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Finance conventionnelle et finance islamique dans le monde arabe

Finance conventionnelle et finance islamique dans le monde arabe. Ecole doctorale Paris 1 Economies du monde musulman - Paris, le 30 novembre 2012 -. Préambule. Un « monde arabe » émerge clairement sur la scène internationale via le domaine bancaire et financier

jayme
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Finance conventionnelle et finance islamique dans le monde arabe

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  1. Finance conventionnelle et finance islamique dans le monde arabe Ecole doctorale Paris 1 Economies du monde musulman - Paris, le 30 novembre 2012 -

  2. Préambule Un « monde arabe » émerge clairement sur la scène internationale via le domaine bancaire et financier Aux côtés des pays pétroliers, un deuxième pôle tend à émerger, profitant de son appartenance au monde arabe, mais aussi de sa proximité avec l’Europe : les pays du pourtour de la Méditerranée ont fait preuve d’un dynamisme marqué dans les années 2000, principalement à la faveur des initiatives émanant du secteur privé.

  3. Préambule Le rôle central du secteur bancaire dans l’économie n’est plus à démontrer. Il en est de même dans les pays arabes. Alors que cette région est en plein bouleversement, l’optique bancaire est une bonne façon d’en comprendre les enjeux.

  4. Préambule Quand on juxtapose les termes « banque » et « arabe », on pense souvent en premier lieu à la banque islamique. Or il y a une distinction claire entre les deux : toutes les banques arabes ne sont pas basées sur le mode de fonctionnement islamique (loin s’en faut) et l’on trouve également des banques islamiques dans des pays – musulmans ou non – non arabes. Dans une certaine mesure, on peut considérer que c’est l’efficacité des promoteurs de la banque islamique pendant la crise financière qui amène aujourd’hui à cette confusion. Nous y reviendrons.

  5. Préambule Pour revenir en détail sur les effets de la crise financière, il est également à noter que les pays arabes ont été relativement moins impactés parce que leur système bancaire et financier est moins ouvert sur l’international, avec des pratiques et une supervision plus conservatrices – et notamment doté de moins de produits innovants – car il est en général sur-liquide. L’éthique qui sous-tend la pratique bancaire islamique n’est a priori pas la seule responsable de cette situation.

  6. Des systèmes bancaires jeunes… Les pays arabes ont nourri les bases du commerce mondial et en ont été pendant longtemps une plateforme centrale. Mais ils n’ont intégré la sphère financière internationale que relativement tardivement. Pour la plupart, ce sont de jeunes nations, qui n'ont de monnaie nationale et de système de Banque centrale que depuis les années 1950-1960, voire 1970. Les pays arabes se sont engagés sur la voie de la modernisation bancaire et financière à des périodes relativement proches les unes des autres.

  7. Des systèmes bancaires jeunes… Au milieu du vingtième siècle, l'organisation d'un système bancaire autour d'une Banque centrale a profité dans la région des débuts de l'exploitation des ressources en hydrocarbures à grande échelle, puis de la fondation des nations et de la nécessité de recréer des structures centrales nationales. Le modèle choisi était alors clairement d'inspiration occidentale, voire européenne. Il ne faut pas oublier que les pays arabes ne disposent souvent d’une monnaie propre que depuis les années 1950-1960.

  8. Des systèmes bancaires dynamiques Les banques arabes ont de bons résultats et se développent fortement, largement au-dessus de l’évolution du produit intérieur brut. Evolution du PIB réel Source : WEO Fonds monétaire international

  9. Des systèmes bancaires dynamiques Le bénéfice consolidé des huit banques cotées en Bourse de Doha (Qatar) a progressé de 15% entre le premier trimestre de l’année 2011 et le premier trimestre de l’année 2012. Le bénéfice consolidé des banques commerciales d’Arabie Saoudite a représenté un peu moins de 2,6 Mds USD au cours du premier trimestre 2012, soit une augmentation de 24% par rapport au premier trimestre de l’année 2011. Dont 41% réalisés par deux des douze banques saoudiennes (Al Rajhi et NCB). La marocaine Attijariwafa Bank a vu son résultat net augmenter de plus de 8% au premier semestre 2012 par rapport à 2011.

  10. Des systèmes bancaires dynamiques La situation est hétérogène cependant : le bénéfice dégagé par EmiratesNBD – la première banque commerciale des Emirats – a diminué de l’ordre de 55% au premier trimestre 2012 par rapport à la même période de 2011. Le bénéfice dégagé par les banques des pays du Golfe a atteint 15 Mds USD au cours des neuf premiers mois de l’année 2012, soit une diminution de 2,3% par rapport aux neuf premiers mois de l’année 2011.

  11. Des systèmes financiers dynamiques Les marchés financiers de la zone MENA ont augmenté en moyenne de 10% au cours des quatre premiers mois de l’année 2012. C’est en Egypte, à Dubaï et en Arabie Saoudite que l’indice a le plus monté. A l’inverse, il a baissé au Qatar, en Palestine et en Jordanie. La valeur des transactions en Bourse de Dubaï est passée d’un peu moins de 3 Mds USD au premier trimestre de l’année 2011 à près de 5,6 Mds USD au premier trimestre de l’année 2012.

