1 / 10

Source: M Foucher

Source: M Foucher. Source: M Foucher.

duman
Download Presentation

Source: M Foucher

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Source: M Foucher

  2. Source: M Foucher

  3. Les villages constituent les lieux à partir desquels se déploie l’horizon des hommes et desfemmes du Sahel. Lieux d’ancrage et lieux insérés dans des réseaux sociaux, les villages sontdes espaces ouverts, pour lesquels la question de la limite renvoie à la fois à l’identité et àl’altérité. La question de la frontière passe d’abord par cette entité qu’est le village, là où seconstruit le rapport à l’autre et à l’espace.Dans l’étendue de l’espace sahélien, les villages sont les éléments principaux du paysagehumain. Entourés de terres, sur lesquelles les traces de l’activité agricole disparaissent pendantla saison sèche, ils se présentent comme les seuls repères immédiats d’une présence humaine.Entre les villages, le regard se perd, désorienté par l’absence de signes qui renseigneraientsur les fonctions et les modes d’appropriation de l’espace. Rien n’indique la limite des terres,tout est ouvert. Toutefois, l’impression d’un espace vide, laisse place à la compréhension d’unespace plein, pratiqué et représenté. En effet, les villages sont anciens, et ils ont toujours étéinsérés dans une succession d’espaces politiques, depuis les « pays » pré-coloniaux(jaamane),jusqu’aux arrondissements créés à l’indépendance. Certes, toutes les frontières ne sont pasvisibles et ne reposent pas sur une matérialisation propre. Et toutes les frontières ne sont pasliées à des discontinuités spatiales. Le constat ici est que la notion de frontière ne répond pasaux fonctions qui lui sont généralement dévolues.Le binôme frontière-territoire politique fonctionne autrement. L’idée selon laquelle territoireet frontière sont associés pour permettre l’exercice d’un pouvoir et asseoir sa légitimité estcaduque. Ainsi, l’organisation spatiale des jamaanese caractérise par trois traits principaux,qui relèvent directement du rapport à l’espace des sociétés africaines. Le premier concernela polarisation de l’espace, dans la mesure où le pouvoir est exercé à partir d’un centre ets’étend à une périphérie reliée de façon souple, ce qui va à l’encontre d’une homogénéisationspatiale (caractéristique de l’État moderne). Le second se rapporte à la forme des limitesentre les royaumes. Moins qu’un tracé linéaire, celles-ci peuvent correspondre à des espacestampons, aux allégeances fluides et parfois vides de populations. Le dépeuplement de ceszones s’explique en partie par les nombreux conflits qui ont lieu entre les divers royaumes, cetétat d’insécurité limitant la dispersion des populations [Sautter, 1982, p. 48].Enfin, l’absence de contiguïté spatiale représente le dernier trait de la configuration territorialedes royaumes. Composés de plusieurs villages, ils étaient fondés avant tout sur la continuitésociale, établie par les alliances tissées entre plusieurs clans. Aujourd’hui, l’importance de laproximité sociale perdure, malgré les distances qui peuvent séparer une localité de son villaged’origine, et brouille la figure de la limite, car le lien prévaut sur le lieu. Dès lors, la mobilitédes hommes et l’accès aux ressources ne sont pas encadrés par des limites. La dispersion estune stratégie, elle s’impose comme une ressource [Tarrius, 2000 et 2002].Par exemple, la recherche de nouvelles terres de culture est la principale raison de l’essaimagedes villages en hameaux de culture qui peuvent devenir des nouveaux villages, suivant certaines conditions. Les rivalités entre lignages ou les conflits au sein de lignages s’articulentsouvent, même si cette cause n’est pas avouée directement, avec la recherche de terres etl’implantation d’un hameau. Ainsi, « la recherche de terres est la raison d’être du villagede culture, mais (…) ce sont souvent des hommes engagés dans des litiges qui réalisentcette nécessité objective » [Pollet et Winter, 1971, p.153]. De leur côté, les chasseurs qui ontl’habitude de parcourir la brousse savent repérer les bonnes terres. Ainsi, une fois de retourdans leur village, ils demandent au chef l’autorisation de s’installer, après avoir conclu surplace un « pacte avec les forces de la nature, avec les génies » [entretien, 2001] sans lequeltoute tentative de mise en culture est vaine.« La terre est une propriété collective : le véritable propriétaire est le groupe du lignagefondateur du village. L’origine de cette propriété serait religieuse. Pour pouvoir s’installerdéfinitivement dans un nouveau site choisi, le groupe (premier venu) établit un contratd’occupation du lieu et des domaines environnants avec les génies qui sont les vrais maîtresde ces endroits. Par la suite, il devient le gérant de ce contrat avec les génies, le dépositairedes objets occultes pour la fécondation de ces domaines et le gardien des lieux sacrés. Lereprésentant du lignage fondateur du village est généralement le chef de terre même si lapropriété revient à tout le lignage. De par sa primauté dans le village le lignage fondateurest celui qui acquiert le pouvoir spirituel et c’est celui qui désigne le chef de village qui estgénéralement le plus vieux. C’est le chef de village (chef de terre) qui attribuait des nouvellesterres aux exploitants, tout en avisant les conseillers du village qui sont les représentants desgrandes familles du village » [GTZ, 1996].Si la nouvelle implantation s’avère stable d’autres familles y emménagent, qu’elles soientparentes ou alliées dans le village d’origine, ou quelles soient issues d’un autre village quecelui du fondateur. Ce dernier demande alors des terres au maître de la terre compétentetles partage entre les chefs de familles [Pollet et Winter, 1971]. Pour autant, l’éloignementdans l’espace d’une partie d’un lignage ou d’une famille entière à partir du village d’origine,ne signifie pas la rupture des liens sociaux et familiaux et le sentiment d’une appartenancecommune demeure. En même temps, ces hameaux peuvent intégrer des populations venuesd’autres localités, reproduisant ainsi le schéma d’installation et d’attribution des terres quidistingue les fondateurs et les derniers arrivants. Selon les cas, l’influence du village-mèresur ces villages de culture devenus autonomes s’exerce avec force, notamment quand ils sontimplantés sur le même terroir. Si des litiges fonciers surviennent, leur règlement revient auvillage-mère, dont le chef de terre garde une influence sur ces anciens villages de culture. Unlien organique unit ces localités.La communauté villageoise étend ainsi ses pseudopodes et les espaces de vie des habitantsforment des territoires réticulaires sans limites, des territoires mobiles. Non que les limitesn’existent pas entre les espaces villageois, au contraire elles sont bien connues, mais elles sontdavantage vécues par les populations comme des lignes de contact et d’ouverture, plutôt quedes lignes de rupture et de cloisonnement. Ces villages n’en finissent donc pas de déployer leurhorizon au-delà de leur périmètre foncier propre, et la question se pose de savoir comment cetespace « en plus », de nature discontinue, est partie prenante dans la délimitation communale,y compris les espaces sociaux discontinus issus de la migration internationale. Sources: Stéphanie Lima, La frontière « impossible »? Espace mobile, frontière et territoire, Le cas de la Région de Kayes (Mali), p 5; revue Espaces populations société, 2005.

More Related