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Science Politique Approfondie

Science Politique Approfondie. Séance 6 Matteo Cavallaro. L’engagement en politique. 1 ère question préliminaire: Qu’est-ce que l’engagement politique? 2 ème question préliminaire: gauche/droite. On s’engage dans un mouvement/parti qui est normalement positionné sur cet axe.

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Science Politique Approfondie

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Presentation Transcript


  1. Science Politique Approfondie Séance 6 Matteo Cavallaro

  2. L’engagement en politique • 1èrequestion préliminaire: Qu’est-ce que l’engagement politique? • 2ème question préliminaire: gauche/droite. On s’engage dans un mouvement/parti qui est normalement positionné sur cet axe. • Distinction historique clef pour comprendre la politique contemporaine. • Mais quelle est le pouvoir explicatif de cette distinction? Est-elle toujours valide? On essaiera d’y répondre en regardant à l’histoire et au débat sur ces termes.

  3. Engagement en politique • La définition de « politique » est très importante elle aussi, mais on n’a pas le temps de s’interroger sur cela aussi. Utilisons donc cette bonne définition: « L’engagement en politique est l’ensemble des actions et des comportements qui visent à influencer les décisions et la sélection elle-même de ceux qui détiennent le pouvoir dans le système politique ou dans les organisations politiques, pour conserver ou modifier la structure (et donc les valeurs) du système d’intérêts dominant » (Pasquino)

  4. Droite/Gauche • Tout d’abord: qu’est-ce que la droite à votre avis? Et la droite? • Cette distinction est-elle toujours valide ou pas? • Si cette distinction n’est plus valables, voyez-vous d’autres distinctions possibles? • On va regarder un peu l’histoire avant de se plonger dans la théorie

  5. Droite/Gauche histoire • Distinction qui née en France après la révolution du 1789. • A la droite du président de l’Assemblée: les soutiens du veto royal dans la nouvelle constitutions. • A la gauche: les contraires (membres du Tiers état en majorité). • Cette distinction a eu beaucoup de succès, d’évolutions et se présentent aujourd’hui affaiblie.

  6. Droite/Gauche histoire • L’évolution de la dichotomie a été différente dans le monde. Prenez le cas des pays anglophones: évolution différente entre eux et avec de distinction par rapport au reste d’Europe • Grande-Bretagne: à l’époque de l’empire la distinction était entre Whig et Tory, c ’est-à-dire entre les libéraux et les conservateurs. Ce n’est qu’un 1922 que le Labour Party devint le parti « de la gauche ». Les partis marxistes n’auront • USA: Dans l’histoire républicains démocrates se sont changés de position plusieurs fois. Exemple? Abraham Lincoln était républicain, Jefferson Davis président des Etats Confédérés d’Amérique était démocrate.

  7. Gauche/droite: l’arrivée des forces marxistes • 1848: publication du « Manifeste du parti communiste » • Les premiers partis socialistes en Europe sont presque tous marxistes ou avec une majorité de marxistes. • Deux courants à l’intérieur du premier marxisme: les « réformistes » (Bernstein, mais après Kautsky aussi, peuvent être considérés comme des « révisionnistes ») et les révolutionnaires. • Cette distinction éclatera après la révolution russe du 1917 et c’est à partir de là qu’on aura une division marquée entre organisations « socialistes » et « communistes ». • Face à la révolution bolchévique la clivage gauche/droite marquait (partiellement) la différence entre les contraires à la révolution russe et les soutiens. • Evolution des forces « socialistes » => éloignement progressif du marxisme (Bad Godesberg en 1959 pour la SPD, 1985 le PSI, plus compliqué le passage du PS français qui commence déjà à Tours en 1920, mais encore en 1970 la rupture du système capitaliste était un objectif du parti). • De Marx à Keynes.

  8. Gauche/droite: l’arrivée des forces fascistes • 1919: fondation des « fasci di combattimento ». • 1922: Mussolini chef du gouvernement • Forces d’inspiration fasciste se développent partout en Europe. • Fascisme et droite: quelle relation? (on en parlera la prochaine séance) • Définition provisoire qu’on peut utiliser: « palingeneticnationalism » (Griffin). • « Palingenetic »: qui s’appuie sur le mythe de reconstruction (de la nation). Ils ne chercheraient pas d’établir un nouvel ordre, mais plutôt de restaurer un âge d’or de la nation. Critiquable, mais cela peut marcher quand même. • La vision des mouvements fascistes aussi divisait les partis. Jusqu’à au pacte Molotov/Ribbentrop les forces « de gauche » étaient marquées par un fort antifascisme, la droite étant plus ouverte à collaborer (Zentrum et Libéraux en Allemagne, les libéraux italiens alliés de Mussolini, le respecte de Churchill pour Mussolini).

