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La gestion future de sa vie physique

La gestion future de sa vie physique. Raphaël LECA UFRSTAPS Dijon Master Éducation – UE 33 25 Octobre 2006.

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La gestion future de sa vie physique

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  1. La gestion future de sa vie physique Raphaël LECA UFRSTAPS Dijon Master Éducation – UE 33 25 Octobre 2006

  2. « Préparer les élèves à leur vie d’adulte, les mener à plus d’autonomie, c’est d’abord les aider à acquérir les outils intellectuels, affectifs et moteurs, gages d’une plus grande liberté, et les initier à l’idée que le temps va quelque part » P.Goirand, Peut-on enseigner sans risque ?, in Actes du colloque d’Orsay, SNEP, 2000.

  3. Attention ! La gestion future de sa vie physique est une expression facile à déclamer mais difficile à opérationnaliser  risque d’être une notion fourre-tout, un réservoir de déclarations générales et généreuses. • L’expertise de l’enseignant consiste à dépasser le slogan : • en identifiant les transformations, la nature des apprentissages à construire par les élèves pour qu’ils accèdent à la GVPF ; • en concevant et mettant en oeuvre les interventions pédagogiques et didactiques ad hoc.

  4. Plan du CM • Présence dans les textes • = Que disent la Charte des Programmes, La Loi d’orientation, Les Programmes collège, lycée général et techno., et lycée prof. ? • Pourquoi ce 3e objectif ? • = Quand ce concept est-il apparu ? Dans quel contexte ? • Qu’est-ce qui l’a inspiré ? • Que faut-il apprendre pour gérer sa vie physique future ? • = Quelles connaissances acquérir ? • Quelles compétences construire ? • Quelles interventions de l’enseignant pour aider les élèves à gérer leur vie physique future ? • = En quoi le 3e objectif inspire la conception et la mise en œuvre de certaines procédures d’enseignement ? • 5. Conclusion = Relations avec les 2 autres objectifs, 3 hypothèses, rapports entre l’École et la vie.

  5. La GVPF dans les textes officiels • La loi d’orientation sur l’éducation du 10 juillet 1989 indique que « L 'école a pour but de former (…) les femmes et les hommes de demain, des femmes et des hommes en mesure de conduire leur vie personnelle, civique et professionnelle en pleine responsabilité et capables d'adaptation, de créativité et de solidarité».  La vie physique est une partie de la « vie personnelle … et professionnelle ».

  6. La GVPF dans les textes officiels La loi d’orientation pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005 dans son rapport annexé : « L'éducation physique et sportive, dont l'enseignement est obligatoire à tous les niveaux, joue un rôle fondamental dans la formation de l'élève et son épanouissement personnel. Elle concourt à l'éducation à la santé. Elle favorise la citoyenneté par l'apprentissage de la règle. (…) La participation aux associations sportives d'établissement contribue à l'apprentissage de la vie associative. L'éducation physique et sportive favorise notamment l'apprentissage et la pratique de la natation ».  Ce rapport annexé a été invalidé par le Conseil Constitutionnel (avec l’article 7 du projet de loi).

  7. La GVPF dans les textes officiels • La charte des programmes (1992) souhaite instaurer une « réflexion de fond sur les finalités (…) si l’on ne veut pas que les apprentissages scolaires soient leur propre fin mais qu’ils débouchent sur un réinvestissement hors du monde scolaire pour permettre aux jeunes de construire leur vie personnelle, leur vie professionnelle et d’être des citoyens responsables».  Les apprentissages scolaires ne doivent pas restés « confinés » à l’intérieur des matière d’enseignement et doivent pouvoir sortir des murs de l’école.

  8. La GVPF dans les textes officiels • Les programmes pour le collège (1996-1998) stipulent, dans la rubrique « finalités » que « L'EPS vise chez tous les élèves : • - le développement des capacités nécessaires aux conduites motrices,- l'acquisition, par la pratique, des compétences et connaissances relatives aux activités physiques, sportives et artistiques- l'accès aux connaissances relatives à l'organisation et à l'entretien de la vie physique. Ainsi. l'EPS contribue au développement de la personne. • Plus largement et par rapport aux autres disciplines, c'est la diversité des environnements, dans lesquels sont vécues les expériences individuelles et collectives, qui permet à l'EPS de participer de façon spécifique à l'éducation à la santé, à la sécurité, à la solidarité, à la responsabilité et à l'autonomie. En offrant des occasions concrètes d'accéder aux valeurs sociales et morales, notamment dans le rapport à la règle, l'EPS contribue à l'éducation à la citoyenneté » • (Programme de la classe de sixième, 1996).

