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Sociologie du risque en santé Acceptabilité et responsabilité

Sociologie du risque en santé Acceptabilité et responsabilité. Acceptabilité

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Sociologie du risque en santé Acceptabilité et responsabilité

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  1. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Acceptabilité • Dans la logique assurantielle et probabiliste, l’acceptabilité d’un risque se présente comme un problème technique qui s’appuie sur l’estimation de sa probabilité d’occurrence et du dommage occasionné, comme sur l’évaluation du coût et de l’efficacité des mesures qui permettent de le réduire. Le risque devient acceptable si ces deux derniers critères ne peuvent pas être satisfaits. • Depuis que les perceptions du public ont commencé d’influer sur les décisions politiques, l’acceptabilité a quitté cette équation pour gagner le terrain des médias avec une importance accrue donnée à l’information et à la communication pour faire accepter un risque considéré comme résiduel. Patrick Triadou janv 2013

  2. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Acceptabilité • Les autorités et le public ont dû tenir de plus en plus compte des opinions du public. • Le public devient un partenaire avec lequel il faut négocier sur l’acceptabilité du risque qui devient, de fait, un objet de concertation et un objet politique impliquant un accord sur ce qui est acceptable et impliquant un partage des responsabilités entre l’Etat et les citoyens. Patrick Triadou janv 2013

  3. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Sécurité et acceptabilité du risque volontaire et involontaire • Société du risque : besoin accru de sécurité dans les sociétés économiquement développées, du fait d’un niveau de bien-être économique élevé et d’une construction sociale intéressée de la peur. • Les plus grandes insécurités : au jour le jour, et dans le futur marqué par l’endettement / société valorise un futur induit et nécessaire au fonctionnement du système économique, avec des systèmes de sécurité (assurances) sont délégués aux individus. • Le risque est assumé comme quelque chose de volontaire alors qu’en réalité, la majorité des risques technologiques sont occultés et, de plus, involontaires.   Patrick Triadou janv 2013

  4. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Sécurité et acceptabilité du risque volontaire et involontaire • Les activités involontaires ne sont pas déterminées par les individus affectés mais par le contrôle social. • La réversibilité ou l’irréversibilité du risque est un facteur qui aide à cerner l’incertitude et la prise de décision. • Deux types d’irréversibilité / notion de seuil, comme valeur de toute variable au-delà de laquelle vont se produire des effets désastreux. • L’irréversibilité est forte si l’unique manière de savoir où se situe le seuil est de l’atteindre, et s’il est impossible de revenir en arrière dès lors que ce seuil est atteint. • L’irréversibilité est faible quand la condition premièreest satisfaite, mais non la seconde. La définition du seuil de risque joue un fondamental dans le discours sociopolitique et dans la légitimation de la gestion du risque. Patrick Triadou janv 2013

  5. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Sécurité et acceptabilité du risque volontaire et involontaire • Les différences entre les experts et le public s’accroissent selon les caractéristiques du risque, selon que le risque est volontaire, ou catastrophique, ou encore, s’il ne peut être contrôlé personnellement, ou si sa distribution dans la société est injuste, ou enfin, s’il ne se présente pas comme familier, ou s’il s’agit d’un risque complexe. • La perception du risque est aussi liée à ses effets, immédiats ou futurs, selon, que le danger est connu ou inconnu, s’il peut provoquer des morts. • L’Union Européenne recommande d’améliorer la participation publique à la gestion des interactions entre la science, la technologie et la société  Patrick Triadou janv 2013

  6. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Sécurité et acceptabilité du risque volontaire et involontaire • Pour Douglas, le risque devrait être considéré comme un produit de l’union de la connaissance sur le futur et du consentement sur les perspectives les plus souhaitées. Aux croisements de ces deux variables, différentes situations de risques sont à considérer : • - si la connaissance est certaine et le consensus complet, alors le problème est technique comme la solution et les calculs afférents, • - si la connaissance est certaine et le consentement contesté, alors le problème fait l’objet d’un désaccord, et la solution peut être la coercition ou la discussion, • - si la connaissance est incertaine et le consensus complet, alors le problème est de l’ordre de l’information, et la solution est dans une recherche plus approfondie, Patrick Triadou janv 2013

