Programme Partenariat Ecole-Famille-Communaut

1. Programme Partenariat Ecole-Famille-Communauté Colloque “Intégration et réussite : l’affaire de tous ”    Montréal, le 4 avril 2007 Mme Badiaa Mellouk, FAPRÉS

2. Recherche: Écoute et communication pour une meilleure entente parents – enseignants – école (Projet-école. Plan de réussite, orientation 1, CSMB) recherche menée par une équipe de FAPRÉS, à la demande de l’école Murielle-Dumont, a porté sur : l'analyse des perceptions et des besoins des acteurs, la collecte de propositions d’actions, l’analyse quantitative et qualitative de leurs contenus le suivi de leur application. Le projet de recherche action fut élaboré et conduit suivant les règles méthodologiques de la recherche socio-éducative sur le terrain.

3. Objectifs de l’atelier Objectif1:   Présenter le processus et les résultats de: - l’analyse des besoins effectuée auprès des parents et l’équipe école; - la recherche-action participative

4. Objectif 2 : Présenter, illustrer et évaluer les initiatives d'ouverture institutionnelle envers les parents à travers l'expérience récente et en cours de l'école Murielle Dumont

5. Objectif 3: Générer, avec l'apport des participants de: nouvelles idées et propositions concrètes pour renforcer le partenariat école - famille - communauté, en milieu de diversité ethnoculturelle.

6. PROBLÉMATIQUE 1. Comment contribuer aux solutions pratiques par des activités: d’écoute, de partage des difficultés rencontrées et de concertations? 2. Le but recherché est-il de : développer le partenriat école-famille-communauté? promouvoir la réussite scolaire des élèves? encourager une meilleure gestion de la diversité ethnoculturelle?  minimiser l’écart existant entre les valeurs véhiculées à l’école et celles véhiculées à la maison et qui rend très difficiles les relations : de réciprocité, de collaboration et de partenariat entre l’école et la famille, deux entités très importantes pour la réussite de l’élève? 3. Que faut-il faire pour réduire cet écart?

7. PROBLÉMATIQUE (SUITE) 4.Particulièrement dans les milieux de grande diversité ethnoculturelle: comment l’école peut-elle : mieux communiquer avec des parents d’origine et de langues multiples; gérer une telle diversité dans l’intérêt d’un meilleur suivi coordonné du cheminement scolaire des élèves ? 5. En définitive, quelles initiatives concrètes pourraient motiver et attirer les parents vers une meilleure collaboration avec l’école ?

8. Présentation des résultats de la recherche Le compte rendu de cette recherche action comprend les sections suivantes : Un aperçu sur la controverse du concept de partenariat Une description concise du déroulement de la recherche Une présentation graphique commentée des principaux résultats obtenus; Une synthèse des recommandations qui se dégagent.

9. Le concept de partenariat Selon notre revue de la littérature il apparaît que le concept de partenariat est généralement valorisé et prôné par la plupart des auteurs (Epstein,1996). Ce concept a servi de modèle pour un grand nombre de chercheurs. Mais malgré tout le principe même de partenariat paraît controversé par certains: Vincent et Tomlinson (1997) pensent que le concept du « partenariat n’est qu’une manière de maintenir le contrôle professionnel des enseignants à travers une option de soutien parental ».

10. Le concept de partenariat (suite) Lareau (1996) rejette le concept de partenariat fondé sur un statut égalitaire. Il va jusqu'à penser  que le concept est inadéquat et ne peut être appliqué à la relation entre deux pôles inégaux, dont l'un (l'école et les enseignants) est dominant et bien structuré, alors que l'autre (familles, parents) est dominé, éparpillé, marginalisé ou indifférent. Cochran et Dean (1991), avancent une vision des parents qui se décrit davantage en termes de déficit. Ils recommandent des programmes d’éducation parentale compensatoires ainsi que des interventions basées sur l’appropriation (empowerment) et l’auto-détermination (Dunst et al., 1992). L’équipe FAPRÉS, consciente de ce débat, a choisi de baser son intervention sur une analyse des besoins du terrain et de provoquer le changement à partir d’une recherche action menée avec l’équipe école et les parents.