  9. La GVPF dans les textes officiels • C’est la première fois qu’apparaît la notion de vie physique dans un texte officiel. Cette notion apparaît en tant que finalité de la discipline. • D’autres notions semblent rattachées à l’idée de vie physique : l’éducation à la santé, la sécurité, la solidarité, la responsabilité, l’autonomie, et la citoyenneté.

  10. La GVPF dans les textes officiels • Les programmes pour le lycée d’enseignement général et technologique (2000-2001) stipulent, dans la rubrique « finalités », que « La finalité de l'éducation physique et sportive est de former, par la pratique des activités physiques, sportives et artistiques, un citoyen cultivé, lucide, autonome. Ce citoyen est responsable de la conduite de sa vie corporelle pendant la scolarité et tout au long de la vie, attentif aux relations sociales, pleinement acteur et critique dans l'évolution des pratiques culturelles ». Programme de la classe de seconde générale et technologique, 2000.

  11. La GVPF dans les textes officiels • Les programmes pour le lycée d’enseignement générale et technologique (2000-2001) stipulent, dans la rubrique « objectifs », que «Ces expériences corporelles favorisent : - l'accès au patrimoine culturel constitué par la diversité des activités physiques, sportives et artistiques, et certaines de leurs formes sociales de pratique ; - le développement des ressources afin de rechercher par la réussite l'efficacité dans l'action individuelle et collective, la confiance et la réalisation de soi ; - l'acquisition des compétences et connaissances nécessaires à l'entretien de la vie physique et au développement de sa santé tout au long de la vie ; - l'engagement dans une voie de spécialisation par l'approfondissement de la pratique des activités physiques, sportives et artistiques ».Programme de la classe de seconde générale et technologique, 2000.

  12. La GVPF dans les textes officiels • Les programmes pour le lycée dénomment sous le vocable « objectifs » ce qui était dénommé « finalités » dans les programmes collège. • La notion de vie physique apparaît dans les deux rubriques : finalités(« ce citoyen est responsable de la conduite de sa vie corporelle pendant la scolarité et tout au long de la vie »),et objectifs(« l'acquisition des compétences et connaissances nécessaires à l'entretien de la vie physique et au développement de sa santé tout au long de la vie »). • Plus directement encore au lycée qu’au collège, la notion de santé est associée au concept d’entretien de sa vie physique.

  13. La GVPF dans les textes officiels • Les programmes pour le lycée professionnels (2002)stipulent que l’EPS poursuit « une finalité et quatre objectifs ». La finalité est « de former par la pratique des activités physiques un citoyen cultivé, lucide et autonome ». Les quatre objectifs sont : accéder au patrimoine culturel, rechercher l’efficacité, entretenir et développer la santé et se spécialiser ». Concernant l’objectif « entretenir et développer sa santé », il est précisé que « L'éducation physique et sportive vise à la recherche du bien-être, de la bonne santé et de la forme physique. Elle favorise le développement optimal des ressources personnelles. Elle bâtit une image positive du corps qui contribue à l'estime de soi. Grâce au plaisir pris, aux efforts consentis, aux progrès réalisés, les jeunes en formation comprennent les bénéfices d'une participation à une activité physique régulière tout au long de la vie ». Programme d'enseignement de l'éducation physique et sportive pour les CAP, les BEP et les baccalauréats professionnels (2002).

  14. La GVPF dans les textes officiels • Les programmes pour le lycée professionnel résument la finalité de l’EPS dans l’expression « citoyen cultivé, lucide et autonome ». • Cette fois la notion de santé est mise au premier plan et ce n’est que dans la déclinaison de ce concept que l’on retrouve l’expression « activité physique régulière tout au long de la vie » (qui a remplacé l’expression « vie physique », cette dernière étant toutefois explicitement évoquée à deux reprises dans le « référentiel de compétences »). • De 1996 à 2002, le concept de santé semble donc prendre de plus en plus d’importance car il est reconnu que la pratique physique régulière a un rôle bénéfique sur la santé.