  7. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Sécurité et acceptabilité du risque volontaire et involontaire - si la connaissance est incertaine et le consentement contesté, alors le problème est de l’ordre de la connaissance et la solution reste une interrogation. Deux situations dépassent des solutions techniques, et appellent des modes de participation sociale. Risque, sécurité, incertitude et acceptabilité, renvoient à des modalités d’organisation des relations sociales. Patrick Triadou janv 2013

  8. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Sécurité et acceptabilité du risque volontaire et involontaire Le modèle scientifique de recherche est nécessaire à l’analyse du risque. Sa capacité réside surtout dans l’identification et l’estimation du risque, mais il peut être insuffisant dans les domaines de l’évaluation et de la gestion du risque. Pour Beck et Giddens, la modernisation réflexive comporte le potentiel de création d’une nouvelle politique du risque, où le résultat du progrès technologique serait démocratiquement évalué, antérieurement à la prise de décision, avec participation sociale à la gestion du risque. Patrick Triadou janv 2013

  9. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Responsabilité • Plusieurs scandales médiatiques ont remis sous les projecteurs la volonté de trouver des responsables. • Histoire du sang contaminé illustre ce constat tout comme le recours de plus en plus important au principe de précaution qui est souvent invoqué à partir des années 1990 pour justifier des mesures préventives lorsqu’existent des incertitudes scientifiques sur les risques encourus. • Il s’agit plus de trouver quelqu’un capable de payer que de trouver un coupable. Patrick Triadou janv 2013

  10. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Responsabilité • C’est le principe de précaution qui a été invoqué pour la décision d’embargo sur le bœuf anglais en 1996, et pour la destruction de culture de soja utilisant des OGM. • Ce principe invite le décideur, qu’il soit politique ou industriel, à tenir compte des incertitudes scientifiques et à anticiper. Il s’agit cependant de risques graves et irréversibles pour lesquels sont recherchées des mesures proportionnées à un coût acceptable économiquement, sinon l’univers du risque deviendrait celui du pire et de la maximisation de tout soupçon. Le risque ici est d’accorder trop d’importance à la prudence par rapport aux données scientifiques établies. Patrick Triadou janv 2013

  11. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Responsabilité - La forme de responsabilité actuelle qui semble se dégager concerne moins l’individu que l’organisation dans laquelle il fonctionne. - Ce « providentialisme » correspond à un désir de protection de l’individu contre l’environnement social, l’individu se percevant comme la victime de forces sociales qui s’exercent sur lui via la consommation, la publicité, le stress généré par des conditions de compétition qui peuvent même expliquer ses comportements et ses excès. Patrick Triadou janv 2013

  12. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Responsabilité • - Mise en relation croissante de l’individu avec des systèmes experts dont la multiplicité conduit en cas d’accident à diluer le lien causal et à diluer les attributions des responsabilités. • Risques technologiques : exposer à des risques des individus sans les consulter et mis en dépendance par rapport à des instances de pouvoir dans un contexte d’inégalité de rapport de forces. • Nouvelle forme de responsabilité : individualisme croissant et nouvelles relations sociales. La responsabilité sans faute invite à remettre en question l’autonomie des experts et des autorités, et conduit à tenir compte de l’opinion des profanes, comme à chercher plus le dédommagement et la mise en cause des organisations que des individus. Patrick Triadou janv 2013

  13. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Irresponsabilité organisée, responsabilité partagée de précaution  - Le concept d’« irresponsabilité organisée » exprime comment, dans les sociétés actuelles, se dilue la responsabilité (dédale bureaucratique). - Difficile de définir les responsabilités réelles de chaque individu ou institution impliqués. Industriels, producteurs, autorités et scientifiques se renvoient alors la responsabilité de la situation. - L’organisation de la coresponsabilité aurait pu être une autre façon d’appréhender les situations porteuses de risques. Avec des niveaux différents de responsabilité entre les acteurs selon qu’ils causent les problèmes, en pâtissent ou trouvent des solutions, la coresponsabilité peut viser à construire de manière préventive une culture participative dépassant les polarisations simples pour favoriser des réseaux servant de base aux politiques de coordination entre les diverses institutions publiques et privées. Patrick Triadou janv 2013

