260 likes | 345 Views
Séminaire d’Analyses comparatives et enquête sociologique. 6 e et 7 e séances : Le questionnaire. Référence bibliographique. Rodolphe Ghiglione et Benjamin Matalon (1978), Les enquêtes sociologiques. Théories et pratiques , Paris, Armand Colin, Collection U.
E N D
Séminaire d’Analyses comparatives et enquête sociologique 6e et 7e séances : Le questionnaire
Référence bibliographique Rodolphe Ghiglione et Benjamin Matalon (1978), Les enquêtes sociologiques. Théories et pratiques, Paris, Armand Colin, Collection U
La recherche par questionnaire nécessite que : ► l’exploitation statistique de chaque question soit déjà prévue, ► tous les questionnaires soient les mêmes, ► le questionnaire ne soit pas modifié durant le cours du travail de terrain (même si on y repère de grosses erreurs), ► toutes les explications soient prévues sur le questionnaire (l’idéal est que l’enquêteur n’ait à rien réexpliquer, si ce n’est relire la question) ou que les enquêteurs donnent, toujours et tous, les mêmes ré-explications… → La formulation et la constitution du questionnaire sont donc des étapes cruciales… (Attention au GIGO !!!)
A ne jamais oublier !!! • Ce qui sous-tend tout ce qui vient d’être dit : La standardisation est absolument nécessaire parce que c’est elle qui permet la comparaison. Sans standardisation, pas de comparabilité !
Quelle Méthode? • Malheureusement, il n’y a pas de méthode rigoureuse pour construire un bon questionnaire. Il n’y a pas de règles pour la construction d’un questionnaire. Au mieux, on dispose d’une « méthodologique négative », en ce sens qu’on ne peut qu’insister sur les erreurs habituelles afin d’y être particulièrement attentifs…
Approche qualitative &approche quantitative • Habituellement : 1. D’abord, une phase qualitative… ► pour aborder un problème sur lequel on a peu d’hypothèses ► pour aborder un problème dont on sait mal comment il se pose pour la population 2. Ensuite, la phase quantitative… ► Il faut savoir précisément ce que l’on cherche. ► Il faut s’assurer que les questions ont un sens pour chacun. ► Il faut s’assurer que tous les aspects de la question ont été abordés. ► Un prétest du questionnaire est nécessaire.
Approche qualitative &approche quantitative • Parfois : La phase qualitative n’est pas nécessaire. ► On sait déjà tout ce qu’il faut savoir pour réaliser le questionnaire, càd que l’objet a déjà été bien étudié. La phase quantitative sera suivie d’une (nouvelle) phase qualitative. ► pour interpréter des résultats inattendus. Attention : Il ne faut bien sûr pas réduire les exploitations qualitatives à leur apport aux enquêtes par questionnaire.
Objectifs d’un questionnaire • Quatre grands types d’objectifs : ► estimer des grandeurs absolues ► estimer des grandeurs relatives ► décrire une sous-population, une population ► vérifier des hypothèses (relations entre plusieurs variables)
Questionnaire • Première épure (grand nombre de questions en vrac) • Formulation des questions: ouvertes ou fermées • Ordre de succession des questions • Formulation définitive des questions • Mise à l’épreuve du questionnaire
Il faut être attentif... • … au texte des questions, • … à leur ordre, • … au choix des questions d’ouverture, • … à l’enchaînements des questions, • … à la cohérence du contenu, • … à la diversité des formes, • … au temps de l’enquête, • … à l’ennui et à l’irritation du répondant…
Différents types de questions… • Selon le contenu → questions de faits → questions d’opinion • Selon la forme → questions fermées → questions ouvertes • Parfois, autre chose que des questions (ordonnancements, notes, catégorisations, mise en correspondance, …)
Questions ouvertes ou fermées ? • Pour quelles raisons choisit-on des questions ouvertes ? → à première vue, plus facile…(c’est oublier le codage) → on n’a pas pu élaborer une liste des réponses à proposer (souvent le signe que la question est mal posée, ou mal construite…) → éviter le caractère fastidieux des longs questionnaires fermés → donner l’impression au sujet qu’il est écouté vraiment → possibilités de plusieurs codages → éviter le cadre fixé par les questions fermées
Pourtant, on privilégiera les questions fermées… • Elles se prêtent mieux au traitement statistique. • Simplicité des réponses et des consignes. • Elles étendent souvent le champ des possibles (même si parfois elles le réduisent). • Tous les sujets utilisent la même nomenclature. • On obtient souvent des réponses vagues et conformes aux questions ouvertes. • Les questions ouvertes donnent souvent lieu à des réponses pauvres.