  15. La GVPF dans les textes officiels • Le concept « gestion de la vie physique » n’apparaît jamais explicitement dans les textes officiels. • On retrouve les expressions : - « organisation et entretien de la vie physique » (Programmes collège), - « conduite de sa vie corporelle » et « entretien de la vie physique » (Programmes lycée général et techno.), - et enfin « participation à une activité physique régulière tout au long de la vie » (Programme lycée professionnel). •  Pourtant, le concept de gestion de la vie physique est régulièrement employé dans la littérature (G.Cogérino, Apprendre à gérer sa vie physique, PUF, Paris, 1999).

  16. Quand est apparue la GVPF ? Le concept d’organisation de sa vie physique a été proposé en 1991 par Cl.Pineau (alors doyen du groupe EPS) dans une nouvelle formulation des objectifs de l’EPS, dont le troisième et dernier est « donner les connaissances concernant l’entretien de ses potentialités et l’organisation de sa vie physique aux différents âges de son existence » (Introduction à une didactique de l’éducation physique, Dossier EPS n°8, 1991).

  17. Mise en perspective historique • Selon D.Delignières et Ch.Garsault (1993), « historiquement, chacun de ces objectifs semble renvoyer à un moment spécifique de l’évolution de la discipline » (…) « chaque période ajoute ses objectifs, qui s’accumulent ainsi en strates successives sans remise en cause explicite des objectifs précédents ».  Trois périodes

  18. Pourquoi la GVPF ? • Pour répondre à l’exigence de cohérence externe de la discipline EPS = cohérence entre l’EPS d’aujourd’hui et l’intégration dans la société de demain. • Principe de la transversalité des acquisitions, celles-ci devant être capables de sortir des murs de l’école (« L’EPS, c’est ici et maintenant pour ailleurs et plus tard », J.Roche, 1991). • Problématique de l’utilité sociale des apprentissages construits en EPS (Cf. charte des Programmes).

  19. Pourquoi la GVPF ? • Parce que se développent de plus en plus dans la champ des activités sociales des modalités de pratique physique et sportive non institutionnalisées(tendance relevée par l’étude de P.Irlinger et col. réalisé en 1987 et confirmée par la dernière enquête menée par l’INSEP et le ministère des Sports : Les pratiques sportives en France : enquête 2000, INSEP, Paris, 2002).  Gérer sa vie physique, c’est être capable de pratiquer plus tard un ou plusieurs loisir(s) sportif(s) avec une certaine expertise, en y prenant du plaisir, et en respectant sa sécurité et celle des autres, avec ou sans encadrement technique (= liberté d’action),

  20. Pourquoi la GVPF ? • Parce que certaines de ces modalités de pratique confrontent l’acteur au risque corporel (D.Le Breton, Passions du risque, Editions Métailié, Paris, 2000) • sports dits « extrêmes »  sensations fortes, perte des repères, vertige (ilinx), vitesse, effort poussé à son paroxysme, évasion dans un milieu naturel inhospitalier… • ce qui est recherché, c’est la confrontation symbolique avec la mort  surcroît de sens et d’intensité à l’existence (principe de l’ordalie).  L’EPS d’aujourd’hui peut constituer une éducation des conduites face au risque par une gestion personnelle de la prise de risque, dans une perspective de pratique autonome.

  21. Pourquoi la GVPF ? • Parce qu’une réflexion éthique montre que le sport phénomène social présente des dérives, aussi bien pour l’acteur que pour le spectateur (J.-M.Brohm, La tyrannie sportive : théorie critique d’un opium du peuple, Beauchesne, Paris, 2006).  La notion de « citoyenneté sportive » (D.Delignières & Ch.Garsault, 1996) est souvent associée à la notion d’organisation de sa vie physique(Programme de la classe de seconde : « un citoyen cultivé, lucide, autonome. Ce citoyen est responsable de la conduite de sa vie corporelle pendant la scolarité et tout au long de la vie », 2000).Être un amateur critique du sport, c’est reconnaître et accepter les droits et les devoirs du sportif, du dirigeant, ou du spectateur.