  14. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Irresponsabilité organisée, responsabilité partagée de précaution • Transparence de l’ensemble du processus avec information ouverte et rétroaction des résultats des différentes activités. • La gestion de l’information dans le cadre des vigilances sanitaires préfigure ce type de relations. • Changement global des politiques en matière de risques qui tendent à évoluer du contrôle et du correctif en direction du préventif. • Le principe de proportionnalité selon lequel le coût des actions préventives des dangers ne doit pas être disproportionné au regard des bénéfices attendus invite à un point de vue coopératif entre les représentants des différents intérêts. Patrick Triadou janv 2013

  15. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Irresponsabilité organisée, responsabilité partagée de précaution - Le processus d’acceptation du risque est surtout un processus d’élimination des forts désaccords qui est l’objet de la participation sociale à la gestion du risque. La démocratie participative, ou délibérative selon Giddens, institue cet espace public et de débat, qui suppose la reconnaissance des différences, et permet le débat sur ce qui est incertain, ce sur quoi il y faut prendre une décision qui devient alors légitime. La participation publique à la gestion du risque implique ainsi le développement de politiques participatives, et la configuration du système de gouvernance du risque dans un contexte d’interactivité. La frontière entre ceux qui déterminent les règles et ceux amenés à les accepter s’estompe de cette manière Patrick Triadou janv 2013

  16. Sociologie du risque en santé Acceptabilité et responsabilité Responsabilité Coupable => Payeur Faute de l’individu => organisations Complexité et irresponsabilité organisée Principe de précaution Coresponsabilité et démocratie délibérative Acceptabilité Assurance : probabilité, coût, solutions. Actuelle : média, information, communication Participation du public Risque volontaire /involontaire Incertitudes et réversibilité Science, technologie et société Participation sociale à la gestion des risques Patrick Triadou janv 2013

  17. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Les nouveaux rapports experts / profanes - Passage de l’estimation des risques (chiffres) à une relation de partenariat avec retour d’information qui peut même être utile aux experts pour mieux communiquer. Patrick Triadou janv 2013

  18. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Les nouveaux rapports experts / profanes - La modélisation de ces rapports fait ressortir trois schémas : - le primat du savoir scientifique qui est universel et objectif et qui conduit à des actions de formation et d’information pour lutter contre les croyances profanes ; - le modèle du débat public qui conserve son statut au savoir scientifique, mais le considère comme trop abstrait, valable dans ses considérations d’élaboration au laboratoire, mais dont la mise en application doit bénéficier des savoirs locaux qui tiennent compte de la complexité du réel avec ouverture d’un débat public avec enquête ; - la coproduction des savoirs qui associe dans un même processus experts et profanes. Patrick Triadou janv 2013

  19. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Les nouveaux rapports experts / profanes - Maladies rares, génétiques illustrent ce modèle avec un travail d’accumulations de connaissances qui sont mis à la disposition des experts, et une participation volontaire aux essais cliniques.  - La participation des profanes à la compréhension des risques et aux décisions les concernant s’est inscrite dans le champ politique. Les « forums hybrides » associent des individus et des représentants de différentes institutions comme des élus, des experts, des associations, des syndicats, des représentants des administrations, des journalistes… pour non seulement échanger des savoirs, mais participer aussi à la proposition de solutions. Le droit à l’information quitte son aspect formel pour donner un caractère concret au processus information – participation – communication avec un minimum de manipulation et possibilité de contre-expertises. Patrick Triadou janv 2013

  20. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Les nouveaux rapports experts / profanes • La conférence de citoyens correspond à une méthode de concertation danoise qui réunit des citoyens ordinaires pour aborder un problème. Après deux temps consacré à l’information, ils définissent les questions, choisissent des experts qu’ils auditionnent et produisent un rapport qui est soumis au parlement et aux médias. La première conférence citoyenne française a été marquée par les traditions technocratiques de l’administration française avec une place réservée uniquement dans les annexes aux recommandations du panel de citoyens. • Ces étapes témoignent d’une politisation croissante de la gestion des risques surtout quand il s’agit pour les risques technologiques d’imputer en aval les responsabilités et en amont de déterminer le degré d’acceptabilité. Patrick Triadou janv 2013

