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Diplomatie du sport

Diplomatie du sport. Chronologie. Objectifs (1). Dans cette présentation, nous mettons en évidence des événements présents et passés ayant trait à la diplomatie du sport. La diplomatie du sport peut être définie de diverses manières. Trois perspectives sont retenues ici :

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Diplomatie du sport

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Presentation Transcript


  1. Diplomatie du sport Chronologie

  2. Objectifs (1) Dans cette présentation, nous mettons en évidence des événements présents et passés ayant trait à la diplomatie du sport. La diplomatie du sport peut être définie de diverses manières. Trois perspectives sont retenues ici : • Tout d’abord, l’usage du sport au service du soft power national, ou comment les Etats mobilisent le sport afin de renforcer leur image et leur prestige. Mais il peut également servir à punir d’autres pays ou à exercer sur eux une pression au niveau diplomatique. • Ensuite, le pouvoir du sport de rassembler les individus et les peuples autour de compétitions internationales. Il s’agit principalement des Jeux Olympiques et des championnats continentaux ou mondiaux. • Enfin, le pouvoir du sport de rassembler autour de projets. Ces initiatives proviennent majoritairement de la société civile, en particulier les ONG et les associations, mais il existe aussi des initiatives individuelles.

  3. Objectifs (2) La diplomatie du sport agit à différents niveaux. Plus d’informations sur ce sujet sont disponibles dans notre rapport, sur le blog. Quelques exemples apparaissent dans le tableau ci-dessous :

  4. Objectifs (3) Afin de contextualiser au mieux les événements présentés plus loin, nous dégageons trois périodes : • L’avant-Seconde Guerre mondiale. Durant cette période, on assiste à l’émergence du sport moderne, les premiers Jeux modernes et l’établissement de plusieurs institutions internationales, la FIFA en particulier. • La Guerre froide (1947-1991). Le sport est alors largement conditionné par l’évolution des relations internationales, basées sur le conflit idéologique entre l’Est et l’Ouest. • L’après-Guerre froide. Dans un monde pleinement mondialisé, les plus grands événements sportifs sont suivis dans le monde entier. Ils sont également de plus en plus organisés hors de l’Europe et de l’Amérique du Nord. De plus, de nombreux conflits demeurent, certains hérités de la Guerre froide.

  5. Objectifs (4) La plupart des exemples présentés ici étant plus détaillés sur notre blog, notre objectif est de fournir une introduction des principaux événements ayant trait à la diplomatie du sport. Nous partons d’un bref survol pour ensuite revenir sur quelques cas marquants des 20e et 21e siècles. Les études de cas mentionnées dans cette présentation sont systématiquement liées à des vidéos ou articles de notre blog, ou à d’autres sources. Des photos de ces événements sont également disponibles sur le blog, dans la galerie d’images. Si vous avez des suggestions ou remarques, n’hésitez pas à nous les envoyer! Notre email : sports4diplomacy@googlemail.com

  6. Avant la Seconde Guerre mondiale

  7. Survol (1) • 1894 - Institutionnalisation du Comité International Olympique (CIO) par le baron Pierre de Coubertin. Les 13 premiers membres proviennent de pays européens, d’anciennes colonies britanniques et d’Argentine. • 1896 - Les premiers Jeux Olympiques modernes ont lieu à Athènes. Ils sont exclusivement réservés aux hommes. • 1900 - La deuxième édition des Jeux, à Paris, est ouverte aux femmes. • 1904 - La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) est fondée à Paris par les associations française, belge, danoise, néerlandaise, espagnole suédoise et suisse de football. • 1908 - Des athlètes irlandais refusent de concourir sous les couleurs britanniques lors des Jeux de Londres. • 1912 - Pour la première fois, les 5 continents sont représentés aux Jeux Olympiques, à Stockholm.

  8. Survol (2) • 1920 - Les Etats défaits lors de la Première Guerre mondiale ne sont pas invités à participer aux Jeux d’Anvers. • 1936 - Suite à la prise de pouvoir d’Hitler en Allemagne en 1933, les Jeux de Berlin sont mobilisés pour promouvoir l’idéologie nazie. • 1940 - L’ancien Mousquetaire français Jean Borotra est le premier Ministre du sport nommé par un gouvernement.