Parfois, on a tendance à laisser les enquêtés faire le travail du chercheur… • Quelles sont les tâches que vous effectuez le plus souvent ? • Dans quels domaines pensez-vous que les étrangers peuvent apporter quelque chose à la Suisse ? • Quelles solutions préconisez-vous pour que les étrangers apportent quelque chose à la Suisse ? • Dans quelle faculté étudiez-vous ? • Dans quelle optique faites-vous des études ? • L’Université est-elle uniquement un lieu d’apprentissage ? Si non, précisez… • Comment vous partagez-vous la tâche de la cuisine ? du ménage ? • De quelle orientation politique vous sentez-vous le plus proche ? • Connaissez-vous les associations existant au sein de votre faculté ? Si oui, de quelle façon ? • Que représente pour vous l’armée ? Que pensez-vous de l’armée ? • Quel est votre rapport aux normes en général ? • ...
Risque des questions fermées • Elles fixent en fait un cadre de référence. → Elles font penser à certaines réponses « non spontanément » • C’est un avantage : ►Cela rappelle ce que certains peuvent avoir oublié. ►Cela facilite les réponses non-conformes. • C’est un inconvénient : ►Cela rend séduisante une réponse non envisagée. ►Cela indique ce qu’on considère comme acceptable. → Les questions fermées peuvent donc étendre ou restreindre le champ des réponses possibles → importance capitale du choix des réponses proposées.
Quelques remarques sur les questions fermées Plusieurs types : • Indiquer la réponse la plus adéquate. • Indiquer plusieurs réponses adéquates (qu’importe le nombre). • Indiquer un nombre fixé de réponses adéquates. • Ordonner toutes les réponses. • Ordonner les réponses les plus adéquates. !!! Attention à ne pas demander une tâche trop difficile à l’interviewé !!! (consignes simples) Ne pas oublier les réponses « ne sait pas », « ne veut pas », « autres réponses ».
Questions de fait • En principe, on pourrait les saisir autrement que par questionnaire. • Facteurs de distorsion : → erreurs de mémoire → désirabilité sociale (sous-estimer le dévalorisant, surestimer le valorisant) • Les faits peuvent être des événements uniques ou des événements répétitifs.
Problèmes spécifiques aux événements répétitifs • période d’observation courte ou longue • avantages et désavantages du carnet de comptes • conséquences sur les relations entre comportements
Questions de fait • Un problème fréquent : la catégorie socioprofessionnelle → le métier → le secteur → le statut → l’entreprise
Questions d’opinion • Encore plus difficiles que les questions de faits (les mêmes problèmes avec, en plus, l’absence de « référent objectif ») • Au mieux une validation interne (cohérence des différentes réponses, adéquation avec des comportements…) • L’opinion qu’on prend comme objet existe-t-elle ? (même si le sujet répond à la question)
Organisation du Questionnaire 2 problèmes cruciaux • L’ordre des questions Influence la perception du répondant • La formulation des questions Clarté, absence d’ambiguïté, pas de suggestion de réponse
Ordre des questions: risques • Biais de positivité • Effet de halo • Équilibre entre énoncés favorables et défavorables
Pour formuler les questions • Attitude empirique : tester le plus souvent possible les questions. • Difficultés et risques du vocabulaire « savant ». • Termes vagues vs estimations numériques ou échelles de fréquence. • Définition précise d’un terme vs son usage social variable. • Risque de considérer des présupposés comme acquis. → Ce qui est en jeu ici : la standardisation.
Principes de formulation • Veiller au confort du répondant. • Veiller au sens de la réponse. • Veiller à la qualité des items : • veiller à les rendre exclusifs (en tout cas, si on ne permet qu’une réponse), • veiller à couvrir au maximum l’étendue de la réalité… • Veiller à la structure logique de la question.