  21. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Typologie • Déterminants culturels de la perception des risques qui a des conséquences politiques. • Si on prend en compte le degré de structuration interne d’un groupe comme critère, on peut distinguer la structure hiérarchique de l’individualisme • La structure hiérarchique se caractérise par l’existence de frontières entre les groupes, et à l’intérieur des groupes par des relations hiérarchisées et des rôles et des statuts différenciés. L’archétype en est la bureaucratie, et elle constitue le plus souvent le type central d’une société. • L’individualisme correspond à une organisation peu structurée aux frontières peu marquées, dont les entrepreneurs sont la figure. Patrick Triadou janv 2013

  22. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Typologie • Ceux qui appartiennent à la structure hiérarchique respectent le savoir scientifique institutionnel produit par les scientifiques, légitimés par l’autorité, et se méfient des innovations qui sont le fait de marginaux même s’ils sont scientifiques. La conception homogène de la connaissance est le fruit de pressions très fortes de conformité. • - L’individualiste, en revanche, tout en respectant le savoir officiel sera plus ouvert aux dernières innovations et consultera plutôt ceux qui sont à la pointe du savoir. Patrick Triadou janv 2013

  23. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Typologie Du point de vue des risques, la bureaucratie est par essence adverse aux risques et tente même de ne pas les voir. Elle est hiérarchisée, compartimentée et est régie par une réglementation formelle. Celle-ci qui délimite les fonctions, les droits et les devoirs, correspond à une tentative de réduction des risques. Les règles qui coordonnent les activités, définissent également les problèmes qui peuvent être rencontrées et les réponses standardisées qui doivent être apportées. Ce type d’organisation rigide et routinière, a du mal à s’adapter au changement de son environnement, à détecter l’émergence de nouveaux problèmes et ne sait y répondre qu’à l’aide de nouvelles réglementations. Patrick Triadou janv 2013

  24. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Typologie le type individualiste ne craint pas l’incertitude, et y voit plutôt un terrain d’expression de sa maîtrise et une opportunité de son affirmation. Il se projette dans l’avenir à court terme et perçoit son environnement comme ouvert et instable. Il sait s’adapter à l’environnement concurrentiel et fait confiance à l’initiative individuelle. Quand le bureaucrate produit des règles, il serait plutôt preneur de risque. Patrick Triadou janv 2013

  25. Sociologie du risque en santé Attitudes face aux risques Risquophiles (Sans connotation morale ; position sociale souvent solide) Entrepreneur Pollutions industrielles Conséquences pour les autres Risquophobes Bureaucratie Frilosité Sécurité sociale Assurance chômage Posture face aux risques Patrick Triadou janv 2013

  26. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Société plus à risque ? - Un aspect notable de la modernité est que, de manière paradoxale, la science accroît la conscience du risque. L’incertitude par rapport au futur croît et plus de risques apparaissent. Alors que les risques auxquels étaient confrontées les sociétés industrielles étaient quantifiables, calculables et étaient pris en charge par l’Etat, dans les sociétés contemporaines ou post-modernes, le risque est un phénomène stratégiquement structurel. Patrick Triadou janv 2013

  27. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité • Société plus à risque ? • Si l’industrialisation a induit une forte augmentation du risque pour les classes sociales les plus défavorisées, le changement provient du fait que certains risques liés à au développement économique transcendent les frontières nationales. • De plus, si la théorie des sociétés du risque s’appuie principalement sur l’idée de système de production du risque avec surtout le risque d’impact environnemental, cela n’élimine pas pour autant la nécessité de travaux devant être consacrés aux risques en rapport avec le travail dont les impératifs de performance sont causes de nouvelles pénibilités. Patrick Triadou janv 2013

  28. Sociologie du risque en santéAcceptabilité et responsabilité Société plus à risque ? Le paradoxe de la société du risque est d’assurer un développement grâce au progrès techno- scientifique sans augmenter le risque techno-social et son acceptation. Les politiques de gestion des risques pourtant s’orientent vers une minimisation des risques sans changer réellement le système de production créateur de risques. Patrick Triadou janv 2013