  9. Evénements marquants (1) Les Jeux d’Athènes (1896) : le retour de l’esprit olympique Inspirés par les Jeux de l’Antiquité, le baron français Pierre de Coubertin et le Grec Demetrios Vikelas ambitionnent d’organiser une réunion sportive internationale à la fin du 19e siècle, mettant en avant le respect mutuel et l’affrontement dans sa dimension la plus noble. Des valeurs qui ont forgé l’esprit des Jeux de la Grèce antique. Afin d’atteindre cet idéal olympique, seuls les amateurs sont autorisés à prendre part aux Jeux d’Athènes. L’idée fondamentale est que le sport doit être utilisé à des fins humanistes et pour promouvoir un esprit de fraternité entre les peuples. La variable internationale semble donc centrale, et de Coubertin insiste sur cette dimension dès 1892 : “Nous devons internationaliser le sport, nous devons à nouveau organiser les Jeux Olympiques”. Il gagne son pari, le CIO étant fondé deux ans plus tard, et les premiers Jeux Olympiques ayant lieu en 1896. Les Jeux représentent une opportunité pour les athlètes de toutes les nations de se rassembler dans un contexte pacifique. Depuis la première édition, l’élan n’a jamais été brisé, malgré deux interruptions dues aux Guerres mondiales. Plus d’informations : www.francophonie.org/IMG/pdf/Le _francais_langue_olympique_2004.pdf

  10. Evénements marquants (2) Le football en Europe centrale au début du 20e siècle Au début du 20e siècle, plusieurs territoires appartiennent à de vastes empires européens. En ce qui concerne le sport, la mise sur pied de la FIFA (1904) leur donne l’opportunité de s’émanciper de l’autorité impériale. C’est plus spécifiquement le cas pour les peuples tchèque et slovaque, qui font partie de l’empire austro-hongrois. En 1901, l’Association tchèque de football est formée par 13 clubs. En 1907, elle devient membre de la FIFA (ainsi que la Slovaquie), en dehors de tout contrôle impérial. Cet exemple démontre comment le sport peut être utilisé par un pays pour exprimer sa fierté et chercher une reconnaissance. Ce sera encore le cas après le Printemps de Prague, quand la Tchécoslovaquie joua un match de hockey sur glace contre l’URSS. Paradoxalement, une compétition en Europe centrale verra le jour en 1927 (la Coupe Mitropa). L’usage du sport au service du soft power est toujours d’actualité. Ainsi, le président taïwanais Ma Ying-jeou a affirmé que des vedettes comme le tennisman Lu Yen-hsun promeuvent l’image de Taïwan. En 2011, le Sud Soudan a marqué son indépendance par un match contre un club kényan. Si le sport n’est pas une force motrice, il peut aider à soutenir certains processus de réconciliation, d’émancipation nationale, etc.

  11. Evénements marquants (3) Les Jeux de Berlin : un cas emblématique de l’usage politique du sport En 1936, Berlin accueille les Jeux d’été. Le CIO a attribué l’événement à la capitale allemande en 1931, signalant le retour du pays dans la communauté internationale, le sortant de son isolement consécutif à la défaite lors de la 1e Guerre mondiale. En 1933, Adolf Hitler, le leader du parti nazi, devient chancelier. Ses politiques mettent en avant le mythe de la supériorité raciale aryenne et la persécution des Juifs, des Roms et autres communautés. Dans l’imaginaire sportif allemand des années 1930s, ce mythe et les performances physiques ont la part belle. Plusieurs Etats envisagent un boycott de ces Jeux. Pour les Allemands, c’est l’occasion de montrer leur pays sous un angle pacifique. Hitler affirma même, à propos de la torche olympique : « elle aide à connecter les pays dans un esprit de paix ». Néanmoins, il utilisa le plus grand événement sportif pour renforcer la légitimité de son parti à l’interne, et promouvoir son idéologie par le sport. L’Allemagne remporta 89 médailles, mais les victoires d’autres athlètes, comme Jesse Owens, le vrai héros de ces Jeux, empêcha l’idéologie nazie de triompher pleinement.

