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L’ART NOUS DETOURNE-T-IL DE LA REALITE ?

L’ART NOUS DETOURNE-T-IL DE LA REALITE ?. Introduction. C onstat : attitude ambivalente vis-à-vis de l’art Admiration pour l’artiste, sa liberté Inutilité de l’art dans une société marchande, et même art réduit à une marchandise (« marché de l’art »). Définitions :

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L’ART NOUS DETOURNE-T-IL DE LA REALITE ?

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Presentation Transcript


  1. L’ART NOUS DETOURNE-T-IL DE LA REALITE ?

  2. Introduction • Constat : attitude ambivalente vis-à-vis de l’art • Admiration pour l’artiste, sa liberté • Inutilité de l’art dans une société marchande, et même art réduit à une marchandise (« marché de l’art »). • Définitions : • ART : savoir-faire, technique / création d’œuvres belles (18ème siècle, « Beaux-Arts ») • Problème : quel est le critère d’une œuvre d’art aujourd’hui ? • REALITE : du latin res (chose), ce qui existe effectivement en dehors de notre esprit. • Problème : qu’est-ce qui est réel ? Ce que je vois ? Ce que la science découvre ? • Exemple de la table scientifique et de la table ordinaire (EDDINGTON). • Analyse de la question : « détourner » => éloigne de ce qui est important (« détourner l’attention »), idée de ruse

  3. Brancusi vs. EU : à quoi reconnaît-on l’art ? • L’oiseau dans l’espace, 1927 • Procès avec les douanes US : est-ce une œuvre d’art ou un objet quelconque ? • Victoire de Brancusi • Difficulté de déterminer le critère d’une œuvre d’art …

  4. Problématique • Les œuvres d’art sont des objets réels, au même titre que la nature ou les autres objets fabriqués par l’homme. Mais elles ont la capacité à nous fait voir une autre réalité. • Cette autre réalité est-elle chimérique ? • Ou la « véritable »réalité ? • Question centrale : quels sont les rapports entre art et réalité ?

  5. Enjeu • L’art nous fait-il accéder à la vérité ? • Enjeux les plus courants : liberté, responsabilité / vérité • La place de l’art dans la société • Une société peut-elle se passer d’artiste ?

  6. Plan • L’art, un monde irréel • L’art, miroir de la réalité • L’art « voyant » : en quoi la perception artistique diffère-t-elle de la perception ordinaire ?

  7. I. L’ART, UN MONDE IRREEL ?

  8. 1) L’art, une fausse copie de la réalité ?

  9. L’art comme mimesis • A l’époque de Platon, l’art a pour but l’imitation de la nature (mimésis) : il copie le réel. • Ce n’est qu’au 19ème siècle qu’on attribuera à l’art la fonction d’exprimer la subjectivité de l’artiste. • A l’époque de Platon, succès de la peinture trompe-l’œil (ZEUXIS peint des raisins picorés par des pigeons) : découverte des ombrés, des modelés … • Or, pour donner l’illusion de la réalité, il faut déformer les proportions (exemple de la statue d’Athéna par Phidias : il a faillé avoir un procès pour outrage à la déesse, dont les traits étaient déformés. Placée en hauteur, la statue fut jugée magnifique).

  10. Les « trois lits » • PLATON, La République, III : l’art imite la nature en reproduisant son apparence en trompe-l’œil ; cette imitation éloigne de la vérité. • Opposition monde sensible (apparences fausses) / monde intelligible ou monde des Idées (réalité). • Idée : essence des choses, qui existe en dehors de notre esprit. • soit 3 lits : l’Idée de lit / le lit de l’artisan / le lit peint par l’artiste. • Le lit de l’artisan est une copie de l’Idée de lit • Le lit peint est une copie de copie • L’art nous éloigne plus de la réalité que l’artisanat !

  11. Il faut chasser les artistes de la cité ! • PLATON, La République, X : une condamnation célèbre … • Pas de distinction nette entre artisans et artistes (technê). • Mépris pour les deux métiers. • Mais mépris plus grand pour l’artiste, qui risque de pervertir l’âme. • La poésie, les arts imitatifs (peinture, sculpture) … • Comme l’art éloigne du Vrai, il éloigne aussi du Bien. • Il faut chasser les artistes de la cité idéale. • Seules quelques formes d’art seront tolérées (musique militaire).

