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Que serait une éthique du care au quotidien ?

Que serait une éthique du care au quotidien ?. Le travail du care doit s’effacer comme travail : de son invisibilité dépend son succès. Pascale Molinier. Soigner, le premier art de la vie. Marie-Françoise Collière distinguait :

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Que serait une éthique du care au quotidien ?

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Presentation Transcript


  1. Que serait une éthique du care au quotidien ? Le travail du care doit s’effacer comme travail : de son invisibilité dépend son succès. Pascale Molinier

  2. Soigner, le premier art de la vie • Marie-Françoise Collière distinguait : • le cure, les soins de réparation liés au besoin de réparer ce qui fait obstacle à la vie • le care, les soins coutumiers et habituels liés aux fonctions d’entretien, de continuité de la vie. • On retrouve cette distinction chez les grecs entre therapeia et epimeleia

  3. L’importance du cure

  4. L’importance du care

  5. L’importance du cure et du care

  6. Le care,… intraduisible ? • Le mot care n’est pas facile à traduire car il comporte deux dimensions : • Une dimension perceptive (se soucier de…, faire attention à…) • Une dimension de l’action ( s’occuper de…, prendre soin de…) • Pourtant, en tant que professionnels, et encore plus si vous avez été vous même malade, où si vous avez pris soin d’un proche malade, vous savez très bien ce que désigne le mot anglais care

  7. Le care doublement dévalorisé • Comme éthique : le care relèverait d’une éthique des sentiments qui serait moins abouties que l’éthique du devoir de Kant, l’utilitarisme de Bentham ou l’éthique de la vertu aristotélicienne. • Comme travail : le care serait une activité « naturelle » qui demanderait peu de compétences professionnelles et relèverait de qualités féminines innées .

  8. Une approche morale dévalorisée • Le courant dominant de la philosophie morale (Kant) cherche à définir des principes universelle, applicables à tous et en toute circonstance. • La morale s’adresse alors à des personnes autonomes, appréhendées comme « séparées » les unes des autres • Ces deux points s’opposent aux éthiques du care qui sont des éthiques contextuelles et s’intéressent à la vulnérabilité des personnes… telles qu’elles sont et non telles qu’elles devraient être.

  9. Une voix différente • « Dans la perspective de la justice le détachement est considéré comme le signe de la maturité morale […] Dans la perspective du care le détachement est le problème moral. » Carol Gilligan 

  10. Un travail invisible…donc dévalorisé • Le confinement historique du care à l’espace privé (reflétant une certaine division sexuelle du travail) a pu renforcer la dévalorisation du care • Les travailleurs du care se retrouvent dans une situation de « vulnérabilité seconde » et souffrent d’une reconnaissance sociale médiocre (comme l’indiquent les niveaux de salaires et de qualifications). • Le travail du care est considéré comme « invisible » car ce n’est que lorsqu’il est mal ou non fait qu’il apparaît alors comme en négatif.

  11. Des gestes naturels d’humanité élémentaire non évaluables ? • « Gestes naturels » c’est-à-dire résultant non d’une formation mais d’un don, d’une qualité morale individuelle attribués surtout au genre féminin « la femme douée pour le relationnel »... • « Humanité élémentaire » contenant l’idée que le care pourrait facilement se déléguer à des professionnels peu qualifiés voire aux familles où aux seuls bénévoles et donc ne pas être rémunéré • « Non évaluables », donc « dévalués » que l’on ne peut ni coder ni protocoliser, ni mesurer, échappant à toute idée de gestion, de rationalisation…et de financement

  12. Revaloriser le travail du care • Le care n’est pas seulement une disposition personnelle, facilement considérée comme « naturellement féminine » ; c’est avant tout un travail qui peut être fait ou non fait, que ce soit par des professionnels, et en leur absence des bénévoles ou des familles, qui peut tous nous concerner, lorsque nous sommes fragilisés et pas seulement lorsque nous sommes petits, vieux, malades ou handicapés, qui peut ou non être l’objet d’une reconnaissance, et donc d’un choix, d’une formation et d’une valorisation éthique, psychologique, sociétale, politique et financière.  Docteur Alain Smagghe

  13. Comment valoriser le travail du care • Concrètement, pratiquer le care consiste à faire preuve d’une certaine compréhension de ce qui importe pour la personne et non de répondre à un ensemble de besoins que l’on pourrait lister et prendre en charge automatiquement. • Lecare demande bien une grande compétence qui se traduit par une sensibilité active à l’autre, une perception fine de ses attentes.

  14. L’exemple de la toilette • Comprendre les actes de la toilette que je “fais” pour une personne qui ne peut l’effectuer elle-même, c’est m’intéresser à ces actes dans le projet qu’ils soient porteurs de sens pour l’autre et pour moi. C’est donner à ces actes de toilette la tournure, les manières de faire qui permettent de les saisir, d’en admettre les contraintes, d’y accéder au-delà de leur signification d’actes d’hygiène, comme actes de soin. Bernard Honoré

  15. Les différents niveaux du travail du care • Le « caring about » [se soucier de] qui implique la reconnaissance d’un besoin et de la nécessité de le satisfaire ; • le « taking care of » [se charger de] qui implique le fait d’assumer la responsabilité de répondre au besoin identifié, • le « care-giving » [accorder/donner des soins] qui recouvre la pratique du soin en elle-même • le « care-receiving » [recevoir des soins] qui recouvre la réaction de celui qui fait l’objet des pratiques de soin, cette réaction étant le seul critère du fait que le processus a atteint son objectif.

  16. Une activité essentielle en terme de lien • Les dispensateur de care ont un double rôle : • témoigner de l’humanité de ceux dont ils s’occupent • rendre manifeste leur besoin de prise en charge • Au quotidien la tâche est loin d’être aisée car ce travail constitue bien une épreuve liée à : • la responsabilité qui incombe à ceux qui le prennent en charge • la confrontation ordinaire avec la vulnérabilité d’autrui

  17. Pour conclure….. • Le care n’est pas enraciné dans la nature humaine et ne se déclenche pas instinctivement au contact du désarroi et de la détresse d’autrui • Le care est le produit d’un effort personnel et collectif, d’une culture du soin et d’une organisation du travail

  18. … vraiment • La réflexion éthique contemporaine sur le care est riche de promesse mais ne les remplira qu’à condition de prendre en compte les dimensions matérielles et psychologiques du care, ce qui implique une réflexion commune entre, d’une part « les pourvoyeurs et les receveurs du care », d’autre part les philosophes, sociologues, psychologues et …financeurs

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