  12. La Guerre froide

  13. Survol (1) • 1952 - Pour la première fois depuis la révolution russe en 1917, l’URSS prend part aux Jeux, à Helsinki. L’Allemagne et le Japon font leur retour aux Jeux Olympiques. • 1964 - Les Jeux sont organisés pour la première fois en Asie, à Tokyo. • 1968 - Suite au massacre de Tlatelolco, les athlètes protestent contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, durant les Jeux de Mexico. • 1969 - La « Guerre du football » éclate entre El Salvador et le Honduras. Des émeutes sont déclenchées après un match, menant à un conflit de quatre jours entre les deux pays. • 1971 - L’équipe américaine de ping-pong accepte l’invitation des joueurs chinois et se rend en Chine. Cet événement contribue au développement d’une période de détente entre les USA et la Chine, le président Nixon rendant visite à Mao à Pékin en 1972. • 1972 - En marge des Jeux de Munich, des Israéliens sont pris en otage par un groupe armé palestinien. Par ailleurs, le Canada et l’URSS organisent une série de huit matches au sommet entre leurs équipes nationales de hockey sur glace.

  14. Survol (2) • 1974 - Durant la Coupe du Monde de football en Allemagne de l’Ouest, le pays hôte rencontre son voisin de l’Est au premier tour. Le match se déroule dans une atmosphère détendue, reflet de l’Ostpolitik menée par Willy Brand. • 1980 - 60 pays, dont les Etats-Unis, refusent de participer aux Jeux de Moscou. Ils entendent ainsi protester contre l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979. • 1984 - Pour la première fois depuis 1952, la Chine prend part aux Jeux. Toutefois, 14 pays du Bloc de l’Est boycottent les Jeux de Los Angeles, dont l’Union soviétique. • 1987 - Le président pakistanais, le général Zia ul-Haq, assiste à un test match entre l’Inde et le Pakistan à Jaipur, montrant ainsi sa bonne volonté. Ceci contribue à apaiser les tensions entre les deux Etats.

  15. Evénements marquants (1) 1947-1980 : « La diplomatie du hockey sur glace » Au début de la Guerre froide, l’attitude des pays envers les compétitions de hockey sur glace est fortement dépendante des événements géopolitiques. Le Canada et les USA décident de boycotter les Championnats du monde de Moscou en 1957, suite à l’intervention soviétique en Hongrie. En 1962, l’équipe est-allemande ne peut se rendre aux Etats-Unis pour prendre part aux Mondiaux, dans le Colorado. Cette restriction a été interprétée comme un signe de protestation contre la construction du Mur de Berlin. L’URSS et la Tchécoslovaquie refusent alors d’y participer. Plus tard, plusieurs matches entre les Soviétiques et les Tchécoslovaques deviennent brutaux, surtout après le Printemps de Prague en 1968. Des émeutes éclatent même après une rencontre en 1969. La répression soviétique des manifestants rend l’URSS d’autant moins populaire en Tchécoslovaquie. Dans les années 1970s, la détente qui domine au plan international autorise des contacts plus fréquents entre joueurs soviétiques et nord-américains. Mais la « diplomatie du hockey sur glace » atteint son apogée en 1972, lorsque le Canada et l’URSS organisent une série de huit matches au sommet, afin de rapprocher les deux pays. Plus d’informations sur le blog : http://bit.ly/AfNHzx

  16. Evénements marquants (2) 1958-1985 : La diplomatie du sport entre les deux Superpuissances Pendant 28 ans, des meetings d’athlétisme ont été organisés presque annuellement entre les deux meilleures nations du monde : les Etats-Unis et l’URSS. A cette période, la diplomatie entre les deux superpuissances est cruciale, elle conditionne l’avenir de la planète. Concernant le sport, un accord est conclu entre les fédérations soviétiques et américaines en 1958. Une première édition a lieu à Moscou, suivie par la seconde aux USA en 1959. Ces meetings étaient les plus populaires. Ainsi, 153.000 spectateurs assistèrent à une compétition sur deux jours en 1962. Ces événements ne pouvaient néanmoins résister aux tensions géopolitiques. L’URSS boycotta un meeting en 1966 pour protester contre des actions militaires américaines au Vietnam. Les athlètes étaient aussi de fervents patriotes. Mais ils respectaient les mêmes règles et l’esprit du fair-play dominait. En 1962, les athlètes des deux pays firent un tour d’honneur main dans la main, provoquant une ovation du public. Le sport peut donc rassembler les gens ; mais il n’a pu empêcher la crise des missiles de Cuba. Ainsi, le rôle du sport dans les affaires internationales doit être reconnu, mais pas surestimé. Plus d’informations : www.la84foundation.org/SportsLibrary/JSH/JSH2001/JSH2803/JSH2803g.pdf