  12. Des systèmes financiers dynamiques

  13. Une intégration croissante au système international Les systèmes bancaires sont aujourd’hui dans la troisième phase de réforme, qui vise l'intégration des économies arabes dans le système bancaire et financier international. Ces réformes aboutissent de facto à une certaine convergence, à la fois des systèmes bancaires entre eux, mais aussi vers ceux des pays à revenus intermédiaires – Asie, Europe de l'Est, Amérique du Sud. Via l'adoption progressive des règles bancaires et financières internationales : les accords de Bâle 1, 2 – et 3 – les recommandations pour une bonne supervision ou en matière de gouvernance de la Banque des Règlements Internationaux, les normes comptables IFRS…

  14. Banque arabe et finance islamique Mais les systèmes bancaires et financiers arabes conservent des spécificités. C’est le cas notamment de la finance islamique. Mais attention, il ne faut pas superposer banque arabe et banque islamique : cette dernière n’est pas l’apanage des pays arabes. Comme on l’a mentionné précédemment, toutes les banques arabes ne sont pas basées sur le mode de fonctionnement islamique (loin s’en faut) et l’on trouve également des banques islamiques dans des pays – musulmans ou non – non arabes.

  15. Banque arabe et finance islamique Le concept de finance islamique a une longue histoire puisque l’on peut en tracer les origines au septième siècle. Mais le renouveau d’intérêt pour cette forme particulière de finance est, lui, relativement récent. La finance islamique «moderne» est véritablement née dans les années 1960 et a connu, depuis, un développement aussi spectaculaire qu’hétérogène.

  16. Banque arabe et finance islamique • Principes restrictifs • P1 : Interdire l’usure et l’intérêt (« ribâ ») • P 2 : Interdire l’incertitude et délaisser la spéculation (aléa « gharar » et hasard « maysir ») • P 3 : Ne pas financer des activités illicites (« haram ») • Principes positifs • P 4 : Partager les pertes et profits (règle des 3 P) : il s’agit d’un des concepts clé. La partage est convenu à l’avance selon des clés de répartition. • P 5 : Adosser les investissements à des actifs tangibles (« asset-backing »)

  17. Banque arabe et finance islamique

  18. Banque arabe et finance islamique • Il existe environ 420 institutions financières islamiques dans 75 pays. • 15 à 20% de taux de croissance annuelle depuis 10 ans. • En 2002, le volume annuel des émissions de sukuk ne dépassait pas le milliard de dollars. Il a dépassé 20 milliards de dollars aujourd’hui (par an), pour un encours supérieur à 100 milliards de dollars (IFSL), dt 2/3 en Malaisie.

  19. Banque arabe et finance islamique • Mais il faut relativiser la part de la finance islamique dans la finance en général : les actifs islamiques représentent 1% des actifs bancaires mondiaux. • Elle est beaucoup moins répandue dans les pays du pourtour de la Méditerranée : 4% en Egypte, 5% des actifs bancaires en Afrique du Nord. • La part des services bancaires islamiques est de 65% au Bengladesh ou 25% en Malaisie, quand elle est en moyenne du quart des actifs bancaires dans les pays du Golfe (35% en Arabie Saoudite, 30% au Bahreïn selon le FMI –46% avec la banque d’investissement selon des sources très récentes –, 15% dans les Emirats.

  20. Banque arabe et finance islamique Dès les années 1950, un petit nombre d’érudits et de scientifiques musulmans ont théorisé la possibilité de créer un système financier alternatif à la finance conventionnelle et conforme aux enseignements du Coran. Quelques années plus tard, cette idée s’est matérialisée concrètement en inspirant la création du Pilgrims’ Administration and Fund– TabungHaji– en Malaisie (1956) et l’expérience de la petite ville de Mit Ghamr en Égypte en 1963. Ces deux premières expériences illustrent la spécificité qui marque la finance islamique tout au long de son histoire : son hétérogénéité profonde.

  21. Banque arabe et finance islamique La finance islamique a au fil du temps repoussé ses frontières industrielles : après s’être développée exclusivement sur le métier bancaire, elle a commencé à pénétrer de nouveaux marchés comme l’assurance ou les fonds communs de placement. De même, si l’idée d’origine est conservée – la conformité aux principes de la chari’a– les objectifs de ces institutions financières ont évolué progressivement, de simple outil de développement vers le statut d’intermédiaires financiers à part entière, avec comme objectif de maximiser le profit.

  22. Banque arabe et finance islamique Sous l’impulsion d’une demande de plus en plus sophistiquée et dynamique, la finance islamique est devenue plus pragmatique et ses pratiques se sont rapprochées progressivement de celles de la finance traditionnelle. Parallèlement, les institutions financières ont revendiqué de plus en plus leur spécificité, en soulignant notamment l’existence des Conseils de la chari’a, garants du caractère islamique des instruments financiers proposés, qui peuvent également être des arguments marketing auprès des investisseurs musulmans.

