes économistes occidentaux, ce sont en moyenne trois décennies et non trois siècles qui ont été nécessaires pour réaliser ce qui sera qualifié, par la suite, par miracle économique.

  16. Stratégie de décollage : les grandes lignes Pour réaliser le décollage économique, un colossal travail d’organisation, de coordination, de planification cohérente, de suivi intelligent de la part d’organismes compétents, sera nécessaire. Mais l’idée de base sur laquelle sera bâti cette stratégie est d’une extrême simplicité et d’une parfaite évidence. Dans nos prochains travaux, nous montrerons comment instaurer la veille scientifique et technologique. Comment créer les cellules de recherche et quels seront les critères de choix de leurs projets. Comment minimiser le temps nécessaire à l’obtention des résultats. Comment créer parallèlement des embryons industriels qui démarreront en utilisant les résultats d’une ou de plusieurs cellules. Comment préalablement assurer l’enseignement des spécialités liés à cette industrie naissante pour le recrutement ultérieur d’une main-d’œuvre de bonne qualification industrielle et quel rôle jouera alors l’intelligence industrielle. De même, nous montrerons quel rôle joueront les banques dans le financement de ces embryons, et quel genre d’aides peut nécessiter leur croissance. De quelle manière privatiser ces embryons après leur sortie de la ‘’couveuse de l’Etat’’. Comment instaurer une forte concurrence entre les industries naissantes de telle façon à ce qu’elles soient constamment à l’affût des nouvelles technologies ; lesquelles seront justement acquises par le biais d’autres cellules de recherche spécialisées. Comment arranger les lois du marché intérieur jusqu’à consolider ces industries naissantes, et à quel moment et sous la protection de quelles lois, pourront-ils être lancé avec force sur les marchés extérieurs. Quels embryons industriel faudra t-il créer pour soutenir et promouvoir le secteur agricole. Et enfin comment pouvons-nous mener à bien toute cette phase de préparation du décollage sous la contrainte des lois de la mondialisation ? La priorité des priorités, lorsqu’il sera question du choix des embryons industriels à créer, sera l’industrie des biens d’équipement, car la production de machines est le moyen par excellence pour propulser la productivité de l’appareil industriel, pour assimiler la technologie et pour favoriser la créativité technologique. L’expérience historique montre que toute tentative d’industrialisation qui ne s’est pas basée sur la productionautonome de biens d’équipements, a abouti dans la majorité des cas à un échec. Pour la mise en œuvre et le suivi de cette stratégie, il est préférable qu’un ministère spécial soit crée, il aura la charge d’appliquer la stratégie de décollage et il travaillera en étroite collaboration avec tous les ministères économiques ainsi que le Ministère de l’Enseignement et de la Recherche. Des instituts seront également créés, ils gèreront les projets des cellules de recherche et faciliterons le transfert des résultats vers les embryons industriels et les industries naissantes. Ce qui devra caractériser cette phase de pré-décollage c’est une grande souplesse de l’administration (qu’elle soit gouvernementale, ministérielle, bancaire, universitaire ou autre), afin d’assurer la bonne marche des diverses phases de cette stratégie. Insistons également sur la nécessité d’une stabilité politique : les compétences du pays doivent tout mettre en œuvre pour favoriser la mise en application des diverses étapes de cette stratégie. Ce sera un ‘’projet national’’ où toutes les compétences, quels que soit leurs domaines, se verront spontanément mobilisées. Conclusion Pour clore cet article, nous dirons que nous ne pouvons atteindre un objectif si on ne l’a pas préalablement fixé. Reste maintenant le choix de cet objectif, et là nous sommes devant deux possibilités : soit nous avons confiance en nous, comme l’ont été les ex- pays sous-développés d’Asie, et que nous nous mettions comme objectif la réalisation du décollage économique ; soit que nous n’avons pas une grande confiance en nous, et là nous pouvons continuer à fournir beaucoup d’effort et à dépenser beaucoup d’argent, pour obtenir des résultats médiocres et toujours en dessous des attentes de nos peuples. Comme je ne voudrais pas finir sur une note négative, je dirais simplement que : pour tous les pays d’Afrique, le sous-développement n’a jamais été, et ne sera jamais, une fatalité ; si nous adoptons la bonne stratégie de développement nous verrons dans peu de temps fleurir à travers l’Afrique, des pôles de force, de production, de prospérité et de progrès. Et pour appuyer cela, voici le témoignage de deux chercheurs économistes, Balassa et Williamson de l’Institute of International Economics qui se sont penchés sur le cas des nouveaux pays industrialisés dans les années1980 : « Aucun de ces quatre pays : Hong Kong, Corée du Sud, Singapour, Taiwan, n’était riche en ressources naturelles. Que tous les quatre aient néanmoins réussi une croissance économique si remarquable, témoigne de l’importance capitale d’adopter de bonnes politiques économiques pour favoriser le progrès »

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