  17. Evénements marquants (3) 1969 : « La Guerre du football » entre El Salvador et le Honduras En juillet 1969, El Salvador envahit le Honduras après une série de matches qualificatifs pour la Coupe du Monde de football. A cette époque, la situation est extrêmement tendue à la frontière entre les deux pays. Depuis plus de 30 ans, des disputes territoriales empêchent toute tentative de rapprochement entre les deux Etats. Toutefois, les rencontres de football doivent être jouées, Haïti attendant le nom de son adversaire pour jouer une place en phase finale. Des émeutes éclatent dans les rues, les joueurs se déplacent en véhicules blindés. Un match décisif doit être joué à Mexico, la tension monte. Une guerre débute deux semaines à peine après cette rencontre. Dans un conflit qui va durer quatre jours, plus de 2.000 personnes trouvent la mort. Un traité de paix est signé en 1980. Cependant, les deux pays ne s’accordent sur une frontière définitive qu’en 2006. Dans ce cas, le sport n’a pas causé la guerre. Il a simplement reflété les problèmes existants et a été mobilisé à des fins politiques, en excitant la fibre nationaliste. L’exemple de la « Guerre du football » démontre comment le sport peut être utilisés par des responsables politiques, avec parfois des conséquences dramatiques. Plus d’informations : http://es.pn/p7UTx7

  18. Evénements marquants (4) 1971 : La diplomatie du ping-pong Récemment, l’exemple le plus probant et le plus abouti du sport utilisé comme instrument diplomatique est lié au ping-pong. An avril 1971, en pleine Guerre froide, l’équipe américaine de ping-pong effectue une visite en Chine, malgré l’absence de relations diplomatiques entre les deux Etats, due à la reconnaissance de Taïwan par les USA et au régime communiste installé à Pékin. Pourtant, invités par leurs homologues chinois, les pongistes américains font un tour d’une semaine en Chine. Suite au succès retentissant de cette initiative, le président Richard Nixon reçoit une invitation de la part de Mao Zedong. Selon le PM chinois de l’époque, Zhou Enlai, « jamais auparavant dans l’histoire le sport n’avait été utilisé si efficacement au service de la diplomatie internationale ». En 2011, la « diplomatie du ping-pong » a presque été ranimée lorsque le Qatar a accueilli la première édition de la Peace and SportTable Tennis Cup, dans le but d’améliorer les relations entre les délégations participantes et d’encourager le dialogue entre elles. Plus d’informations sur le blog : http://bit.ly/yB4qrL

  19. Evénements marquants (5) 1976-1984 : Boycotts des Jeux Olympiques Pour les Etats, le sport est parfois un instrument puissant au service du soft power. En effet, la plupart d’entre eux mobilisent le sport pour améliorer leur image et tirer sur la corde nationaliste, ou pour montrer leur désaccord envers les politiques d’autres gouvernements. Cette désapprobation s’incarne dans le refus de certains Etats de participer aux Jeux Olympiques, un phénomène plus fréquent encore dans le cadre de la Guerre froide. En cette période, le sport offre la possibilité de blâmer l’autre Bloc (et son idéologie) pour ses actions. En 1980, le président Carter presse le Comité Olympique américain de boycotter les Jeux de Moscou, suite à l’invasion soviétique de l’Afghanistan. Au total, suivant la logique de la Guerre froide, 62 Etats n’y participent pas, dont l’Allemagne de l’Ouest et le Japon. Quatre ans plus tard, 14 pays communistes font l’impasse sur les Jeux de Los Angeles. A Montréal, en 1976, un autre boycott massif est à relever. 26 nations africaines refusent de participer, en raison d’un tour de trois mois organisé en Afrique du Sud par l’équipe néo-zélandaise de rugby. A ce moment-là, le régime d’apartheid sud-africain pratique la ségrégation systématique à l’égard des Noirs. Plus d’informations : www.topendsports.com/events/summer/boycotts.htm

  20. L’après-Guerre froide

  21. Survol (1) • 1992 - De nouveaux Etats participent aux Jeux, suite à la chute du Mur de Berlin, l’effondrement de l’Empire soviétique et la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud. • 1998 - L’équipe américaine de lutte se rend en Iran pour une compétition. C’est la première fois qu’une délégation américaine est représentée en Iran depuis la crise des otages, qui a duré 444 jours en 1979-1981. • 1999 - En baseball, les Baltimore Orioles affrontent l’équipe nationale cubaine, d’abord à Baltimore puis à La Havane. L’année suivante, une équipe californienne, les Lost Coast Pirates, jouent également à La Havane. • 2001 - L’Office des Nations Unies pour le Sport au service du Développement et de la Paix (UNOSDP) voit le jour. Le premier rapporteur spécial de l’UNOSDP est l’ancien président suisse Adolf Ogi. • 2002 - Durant la Coupe du Monde de football, le Prince japonais Takamado assiste à la cérémonie d’ouverture à Séoul. C’est la première visite en Corée d’un membre de la famille impériale depuis la Seconde Guerre mondiale.