  29. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Risques réflexifs Le concept de risque : trois moments de l’histoire de l’humanité que sont les sociétés prémoderne, moderne et réflexive. Par rapport à la période précédente animée par les idées de domination de la nature puis de maîtrise des avancées technologiques et scientifiques, la période actuelle fait appel à une idéologie de remise en question de la domination du monde par l’homme avec l’identification de nouveaux risques dont la nature appellent de nouveaux modes d’appréhension et de gestion. C’est donc la manière d’aborder les risques et non leur nature qui caractérise ce dernier changement de cadre épistémologique. Patrick Triadou janv 2013

  30. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Risques réflexifs  Avec la modernité, le concept de risque est une manière de concevoir le monde et ses incertitudes, les dangers prenant une forme maîtrisable et prévisible permettant de prendre des décisions rassurés. Cela explique les relations existantes entre la rationalité scientifique et le développement économique, avec notamment la mise à disposition de probabilités de survenue d’événements dommageables. Les risques symbolisent une forme de maîtrise du monde. Au plan institutionnel, le discours sur le risque favorise certains types d’organisation de vie collective. La société réflexive porte un regard sur la modernité qui remet en cause les fondements de la société industrielle, et le discours sur les rapports entre société, rationalité scientifique et risque change sans que les caractéristiques de ce dernier ne soient modifiées Patrick Triadou janv 2013

  31. Sociologie du risque en santé Décision en santé publique Processus de décision en santé publique Problèmes à analyser ; Questions posées aux experts pour répondre au problème ; Enjeux présents : santé, économique, politique, etc. ; Constitution du ou des groupe (s) d’experts ; Place des profanes ; Méthode d’expertise ; Référentiels utilisés (coût/bénéfice ; principe de précaution, etc.) ; Décision prise au terme du processus ; Information et communication ; Effets attendus ; Evaluation et reconsidération éventuelle des décisions. Patrick Triadou janv 2013

  32. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Démocratie délibérative Cette idée est à rapprocher du concept de démocratie délibérative (discursive democracy) qui fait référence à un processus non pas d’information, mais de communication entre les personnes qui y prennent part avec participation active au processus de prise de décision. Il traduit la remise en question, notamment pour les questions environnementales, des processus de délégation de pouvoir et de recours à la rationalité instrumentale qui caractérisent les démocraties libérales. Dans cette perspective, risque et perception des risques sont une seule et même chose. Ils se distinguent du risque de la société industrielle qui est, par définition, un risque soumis à l’expertise scientifique. Patrick Triadou janv 2013

  33. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Démocratie délibérative Une fois identifié, le risque peut être régulé par les décideurs publics ou privés généralement à l’aide de réglementations et de mesures particulières. Ces mesures ou réglementations agissent comme un mode de connaissance spécifique des risques et favorisent des modes de perception scientifique des risques à travers l’élaboration de procédures techniques de risk management ou risk assessment. Les sociétés industrielles imposent ainsi leur perception des risques qui se fondent sur le mode de connaissance scientifique. La science ne pouvant soumettre à son expertise que ce qui peut rentrer dans son schéma expérimental ou observationnel, une partie du réel reste en dehors de son champ d’investigation et par voie de conséquence du risque. Patrick Triadou janv 2013

  34. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Démocratie délibérative La circularité de cette approche élimine de facto les autres modes de connaissances des risques quand ils ne sont pas qualifiés d’irrationnels ou de non pertinents. A ce point de vue, il est clair que la perception que le public a des risques s’il se distingue de celle des experts, a toute chance d’être attribué à l’ignorance du public qu’il s’agit d’éduquer. La croyance dans la vertu éducative de la diffusion d’une science neutre, objective et universelle pour augmenter l’acceptabilité du risque semble être socialement utopique et plus révéler une incompréhension du problème. Les rapports entre experts et profanes ne sont pas unidirectionnels, mais résultent d’une interaction, ces derniers n’accordant leur confiance aux experts que dans la mesure où ils peuvent vérifier leurs allégations dans la vie quotidienne. Patrick Triadou janv 2013

  35. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Démocratie délibérative Mis à part cette analyse de la perception, l’évaluation scientifique des risques montre de plus en plus ses limites face à la complexité des phénomènes à analyser et à la multiplication des dimensions à prendre en compte. La science ne peut, par méthode, qu’aborder les problèmes complexes qu’une fois décomposés en plusieurs questions auxquelles elle peut fournir une réponse quand, de plus, les questions peuvent être formulées de telle façon qu’elles rentrent dans ses schémas de test. La perception sociale du risque tire son intérêt de sa capacité à ne pas mésestimer le point de vue du citoyen. Patrick Triadou janv 2013

