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Impact de nos représentations perception des élèves (et conséquences…)

Pour une réflexion sur nos pratiques. Impact de nos représentations perception des élèves (et conséquences…). Introduction. Objectifs : Prendre connaissance, conscience des phénomènes susceptibles d’entacher nos perceptions et nos jugements.

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Impact de nos représentations perception des élèves (et conséquences…)

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Presentation Transcript


  1. Pour une réflexion sur nos pratiques Impact de nos représentationsperception des élèves(et conséquences…)

  2. Introduction Objectifs : • Prendre connaissance, conscience des phénomènes susceptibles d’entacher nos perceptions et nos jugements. • Ça n'est ni bien, ni mal. Cela est. Le plus souvent, automatisé. On a peu de contrôle sur ces phénomènes. • Nos automatismes sont particulièrement efficaces. • Il y a pourtant un impact de ces phénomènes sur nos perceptions, jugements, puis les attitudes et comportements afférant. • Un impact en ricochet est ainsi possible sur les comportements et attitudes des élèves. • Là où on peut agir ? Peut-être apprendre à "assouplir" notre point de vue, c’est-à-dire pour laisser la place à des hypothèses alternatives

  3. A propos de notre perception • Ce que nous percevons est tributaire de nos organes sensoriels. Nous ne voyons pas, n’entendons pas, ne sentons pas, etc. notre environnement de la même manière qu’un chien, une mouche, un aigle, une puce ou un taureau… • Ça n’est pourtant pas nécessairement notre environnement qui est différent, mais bien ce que nous en percevons ! • En outre, notre cerveau traite ces informations perçues, le plus souvent, à notre insu

  4. Les « trompe-l’œil » • Ils trompent en réalité le plus souvent notre cerveau… • … et les conclusions que nous tirons de nos perceptions • (on en trouve de nombreux exemples sur internet)

  5. La Tour de Pise, à quel point penche-t-elle ?Ce que nous percevons dépend en réalité du contexte dans lequel s’exerce notre perception. • Ici, il s’agit de la même photo de la tour, simplement copiée 2 fois et juxtaposées… Les deux images de la tour sont en réalité identiques. Pourtant on perçoit que la tour côté droit penche davantage, comme si elle était photographiée sous un angle différent… • La raison est que le système visuel (La notion de système visuel implique le cerveau) traite les deux images, comme si elles faisaient partie d'une seule et même scène. • Ainsi, pour notre système visuel, si deux tours sont adjacentes et ont le même angle, alors leurs contours convergent à cause de la perspective. Ce qui est pris en considération par notre cerveau qui corrige automatiquement notre perception. • Or, ainsi confronté à 2 tours dont les contours sont parallèles, notre système visuel suppose qu'elles doivent diverger... et c'est effectivement ce que nous voyons.

  6. Monte ou descend ? Élémentaire ? Ou simple question de point de vue…

  7. Perception des formes et des couleurs Les gris intercalaires ont exactement la même nuance Les lignes gris clair sont parallèles On perçoit des points, tantôt blancs, tantôt noirs à l’intersection des cases… Perception de cylindres en mouvement…

  8. Les cases A et B ont la même couleur…

  9. Difficile à croire, et pourtant… La tâche du haut a bel et bien été prélevée sur la case A, celle du bas, sur la case B… Une autre sorte de vérification : un pont monochrome a été tracé entre les cases A et B…

  10. Aucun visage n’a été dessiné. La plupart d’entre-nous les perçoit pourtant bel et bien… Reconstruction de la réalité à partir d’informations partielles… Nous sommes nombreux-ses à percevoir un cube. Or, il n’y en n’a pas…

  11. Système visuel et perception des objets Du fait des caractéristiques de notre système visuel, quand nous regardons (« reconnaissance de forme »), c'est comme si nous baladions un pinceau de lampe torche dans une pièce obscure. En effet, c’est la fovéa, une partie de la rétine placée dans l’axe optique, qui concentre la plus grande densité de récepteurs visuels. Elle a une surface très réduite – 0.3 mm de diamètre – et couvre 1° de champ de vision. C’est elle qui nous autorise la vision la plus précise… (acuité maximale). En procédant rapidement nous pouvons nous faire une certaine idée des objets que nous avons sous les yeux, bien qu'à chaque instant nous ne soyons capable que d'en voir un très petit nombre, un seul ou même un élément partiel.

