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Alpha psy 29 Juin 2005

« Les deux sexes de l’Esprit ». Alpha psy 29 Juin 2005. La querelle du sexe des Anges. Saint Thomas reprenant Aristote : les choses de ce monde sont composées de matière et d’une idée qui leur donne forme. Cette idée est la même pour tous les objets qui participent de la même idée.

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Alpha psy 29 Juin 2005

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  1. « Les deux sexes de l’Esprit » Alphapsy 29 Juin 2005

  2. La querelle du sexe des Anges • Saint Thomas reprenant Aristote : les choses de ce monde sont composées de matière et d’une idée qui leur donne forme. Cette idée est la même pour tous les objets qui participent de la même idée. • Les choses ont donc une essence, qu’ils partagent avec d’autres choses, et une existence matérielle, qui les rend uniques. C’est la matière d’une chose qui fait de cette chose une chose. • L’existence d’un objet et son existence sont deux choses différentes, sauf pour un être : Dieu, ipsum esse subsistens. • Dans le système d’Aristote, il ne peut pas y avoir d’Anges, de purs esprits: comme les choses ne sont individuées que par la matière et comme les Anges sont immatériels, il ne peut y avoir, au mieux, qu’un Ange.

  3. Métaphysique et feuilles de vigne • Comme toujours lorsqu’Aristote contredit l’Ecriture, Thomas choisit l’Ecriture : il y a des Anges. Il y a un principe d’individuation dans l’âme. • Reductio ad absurdum de l’hypothèse de Thomas: si deux individus peuvent différer par leur esprit, il devrait y avoir des anges mâles et des anges femelles. Or il n’y en a pas (dans la Bible). • Réponse des thomistes: la différence sexuellle est un fait matériel, qui n’a aucune répercussion dans l’âme. Le sexe est un fait contingent (qui a trait à l’existence), il n’est pas essentiel aux esprits. Mais ce point est théologiquement douteux. • Des générations d’universitaires se sont violemment battus sur cette question absconse. En sommes-nous sortis ?

  4. Samantha, je ne vois pas où tout cela nous mène John chéri, ne pouvez-vous pas être patient pour une fois?

  5. La polémique de l’année • 14 Janvier 2005: Larry Summers, Remarks at NBER Conference on diversifying the Science and Engineering Workforce. Avance 3 hypothèses pour expliquer la sous-représentation des femmes dans la recherche scientifique, dans le but de la combattre: • Une double journée de travail pour les mères de famille. • Des différences cognitives (l’adjectif innate n’est pas prononcé, contrairement à ce qui fut rapporté). • Une dissuasion, ou une discrimination de la part de la famille ou du reste de la société.

  6. Ce que l’on a compris Bêtise Génie Pour vous, Madame Pour vous, Monsieur

  7. Ce que Summers a vraiment dit Dans certains domaines, la moyenne (l’a de la gaussienne) est la même, mais la dispersion (sigma) varie.

  8. Quelles différences cognitives? • Des différences dans les performances moyennes: on en trouve assez peu, les seuls cas relativement probants étant les tests de rotation mentale 3D, et la latéralisation du traitement du langage. • Dans tous ces cas, la variation interindividuelle est bien plus forte que la variation entre les sexes. • D’où l’idée intéressante de Summers: ce qui varie entre les sexes, c’est justement cette variabilité interindividuelle; elle est plus forte chez les hommes. • Non pas une différence, mais une différence de différences (dirait Derrida…).

  9. Différences dans la distribution des performances • Les hommes semblent pour certains traits (taille, poids, etc.) varier plus que les femmes. Cette différence de variabilité est sans importance pour l’esprit moyen, mais a des conséquences aux extrêmes (e.g. pour Summers la science de très haut niveau). • Le dispersion dimorphismest connu et étudié pour d’autres traits, mais pas pour la cognition (à part l’IQ…) D’où l’intérêt de l’hypothèse de Summers pour la recherche future (mais c’est mal parti…).