  22. Pourquoi la GVPF ? • Parce que si la santé est un concept transhistorique à l’EPS, sa conception a beaucoup évolué en même temps qu’ont évolué les modélisations du corps et les références savantes (P.Parlebas, 1981) : du corps redressé (G.Vigarello, 1978) à la condition physique, nous voici à l’ère de la gestion personnelle de son capital santé.  la notion de gestion future de sa vie physique correspond moins à l’idée d’une amélioration de la santé par l’EPS, qu’à l’idée d’une éducation à la santé par l’EPS. Celle-ci suppose la capacité à auto-gérer son capital santé en faisant preuve d’autonomie, d’expertise, et de responsabilité indiv.

  23. Pourquoi la GVPF ? Derrière le concept de gestion de la vie physique d’adulte se joue l’utilité sociale de notre discipline, et donc sa légitimité scolaire.Car n’ayant plus la guerre comme champ d’application, ni la santé, au sens médical du terme, et ayant renoncé à former les futures élites sportives de la nation, l’éducation physique, pour justifier son rattachement à l’éducation nationale, doit apporter la preuve que les apprentissages qu’elle organise ne sont pas « leur propre fin » (Charte des Programmes, 1992).  enjeu politique qui transparaît derrière la possibilité de former à la gestion de la vie physique d’adulte. De cette possibilité dépend la réponse à la question : « à quoi sert l’EPS ? »

  24. Qu’est-ce que la GVPF ? C.Pineau : « Gérer sa vie physique est souvent perçu comme l’appropriation de connaissances permettant de gérer sa santé et la sécurité de ses pratiques » Introduction à une didactique de l’éducation physique, Dossier EPS n°8, Paris, 1991. • Nous préférons une définition plus étendue faisant intervenir 5 grandes dimensions : • La sécurité • L’éducation à la santé • Apprendre à apprendre • La citoyenneté sportive • La disponibilité corporelle

  25. Que faut-il apprendre pour GVFP ? Autonomie La sécurité L’éducation à la santé Apprendre à apprendre La citoyenneté sportive La disponibilité corporelle Motivation continuée Responsabilité

  26. Que faut-il apprendre pour GVFP ? La sécurité Être capable de pratiquer des APSA en respectant sa sécurité et celle d’autrui, grâce à une gestion personnelle de la prise de risque, dans une perspective de pratique autonome Informations modalités déclaratives de pratique en sécurité (sous la forme d’un check-list à respecter par exemple) Techniques acquérir des habiletés d’évitement et des habiletés préventives face au risque Savoir-faire sociaux code de communication propres à certaines activités « à risque » Connaissances de soi  Éducation à la prise de risque (« Vers des individus audacieux mais réalistes », P.Goirand, 1994)

  27. Que faut-il apprendre pour GVFP ? L’éducation à la santé  être capable de prendre en charge, de façon autonome et avec expertise, sa propre santé pour construire un « habitus santé » (Delhemmes & Mérand, 1985) = capacité à autogérer son capital santé. Donner aux élèves l’envie de pratiquer une APSA en dehors des murs de l’école  créer les conditions d’une « motivation continuée » (Famose, 2001) envers la pratique physique Acquérir des connaissances et compétences qui « accompagnent » la pratique des APSA Acquérir des compétences méthodologi-ques liées à la gestion en vue de mieux se connaître « bougeant » Mieux se connaître en établissant des relations entre des informations extérieures et des sensations corporelles vécues

  28. Que faut-il apprendre pour GVFP ? Apprendre à apprendre  être capable de gérer de façon autonome et avec efficacité un processus d’apprentissage ou d’entraînement (= sans le concours d’un enseignant ou d’un entraîneur) Capitaliser ses expériencesen construisant une compétence avérée en matière d’auto-évaluation permettant de repérer les réussites et les échecs et de comprendre les causes des réussites et des échecs : « Mesurer et apprécier les effets de l'activité » (Programme seconde, 2000) Mener des projets à plus ou moins long terme : « Se fixer et conduire de façon de plus en plus autonome un projet d'acquisition ou d'entraînement » (Programme seconde, 2000)

  29. Que faut-il apprendre pour GVFP ? La citoyenneté sportive  être capable d’être un consommateur (acteur et/ou spectateur) éclairé et critique des loisirs sportifs « Conduire les élèves à ressentir la nécessité de la règle » (Programme de la classe de sixième, 1996) Développer les compétences de jugement pour devenir un « amateur critique du sport ». Être capable de collaborer avec les autres et de participer à l’organisation de groupes de travail ( insertion dans des réseaux amicaux ou associatifs)