  9. Gauche/droite Guerre froide et chute du mur • La division en deux bloque de la guerre froide indiquait (partiellement) deux approches différentes • Gauche: « anti » américaine • Droite: « anti » soviétique • Après la chute du mur de Berlin: • Le marxisme tombe avec le mur • Les partis socialistes et de gauche se rallient aux Etats-Unis. • Les partis de gauche commencent à quitter l’approche keynésienne (ex. Labour avec Giddens, le Parti Démocrate en Italie, le PS de Jospin, la troisième voie de Bill Clinton). • La montée de l’immigration => montée des forces des droites radicales et repositionnement des forces conservatrices. • A partir de ce contexte, on regarde le débat des dernières deux décennies.

  10. Gauche/droite: Revelli • Deux concepts rélatifs. • C’est-à-dire que, alors que se définir en terme de sa propre idéologie (communisme/fascisme/libéralisme) donne une valeur ontologique à notre déclaration, se définir en terme de gauche/droite c’est simplement de se placer sur un axe qui change au fil du temps. • Les termes sont mobiles et flexibles: des mouvements et même des positions politiques peuvent être de gauche/droite au début et devenir de droite/gauche.

  11. « destra e sinistra », le clivage selon Bobbio et Cofrancesco • Ouvre clef de Norberto Bobbio, philosophe italien. Il cherche d’expliquer les raisons de la permanence et résistance de la dichotomie. • Publiée en 1994. • Partiellement en réponse à Cofrancesco (1990): • Gauche catégorie du politique: libération de l’homme du pouvoir injuste et oppressif • Droite modalité de l’humain: lien avec l’histoire et la nature.

  12. « destra e sinistra », le clivage selon Bobbio et cofrancesco • Donc selon Cofrancesco: • « L’homme de droite est celui qui s’occupe, principalement, de le tradition; l’homme de gauche est celui qui cherchent, premièrement, de libérer les autres homme des chaines qui leur sont imposées » • Autrement dit: clivage droite/gauche => clivage tradition/émancipation • A coté de cette approche un autre clivage: romanticisme/spiritualisme vs. réalisme/classique. L’union de ces deux clivages identifie les idéologies du siècle XIX (6 selon Cofrancesco: libéralisme, conservatisme, socialisme scientifique vs. anarco-libertarisme, fascisme et traditionalisme)

  13. « destra e sinistra », le clivage selon Bobbio et cofrancesco • A partir de ces deux visions, Bobbio propose la sienne: dichotomie égalité/liberté. • Il essaie de trouver les valeurs plus importantes des deux axes et de créer une division fondée sur une opposition de deux idées « neutres ». • A l’intérieur de cette dichotomie, on peut en identifier d’autres.

  14. L’axe de l’égalité • Définition qui souhaite être analytique et neutre (on ne préfère pas nécessairement plus d’égalité). • Trois possibles quetions qui identifient plusieurs possible types d’égalité différents • La répartition des biens en parties égales se passe entre quels sujets? • Quels biens souhaite-t-on répartir? • Quels critères identifient l’égalité?

  15. L’axe de la liberté • Alors que le premier axe est déjà presque suffisant à identifier la droite et la gauche. • Axe liberté/autoritarisme et il y a des forces autoritaires à la gauche et à la droite. • Un axe qui sert à identifier l’extrémisme des forces politiques. • Extrême gauche: forces égalitaires et autoritaires • Centre gauche: forces égalitaires et libertaires • Centre droite: forces libertaires mais anti-égalitaires ou quand même a-égalitaires • Extrême droite: antilibéraux et anti-égalitaires

  16. L’effacement du clivage droite-gauche • « Être de gauche ou être de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile » (Ortega y Gasset) • De Benoist: il y un processus double. La gauche se « droitise » en matière économique et la droite se « gauchise » en matière de culture (pensez au mariage homosexuel en Angleterre). • Naissance donc d’un vaste centre modéré où forces opposées dans le passé se fondent. • « L’effacement de la distinction droite-gauche ne veut en effet pas dire que toutes les distinctions politiques vont disparaître, mais seulement que cette distinction-là, telle qu’on l’a connue jusqu’à une période récente, a perdu l’essentiel de sa signification. Reflet d’une époque qui s’achève, elle a fait son temps. Mais il y aura de nouveaux clivages. » (De Benoist)

  17. Preve et l’effacement du clivage gauche/droite • CostanzoPreve: Philosophe marxiste italien et bon ami du « fasciste » De Benoist. • Il réfléchit sur la valeur historique du clivage et il montre que tous les régimes politiques ont dépassé les limites de leurs appartenance politique: ex. homosexuels à Cuba. • La seule catégorie qui vraiment caractériserait l’histoire serait plutôt l’anti-impérialisme qui s’identifie maintenant avec l’opposition aux USA. L’anti-impérialisme est la version à l’échelle globale du « communautarisme » vs. Le « cosmopolitisme » • Pour cette raison Preve soutenait Marine Le Pen à la dernière présidentielle.