  12. Remarque : 2 conceptions de la mimésis • PLATON : l’art imite la nature en reproduisant son apparence en trompe-l’œil • Cette imitation éloigne de la vérité • ARISTOTE : l’art imite la nature (= produit des œuvres comme la nature les phénomènes naturels) en la prolongeant : « il achève ce qu’elle n’a pu mener à bien » : • Il ne s’agit pas d’une conception « réaliste » de l’art ; l’art idéalise la nature • Comparaison des couleurs aux éléments (blanc = eau, jaune = terre, rouge = feu, noir = air) ; toute œuvre est un microcosme dans le Cosmos • Cette imitation est utile (apprentissage de la vie) et agréable • On a tendance à traduire « mimésis » par imitation chez Platon et « représentation » chez Aristote

  13. ARISTOTE, La Poétique, IV • Plus d’opposition entre sensible et intelligible comme chez Platon • Revalorisation de l’imitation (voir texte du manuel) • L’imitation est un besoin naturel, source de plaisir • « Nous avons plaisir à regarder les images les plus soignées des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, par exemple les formes d’animaux parfaitement ignobles ou de cadavres » • La représentation d’une chose laide peut être belle (nouveauté !) • Pourquoi ? • « En effet si l’on aime à voir des images, c’est qu’en les regardant on apprend à connaître et on conclut ce qu’est chaque chose comme lorsqu’on dit : « celui-là, c’est lui ». »

  14. RAPPEL : ARISTOTE, La Poétique, IV (suite) • Cette « mimesis » ne nous trompe pas, car nous restons capables de faire la différence entre le réel et son image… • La « vraisemblance » n’est pas le vrai. • Exemple de la tragédie, imitation d’une action noble : le spectateur sait que les scènes ne sont pas vraies • Mais elles suscitent de vrais sentiments de terreur et de pitié. • Le spectateur peut se libérer de ses passions par procuration : catharsis. • En imitant des situations qui ne sauraient être moralement tolérées dans la réalité (crimes, incestes, etc.), la « catharsis » permet l'épuration des passions mauvaises des hommes qui auraient pu menacer l'ordre de la cité. L'art est ainsi salutaire !

  15. 2) La belle inutilité de l’art … L’art ne nous détourne-t-il pas de la réalité de par son absence d’utilité ?

  16. La Beauté selon Platon • Etrangement, ce n’est pas la beauté des œuvres d’art qui est condamnée par PLATON (source de séduction, suggestion), mais leur fausseté. • Le Vrai = le Bien = le Beau • Pour PLATON, seules les Idées sont belles, non les œuvres d’art. • Cf. « Dialectique ascensionnelle de l’âme » dans Le Banquet : l’amour des beaux corps élève l’âme à l’amour des belles âmes, des belles actions, puis à la considération du Beau en soi. • La Beauté joue donc un rôle dans l’accès à la Vérité.

  17. L’art, une création belle et inutile • L’art n’est pas un travail car il ne satisfait pas un besoin : il est désintéressé. • Comme la technique, il requiert un savoir-faire, mais ne se réduit pas à l’application de règles préexistantes. • L’art est une création, et non une production. • La création exige du génie, et non seulement du talent (KANT= • Contrairement au talent, le génie est inexplicable. • Il est original et exemplaire. • Surtout, l’art produit de belles œuvres. • Or, seul ce qui est inutile est beau …

  18. Le problème de la relativité de la beauté • On peut définir l’art comme la création de belles œuvres. • Un problème apparaît alors : la beauté n’est-elle pas relative à chacun ? • Jusqu’au 18ème siècle, la beauté est considérée comme objective : elle est intrinsèque à l’objet beau, et est une question de proportion, de symétrie, d’harmonie, mathématiquement mesurables (le nombre d’or, canon). • Au 18ème siècle, la beauté devient une appréciation subjective qui dépend du goût de chacun (HUME). • « La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit qui la contemple et chaque esprit perçoit une beauté différente ». • Pourtant, il y a une uniformité naturelle du goût, qui est plus ou moins affiné selon les hommes. • KANT pense que la beauté doit être universelle, mais qu’on ne peut pas la définir objectivement. • Si je dis « c’est beau » (jugement de goût), je suppose que tout le monde partage cet avis, mais si ce n’est que mon jugement. • « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ».