  36. Sociologie du risque en santé Principe de précaution Principe de précaution Apparition dans les années 1990 ; Conférence Rio de Janeiro sur l’environnement en 1992 ; Autorités en charge des affaires de la collectivité agissent non pas de façon curative ou préventive, mais de manière anticipée pour des conséquences dommageables incertaines ou hypothétiques ; Son application permet de mettre en perspective les choix technologiques non pas à la lumière de la science, mais surtout en termes d’acceptabilité sociale de choix collectifs. Patrick Triadou janv 2013

  37. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Référentiel de sécurité partagé Systèmes complexes et incertitudes Comme de nombreux systèmes, le système de santé est un système complexe composé de sous-systèmes indépendants et d’un grand nombre d’unités. Patrick Triadou janv 2013

  38. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Référentiel de sécurité partagé Nouvelle gouvernance et référentiel La gouvernance se rapproche de l’idée de démocratie délibérative avec des procédures de concertation voire d’arbitrage dans certains cas entre des acteurs ayant des représentations et des motivations différentes. L’échec de l’usage des référentiels sectoriels produits dans le seul domaine technoscientifique pour la gestion des risques publics et a fortiori des crises, a interrogé sur les méthodes de construction d’un référentiel de sécurité partagé car co-construit en appliquant une méthode de gouvernance. L’objectif est l’élaboration de représentations communes. Avec un référentiel de sécurité suffisamment partagé, la nouvelle gouvernance pourrait devenir un outil de gestion des vulnérabilités des systèmes complexes en menant le débat public de la gestion de l’incertitude et de l’acceptabilité sociale. Patrick Triadou janv 2013

  39. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Référentiel de sécurité partagé Nouvelle gouvernance et référentiel Le référentiel sécurité est en partie le fruit de l’évolution de la communication du risque qui possède une valeur propre depuis que le droit à l’information a été institutionnalisé et accordé à tout individu. Elle fait partie d’une nouvelle conception de la responsabilité des acteurs publics par rapport aux citoyens quand les référentiels sectoriels de sécurité construits sur les seules données techniques et scientifiques, sont devenus inopérants, et ce surtout quand il s’agit de la responsabilité de l’Etat. Patrick Triadou janv 2013

  40. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Les risques de la cartographie Cartographies des aléas et des vulnérabilités - La cartographie des risques soutient un nouveau regard sur les risques qui sont alors inscrits dans un territoire ou un milieu particulier, dont elle reflète les préoccupations et la perception de risques qui parfois étaient traités de manière sectorielle sans être rapprochés et sans que leurs interactions n’aient été vues. - Les monstres sur les cartes marines anciennes illustraient la perception des risques devant une terre inconnue et devant l’incertitude de manière plus générale. L’identification des zones à risques et la localisation des risques ont un caractère stratégique comme leur mesure. Patrick Triadou janv 2013

  41. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Les risques de la cartographie Cartographies des aléas et des vulnérabilités - Mal connus, les risques de la cartographie existent pourtant bien, et influencent les messages véhiculés. Ces risques sont des risques communicationnels. Avec la vulgarisation des moyens informatiques de schématisation et de représentation graphique, on est exposé à une perte de qualité de l’information, les schémas et tableaux simples ayant pourtant un effet plus marquant que le texte car privilégiant le langage graphique. Patrick Triadou janv 2013

  42. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Les risques de la cartographie Cartographies des aléas et des vulnérabilités - La science des risques a bénéficié de trois approches, chacune ayant sa propre culture. Les scientifiques se sont intéressés à l’évaluation des risques, les décideurs à leur gestion et le public à leur communication, la cartographie se trouvant à l’intersection de ces trois conceptions Patrick Triadou janv 2013

  43. Sociologie du risque en santé les trois cultures du risque selon Rejeski, 1993 Communication des risques Perception Gestion des risques Décision Public Décideurs Scientifiques Cartographie des risques Evaluation des risques Physique Patrick Triadou janv 2013