  12. Notre axe optique saute de l'un à l'autre, et s'attarde sur chaque objet jusqu'à ce que sa forme ait été identifiée, considérée comme reconnue. Alors nous le mémorisons et passons à l'objet suivant. Dans la même idée, on peut interposer les doigts en éventail sur un texte. Quand cet obstacle est fixe, la lecture est impossible. En revanche, bouger la main nous permet de lire. Pour améliorer nos performances, nos muscles oculaires sont le siège d'une fibrillation. Notre axe optique n'est pas fixe, il "tremble" (Nystagmus). Nous sommes par ailleurs plus sensibles aux variations (luminosité, couleur) qu'à leurs valeurs intrinsèques. Et notre acuité se dégrade dès qu'on s'éloigne de la tache fovéale. Notre perception des objets est de plus en plus approximative.

  13. En revanche, à la périphérie rétinienne nous détectons très rapidement le moindre mouvement. C'est comme ça que nous pouvons éviter, en traversant une place, de nous faire écraser. Ou que nous tournons automatiquement la tête vers le mouvement (Danger ?) – ce qui a pour résultat de remettre l’objet mobile dans l’axe de notre fovéa, afin de l’observer précisément. La partie de notre rétine où se rejoignent les nerfs pour regagner notre cerveau est en réalité « aveugle » (pas de récepteurs). Pourtant, nous ne voyons pas de zone noire dans notre environnement. Notre cerveau ajuste et complète automatiquement l’information manquante…

  14. Reconstruction de la réalité en lien avec notre expérience personnelle… Ce dessin, pour le moins romantique, a été nommé : « Message d’amour des dauphins »… Mais, qu’est-ce que les dauphins peuvent bien avoir à voir avec cela ?

  15. Et bien, les enfants, qui ne sont pas censés (re)connaître ce genre de scénario amoureux, ne se poseraient pas ce genre de question : ils voient parfaitement les dauphins. • Certains pourraient même se demander « Qu’est-ce que le message d’amour vient faire là dedans… » • Toutefois, avec la banalisation de ce genre de spectacle d’étreintes, à foison dans les programmes tv actuels, les choses pourraient peut-être avoir un peu changé… !

  16. Quelques tâches, plutôt disparates… Autre famille de phénomène…

  17. Pardon : un dalmatien, humant le sol… Ici, en principe, il faut le … savoir… pour le voir !!

  18. Du même acabit Des chevaux sont « cachés » dans cette image… De nombreux animaux ont opté pour les couleurs de camouflage. Et c’est pour le moins efficace, à nos « yeux », comme vis-à-vis de leurs autres prédateurs…

  19. Ici encore…

  20. Une superbe tâche… sans signification ! Ou, la signification qu’on veut… c’est tout aussi envisageable. Et a d’ailleurs été envisagé ! L'idée d'utiliser l'interprétation que peut en donner un individu pour en déduire des traits de personnalité est en réalité très ancienne (≈15ème siècle). C’est le principe qu’a utilisé Rorschach, à la suite de tentatives de Binet, avec son fameux test des tâches d’encre (1921)

  21. L’exercice consiste simplement à décompter la lettre F. Combien de fois apparaît-elle dans ce texte ? Autre chose : FINISHED FILES ARE THE RESULT OF YEARS OF SCIENTIFIC STUDY, COMBINED WITH THE EXPERIENCE OF YEARS.

  22. Une deuxième fois, pour s’assurer ? FINISHED FILES ARE THE RESULT OF YEARS OF SCIENTIFIC STUDY, COMBINED WITH THE EXPERIENCE OF YEARS.