  19. Qu’est-ce que la beauté ? • De même qu’on ne peut pas expliquer la création artistique, on ne peut pas expliquer pourquoi on trouve une œuvre belle. • « Est beau ce qui plaît universellement sans concepts » : la particularité du jugement de goût, c’est qu’il doit pouvoir être partageable par tous, alors même qu’on ne peut rapporter la beauté à un concept objectif précis. • KANT, Critique de la faculté de juger, § 5: il faut distinguer : • Le beau et l’agréable : ce qui est agréable est purement subjectif. • La sensation agréable est intéressée : j’ai intérêt à ce que la chose agréable existe. L’agréable est ce qui FAIT PLAISIR. • Le sentiment du beau est désintéressé : je peux juger une chose belle, peu importe que la chose : je peux trouver beau un palais, mais préférer habiter dans une simple cabane. Le beau est ce qui PLAIT simplement. • Le beau et le bon : le bon a une valeur objective. Le bon est ce qu’on ESTIME, approuve. • « On peut dire qu’entre ces trois genres de satisfaction, celle du goût pour le beau est seule une satisfaction désintéressée et libre; en effet, aucun intérêt, ni des sens, ni de la raison, ne contraint l’assentiment ».

  20. Le beau est-il toujours inutile ? • L’art est la belle représentation d’une chose, et non la représentation d’une belle chose. • L’art « transfigure » des objets laids : BAUDELAIRE (poésie sur des « charognes ») VAN GOGH (représentation de vieux souliers). • Pour KANT, la beauté n’est donc pas l’utilité. • Théophile GAUTHIER, chef de file du « Parnasse », mouvement de « l’Art pour l’Art », affirme que tout ce qui est utile est laid (préface de Mademoiselle de Maupin). • Mais le beau ne peut-il pas être utile ? • Le design : le beau « fait vendre » => embellir les objets utilitaires. • La beauté ne risque-t-elle pas de séduire, de capter nos esprits ?

  21. 3) L’art « surréel »

  22. La conception romantique de l’art • On peut objecter à Platon sa conception dépassée de l’art : aujourd’hui, l’art exprime les sentiments de l’artiste (conséquence de l’invention de la photographie. 1er daguerréotype en 1838). • DELACROIX : l’art ne doit pas être une imitation servile de la réalité, mais une invention de l’imagination (idéalisme) qui dépasse la nature. • L’imagination combine des éléments de la réalité extérieurs et des éléments propres à l’intériorité de l’artiste. • BAUDELAIRE : la nature n’est qu’un « dictionnaire », dans lequel l’imagination découvre des analogies, ces « rapports intimes et secrets des choses » ou « correspondances ». • La peinture de DELACROIX, « c’est l’invisible, l’impalpable, c’est le rêve, c’est les nerfs, c’est l’âme ». • Puisque le tableau cesse d’imiter la nature pour exprimer une « nécessité intérieure » (Kandinsky), il n’est plus qu’une surface colorée et DELACROIX observe : « La peinture n’a pas toujours besoin d’un sujet ». • L’important, c’est l’impression créée par le tableau, non son sujet. • L’art être artificiel, un mensonge « surréel » : le dandy, la mode, le maquillage, les « paradis artificiel »…

  23. L’art, un « vrai » mensonge ? • BAUDELAIRE préfère l’illusion, le mensonge : « Je préfère contempler quelques décors de théâtre, où je trouve artistement exprimés et tragiquement concentrés mes rêves les plus chers. Ces choses, parce qu’elles sont fausses, sont infiniment plus près du vrai; tandis que la plupart de nos paysagistes sont des menteurs justement parce qu’ils ont négligé de mentir ». Salon de 1859. • Mais nous voyons que l’art risque alors de nous enfermer dans un monde illusoire, artificiel, chimérique. • L’artiste devient un marginal, replié sur lui-même, en proie au « spleen » de la mélancolie : « L’artiste ne relève que de lui-même. Il ne promet aux siècles à venir que ses propres œuvres. Il ne cautionne que lui-même. Il meurt sans enfants. Il a été son roi, son prêtre et son Dieu » (BAUDELAIRE).