  10. La sélection sexuelle chez l’Homme (et la Femme) • C’est le mécanisme choisi par Darwin pour expliquer l’Evolution de l’Esprit humain (The Descent of Man and Selection in relation to sex) • Un signal honnête est privilégié par un sexe dans la recherche d’un partenaire, jusqu’à jouer un rôle crucial, bien au delà de son rôle évolutionnaire d’origine (Peacock’s tail). • l’Esprit humain est-il le produit d’une sélection sexuelle? • Si oui, quelles en sont les conséquences?

  11. John dear, where’s your Peacock’s tail?

  12. Left it home, honey. But I can show you my Panda’s thumb!

  13. Deux types de sélection sexuelle • La sélection sexuelle standard: consiste à renforcer le rôle défensif de la reproduction sexuée (contre les microbes, parasites, virus, etc.). Exploite les signes de bonne santé. Marche main dans la main aveec la sélection naturelle. • La sélection sexuelle fisherienne: consiste à exploiter des signaux honnêtes qui ne sont pas directement liés à la résistance aux microbes; ces signes peuvent être des prises de risques insensées (je peux me le permettre car je suis un surhomme), ou des ornements complètement inutiles (je déppense sans compter), voire, à l’extrême, des handicaps. • Les psychologues évolutionnistes (Miller) qui font appel à la sélection sexuelle font appel à cette dernière. Elle prévoit l’apparition de capacités spectaculaires et spectaculairment inutiles (la bonté, l’art, la musique…). Elle prévoit aussi, Miller ne le dit pas toujours, un dimorphisme sexuel tout aussi spectaculaire.

  14. Samantha, vous êtes bien fisherienne ce soir John, embrassez-moi!

  15. la sélection fisherienne de l’esprit humain • Miller: la sélection sexuelle baroque, gratuite, généreuse et excentrique convient à l’émergence de l’Esprit. • Mais les dimorphismes dûs à la sélection fisherienne sont typiquement spectaculaires, voyants, et très précis. Ils devraient nous sauter aux yeux. Or les seules différences notables entre les hommes et les femmes pour ce qui est de la « créativité » me semblent exister, si elles existent, aux extrêmes. • La sélection sexuelle humaine est plutôt palotte et se concentre sur des signes directement fonctionnels. Elle peine à se détacher de la Sélection Naturelle.

  16. Thornhill, 1997

  17. Certains comportements humains semblent porter la signature d’une sélection fisherienne • Théorie des têtes brûlées de Zahavi: la sélection sexuelle peut faire émerger des comportements absurdes ou dangereux. • Parmi soixante Darwin Awards (morts stupides de tous les pays, dans tous les milieux) tirés au hasard parmi les archives du site j’ai compté, en excluant les issues heureuses, 44 hommes et 8 femmes. • P.B. Gray: Evolutionary and cross-cultural perspectives on gambling, Journal of Gambling Studies, 2004: confronte les données de plus de 60 sociétés. Le jeu est une pratique que l’on trouve surtout chez les hommes jeunes. Les données recueillies apr les casinos vont dans le même sens • Mais ces comportements peuvent s’expliquer autrement.

  18. Hypothèse de la polygynie modérée • Le dimorphisme sexuel pour la taille des dents, le poids, la taille des testicules,la longévité, semble être un bon indicateur du degré de polygynie d’une espèce. L’homme est 1.15 fois plus gros que la femme, ce qui semble indiquer une polygynie modérée, qui a diminué progressivement chez Homo (et atteint chez Néandertal son niveau actuel). • La relation entre dimorphisme sexuel et polygynie n’est ni constante, ni automatique, et souffre de nombreuses exceptions jusque chez les primates. L’alimentation, la division sexuelle du travail, d’autres facteurs inconnus, semblent aussi jouer un rôle. Le paradigme des éléphants de mer de Californie est un cas extrême. Mais certains dimorphismes (e.g. longévité) semblent liés à la polygynie. Méfions-nous des papiers qui ne traitent que d’un ou deux traits dimorphiques!! • La polygynie produit fatalement des phénomènes de paupérisation sexuelle absolue, ie des mâles désespérés et violents, une population où les comportements risqués sont les comportements gagnants, et surtout, un dispersion dimorphism dans la variation de la fitness.