  30. Que faut-il apprendre pour GVFP ? La disponibilité corporelle  on gère toujours quelque chose ! La gestion future de sa vie physique suppose qu’il y a ait quelque chose à gérer, c’est-à-dire des ressources, des pouvoirs, des savoirs susceptibles d’être réinvestis plus tard en dehors des murs de l’École. Des techniques et des tactiques sportives qui permettent de « rentrer » dans les APSA Des postures justes et adaptées pour les actes de la vie quotidienne Des connaissances qui permettent de « faire fonctionner » les APSA et constitutives d’une culture sportive Des capacités nécessaires aux conduites motrices déployées dans les APSA

  31. Que faut-il apprendre pour GVFP ? • Remarques • les cinq rubriques constitutives de ce qu’il y a à apprendre pour gérer sa vie physique entretiennent des relations réciproques. • selon leur propre conception de la gestion de la vie physique et de l’EPS, les enseignants privilégient souvent telle ou telle entrée (C.Cogérino, Gestion de la vie physique, in Revue EPS n°251, 1995).

  32. Les interventions de l’enseignant Chacune des connaissances et compétences que nous avons associées à la gestion future de sa vie physique méritent la mise en œuvre de procédures d’enseignement spécifiques. Si nous ne pouvons les développer toutes, nous choisissons de présenter ici des principes d’enseignement qui profitent souvent à une ou plusieurs de ces compétence(s).

  33. Les interventions de l’enseignant 1. Agrandir progressivement, de la 6e à la terminale, l’espace de liberté laissé aux élèves • Pédagogie du projet et du contrat qui mettent les apprenants en situation d’être « acteurs de leur propre formation » (Mission du professeur, 1997). • Privilégier de plus en plus les situations permettant aux élèves d’expérimenter, de choisir, d’élaborer une stratégie personnelle ou collective (situations de résolution de problème par exemple). • Placer les élèves en situation « de coopérer, d'argumenter et de négocier des conflits » (Programme de la classe de seconde générale et technologique, 2000) : organiser des « débats d’idées » (Deriaz, Poussin et Grehaigne, 1998) débouchant sur des « conflits socio-cognitifs » (Doise et Mugny, 1981).

  34. Les interventions de l’enseignant 1. Agrandir progressivement, de la 6e à la terminale, l’espace de liberté laissé aux élèves • Pour « conduire l'élève à ressentir la nécessité de la règle » (Programme de la classe de sixième, 2000), passer d’un respect imposé de la règle (« c’est comme ça parce que c’est comme ça »), à un respect intégré (la règle acquiert du sens, elle est reconnue et acceptée), puis à un respect négocié (capacité à amender, à inventer une règle)  voir travaux de J.-A Méard et S.Bertone (1996 ; 1998) et l’exemple du football multi-ballons. • Adopter un style d’enseignement plus « démocratique » qu’«autoritaire » (Lippit et White, 1947). • Déléguer des rôles et confier des responsabilités ( diapo suivante).

  35. Les interventions de l’enseignant 2. Dévoluer des rôles et confier des responsabilités A.de Peretti (1989) distingue :  des rôles d’instruction(moniteur d’un exercice, pilote d’une équipe, aide, démonstrateur…) ;  des rôles d’animation(entraîneur d’un sous-groupe, conseiller, observateur, manager…) ;  des rôles de communication(gardien en écoute mutuelle, climat du groupe, …) ;  des rôles d’évaluation(évaluation des tâches, co-évaluateur, arbitre, gardien du temps…) ;  des rôles d’investigation(photographe ou caméraman, …). En éducation physique et sportive, nous ajoutons une sixième catégorie de rôles plus spécifiques à la discipline :  des rôles d’agent de sécurité(pareur, vérificateur de check-list, installateur et vérificateur de dispositifs de sécurité passive…).

