1 / 37

Le débat scientifique en classe un exemple concret en cours de maths (niveau BAC)

Le débat scientifique en classe un exemple concret en cours de maths (niveau BAC). Julien Douady enseignant-chercheur (sc. physiques) et conseiller pédagogique Université J. Fourier, Grenoble (France ) julien.douady@ujf-grenoble.fr.

moe
Download Presentation

Le débat scientifique en classe un exemple concret en cours de maths (niveau BAC)

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Le débat scientifique en classeun exemple concret en cours de maths (niveau BAC) Julien Douady enseignant-chercheur (sc. physiques) et conseiller pédagogiqueUniversité J. Fourier, Grenoble (France)julien.douady@ujf-grenoble.fr Atelier de formation – École Polytechnique de Montréal – jeudi 26 février

  2. 2 / 37 Titre original : « dépoussiérons l’enseignement… »

  3. 3 / 37 Les étapes de l’atelier • Le débat scientifique • deux modes cognitifs fondamentaux • la place et les objectifs du débat • L’exemple des intégrales (calcul de surface ou volume) • vivre la situation en tant qu’apprenant • découvrir la puissance du dispositif • Comment procéder demain ? • les points cruciaux pour réussir un débat • une méthodologie pour la préparation

  4. 4 / 37 Les étapes de l’atelier • Le débat scientifique • deux modes cognitifs fondamentaux • la place et les objectifs du débat • L’exemple des intégrales (calcul de surface ou volume) • vivre la situation en tant qu’apprenant • découvrir la puissance du dispositif • Comment procéder demain ? • les points cruciaux pour réussir un débat • une méthodologie pour la préparation

  5. 5 / 37 Le débat scientifiquedeux modes cognitifs fondamentaux : des rôles différents Le mode magistral Le mode (socio-)constructiviste montre-démontre-explique tout de manière cohérente cherche à problématiserun savoir qu’il juge essentiel Le professeur Les étudiants doivent comprendre le discours et la logique du professeur :auditeur doivent rentrer dans une problématique commune : auteur Logique de l’explication Logique de la problématisation

  6. 6 / 37 Le débat scientifiquedeux modes cognitifs fondamentaux : forces et faiblesses Le mode magistral Le mode (socio-)constructiviste • Discours à la fois rigoureux, cohérent, exhaustif • Rassurant pour l’enseignant • Économe en temps • Doute, incertitude de l’auteur • Prise d’initiative, responsabilité engagée par les étudiants • Richesse et diversité des points de vue exprimés Forces et dynamique Faiblesses et limites • Passivité de l’auditoire • Impuissance face à des concepts ardus (obstacles épistémologiques) • Difficulté à donner du sens profond(à quoi ça sert tout ça ?) • Coût élevé en temps • Prise de risque pour l’enseignant • Improbable capacité à faire émerger des savoirs complets, justes et bien ordonnés

  7. 7 / 37 Le débat scientifiqueles objectifs du débat Objectifs du débat scientifique = créer du sens • en générant du doute, en faisant ressurgir les contradictions • en autorisant des rapprochements abusifs • en engageant une responsabilité d’opinion Attention : lesétudiants ne construisent pas le savoir mais ils : • s’associent à une problématique commune • construisent du sens • développent de l’intérêt • pour les savoirs que le professeur va leur enseigner

  8. 8 / 37 Le débat scientifiquela place du débat Les deux modes sont opposés et complémentaires Le mode magistral Le mode (socio-)constructiviste • Enseigner des méthodes, des techniques opératoires… • Enseigner des concepts fondamentaux, des notions difficiles… • Un débat se termine par une phase magistrale où l’enseignant • met de l’ordre dans les idées • apporte le contenu qui fait défaut • fait émerger le sens lié à la problématique L’alternance entre les deux modes doit respecter leurs dynamiques propres

  9. 9 / 37 Les étapes de l’atelier • Le débat scientifique • deux modes cognitifs fondamentaux • la place et les objectifs du débat • L’exemple des intégrales (calcul de surface ou volume) • vivre la situation en tant qu’apprenant • découvrir la puissance du dispositif • Comment procéder demain ? • les points cruciaux pour réussir un débat • une méthodologie pour la préparation

  10. 10 / 37 Exemple des intégralesles règles du jeu • 1ère phase = débat privé(quelques minutes)vous pouvez discuter (du sujet) avec qui vous voulez...dans le but de vous forger une opinion personnelle • un vote vous vous déterminez personnellement en fonction des réponses proposées, en étant capable de justifier votre choix • 2ème phase = débat publicvous défendez votre point de vue en donnant vos arguments à vos collègues (et non à moi), pour les convaincre.Le débat privé est alors interdit, tout comme la critique...