11. Résultats escomptés Les rapports de compréhension et d’entente réciproques entre parents et enseignants seront améliorés; La disposition des parents à coopérer avec l’école sera accrue; L’école développera son ouverture envers les parents pour mieux les impliquer dans le cheminement scolaire de leurs enfants; Les résultats ci-dessus auront un impact positif sur la réussite scolaire des élèves, notamment ceux issus de parents immigrés.

12. Approche adoptée Ecoute attentive des parents, des enseignants et des responsables scolaires; Encouragement des parties à s’exprimer librement sans entrave, ni crainte, ni embarras; Mise en commun des résultats de l’écoute et suggestion de pistes d’amélioration de la communication entre les trois partenaires.

13. Déroulement de l’intervention: Réalisations des entretiens avec 18 parents 9 responsables et enseignantes de l’école; Enregistrement audio des entretiens, doublé de prise de notes écrites. Transcription des entretiens. Formulation concise des énoncés recueillis Analyse quantitative et qualitative des contenus Réunion de présentation et de validation avec les parents Rédaction des recommandation et du rapport final

14. Principaux Résultats Aide aux devoirs: Peu de parents, moins de 2 sur 10, se désintéressent des devoirs de leurs enfants. Mais, seulement le quart d’entre eux assurent effectivement l’aide aux devoirs Une très grande majorité d’entre eux, presque 6 sur 10, rencontrent une difficulté de langue qui les empêche d’aider efficacement aux devoirs de leurs enfants.

15. Constats: Aide aux devoirs

16. Principaux Résultats (suites) Implication des parents dans les structures participatives de l’école: 80%, soit 8 sur 10 des parents interviewés ne s’impliquent pas: Plus de 80% ne connaissent pas bien le rôle de l’OPP La même proportion de 80% disent ne pas participer à cet organisme. Il en va de même du conseil d’établissement, dont le rôle est trop largement mal connu le projet d’établissement, sa signification et son intérêt ne sont pas clairs pour presque 80% des répondants aux entretiens. Ces constats peuvent paraître étonnants. Ils pourraient s’expliquer par le fait que les parents interviewés sont en très grande majorité des immigrants qui rencontrent des difficultés de langue.

17. Constats: Organisations représentant les parents

18. Principaux résultats (suite) Implication des parents dans la vie scolaire de leurs enfants: à peine 3 parents sur 10 sont disponibles pour s’impliquer souvent dans la vie scolaire de leurs enfants et dans les activités organisées par l’école. Le tiers d’entre eux manquent de temps et presque 4 sur 10 ont une difficulté de langue. Mais, si on résolvait le problème de la langue, on approcherait les deux tiers des parents qui s’impliqueraient mieux. Même le problème de l’indisponibilité du tiers restant (33%) pourrait être atténué, par exemple par un système de garde des enfants, ou en prévoyant des horaires d’activités scolaires mieux adaptés aux contraintes de temps de certains parents.

19. Constats:Implication des parents

20. Principaux résultats (suite) Réaction des parents lorsque les enseignantes ou l’école les sollicitent: 45% essaient de s’impliquer. juste 1 parent sur 10 (10%) réussit à s’impliquer très bien. Plus de 2 parents sur 10 (25%) pensent qu’ils n’ont pas à intervenir et que c’est à l’école de se débrouiller avec l’instruction de leurs enfants. 2 parents sur 10 ne comprennent pas ce que l’école attend d’eux. On peut donc penser ceci : Si on aide les parents qui essaient de s’impliquer à mieux le faire, Si on explique mieux les attentes de l’école aux parents qui ne les comprennent pas et, Si on sensibilise d’autres à l’utilité de leur partenariat avec l’école: ALORS, on peut bien améliorer l’implication des parents dans le cheminement scolaire de leurs enfants.