  24. Importance de la couleur • Débat couleur / dessin : lequel imite mieux la réalité ? • Delacroix : la couleur est ce qui exprime le mieux les émotions • Puisque le tableau cesse d’imiter la nature pour exprimer une « nécessité intérieure » (Kandinsky), il n’est plus qu’une surface colorée et DELACROIX observe : « La peinture n’a pas toujours besoin d’un sujet ». • L’important, c’est l’impression créée par le tableau, non son sujet.

  25. La mort de Sardanapale (DELACROIX)

  26. La Liberté guidant le peuple (DELACROIX)

  27. Conclusion • L’art est création d’œuvres belles. • L’art ne satisfait pas un besoin. • Le beau est une satisfaction désintéressée et libre. • Mais l’art risque de nous éloigner de la réalité. • Qu’il soit une imitation de la nature • Ou une représentation imaginaire • Pourtant, pour Platon, certaines formes d’art peuvent être utiles (la musique militaire, pour l’éducation des jeunes, afin de favoriser le courage). • L’art ne doit-il donc pas être mis au service de la société ?

  28. Conclusion • L’art risque de nous éloigner de la réalité. • Qu’il soit une imitation de la nature • Une belle représentation de la nature • Ou une représentation imaginaire • PASCAL : « Quelle vanité que la peinture, qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire point les originaux ! » • Mais l’art ne possède-t-il pas une vérité ?

  29. II. L’ART, MIROIR DE LA REALITE ?

  30. 1) L’art, un moyen de connaître le réel

  31. Pourquoi l’art doit-il être réaliste ? • L’art est un moyen de connaître la nature. • Quelle est l’origine de l’art ? • ARISTOTE : besoin naturel d’imitation • DIDEROT, Lettre sur les sourds et muets (1751) : • Les hommes ont un besoin de communication et, avant l’existence du langage articulé, ils devaient utiliser l’art pour transmettre leur pensée. • Les hommes éprouvent aussi le besoin de transformer la nature : l’art est d’abord un travail technique, qui n’apparaît que lorsque les hommes ont dépassé la transformation utilitaire de la nature. L’art témoigne de l’émancipation des hommes vis-à-vis des contraintes naturelles. • L’art exprime une époque.

  32. L’art plus expressif que le langage • L’art est-il un langage ? • L’art peut même exprimer ce que le langage articulé ne peut dire : l’indicible • Exemple de Macbeth : « il y a des gestes sublimes que toute l’éloquence oratoire ne rendra jamais » : « La somnambule Macbeth s’avance en silence […] imitant l’action d’une personne qui se lave les mains, comme si les siennes eussent été teintes du sang de son roi qu’elle avait égorgé […] Je ne sais rien de si pathétique en discours ». • Une expérience à faire : • Aller au théâtre en se bouchant les oreilles pour mieux « entendre » la pièce !

  33. L’artiste doit imiter rigoureusement la nature • D’où la nécessité d’être au plus près de la réalité pour l’artiste : DIDEROT, Pensées sur l’interprétation de la nature : « Les productions de l’art seront communes, imparfaites et faibles tant qu’on ne se proposera pas une imitation plus rigoureuse de la nature ». • L’artiste doit sortir de son atelier, aller à la rencontre de la vraie vie. • Contre l’art frivole : « Maudites pastorales ! » • Contre les tableaux indécents du 18ème siècle, qui corrompent les mœurs. • Contre le recours à des scènes mythologiques, à des allégories. • « Les peintres se jettent dans cette mythologie; ils perdent le goût des événements naturels de la vie, et il ne sort plus de leurs pinceaux que des scènes indécentes, folles extravagantes, idéales, etc. Que m’importent toutes les aventures malhonnêtes de Jupiter ? » Salon de 1765

  34. François BOUCHER et le « rococo » : le triomphe de Vénus

  35. Portrait de Mme de Pompadour

  36. DIDEROT, critique de BOUCHER • « Je ne sais que dire de cet homme-ci. La dégradation du goût, de la composition, des caractères, de l’expression, du dessin, a suivi pas à pas la dépravation des mœurs », Salon de 1765 • BOUCHER dénature la nature.