  11. 11 / 37 Exemple des intégralesla consigne • Vous avez 3 propositions à examiner • Pour chacune d’elles, vous devez vous positionner en étant capable de justifier votre choix… • OK (j’adopte cette démonstration) • NON (je refuse ce raisonnement) • Autre (vraiment impossible de choisir OK ou NON)

  12. 12 / 37 z r dz z R y O x Situation n°1 Pour calculer le volume V d’une sphère de rayon R, on la découpe en tranches élémentaires parallèles au plan (xOy). Le volume dV d’une tranche de petite épaisseur dzsituée à l’altitude z est donnée par : Le volume total V est donc r(z) •  OK  NON Autre

  13. 13 / 37 z H R dz z x O y Situation n°2Pour calculer l'aire latérale du cylindre de rayon R et de hauteur H, on découpe de même en tranches élémentaires parallèles au plan (xOy). L'aire latérale dS d'une tranche de petite épaisseur dz située à l'altitude z est : L'aire totale est donc donnée par : (z) •  OK  NON Autre

  14. 14 / 37 z R ri zi Δz y O x Situation n°3Pour calculer le volume V de la sphère de rayon R, on peut aussi découper la demi-sphère supérieure en n tranches de même épaisseur Δz. Le volume ΔVide la tranche Ci située à l’altitude zi est donné par : Comme on a donc (par passage à la limite) Le volume total V est donc •  OK  NON Autre

  15. 15 / 37 z H r(z) dz z H-z r(z) x z O R y Situation n°4 En suivant une procédure analogue, pour calculer l'aire latérale d'un cône de hauteur H et de base circulaire de rayon R, on peut découper le cône en tranches élémentaires parallèles à (xOy). L'aire latérale dS d’une tranche de petite épaisseur dz située à l’altitude z est celle du cylindre de rayon r(z) correspondant : Par Thalès, on obtient L'aire latérale totale S est doncOn retrouve ainsi que : l'aire latérale du cône est la moitié de l'aire latérale du cylindre (même base et même hauteur) •  OK  NON Autre

  16. 16 / 37 Institutionnalisationautour des procédures infinitésimales La procédureinfinitésimaleestpertinente pour évaluerune grandeur G d'un objet Ω • longueur • aire • volume • masse • travail • potentiel • etc... dontle calcul ne peut pas se faire simplementcar G dépendd’un paramètre qui variedansl’objet. z Ω l(z)

  17. 17 / 37 La procédureinfinitésimaleestinutile si le paramètrene varie pas (cylindre) ! Ω l

  18. 18 / 37 h li Ωi Philosophie de la procédureinfinitésimale : • découperΩ en tranches Ωi“assez fines” pour que, surchaque tranche, le paramètregênantne variequasiment plus • le calculpartielde Gisurchaque tranche estfacile • le résultat global est la somme des parties Gi = li· h G = ∑ Gi

  19. 19 / 37 Dans la pratique: • le professeur choisitun paramétrageastucieux • ilconsidère la tranche ∆Ω oudΩ, d’épaisseur∆zoudz, ilappelle∆GoudG le résultatcorrespondant • les symbolesdou∆sontaccompagnésdes motsmagiques « petit » ou« infiniment petit » • Et ensuite… • dG = f(z)·dzoù f(z) estunefonctionqu’on « arrive à calculer » • on passe de ∑ dG à ∫ f(z)·dzpuis à G = F(b) - F(a) • même sicela tend à montrerque 1 = 0(évitons paradoxes et contradictions)

  20. 20 / 37 1er paradoxedisparition des ennuis = disparition de matière ! • Si l’épaisseur de la tranche est nulle: • le paramètrene varie plus • iln’y a plus de matière • “quevautunesommeinfinie de riens ???” • Si l’épaisseur de la tranche est non nulle: • le paramètrevarietoujours un peu • le calculexactsur la tranche redevientimpossible • saufsi la procédureest inutile...

  21. 21 / 37 1er paradoxece qui n’est jamais dit… • L’épaisseur de la tranche est non nulle • Giresteincalculable • On prend un modèle Miqui facilite le calcul Δz f(z)

  22. 22 / 37 1er paradoxecomment s’en sortir ? • Parhonnêteté, on reconnaîtqueGMi ≠ Gi • Il se créesurchaque tranche uneerreur de mesure Découpage Réel Modèle

  23. 23 / 37 2nd paradoxedisparition de l’erreur = disparition de la mesure ! Pour avoirsurchaquetranche... on les rend de plus en plus fines : Dèslorstoutdevientinfiniment petit ! l'erreur et le résultat local

  24. 24 / 37 Commeet on aura donc 2nd paradoxece qui n’est jamais dit… La méthode n’est utile que si

  25. 25 / 37 2nd paradoxecomment s’en sortir ? • Si l’erreur est du 1er ordre : εi = Δz = H/nalorserreur globaleincompressible • Si l’erreur est du 2nd ordre : εi = Δz² = H²/n²alorserreur globale nulle en passant à la limite • En général, surchaque tranche, ilfaut : GMi >> εi

  26. 26 / 37 Synthèsevalidité de la procédure infinitésimale • si on parvient à écrire : Gi = f(z) x Δz + ε(Δz) • et si l’erreur est du 2nd ordre : ε(Δz) < Cste x (Δz)² • alorsla théorie nous assure que : égalité « absolue » ! sinon, on fait n’importe quoi !