  36. Les interventions de l’enseignant 3. Informer et conférer du sens à l’activité • Expliquer, justifier ce que l’on fait et pourquoi : intérêt et risque d’une pratique, faire comprendre l’intérêt d’un échauffement, d’un retour au calme… (notamment dans les interstices de l’enseignement : au cours des trajets, pendant les phases de récupération, etc.). • Donner des informations pour une meilleure hygiène de vie : méfait du tabac, de la drogue, hygiène alimentaire, prévention des traumatismes, choix des chaussures…

  37. Les interventions de l’enseignant 4. Aider les élèves à mieux s’auto-évaluer • Définir aussi précisément et aussi concrètement que possible les critères de réussite de l’action et les rendre contrôlables par l’élève lui-même. • Procédures métacognitives qui invitent l’élève à avoir un retour réflexif sur son action (feedback interrogatifs, verbalisation des actions, débats d’idées…). • Procédures d’évaluation formatrice qui visent à rendre l’élève compétent en matière d’auto-évaluation (G.Nunziati, 1990)  « l’élève est impliqué dans les procédures de compréhension de ses actions, notamment celles relatives à la connaissance des résultats et à leur évaluation » (Programme du cycle central, 1997).

  38. Les interventions de l’enseignant 5. Aider les élèves à construire des apprentissages stables et significatifs en EPS • J.L.Ubaldi milite pour « une EPS de l’anti-zapping » (Revue EPS n°309, 2004) construite autour de « fils rouges » identifiables par les élèves, EPS qui suppose des choix optimaux concernant la nature des savoirs à enseigner aux élèves  un nombre limité de compétences lors de chaque cycle. • D.Delignières revendique des cycles d’enseignement suffisamment longs et suffisamment articulés entre eux pour « permettre à tous les élèves d'atteindre un niveau significatif de compétence dans au moins une ou deux APS » (2001).

  39. Les interventions de l’enseignant 6. En plus de la stabilité, ces apprentissages sont réinvestissables afin de pouvoir être généralisés au-delà de leur contexte d’acquisition • A l’échelle de la séance, rechercher la construction d’habiletés flexibles en créant une variabilité des conditions d’acquisition (Schmidt, 1975 ; Durand, 1987; Buekers, 1995) et jouer sur l’habillage de la tâche (variables didactiques par ex.)  laisser stables les traits de structure (nature du problème à résoudre) tout en modifiant les traits de surface (E.Cauzinille Marmèche, 1991). • Transversalité à l’échelle du cycle : l’enseignant organise d’une séance à l’autre (voir au sein d’une même séance), une alternance de plusieurs activités appartenant au même groupement, activités fédérées autour d’un objectif de cycle commun (collège surtout). D.Delignières et Ch.Garsault (1993) proposent même « qu ’un cycle ne doit pas être défini par l’activité sportive qui lui sert de support, mais par les objectifs qu’il vise »  entrée par les compétences.

  40. Les interventions de l’enseignant 6. En plus de la stabilité, ces apprentissages sont réinvestissables afin de pouvoir être généralisés au-delà de leur contexte d’acquisition • Transversalité à l’échelle de l’année scolaire et du cursus : établissement de liens intelligibles entre des cycles d’activités différents (complémentarité, supplémentarité, inclusion…)  notion de « didactique de l’EPS » (C.Pineau, 1991), qui passe par une « cohérence interactive des cycles » (M.Delaunay, C.Pineau, 1989). + Programmer des activités dont les modalités de pratique associative (compétitive ou détente) peuvent être prises en charge localement. • Ne pas oublier que les compétences méthodologiques (objectifs d’attitude et de méthode) sont éminemment réinvestissables  citation d’Alain Hébrard (1986).

  41. Les interventions de l’enseignant 7. Créer les conditions de « bons souvenirs » en EPS, gages d’une « motivation continuée » (Famose, 2001) à l’égard de la pratique physique  le plaisir vécu en EPS est un catalyseur de la GVPF • Créer les conditions du jeu (agon, ilinx, aléa, mimicry) • Faire vivre des émotions • Conférer un sens immédiat à l’activité en EPS • Créer de la dissonance (nouveauté, défi, risque…) • Satisfaire le besoin d’auto-détermination • Satisfaire le sentiment de compétence et la confiance en soi (aider les élèves à construire un « capital d’estime de soi »)  Voir CM PLC1 « Le plaisir en EPS»

  42. Les interventions de l’enseignant 8. Rôle de l’AS • Occasion d’élargir encore l’espace de liberté laissé aux élèves  possibilités de choix et de concertation, autonomie accrue, responsabilités nouvelles. • Implication des élèves au sein du bureau de l’association et/ou implication dans l’organisation d’un événement sportif (tournoi de sport collectif, cross, sortie VTT, raid multisports, spectacle de danse, etc.) « formation au rôle de futur dirigeant sportif » (Delignières et Garsault, 1993). • L’association sportive d’établissement représente donc le point d’articulation entre l’EP obligatoire présente et la vie physique volontaire future.