  37. La peinture de CHARDIN • La peinture doit devenir populaire, et ne pas rester l’apanage d’une élite (c’est pourquoi Diderot écrit des critiques d’art) • Diderot aime la peinture de CHARDIN • La Raie dépouillée, exposée au Salon de 1763 : • A LIRE : « L’objet est dégoûtant, mais c’est la chair même du poisson, c’est sa peau, c’est son sang; l’aspect même de la chose n’affecterait pas autrement […] On m’a dit que Greuze montant au Salon et apercevant le morceau de Chardin que je viens de décrire, le regarda en poussant un profond soupir. Cet éloge est plus court et vaut mieux que le mien ».

  38. Raie dépouilléeCHARDIN Chardin transforme la laideur et la crudité d’une raie en œuvre d’art belle.

  39. La pourvoyeuseCHARDIN Autre toile célèbre de Chardin Le tableau représente une scène de la vie quotidienne des paysans.

  40. Le paradoxe de l’imitation • PARADOXE : pour mieux représenter la réalité, l’art doit en sélectionner les aspects les plus frappants, les plus singuliers. L’œuvre d’art est semblable au réel, mais n’est pas lui. • Paradoxe du comédien : le comédien représente mieux une émotion qu’il n’éprouve pas.

  41. 2) La fonction morale de l’art

  42. Art et morale • Sujet de BAC : Peut-on dire d’une œuvre d’art qu’elle est immorale ? • Pour Diderot, l’art doit éduquer à la morale : fonction didactique • La beauté, pour DIDEROT, est inséparable de la morale : « l’œuvre est belle parce qu’elle concourt « à nous toucher, à nous instruire, à nous corriger et à nous inviter à la vertu ». • Goût pour la peinture édifiante de Greuze. • Une critique de l’art : • ROUSSEAU, Lettre à d’Alembert : le théâtre incite aux vices (contrairement à la fête qui réunit les hommes). Contre la construction d’un théâtre à Genève.

  43. La piété filialeGREUZE Tableau admiré par Diderot

  44. 3) La fonction politique de l’art

  45. Art et politique • Le pouvoir politique a souvent utilisé l’art afin de renforcer son influence sur les esprits. • Les portraits de roi, l’art baroque (contre-Réforme) • L’image possède un pouvoir de persuasion qui dépasse l’argumentation rationnelle. • Pour DIDEROT, l’art doit servir à développer les valeurs républicaines. • L’artiste joue un rôle politique : « Désigner au poète tragique les vertus nationales à prêcher. Désigner au poète comique les ridicules nationaux à peindre. »

  46. Le serment des trois HoracesDAVID Exaltation des valeurs républicaines (grandeur de Rome) Préfigure le « Serment du jeu de Paume ».

  47. L’art instrumentalisé ? • Pour Diderot, l’artiste est en charge de la moralisation de la nation. • Représenter avec réalisme les paysages de France, c’est donner au peuple à connaître et à aimer sa patrie. • Mais inversement, l’art ne peut-il pas aussi être une puissance critique de la société ou du pouvoir ? Ionesco, Rhinocéros, le « cavalier bleu », le pop art … • Mais soumettre l’art à des fins politiques, n’est-ce pas dangereux ? • L’art a souvent été utilisé par les totalitarismes pour servir leur propagande (exemple de l’art nazi). L’art devient alors un manipulateur des consciences. • N’y a-t-il pas alors une profonde dénaturation de l’art ? • Ne devrait-on pas dire, avec Adorno, que « la fonction d’une œuvre d’art dans un monde totalement fonctionnel est son absence de fonction » ? L’œuvre d’art n’est-elle pas utile parce qu’elle est justement inutile ? L’art ne doit-il pas rester étranger à toute logique utilitaire ?

  48. III. L’ART, REVELATEUR DE LA REALITE Paul KLEE (1928-1962) : « non rendre le visible, mais rendre visible »

  49. 1) L’art, manifestation de la réalité

  50. La vérité des apparences • HEGEL, dans l’Esthétique, s’oppose à PLATON qui condamne l’art car il produit des apparences. Or, l’apparence révèle l’essence pour HEGEL : « L’apparence est essentielle à l’essence » • « L’apparence est nécessaire au fond qu’elle manifeste, et est aussi essentielle que lui. La vérité ne serait pas si elle ne paraissait ou plutôt n’apparaissait pas à elle-même aussi bien qu’à l’esprit en général ».

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