  22. Survol (2) • 2005 - La Commission européenne lance « L’Année européenne de l’éducation par le sport » (EYES). • 2008 - La Chine fait face à de nombreuses critiques occidentales, par rapport à la répression qui a cours au Tibet. Ainsi, il semble que les Jeux de Pékin soient fortement politisés. • 2009 - Un match qualificatif entre l’Arménie et la Turquie débouche sur la première visite officielle d’un président turc. Cet événement fait suite à un accord qui avait été trouvé par les deux pays quatre jours plus tôt, sur la réouverture des frontières et l’établissement de relations diplomatiques. • 2010 - Pour la première fois, la Coupe du Monde de la FIFA est organisée sur sol africain, en Afrique du Sud. • 2011 - Diplomatie du ping-pong 2.0. Invités par la fondation Peace and Sport, en coopération avec la Fédération Internationale de Tennis de Table (ITTF) et le pays hôte (Qatar) les deux Corées, l’Inde et le Pakistan ont formé des paires de doubles et pris part à la compétition du même côté du filet.

  23. Evénements marquants (1) 1999-2000 : « La diplomatie du baseball » Une double rencontre entre les Baltimore Orioles et l’équipe cubaine de baseball en 1999 éveille des espoirs de réconciliation entre les USA et Cuba. Les matches attirent une foule nombreuse, les stades de Baltimore et de La Havane sont remplis. L’organisation d’un tel événement relève de l’exploit, étant donné l’extrême difficulté pour les athlètes de voyager d’un pays à l’autre. En 2000, une équipe californienne joue un match à La Havane. Les premiers efforts visant à rouvrir les relations bilatérales par le sport remontent à 1977, quand deux équipes de basket de l’Université du Dakota du Sud se sont rendues sur l’île. Néanmoins, la durabilité d’un tel projet pose toujours problème. Sous la présidence de George W. Bush, le nombre de visas délivrés aux Cubains a chuté. Après l’élection de Barack Obama en 2008, la situation s’est quelque peu améliorée. Selon un officiel du Département d’Etat, « il est à l’avantage des Américains d’avoir plus de dialogue entre les sociétés américaine et cubaine ». Il y a certainement un pari de la Maison Blanche, du moins un espoir, que les échanges sportifs vont contribuer à réduire des années de méfiance et d’animosité entre citoyens américains et cubains. Plus d’informations : http://bit.ly/oTOIs6

  24. Evénements marquants (2) 2001 : Fondation de l’UNOSDP Prenant en considération le fait que le sport peut aider à combattre la pauvreté et les conflits, les Nations Unies créent une nouvelle institution au sein de leur système – déjà complexe – en 2001. Cette institution récente concentre son action sur plusieurs questions, allant de l’intégration sociale au peacebuilding, en passant par la prévention/résolution de conflits, la promotion de l’égalité des sexes et le développement économique. Depuis sa création, l’UNOSDP a toujours favorisé le sport de masse au détriment du sport d’élite, soutenant des projets divers dans le monde entier en coopération avec les autres grandes institutions sportives. L’UNOSDP assume pleinement le fait que le sport n’est pas intrinsèquement meilleur ou pire que la société, mais agirait plutôt comme un miroir. Cependant, il est aussi conscient du grand potentiel du sport, qui peut aider à promouvoir l’intégration sociale et le développement économique, à renforcer les liens et réseaux sociaux, et à promouvoir les idéaux de paix, fraternité, solidarité et tolérance. Plus d’informations : www.un.org/wcm/content/site/sport/home/sport