  23. Pour les personnes qui ne les auraient pas tous perçus, les "F" des mots "OF" ne sont pas traités indépendamment. L’explication avancée par un ophtalmologue argue que lors de la lecture rapide, les yeux font des micro-saccades. Ainsi, ils fixent les mots "lexicaux", négligeant l’analyse des mots "grammaticaux" (articles, conjonctions ...)., particulièrement courants et mémorisés les premiers au décours de nos apprentissages. C’est pourquoi les 3 "OF" du texte ne sont pas décortiqués. Le mot OF est simplement perçu comme un tout, et non comme une somme de deux lettres. La lecture en est totalement automatisée. Une personne non lectrice, lectrice débutante, ou totalement ignorante de la langue anglaise ne sera pas confrontée à cette sorte de « cécité » Six fois FINISHED FILES ARE THE RESULT OF YEARS OF SCIENTIFIC STUDY, COMBINED WITH THE EXPERIENCE OF YEARS.

  24. Autres sens, autres leurres… On croît qu'il n'y a que des illusions visuelles. Or, tous les sens peuvent être bernés. On peut tromper l'audition, le mouvement, le sens de l'équilibre (lié au système propriocepteur), l'odorat, le goût. A croire que tout pourrait n'être qu'une vaste illusion sensorielle… Prenons le sens du toucher. Il vous faut une bille ordinaire. Demandez à un "sujet" de fermer les yeux, de croiser les doigts puis de rouler la bille, sur un support où celle-ci n’est pas susceptible de glisser. - Combien y a-t-il de billes ? - Eh bien... deux ! ... Gloups ! Même le toucher n'est pas fiable !

  25. Notre conception du monde Nous pouvons élargir ces constats à notre conception du monde. En effet, il semble finalement hasardeux d’évoquer notre perception du monde… • Nous avons en mémoire un lot d'expectedsignals (signaux auxquels nous nous attendons, en lien avec nos multiples expériences antérieures). • Quand une sensation, un concept, une idée sort de ce que nous sommes capables d'imaginer, tout cela n'accède même pas au niveau de notre perception (Cf. sensation et perception). • Nous sommes l'objet d'une censure mentale permanente et très active !

  26. Associations récurrentes et vécu éprouvé Nous sommes de véritables « machines à associer » Extrait de « le cerveau et ses automatismes » Francesca d’Amicis, Freddie Röckenhaus, Petra Höffer – 2011. Documentaire diffusé sur Arte le 09 décembre 2011 (34’40’’)

  27. Effets de la focalisation de l’attention Expérience menée initialement par Simons et Chabris. La tâche à réaliser consistait en un décompte assez simple. Elle était présentée ainsi :  Voici un petit jeu, sous la forme d’un film, afin de tester vos qualités de concentration et de perception... Les règles en sont simples : Dans le film ci-dessous (35 secondes), deux équipes de trois joueursde basket se font des passes. L’une porte des maillots noirs, l’autre des maillots blancs. • Chaque groupe a un ballon de basket etne l’échange pas avec l’autre groupe. Ces personnes sont mélangées et, naturellement, bougent en se faisant les passes. Il vous faut compter le nombre de passes que fait l’équipe en blanc  : • une passe directe d’un blanc à un autre blanc compte pour un ; • un rebond du ballon sur le sol, rattrapée par l’auteur du rebond, (donc sans passe à un autre joueur) compte pour un ; • une passe d’un blanc à un autre blanc avec rebond sur le sol compte pour un. Soyez vigilant-e-s, le film démarre vite, et les passes s’accélèrent ! 

  28. Expérience baptisée « le gorille invisible » …

  29. … ou cécité attentionnelle • Cette expérience (Simons & Chabris, 1999) met en évidence ce phénomène appelé “cécité cognitive” voire “cécité aux changements” : nous semblons incapables de détecter des changements, parfois massifs, dans notre champ visuel, • Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la mobilisation de l’attention n’est qu’un des facteurs intervenant dans le phénomène, et n’est pas (totalement) obligatoire. • Quand nos yeux sont ouverts, toute l’image de la scène que nous regardons est projetée sur notre rétine, et par conséquent est disponible pour votre cerveau. • Seulement si la scène est complexe (mouvements, nombre et tailles des objets), notre cerveau n’est pas capable d’analyser l’intégralité des informations présentes dans l’image. • Cela peut expliquer, par exemple, qu’il nous arrive à l’occasion de croiser des gens que nous connaissons, sans les reconnaître, parce que notre cerveau était occupé à chercher ou un magasin ou une route, etc.