  43. Les interventions de l’enseignant 9. Les IDD, les TPE, les PPCP et les CESC IDD = Itinéraires De Découverte TPE = Travaux Personnels Encadrés PPCP = Projet Personnel à Caractère Professionnel CESC = Comités d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté • Conception et mise en œuvre d’un projet personnel ou choisi en petits groupes. • Faire confiance aux élèves en les responsabilisant. • Travail interdisciplinaire pour décloisonner la discipline  conférer du sens aux apprentissages scolaires.

  44. Conclusion Le 3e objectif n’est pas disjoint des 2 autres car il n’est pas possible de gérer sur du vide et le moteur doit rester premier en EPS ! Imbrication avec le premier objectif : des capacités seront nécessaires aux conduites motrices de demain. Imbrication avec le second objectif : des connaissances et compétences relatives aux APSA seront nécessaires aux conduites motrices de demain.

  45. Conclusion Au centre de la GVPF : la cohérence externe entre l’EP d’aujourd’hui et la pratique corporelle de demain, entre les contenus enseignés et les conduites motrices des adultes. • Cette cohérence se construit sur trois hypothèses : • Hypothèse concernant la nature des pratiques corporelles futures. • Hypothèse sur la durabilité des apprentissages. • Hypothèse sur le réinvestissement des acquisitions.  A.Davisse : « Tant que nos élèves sont à l’école, ils appliquent ce qu’on leur apprend, après rien est sûr ! » (EPS et violence à l’école).  évaluation très difficile de la GVPF !

  46. Conclusion • Notion très en vogue aujourd’hui en EPS, mais l’idée n’est pas neuve : • c’est l’idée déjà développée par Platon dans Le mythe de la Caverne (La République) selon laquelle l’éducation libère l’homme et lui permet « de se passer de maître » (O.Reboul, Le langage de l’éducation, PUF, Paris, 1984). • C’est aussi l’idée des rapports entre l’École et la vie  l’école doit être une préparation à la vie, mais « si l’école existe, c’est que la vie n’en est pas une » (O.Reboul, Qu’est-ce qu’apprendre, PUF, Paris, 1980).  contradiction

  47. Conclusion  contradiction …qu’il est possible de surmonter, en EPS, en faisant de notre discipline le lieu privilégié d’une « expérimentation »  expérimentation de la gestion des ressources individuelles, de l’autonomie, des responsabilités, des différents rôles sociaux bref, des grandes classes de problèmes susceptibles de caractériser la future vie physique, mais expérimentation dans un milieu protégé, où l’erreur est permise, et ne menace ni l’intégrité physique, ni l’intégrité psychologique.

  48. Conclusion Parallèle avec le professeur de philosophie

  49. Question dérangeante • Et vous, étudiants en STAPS, comment gérez-vous votre vie physique ? • Tabac ? • Alcool ? • Hygiène de vie ? • Équilibre alimentaire ? Surpoids ? • Hydratation optimale (eau !) ? • Niveau de condition physique ? • Échauffement éclairé avant toute pratique physique ? • Techniques de récupération active ? De relaxation ? • Application systématique des principes de sécurité propres à chaque APSA ? • Implication dans le milieu sportif associatif ? • Ou tout simplement pratique physique volontaire régulière ???

  50. Les effets positifs de l’ activité physique régulière sur la santé • Prévention des maladies cardiovasculaires, • Prévention de l’hypertension artérielle, • Réduction des surcharges pondérales, • Stimulation de la croissance osseuse chez les jeunes et prévention de l’ostéoporose chez les sujets âgés, • Prévention de certains cancers digestifs, • Effets positifs contre le stress, l’anxiété et la dépression, • Stimulation de l’activité immunitaire du corps, • Stimulation de certaines sécrétions hormonales, • Prévention des chutes chez les sujets âgés (effets positifs sur la coordination motrice, l’équilibre postural et la prise d’info.), • Abandon ou restriction de certains habitudes de vie (tabac, alcool, alimentation déséquilibrée). Sources J.C.Chatard : Sport et santé. Quelle activité physique pour quelle santé?, Publications de l’Université de St Etienne, 2004. S.Gascua :Le sport est-il bon pour la santé?, Ed. Odile Jacob, Paris, 2002.

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