  18. Et vous? • Vous avez vu des théories et un (petit) résumé de l’histoire. Quelle théorie vous a convaincu le plus?

  19. Pause et après exposé

  20. Comment lire un article quantitatif

  21. Lire le tableau • Les choses à regarder: • Les titres des colonnes: elles représentent un modèle où un ensemble de variables est testé pour vérifier leur « signification statistique » et leur « pouvoir explicatif » • En gros: on regarde si des facteurs sont liés ou si ce n’est qu’une coïncidence. • Les rangs: variables indépendantes. Si l’on les croise on obtient l’influence de la variable indépendante dans le modèle analysé. • Les petites étoiles à coté des chiffres: de 0 à 3 normalement, le plus d ’étoiles, le plus de signification. Donc une variable avec 3 étoiles est fort corrélée à l’autre variable. • Le signe: + ou - ? Positivement ou négativement corrélé?

  22. Utilité et rôle de ce genre d’études • Mais ça sert à quoi tout cela? • A éviter de traiter des coïncidences comme des vraies corrélations! • L’analyse statistique a des limites, je vous en parlerai la prochaine séance, pour l’instant gardez dans la tête l’exemple des pirates et du réchauffement climatique: on utilise la statistique pour éviter ce genre d’erreurs (et même comme ça il y en a toujours). • Ce genre d’études sont à la base des sciences sociales et économiques aujourd’hui. • Exemple assez connu: l’influence de la dette sur la croissance (l’article de Rogoffqui personne n’avait vérifié et qui avait pas mal d’erreurs).

  23. « L’entrée en politique des jeunes italiens »

  24. L’auteur: Ettore Recchi • Sociologue italien • Spécialisé en le rapport entre jeunes et politique. • Il a publié plusieurs ouvrages dédiés au thème: « La culture politique des jeunes » et aussi « Giovani e politica ». • Mais il est un sociologue de la politique italien et dans ce champs là on utilise souvent des approches quantitatives. Surtout quand on étudie les dynamiques du vote (sur l’engagement les chercheurs utilisent les deux).

  25. Question 1 • Quel est l’objectif de l’article?

  26. La problématique • Comment se forme et se consolide la décision de se consacrer au militantisme politique? Quels sont les facteurs psychologiques, sociologiques et culturels qui structurent ces choix? • Donc: une approche quantitative qui reposent de principalement sur une vision plutôt « européenne » de l’engagement dans ce cas-là: on cherche les facteurs qui façonnent le choix de s’engager surtout « hors » l’individu. • Mais Recchi n’exclut pas une possible explication individualiste et il considère aussi le rôle des variables psychologiques.

  27. Question 2 • Quels sont les modèles présentés par Recchi dans son article?

  28. Question 2 • Quatre modèles concurrents • Compensation • Cristallisation • Sensibilisation • Identification rationnelle • Plus un présenté après: centralité sociale • Pour ceux qui n’ont pas lu l’article: essayez à partir des noms des modèles de penser à leurs définitions.

  29. Le modèle de la compensation • Modèle de dérivation psychologiques. • « Une faible estime de soi demeure le point de départ et la condition essentielle du processus » • Donc les gens s’engagent en politique « pour compenser des formes de privation, tout particulièrement le manque d’affection, d’amitié et d’intégration ressenti dans les premières années et l’adolescence » • Il reste un modèle explicatif de l’engagement des jeunes, pour cela il se focalise sur l’adolescence. • Cela serait une condition nécessaire, mais pas suffisante. • A travers quel mécanisme? Le pouvoir. Pas nécessairement l’exercice du pouvoir, mais à travers l’accumulation du pouvoir comme source d’estime de soi.