  30. interdépendance perception / croyance • Ainsi, notre perception est également en lien avec nos croyances, nos convictions. Bien entendu, et fort heureusement, elle peut aussi s’en dégager. Toutefois, cela nécessite un « effort cognitif », relativement « coûteux » en terme d’énergie. C’est pourquoi nous ne le faisons pas systématiquement. Voire, le plus souvent, ce sont nos automatismes qui font le travail ! • Cela est d’autant plus fréquent que ces croyances et convictions sont socialement partagées. Cela correspond à ce que les psychologues sociaux appellent « la preuve sociale ». Au quotidien, on la retrouve très fréquemment sous ce genre de forme : « Bien sûr que cela est vrai ? Demande à Untel et à Untel, ils te le confirmeront… » ou encore, « c’est évident, d’ailleurs, tout le monde pense /est bien d’accord avec cela ! » Une multitude de variantes est possible ! Ces arguments font appel au « consensus social » et justifient le gain énergétique. On n’a plus besoin de se poser de questions, et notre cerveau peut se consacrer à d’autre tâches…

  31. La preuve sociale • La non validité en soi de cette « preuve sociale » nous paraît patente lorsque nous sommes confronté-e-s à des informations nous venant notamment de l’histoire. • Des consensus sociaux anciens nous paraissent, vus sous notre angle de vue contemporain, avec l’évolution des techniques, et des connaissances liée, soit massivement erronés (la terre est plate, au centre de tout, et le soleil tourne autour de nous ! D’ailleurs, si on se fie simplement à nos sens, cela ne paraît pas dénué de fondements…), voire parfois complètement cruels ou barbares (on brûle les sorcières qui jettent des mauvais sorts, « la preuve », untel l’a vue ramasser des herbes auxquelles on ne doit pas toucher, etc. ; Les femmes sont interdites d’instructions ou de vote parce qu’elles ont le cerveau plus léger que les hommes, etc. Les enfants n’ont pas besoin d’être endormis pour subir une intervention chirurgicale, car ils ne sentent pas la douleur… etc.

  32. Quelques illustrationsA partir d’élément de l’histoire des sciences En octobre 1666, deux pêcheurs prirent un énorme requin près de Livourne. Steno (Niels Stensen – évêque et scientifique, anatomiste et géologue) en étudia la tête, et sortit une publication à ce sujet en 1667. En étudiant les dents du requin, il remarqua qu'elles avaient beaucoup de points communs avec, ce qui s'avèrera plus tard, être des dents fossilisées de requins, trouvées en montagne. À l'époque on les appelait « Glossopètres » ou « pierres de langue ». Pline l'Ancien avait expliqué que ces pierres venaient soit du ciel, soit de la lune. D'autres encore prétendaient que les fossiles poussaient naturellement dans les roches…