  27. 27 / 37 Retour sur les situations examinées • Situation 1 : aucune vérification, on est chanceux • Situation 2 : aucun paramètre variable, inutile • Situation 3 : vérification faite, on est certain L'erreur  (∆z)  est majorée par la différence de volume des cylindres de hauteur ∆z et de rayons respectifs r(z+ ∆z) et r(z) donc du second ordre :   (∆z ) ≤ Cste· (∆z)2

  28. 28 / 37 Retour sur les situations examinées Situation 4 : aucune vérification, foutaise ! L'erreur  commise est de l'ordre de 2  R (l - z)    < z·[ 2  R · (1/cos() – 1)] donc de l'ordre de z (si  ≠ 0) R

  29. 29 / 37 Les étapes de l’atelier • Le débat scientifique • deux modes cognitifs fondamentaux • la place et les objectifs du débat • L’exemple des intégrales (calcul de surface ou volume) • vivre la situation en tant qu’apprenant • découvrir la puissance du dispositif • Comment procéder demain ? • les points cruciaux pour réussir un débat • une méthodologie pour la préparation

  30. 30 / 37 Les étapes de l’atelier • Le débat scientifique • deux modes cognitifs fondamentaux • la place et les objectifs du débat • L’exemple des intégrales (calcul de surface ou volume) • vivre la situation en tant qu’apprenant • découvrir la puissance du dispositif • Comment procéder demain ? • les points cruciaux pour réussir un débat • une méthodologie pour la préparation

  31. 31 / 37 Comment procéder demain ?les points cruciaux pour réussir un débat Quatre ingrédients essentiels • objectif du cours : consistance épistémologique • situation proposée : pertinente et polémique • débat : dévolution de responsabilité, neutralité • institutionnalisation : contextualisée et percutante

  32. 32 / 37 Comment procéder demain ?la consistance épistémologique : avec ou sans ? • Une situation sans consistance épistémologique « Quelle est l’aire de ce parallélogramme ? » 4 m A = 12 x sin(θ) (en m²) 3 m θ • Une situation avec consistance épistémologique 4 m « Quelle est l’aire de ce parallélogramme ? » 3 m A = 12 m²

  33. 33 / 37 Comment procéder demain ?la consistance épistémologique - suite Ici, la consistance épistémologique consiste à imaginer, à partir de la situation proposée, d’autres situations possibles : Situations cruciales

  34. 34 / 37 Comment procéder demain ?la gestion du débat Pendant le débat, le professeur doit absolument : • laisser assez de temps pour l’appropriation • assurer la dévolution du problème • noter et reformuler les opinions sans les déformer • rester neutre vis-à-vis des arguments exprimés • aplanir les difficultés « secondaires et bruyantes » • faire ressortir les opinions divergentes et incompatibles • épingler intérieurement les arguments-clés qui serviront dans son institutionnalisation

  35. 35 / 37 Comment procéder demain ?l’institutionnalisation : étape clé ! L’institutionnalisation est l’étape la plus difficile ; elle doit : • réorganiser les propos exprimés pour en faire un ensemble construit et cohérent • s’appuyer sur les idées émises, et renvoyer aux questions débattues • apporter les concepts manquants • ne pas éviter l’obstacle épistémologique • éviter tout jugement sur les opinions : « nos tâtonnements ont permis de franchir une étape » « contextualisée » et « percutante »

  36. 36 / 37 Comment procéder demain ?une méthodologie pour la préparation Uncanevas temporel robuste pour préparer un débat • Avant : • identifier un obstacle épistémologique et une situation pertinente • tester la situation auprès de collègues issus d’autres domaines • imaginer toutes les réponses possibles pour ne pas être pris au dépourvu • Pendant : • Présenter clairement le nouveau contrat • 1ère phase = débat privé (10-15 min) : dévolution du problème • le vote : permet la prise de responsabilité • 2ème phase = débat public (20-60 min) : confrontation des idées • 3ème phase = institutionnalisation (10 min) : réorganisation des savoirs Les premières fois, sollicitez un collègue ou un conseiller pour vous observer

  37. 37 / 37 Merci pour votre attentionavez-vous des réactions / des questions ? Le diaporama et le « mémento » sont disponibles sur le site du BAP : http://www.polymtl.ca/bap/doc/index.php julien.douady@ujf-grenoble.fr

More Related