  44. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Les risques de la cartographie Cartographies des aléas et des vulnérabilités - La science des risques a bénéficié de trois approches, chacune ayant sa propre culture. Les scientifiques se sont intéressés à l’évaluation des risques, les décideurs à leur gestion et le public à leur communication, la cartographie se trouvant à l’intersection de ces trois conceptions Patrick Triadou janv 2013

  45. Sociologie du risque en santéLa société réflexive • Les risques de la cartographie • Cartographies des aléas et des vulnérabilités • Deux schémas directeurs participent à l’élaboration d’une cartographie des risques. Ce sont la cartographie des aléas et la cartographie des vulnérabilités. • La première peut s’appuyer sur l’inventaire des éléments passés et sur les sources potentielles d’aléas futurs, les inventaires permettant de construire des cartes prédictives. Ces cartes peuvent être réalisées de manière qualitative, mais aussi quantitative à l’aide d’outils statistiques variant en fonction du propos. Des cartes sectorielles peuvent être combinées pour élaborer des cartes multirisques ou de synthèse Patrick Triadou janv 2013

  46. Sociologie du risque en santéLa société réflexive • Les risques de la cartographie • Cartographies des aléas et des vulnérabilités • La cartographie des vulnérabilités est beaucoup moins évidente étant donné la difficulté d’identifier et de hiérarchiser les vulnérabilités, ce d’autant qu’une institution n’aime spontanément pas mettre en avant ses zones de fragilité, et que les vulnérabilités varient avec le temps et l’espace en fonction des sensibilités des individus et des organisations ou des sociétés. Il s’agit ici de prendre en compte les éléments exposés aux conséquences directes et indirectes des risques, et donc d’être attentif non seulement aux aspects techniques mais aussi économiques et environnementaux par exemple. Plusieurs méthodes permettent de quantifier les vulnérabilités comme les focus groups, les choix négociés, les analyses multicritères ou des méthodes d’évaluation indirecte. Patrick Triadou janv 2013

  47. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Les risques de la cartographie Comme tout modèle est une représentation de la réalité, la cartographie relève d’un choix de critères sur lesquels il est choisi d’attirer l’attention, sans parler des finitions graphiques agrémentées de couleurs ou de symboles destinés à favoriser la lecture pour un décideur pressé. La première question qui se pose est de savoir quel message doit passer à travers la cartographie. Vient ensuite le nombre de classe d’événements qu’il paraît souhaitable d’y faire rentrer comme les méthodes de discrimination et de hiérarchisation, à défaut de quoi on s’expose à la confusion et à la perte de l’information principale que la cartographie est destinée à communiquer Patrick Triadou janv 2013

  48. Sociologie du risque en santéLa société réflexive Les risques de la cartographie .La validation du message est aussi à prendre en compte pour les utilisateurs par rapport à l’usage qu’ils en ont. La connaissance des méthodes d’élaboration est ici capitale. Les risques de la cartographie sont nombreux et doivent rendre vigilant et critique tout au long du processus de construction pour délivrer un message clair évitant la confusion par surinformation, une information validée et utile à l’utilisateur, et présenter la méthodologie qui a permis la cartographie. Patrick Triadou janv 2013

  49. Sociologie du risque en santé Critères de bonne information sur risques et crises Autorités Attention au secret : communiqué ou porte-parole exclusivement ; Eviter la langue de bois ; Eviter l’incohérence ; Eviter la manipulation ; Honnêteté ; Intérêt public. Média Maîtrise du sujet ; Comprendre les liens entre les aspects technique, économique, politique, etc. ; Les bonnes entrées pour avoir de l’information ; Honnêteté ; Modestie. Communication et média Bonne information Patrick Triadou janv 2013

  50. Sociologie du risque en santéQuestionnaire Culture Risque Thème 1 : Service, lieu de travail Think about your hospital work area/unit… People support one another in this unit We have enough staff to handle the workload When a lot of work needs to be done quickly, we work together as a team to get the work done In this unit, people treat each other with respect Staff in this unit work longer hours than is best for patient care We are actively doing things to improve patient safety We use more agency/temporary staff than is best for patient care Staff feel like their mistakes are held against them Mistakes have led to positive changes here Patrick Triadou janv 2013

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