21. Constats: Réaction des parents

22. Principaux résultas (suite) Quels genres de problèmes l’école rencontre-t-elle dans ses rapports avec les parents ? La difficulté la plus importante est celle de la communication, assez bloquée par l’analphabétisme et/ou la méconnaissance de la langue, Les parents ont souvent une bonne volonté, il y a parfois des cas de mauvaise volonté. Mais, ce problème semble très rare, puisque son degré de gravité est inférieur à 1 parent sur 18, Certains parents refusent les services proposés par l’école. Le degré de sérieux de ce problème est presque de 2 parents sur 18 (refus de l’aide aux devoirs). Il pourrait s’expliquer par ce que nous avons dit précédemment, à savoir que certains parents pensent qu’ils n’ont pas à intervenir à l’école ou être en rapport avec elle. La négligence de remplir les documents scolaires existe, mais sans être d’un degré de gravité élevé. Ici encore, on peut conclure ceci: Si on améliore les capacités de communication des parents, Si on développe les moyens de communication de l’école avec les parents, et Si on sensibilise un plus grand nombre de parents à la coopération avec l’école, dans leur propre intérêt et celui de leurs enfants, ALORS les choses changeraient en nettement mieux et le partenariat école-familles s’épanouirait mieux et plus rapidement.

23. Constats: Problèmes rencontrés avec les parents

24. Principaux résultats (suite) Comment résoudre le problème de communication entre l’école et les parents, pour améliorer la participation de ceux-ci aux activités scolaires? Cette présentation illustre les souhaits des parents: Sur 18 parents interviewés, 14 souhaitent que l’information scolaire leur soit adressée dans deux langues. Presque les deux tiers, soit 12 parents sur 18, souhaitent que chaque fois qu’une réunion des parents est organisée en français, une autre soit organisée en anglais. 10 parents sur 18 souhaitent encourager l’apprentissage du français, offrir des cours de français et trouver des interprètes pour faciliter les entretiens entre les parents et les enseignantes ou enseignants. Dans quelle mesure l’école peut-elle assurer systématiquement l’information dans deux langues? C’est à voir. Mais, si on assure l’apprentissage du français, comme une majorité des parents le souhaite, les besoins d’information bilingue et d’interprétariat deviendraient de moins en moins importants.

25. Propositions: Langues des activités

26. Principaux résultats (suite) Que faire pour développer le partenariat parents-école sur le plan socioculturel ? Tout le monde s’accorde sur l’importance du jumelage et du parrainage. Toutes les personnes interviewées du côté de l’école et parmi les parents soulignent ce point. Un peu moins de la moitié des parents souhaitent que les familles aient l’occasion de présenter leur culture d’origine et donc d’échanger dans ce domaine. Quelques parents souhaitent aussi que les gens se rapprochent et effacent leurs préjugés les uns sur les autres. La moitié des personnes interviewées du côté de l’école souhaitent que des liens s’établissent entre les différentes communautés culturelles. Plus du tiers des parents et des deux tiers des enseignantes et responsables de l’école souhaitent que soient organisées des activités artistiques et conviviales, multiculturelles : dîners, danses, et.. L’obstacle religieux au partenariat familles-parents n’apparaît ressenti que très rarement, puisque très peu de personnes ont souligné la nécessité de tranquilliser les familles par rapport au respect par l’école de la religion de leurs enfants.