  19. Wood and Eagly 2002

  20. Polygynie, sélection sexuelle et différences de variance • Bateman, 1948 (sur la Drosophile), repris par Trivers dans sa théorie de l’investissment parental: la fitness d’un mâle est suspendue à son succès reproductif, bien plus que la fitness des femelles. La variation dans la fitness des mâles est bien supérieure à la variance de la fitness des femelles. • « men are nearly always the wooers » (Darwin). • Plus cette variation de variations sera grande, plus intense sera la compétition à l’intérieur des sexes. • L’aggressivité entre mâles est positivement corrélée avec le dimorphisme des tailles, des dents, chez 86 espèces de primates (Plavcan and van Schaik 1997). • L’article le plus robuste sur le sujet est Lindenfors et al. 2002 su les éléphants de mer: Phylognenetic analyses of sexual selection and size dimorphism in pinnipeds. L’éléphant de mer est un chouchou de la sélection sexuelle depuis Darwin (1871).

  21. Le célibat masculin à Détroit, 1972 (Daly and Wilson, Homicide, 1988)

  22. Le viol: y a-t-il du sexe dans le sexe? • Randy Thornhill et Craig Palmer ont soulevé un tollé en rapprochant le viol de la reproduction sexuée et par voie de conséquence de la Sélection Naturelle. L’idée que le viol est un acte de contrôle politique est encore très populaire (cf. Eagly et Woods). Pourtant, contrairement aux prédictions des théories politiques du viol, • Le viol existe partout • Les violeurs utilisent en général la quantité de violence nécessaire au viol. • Les victimes sont dans la grande majorité des cas au pic des années reproductives de la femme • Les victimes de viol en souffrent. Et ce d’autant plus si le viol débouche sur une grossesse. • Les violeurs ne sont pas démographiquement représentatifs du genre masculin (hommes jeunes, dans des populations d’hommes jeunes; cf. démogrpahie du meurtre chez daly et Wilson).

  23. Le sexe des excès • Conséquences comportementales usuelles de la polygynie: des mâles violents, risque-tout, tyranniques, des femelles qui modèrent le jeu. • Conséquences cognitives: des profils cognitifs plus borderline du côté des mâles? Une « sélection des plus extrêmes » ? • Ceci, qui n’est absolument pas prouvé, ni d’ailleurs testé, soutiendrait l’hypothèse de Summers.

  24. La division sexuelle du travail • Wood et Eagly: elle est basée sur le dimorphisme sexuel (sans dimorphisme cognitif). Les hommes exercent les métiers de force, etc. • Ceci suppose qu’on n’explique pas le dimorphisme sexuel par la division du travail, donc qu’on l’explique par la sélection sexuelle. • Si la sélection sexuelle a façonné le corps humain, pourquoi pas l’esprit ? • Le dimorphisme sexuel (physique) est cependant très mal corrélé avec les types d’économies et de divisions du travail chez les humains (Frayer and Wolpoff 1985).

  25. Wood and Eagly 2002

  26. La division sexuelle du travail, aujourd’hui • L’argument de Wood and Eagly vaut moins pour les sociétés contemporaines, et ne vaut pas pour les professions intellectuelles, où les dimorphismes physiques comptent peu… • Il faut faire appel soit à des stéréotypes profondément ancrés dans l’inconscient collectif, et véhiculés par le diabolique Larry Summers, soit à des préférences cognitives différentes. • Ce genre de préférences pour le traitement de l’information spatiale, pour certaines formes plutôt que pour d’autres, semblent très primitives; on a du mal à en saisir le sens: ainsi des Vervets de Hines and Alexander.