  25. Evénements marquants (3) 1987-2011 : La diplomatie du cricket Le cricket est un sport extrêmement populaire dans le sous-continent indien. Il peut créer des divisions, mais il est aussi capable d’unir divers groupes sur le même terrain, dans un esprit de fair-play. Récemment, le cricket a été utilisé comme un forum de discussion politique. En 1987, le président pakistanais Zia ul-Haq assista à une rencontre entre l’Inde et le Pakistan à Jaipur. Deux tours de l’équipe pakistanaise en Inde (1999 et 2005) et un tour de l’équipe indienne au Pakistan (2004) ont fait l’objet d’une grande médiatisation. Les dirigeants ont saisi l’opportunité de discuter (pas officiellement) de questions cruciales pour les deux Etats, et des milliers de fans ont fait le déplacement. En 2005, le président pakistanais Musharraf et le PM indien Singh annoncèrent que « le processus de paix est irréversible ». Mais les attentats de Bombay (2008) et le conflit latent sur le Cachemire ont réveillés les tensions. En 2011, le PM pakistanais Gilani et Mr. Singh se sont rencontrés lors du Mondial, contribuant ainsi à réduire le niveau d’hostilité. Néanmoins, les deux voisins doivent s’en remettre à d’autres moyens pour trouver une solution aux enjeux vitaux qui les divisent (nucléaire, terrorisme, eaux, Cachemire, etc.) Voir un débat sur la diplomatie du cricket sur le blog (vidéo)

  26. Evénements marquants (4) 2010 : La Coupe du Monde et les évolutions du sport sud-africain Sous le régime d’apartheid, les politiques sportives sud-africaines devaient suivre le principe de « développement séparé ». Après 1945, le football devient l’un des sports les plus populaires au monde ; c’est aussi le cas parmi la communauté noire en Afrique du Sud. En revanche, le rugby reste plus important chez les Blancs. Ainsi, le football a joué un rôle important dans le mouvement de libération. Il a permis l’émergence d’idées et la formation de liens communautaires plus forts. Simultanément, des associations sportives non raciales et anti-apartheid ont vu le jour. Au niveau international, la FIFA a créé une commission d’enquête et suspendu le pays en 1961. Les parties de rugby ont toutefois continué avec l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande jusque dans les années 1970. Le tour de l’équipe sud-africaine de rugby en Nouvelle-Zélande en 1981 a provoqué de nombreuses manifestations et isolé l’équipe nationale. Cette évolution avait déjà commencé avec les suspensions du CIO et de la FIFA, ainsi que les boycott des Jeux Olympiques de 1976. Suite à l’effondrement du régime d’apartheid, la communauté internationale sportive a accueilli la « nouvelle » Afrique du Sud, avec comme point d’orgue l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2010. Plus d’informations : http://bit.ly/wB7Pah

  27. Evénements marquants (5) Quelques initiatives récentes - 1 Récemment, de nombreuses initiatives émanant d’organisations de la société civile se sont concentrées sur le sport. Dès 1998, John Marks, le président et fondateur de Search for Common Ground, a réussi à l’aide de collègues, du Comité Olympique américain et de la Fédération américaine de lutte, à envoyer une délégation américaine en Iran. C’est la première fois qu’une équipe américaine s’y rend, bien que ce ne soit pas officiel, depuis la crise des otages près de 20 ans plus tôt. Toutefois, la situation reste tendue de nos jours. Mais les athlètes, en agissant en tant que citoyens-diplomates, ont montré qu’il existe une alternative, un mode pacifique d’interaction. En 2007, Bakou accueille les championnats du monde de lutte. Certains y voient la possibilité de ranimer la « diplomatie de la lutte », mais des groupes azéris s’y opposent fortement. Ils refusent par exemple d’écouter l’hymne arménien en cas de victoire. Ce problème avait déjà contraint l’UEFA à annuler un match de football entre les deux rivaux plus tôt dans l’année. Les deux Etats buttent encore et toujours sur un obstacle territorial. Ils se disputent sur le statut de la région du Karabakh. Plus d’informations : http://bit.ly/zlQosJ / http://bit.ly/za3Wyf / voir les vidéos sur le blog

  28. Evénements marquants (6) Quelques initiatives récentes - 2 D’autres projets sont en cours dans le monde entier. Par exemple, des programmes de réhabilitation sociale pour les enfants soldat par le football ont été créés en Sierra Leone et au Libéria. Des programmes visant à la réconciliation interethnique ont également été mis sur pied en Israël, en Afrique du Sud, et en Bosnie-Herzégovine. Plus d’informations : voir notre rapport et les vidéos sur le blog Les organisations internationales recrutent de plus en plus d’icônes sportives afin qu’elles jouent le rôle d’ambassadeurs de bonne volonté. Certaines idoles peuvent même faire la différence dans leur propre pays. Didier Drogba (et ses coéquipiers) sont ainsi devenus un symbole de réconciliation en Côte d’Ivoire. Il a en effet joué un rôle majeur, même si les décisions se prennent en dernier ressort dans les cercles politiques. En 2007, un accord de paix temporaire a été conclu après que l’équipe nationale a supplié le peuple ivoirien devant les caméras de télévision de mettre un terme à la guerre civile qui secouait le pays. www.playthegame.org/news/detailed/time-for-didier-drogba-5145.html / voir le rapport et les vidéos sur le blog