  33. Ici, illustration du requin (perception ?) encore très anthropomorphique.

  34. L’époque des cartes en T, ou en TO Notre vision du monde, encore plat à l'époque ! Une carte en T, ou carte en TO (TerrarumOrbis), était une représentation du monde connu au Moyen Âge, tel que décrit par l'érudit du VIIe siècle Isidore de Séville dans son Etymologiae : « Le monde est dit "rond" d'après la rondeur d'un cercle, parce que le monde est tel une roue [...] En effet, l'Océan qui l'entoure de toutes parts le délimite par un cercle. Il est divisé en trois parties, d'une part l'Asie, en second l'Europe, et en troisième l'Afrique» Sur la carte TO, tournée vers l'Orient, les trois continents connus formant l'écoumène (ensemble des terres habitées ou exploitées par l'homme), l'Asie, l'Europe et l'Afrique sont placés de part et d'autre de barres verticale et horizontale, formant un T . Au-dessus de la barre horizontale se trouve l'Asie, à gauche de la barre verticale (symbolisant la Méditerranée) se trouve l'Europe, à droite se trouve l'Afrique. La barre placée horizontalement représente le Tanaïs et le Nil, supposés être en ligne. À l'intersection des deux barres, on trouve la ville de Jérusalem, centre du monde. Le T est entouré d'un O représentant l'océan, d'où le nom de carte TO.  Cette tripartition du monde correspond à la Trinité et au peuplement de la terre par les trois fils de Noé, Sem (Asie), Cham (Afrique) et Japhet (Europe). La carte en TO, reprend le modèle circulaire d’Hécatée de Milet et d'Anaximandre, Jérusalem remplaçant Delphes comme omphalos (nombril) du Monde.

  35. Une évolution, avec le géographe Al Idrisi

  36. Pause ! « Les mathématiciens sont comme les français : quoique vous leur dites, ils le traduisent dans leur propre langue et le transforment en quelque chose de totalement différent » Goethe

  37. Léonard de Vinci Léonard de Vinci a un besoin de rationaliser, inconnu jusqu’alors chez les techniciens. Avec lui la technique n’est plus affaire d’artisans, de personnes ignorantes et de traditions plus ou moins valables et comprises par ceux qui étaient chargés de l’appliquer. Selon lui, c’est d’abord par les échecs, erreurs et catastrophes qu’il essaie de définir « la vérité » : les lézardes des murs, les affouillements destructeurs des berges, les mauvais mélanges de métal sont autant d’occasions de connaître les bonnes pratiques. Progressivement, il élabore une sorte de doctrine technique, née d’observations, bientôt suivies d’expériences, parfois conduites sur de petits modèles.

  38. Harald Höffding présente sa pensée comme un mélange d'empirisme et de naturalisme. De Vinci déclare, à propos de l’observation et de l’expérimentation : « La sagesse est la fille de l'expérience », elle permet de vérifier constamment ses intuitions et théories, car « L'expérience ne se trompe jamais ; ce sont vos jugements qui se trompent en se promettant des effets qui ne sont pas causés par vos expérimentations » Léonard a notamment dessiné nombre de détails de l’anatomie humaine. Ces observations contiennent pourtant encore des inexactitudes, dues aux connaissances (méconnaissances ?) de l'époque…

  39. Perception et catégorisation • Le mécanisme de catégorisation consiste à regrouper au sein de catégories (classes) des objets, individus, groupes ou événements. Cela s’accompagne d’un double mécanisme, involontaire, de minimisation des différences entre éléments d'une même catégorie (se ressemblent tous) et de maximisation des différences inter-catégorielles (sont très différents de x qui appartient à une autre catégorie) • Il nous permet de simplifier la réalité sociale, complexe, puisqu’un grand nombre de paramètres sont à prendre en considération et à intégrer. • Cela permet de structurer cette réalité pour mieux l’appréhender, la comprendre.

  40. Le phénomène de catégorisation a initialement été mis en évidence par Tajfel dans les mécanismes de perception. Il y a introduit l'idée (hypothèse) que notre jugement perceptif sur des objets physiques dépend de la catégorie, plus ou moins arbitraire, à laquelle on les a affectés. C’est ainsi, qu’en 1963, Tajfel et Wilkes tentent de mettre en évidence les effets du processus de catégorisation dans la perception. Pour cela, ils choisissent de présenter à leurs sujets 8 barres, de taille variable, en prenant soin de respecter un continuum (5% de différences entre chaque taille).

  41. Pour pouvoir faire des comparaisons, ils mettent en place 3 conditions : • Les 4 plus grandes barres sont associées à la lettre A, les 4 plus courtes à la lettre B • Les lettres A et B sont appariées aléatoirement, soit avec n’importe quelle barre • Groupe Contrôle : pas de lettres associées Les barres sont présentées une par une, selon un ordre aléatoire. Les sujets doivent en estimer la taille.