  30. Le modèle de la cristallisation • Le militant comme truebeliever. • Les parents ont un rôle important car ce sont eux qui s’occupe de l’apprentissage qui « inculque certaines tournures d’esprit qui demeurent stables le long du cycle de vie ». • Théorie moins psychologique qui se concentre sur la socialisation politique des militants, notamment la socialisation primaire. • Individus sur-socialisés qui essaient d’étendre leurs valeurs à toute la société. • Donc l’engagement déclencherait lorsque, déçus par la société « qui ne fonctionne pas selon les règles que l’on a apprises », ces individus trouvent un parti politique cohérent à leur vision de la société

  31. Le modèle de la sensibilisation • Ce modèle contexte l’idée du modèle de la cristallisation: les idées apprises lors de la socialisation primaire ne sont pas fixées et cristallisées. Elles orientent. • La politisation au niveau familial sert à créer une vision de « normalité » face à la politique. Cela devient une activité tout à fait commune et normale. • Second effet: disposition à l’apprentissage. Les militants seraient plus ouverts et refuseraient des explications trop simpliste, tout en étant habitués à chercher la complexité des problèmes.

  32. Le modèle de l’identification rationnelle • Toujours lié à la politisation familiale, mais de manière différente: ce qui compte ce sont les relations plus que le processus d’apprentissage. • Modèle qui ne concentrent pas sur les valeurs, mais qui identifie d’autres déterminants: • Nécessité d’avoir accès aux ressources; • Contacts et réseaux pré-existantsqui sont le vrai effet de la politisation familiale; • La présence d’un mentor, c’est-à-dire une figure qui puisse donner au jeune militant un modèle avec lequel s’identifier. • Souvenez-vous: on s’identifie toujours par rapport à un autre, comme opposition ou bien comme identification! • Le mentor est aussi porteur du « capital social » défini comme: « agrégat de ressources potentielles ou effectives qui sont liées à la détention d’un réseau durables de relation »

  33. Le modèle de la centralité sociale • Présenté après même s’il est considéré par l’auteur comme « le point de départ préalable à tout analyse raffinée ». • On plus de possibilité de nous engager lorsqu’on se retrouve au centre de la société plutôt que quand on est ses marges. (Milbrath et Goel) • Donc l’auteur est intéressé au genre (mais il n’explique pas pourquoi un homme devrait être considéré plus au centre de la société qu’une fille), à la classe sociale des parents et au statut professionnel des interviewés.

  34. L’échantillon • L’auteur va maintenant présenter les caractéristiques des interviewés. • Divisés en deux groupes: • Les engagés (115) • Le groupe des non-engagés (322) • Il confronte donc les deux groupes: très proche, sauf que pour la surreprésentation des femmes. • Voyez-vous pourquoi c’est important de confronter ces deux groupes? Et pourquoi il faut confronter les deux groupes?

  35. Tester les modèles • Recchi présente les variables qui caractérisent chaque modèle. • Théorie => pratique: quels indicateurs puis-je utiliser pour tester ma théorie? • Variables disjoinctives (en anglais dummy variables): 0/1 • Il teste plus de modèles que celui présentés: la raison c’est qu’il souhaite aussi regarder les interactions entre les différentes théories. • Modèle 1 : Centralité sociale • Modèle 2: M1 + Compensation • Modèle 3: M2 +Cristallisation • Modèle 4: M3 + Sensibilisation • Modèle 5: M4 + Identification Rationnelle • Modèle 6 et 7: M5 + interactions

  36. Les résultats • Quels sont-ils les résultats?

  37. Les résultats • L’activisme des jeunes est influencé par: • A) le genre • B) Le fait de bénéficier d’un niveau de d’éducation ou d’un statut professionnel élevé. • C) le fait qu’un membre au moins de la famille soit impliqué dans une activité politique • D) un lien personnel antérieur à l’engagement avec un mentor (ça sert à acquérir du capital social) • Donc selon Recchi le modèle explicatif le plus fonctionnel serait celui de l’identification rationnelle.

  38. Limites • Echantillon assez limité pour la partie des militants • Il ne nous parle pas des modalités de soumission du questionnaire car ces détails sont dans son livre. • On n’arrive pas trop à comprendre la dernière partie, où il se concentre sur la carrière politique des jeunes militants. Encore plus car à l’époque de l’article il y avait déjà eu des changements importants en Italie qui rendait son raisonnement moins valide. • Il fait du cherrypicking des résultats de la régression.

  39. Dans la prochaine séance • L’engagement politique (suite – focus sur la droite radicale) • Article à lire pour tous: ValerieLafont, « Les jeunes militants du front national : trois modèles d’engagement et de cheminement », Revue française de science politique, vol. 51, 2001/1, pp. 175-198 • Exposé • Martina Avanza, « Les femmes padanes militantes dans la ligue du nord, un parti qui l’a dure », dans Olivier Fillieule et Patricia Roux, Le sexe du militantisme, Presses de Sciences Po, 2009, pp. 143-165 • Véra Nikolski, « Lorsque la répression est un plaisir : le militantisme au Parti National Bolchévique russe », Cultures & Conflits, vol. 89, printemps 2013, pp. 13 – 28.

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