  29. Evénements marquants (7) Quelques initiatives récentes – 3 Les 21-22 novembre 2011, Doha accueillit une compétition particulière, rassemblant le Pakistan, l’Inde, les deux Corées, la Chine, le Japon, les Etats-Unis, la France et le Qatar. La Fédération Internationale de Tennis de Table (ITTF) a lancé cette initiative en coopération avec la Fondation Peace and Sport et l’ONU. Wilfried Lemke – Rapporteur spécial de l’UNOSDP – a appelé au calme, et insisté sur les valeurs d’amitié et d’harmonie. La Peace and Sport Table Tennis Cup a été créée dans le but d’améliorer les relations entre les pays en conflit ouvert et encourager le dialogue entre eux. Des qualités essentielles, telles que le travail et l’esprit d’équipe, ont été fortement promues, montrant que le sport peut apaiser les tensions et éventuellement mener à la paix ; du moins, il peut réduire le niveau d’hostilité. Le joueur nord-coréen, associé à un joueur du Sud, ont remporté le double messieurs, et posé ensemble sur la photo des vainqueurs, en compagnie de Mr. Lemke. Cet événement a ainsi essayé de ressusciter la « diplomatie du ping-pong », qui avait permis un rapprochement substantiel entre Chinois et Américains dans les années 1970. Plus d’informations sur le blog : http://bit.ly/y55VVN

  30. Conclusion (1) En guise de conclusion, nous relevons quatre points principaux : • Le sport n’enclenche jamais un processus (de réconciliation, de paix, etc.) par lui-même. La plupart du temps, il fait partie d’une stratégie plus globale pour parvenir à un accord final, ou simplement améliorer la situation. La seule exception est la « diplomatie du ping-pong », le sport ayant joué un rôle primordial dans le dégel des tensions sino-américaines. Cependant, le sport peut clairement aider à atteindre certains objectifs, pacifiques (ex. « diplomatie du cricket ») ou belliqueux (ex. « Guerre du football », Jeux de Berlin). Il soutient également le soft power national (ex. Jeux de Pékin). Le sport peut aussi encourager la coopération (ex. « diplomatie du baseball ») ou servir à montrer son désaccord (ex. boycotts des Jeux Olympiques). • Deuxièmement, le sport peut-il faire la différence? Plutôt oui, mais au niveau de la société civile, grâce aux échanges entre athlètes. Ceux-ci font alors des expériences qui changent leur perception de l’Autre, mais aussi de Soi, ce qui réduit les stéréotypes. La situation est plus compliquée à l’échelle étatique. De plus, serait-il vraiment sain de brouiller les frontières entre sport et politique internationale? Car si le sport peut être mis au service de buts nobles, il a aussi été utilisé pour répondre aux intérêts des pires régimes.

  31. Conclusion (2) • Troisièmement, comment la diplomatie du sport peut-elle être durable? D’après les exemples mentionnés dans cette présentation, le sport semble particulièrement dépendant des événements géopolitiques. Pour preuve, les pays émergeants accueillent de plus en plus de compétitions majeures, et les matches sont parfois annulés en raison de tensions politiques. Quelques projets actuels semblent néanmoins en mesure de réduire ce phénomène, tels que les échanges entre sportifs entre les USA et la Russie (programme Sports United). • Enfin, nous devons ici rappeler une contradiction fondamentale, inhérente au sport : participation vs. compétition. Il existe bien un chevauchement, mais alors que la participation insiste plus sur des valeurs humanistes internationalistes, la compétition pure et dure se rapporte plus à la fierté nationale, à l’honneur et à la gloire. Les émotions et les perceptions, centrales dans toute analyse de Relations Internationales, peuvent ainsi jouer un rôle différent, et pencher vers l’une ou l’autre tendance. Cette contradiction souligne également le débat académique contemporain entre les courants libéral (participation) et réaliste (compétition).

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