  23. Banque arabe et finance islamique Cette deuxième phase dans le développement de la finance islamique a été marquée par des mutations profondes dans le fonctionnement et l’organisation de ces institutions financières : elles se sont développées de manière plus diversifiée et plus décentralisée, à l’image du monde musulman. Ces institutions sont concentrées pour la plupart sur les terres traditionnelles de la finance islamique, dans le Proche et Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est.

  24. Banque arabe et finance islamique Mais de plus en plus d’établissements pénètrent aussi les marchés des pays industrialisés. Certaines banques islamiques, historiquement domiciliées au Moyen-Orient, élargissent, aujourd’hui, leur activité à l’international et visent les marchés asiatiques d’Asie du Sud-Est, du Japon, d’Inde et, plus récemment, de Chine. Parallèlement, l’innovation financière a apporté de nouveaux produits, entrant en concurrence indirecte avec les grandes banques globales. Les banques conventionnelles installées dans les pays arabes préfèrent quant à elles en général la création de « fenêtres islamiques » et la filialisation.

  25. Banque arabe et finance islamique Il n’est pas aussi clair que cela que la finance islamique se développe isolément, c’est-à-dire comparativement à la finance conventionnelle : si l’on regarde de plus près, la finance islamique se développe dans des pays où le système bancaire dans son ensemble croît de façon importante. Elle y contribue, mais n’en est pas la seule source vraisemblablement.

  26. Banque arabe et banque islamique On pourrait penser que l'intérêt pour la finance islamique en dehors du monde musulman ne fait que répondre au souhait des places financières occidentales de drainer les liquidités de la rente pétrolière. Ce serait une erreur. D'une part, les banques occidentales opèrent déjà en finance islamique, mais principalement sur les places financières arabes. D'autre part, le développement de la banque islamique de détail – services aux particuliers – au Royaume-Uni, en Europe et en Afrique semble avoir un intérêt plus particulièrement pour son impact positif sur le taux de bancarisation.

  27. Banque arabe et banque islamique C’est un outil de développement international. Le mode de financement islamique, basé sur les principes de la chari’a, et dont la région du Golfe est l'un des principaux foyers, est aujourd'hui promu en dehors de ses frontières « traditionnelles », non seulement dans les autres pays musulmans – en Asie du Sud-Est ou en Afrique – mais aussi sur des places financières d’envergure mais non-musulmanes, comme à Londres, à NYC ou à Paris.

  28. Une ouverture progressive Les systèmes bancaires et financiers arabe en général (conventionnel + islamique) s’ouvrent petit à petit, mais on peut regretter encore la faible place des banques étrangères et l’importance du secteur public. Dans beaucoup de pays, le secteur public conserve un rôle prépondérant encore aujourd’hui et, même dans les pays où la plupart des établissements sont privés, le marché n’est pas concurrentiel. De ce fait, le système bancaire, même stable, a des performances insuffisantes, avec des taux de créances en souffrance importants, et une faible part de la population a un accès – limité – aux services bancaires.

  29. Une ouverture progressive

  30. Une ouverture progressive Les banques adoptent des stratégies différentes  Les banques de la plupart des pays de la péninsule arabique sont locales / domestiques, mais certaines sont présentes à l’étranger (exemple en France / en Europe et à Londres en particulier) D’autres se développent par croissance externe : Al Baraka / les marocaines en Afrique

  31. Des difficultés importantes demeurent Alors que même les plus pauvres ont besoin d’épargner pour stabiliser leurs ressources. Il y a dès lors un iatus entre l’offre et la demande de financement des petites et moyennes entreprises, dû en partie à un défaut de confiance des deux côtés, entre celui qui n’a pas d’information fiable sur la santé de l’entreprise et celui qui ne fait pas confiance au banquier. Et le système bancaire, dans l’incapacité de réaliser une évaluation fiable du projet d’investissement de l’entreprise, préfère avoir recours à la garantie tangible – foncière ou autre – plutôt que de s’appuyer sur le projet lui-même à financer et ses cash flowsà générer.

  32. Des difficultés importantes demeurent La bancarisation progresse, la banque de détail et le financement des entreprises se développent, sur la base d’une gamme réduite de produits financiers. Le secteur fait preuve d’une certaine stabilité, avec un faible effet de levier, mais ne sert qu’une partie, minoritaire, de la population.

  33. Crise financière, Printemps arabe et redistribution La crise des subprimes a eu un impact sur l’activité de prêt et conduit les pays de la région à redéfinir la répartition internationale de leurs investissements Au profit de la région méditerranéenne, dont les gains restaient avant 2011 supérieurs aux pertes potentielles avec un risque réel estimé à seulement 2%.

  34. Crise financière, Printemps arabe et redistribution

  35. Crise financière, Printemps arabe et redistribution Depuis 2007, le Maghreb bénéficie ainsi à nouveau d’un essor des investissements provenant du Golfe.

  36. Crise financière, Printemps arabe et redistribution Le Printemps arabe a entraîné des redistributions des flux au sein de la région arabe.

  37. Crise financière, Printemps arabe et redistribution Les banques européennes réduisent leur taille de bilan.

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