  27. Hypothèse des deux cerveaux • Baron Cohen : The essential difference. Les hormones et les gènes façonnent le cerveau dans deux directions incompatibles: le cerveau « systématique » (plutôt masculin) et le cerveau « empathique » (plutôt féminin). • Critères pour évaluer le sexe du cerveau • Capacité à manier le vocabulaire de l’émotion et du mental, à reconnaître l’émotion exprimée, à l’exprimer soi-même. • Aggressivité • Latéralisation du traitement de l’information linguistique • Capacité à regarder autrui dans les yeux dès la naissance (varie avec le taux de testostérone prénatal).

  28. Problèmes de l’hypothèse de Baron Cohen • On voit mal ce qu’il y a de sexuel dans cette différence; la théorie constate un déséquilibre, elle le met en rapport avec des troubles, des sex ratio biaisés, mais elle ne l’explique pas vraiment. • Théorie élaborée pour expliquer le sex ratio de l’autisme (9 garçons/1fille): l’autisme n’est autre que la forme extrême de l’esprit masculin. • Mais alors la théorie doit aussi prévoir une pathologie spécifique, un extreme female brain; or on ne connaît pas grand’chose qui y ressemble. • Le papier de Skuse et al. sur la dérivation parentale du seul X des Turner va dans le sens de Baron-Cohen (Evidence from Turner’s syndrom of an imprinted X-Linked locus affecting cognitive functions).

  29. Liste des tâches expérimentales où le sexe (pas le genre, pas l’orientation sexuelle)fait une différence • Lancer des fléchettes, viser en général, inercepter des balles, etc. (expérience sportive antérieure contrôlée); différence précoce. Avantage Hommes. • Purdue Pegboard test pour la finesse manuelle des ouvriers: avantage Femmes. En général les tests de finesse et de précision. • Enchaînement de mouvements complexes (syllabes, signaux télégraphiques, taper tous ses doigts contre le pouce): avantage femmes. • Rotation mentale et cognition spatiale; la différence la plus robuste. Avantage: hommes. • Maths; douteux car seules les capacités révélées par des tests genre SAT font une différence. Avantage: hommes pour les tests; avantage femmes pour les notes. Avantage masculin pour la géométrie et la solution de problèmes, féminin pour la computation et le calcul. • Jeu (Iowa gambling task; différences en imagerie aussi OFC involvement in decision making damasio etc.): avantage Hommes. • Perception des couleurs: femmes quadrichromiques! • Lecture des expressions humaines: avantage net femmes. • Apraxies et aphasies: adviennent plus aux hommes touchés au pariétal, plus aux femmes touchées au frontal. • Plus grande latéralisation cérbrale chez les hommes (contesté); si avéré, fait intéressant pour les théories androgéniques du dimorphisme cognitif.

  30. John/Joan • « La « nature » n’est que la stratégie de ceux qui cherchent à maintenir le statu quo entre les sexes » John Money, médecin de Joan, qui perdit son pénis à huit mois à la suite d’une circoncision ratée. Money le fit éduquer comme une fille et l’ériga en exemlmpe du pouvoir de la Culture. • Milton Diamond, qui a retrouvé Joan, a rencontré John, qui à 14 ans a déchiré toutes ses robes. John est père de famille et travaille dans un abattoir.

  31. Mais alors, « tout cela pour une femme qu’il n’aimait pas, qui n’était pas son genre » Qu’est-ce que ça veut dire? John, vous n’avez jamais compris Proust.

  32. Conclusion politique • Des mouvements féministes importants, comme le suffragisme anglais (Mary Astell) sont partis du principe que les femmes avaient une pensée différente de celle des hommes, qui devait être représentée dans la cité. Des mesures comme le droit de vote des femmes se comprennent difficilement sans cette hypothèse. • Cf. aussi les éthiques féministes (Care vs. Justice).

  33. Sam, tell me the truth Are we gender-stereotypes? I’m afraid so, John dear… But I love you anyway.

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