  42. La 1ère condition (association systématique, catégorielle) fait apparaître un biais de contraste : il y a une maximisation des différences dans le cas de stimuli associés à deux catégories différentes (différences intercatégorielles).Autrement dit, les sujets perçoivent comme plus différents des stimuli qui ne le sont que peu (5%). En détail : des barres, classées en catégories A et B (différence de taille réelle : 5%) ont une taille perçue plus dissemblable qu’en réalité.

  43. A l'inverse, on observe également un biais d’assimilation pour les groupes de barres classés dans la même catégorie. C’est-à-dire qu’il y a maximisation des égalités. Ainsi, les sujets voient plus égaux des stimuli appartenant à la même catégorie. Tous les stimuli catégorisés en A (différences de taille : 5%) sont jugés très peu dissemblables entre eux ; de même pour les stimuli B. En revanche, pour l'appariement aléatoire, les résultats sont semblables à la condition contrôle. Les sujets ne peuvent pas établir de relations taille / lettre. En conséquence, d’après les auteurs, il n y a pas de formation du processus de catégorisation.

  44. Pour la condition Appariement systématique (catégoriel), il y a inférence à propos de la partition : « Grands » et « Petits ». Les sujets catégorisent les objet en inférant une relation entre la lettre et le stimuli. En fait, on retrouve ce phénomène appliqué aux relations de tous les jours, notamment entre groupes sociaux.

  45. Vers la catégorisation sociale (Source Wikipédia) Les travaux menés sur le concept de catégorisation, emprunté aux études sur la perception, montrent qu'il y a à la fois accentuation des ressemblancesperçues entre stimuli classés dans une même catégorie (biais d’assimilation), et accentuation des différencesperçues entre stimuli classés en catégories différentes (biais de contraste). Ces résultats seront par la suite appliqués à l'étude des relations entre les groupes sociaux.

  46. Appliqué aux groupes sociaux, les stéréotypes sont inter-reliés aux processus à l’œuvre avec la catégorisation. En outre, bien souvent, les traits censés être caractéristiques d'une catégorie sont issus des stéréotypes véhiculés à propos de cette catégorie. Ainsi, la catégorisation, et tout ce qui y est lié (assimilation et contraste) est déjà à l’œuvre quand on « observe » des différences inter-catégorielles et/ou ressemblances intra-catégorielles ici ou là (ces noirs, ces chinois, ces trisomiques, etc. se ressemblent tous ! la liste est naturellement sans fin…

  47. Catégorisation et représentation Il y a interdépendance entre catégorisation(s) et représentation(s). La plupart de nos représentations sont véhiculées dans notre environnement social. Elles concernent à peu près tout ! Un phénomène aussi massif a évidemment son utilité, son sens. Elles permettent très probablement de préserver, par exemple, le sentiment de connaître, de savoir, et subséquemment de maîtriser notre environnement. Cela permet notamment de ne pas tout le temps se sentir anxieux du fait de l’imprévisibilité des évènements.

  48. Les représentations nous permettent d’expliquer, même ce qu’en réalité l’on ne comprend pas. L’être humain a manifestement besoin de cela. Sous toutes les latitudes ! (cf. cela passe par des superstitions, des croyances religieuses, se traduit par des pratiques rituelles, et par nos conversations quotidiennes !) Mais elles sont en réalité toujours plus facile à repérer chez « les autres » ! (patentes parce que non familières) Elles s’appliquent à des objets, des animaux et plantes (Cf. les simples en botanique !) et bien sûr, les gens ! Elles sont un ciment social, puisque nous partageons nombre d’entre elles, entre membre d’une même société (que l’on peut décliner aux différentes catégories, de genre, sociales, culturelles, professionnelles, etc.)

  49. Représentation et observation Illustration : Exemple de biais liés aux catégorisations « Je vois ce que je crois » ou les effets de la catégorisation Producteur : les amphis de France 5 Visible sur Canal-U

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