27. Propositions: Activités socioculturelles

28. Principaux résultats (suite) Comment renforcer les liens entre l’école et les parents ? Les deux tiers des personnes interviewées souhaitent que des ateliers et des rencontres soient organisés pour informer et sensibiliser les parents à leur rôle et à leur partenariat avec l’école. Plus du tiers des parents souhaitent aussi la même chose. Le tiers des parents souhaitent l’organisation de réunions entre eux et les enseignants et enseignantes. Quelques personnes des deux côtés souhaitent inviter les parents aux classes de cours, pour voir par eux-mêmes comment l’enseignement se passe, à condition de ne pas déranger la classe. Des deux côtés, plus du tiers des personnes interviewées souhaitent démystifier l’école aux yeux des parents. Cela veut dire leur expliquer et leur montrer son organisation et son fonctionnement pour qu’ils se familiarisent avec elle et soient plus à l’aise dans leur rapport à l’institution. Enfin, le tiers des parents et le quart des personnes de l’école ont souligné la nécessité de mieux connaître les attentes et les besoins des parents. Cette étude vise justement ce but.

29. Propositions : Liens parents-école

30. Principaux résultats (suite) Quels autres services pourraient être offerts par l’école? D’abord, presque tout le monde, à l’école comme parmi les parents, s’accordent à exprimer le besoin d’un local spécialement réservé par l’école aux parents, pour s’y rencontrer, s’entretenir avec les personnels de l’école, lire des brochures et des affiches d’information, attendre la sortie d’un élève, etc. Ensuite, plus de la moitié des parents souhaitent que l’école offre un système de garde des enfants, pour qu’ils puissent participer aux activités, au lieu de devoir garder les enfants à la maison ou ailleurs. Quelques personnes interviewées souhaitent aussi que l’école trouve un moyen de transport pour ramener les parents à l’école. Enfin, 2 parents suggèrent que l’école mette à leur disposition un cahier de doléances.

31. Propositions : Services à offrir par l’école

32. Autres remarques des parents ?L’école insiste sur le développement personnel de l’enfant et sur les compétences transversales plus que sur les connaissances et les compétences disciplinaires. ? Plusieurs parents ignorent les problèmes que rencontrent leurs enfants, aussi bien au niveau des cours que des devoirs… ? Certains parents ont besoin de deux niveaux d’interprétariat car ils ne parlent ni français, ni anglais. ? Certains parents rencontrent des difficultés à lire les documents urgents envoyés par les enseignants, car ils n’ont pas d’interprète disponible. ? Certains parents, soit ne sont pas au courant de l’existence du cours de français qui se donne au CIMOI, soit sont encore sur la liste d’attente.

33. Recommandations les voies de développement du partenariat école-famille-communauté sont présentées, par ordre d’importance : Le développement du jumelage entre familles immigrantes et familles québécoises, pour rompre l’isolement de certaines familles, promouvoir les échanges d’expérience, pratiquer la langue, mieux se familiariser avec le système scolaire,… La réservation d’un local aux parents au sein de l’école, pour qu’il s’y sentent chez eux, consultent des brochures et des affiches d’information, échangent leurs expériences avec leurs enfants, préparent des activités de bénévolat pour promouvoir leur implication à l’école, s’entretiennent avec les personnels de l’école,….

34. Recommandations (suite) L’apprentissage du français aux parents doit être renforcé et, dans l’immédiat, le recours à la communication bilingue entre l’école et les parents s’avère nécessaire dans bien des situations. La diffusion de l’information et l’organisation d’ateliers de formation en des termes clairs et simples, sur les structures d’implication de l’école, qui s’avèrent très mal connues des parents : OPP, Conseil d’établissement, projet d’établissement… L’organisation de sessions de familiarisation des parents avec l’école : sensibilisation aux règlements pédagogiques et administratifs scolaires, aux besoins des élèves, aux contraintes des enseignants, etc.

35. Recommandations (suite) L’organisation d’activités d’échange et de divertissement interculturel à l’école. Offrir aux parents d’autres services, dans la mesure du possible : garde des enfants à l’école, lorsque les parents sont invités à des activités d’implication ; facilités le transport aux parents pour se rendre à l’école ; interprétariat lors des activités scolaires en faveur des parents et des rencontres entre ceux-ci et les enseignants.