html5-img
1 / 61

Peut-on tout savoir de soi ? Conscience de soi et Inconscient

Peut-on tout savoir de soi ? Conscience de soi et Inconscient. Problème : par la conscience que j’ai de moi-même spontanément ou que je peux prendre de moi-même (par un par un effort, une enquête) , puis-je me connaître entièrement ?

teagan-rich
Download Presentation

Peut-on tout savoir de soi ? Conscience de soi et Inconscient

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Peut-on tout savoir de soi ? Conscience de soi et Inconscient

  2. Problème : par la conscience que j’ai de moi-même spontanément ou que je peux prendre de moi-même (par un par un effort, une enquête) , puis-je me connaître entièrement ? N’y a-t-il pas une part irréductiblement inconsciente de moi-même ?

  3. I- la conscience : un terme équivoque Expressions: -reprendre conscience = reprendre connaissance ; revenir à la conscience ; être inconscient : avoir perdu connaissance -être conscient de quelque chose ; prendre conscience de quelque chose : «  j’ai pris conscience de cela en vieillissant"; être inconscient des conséquences de ses actes : « il est totalement inconscient du danger » ; -être conscient de ce qui nous arrive, conscient de soi -avoir quelque chose sur la conscience ; avoir (ou se donner) bonne conscience ; avoir mauvaise conscience ; agir par acquis de conscience ; soulager sa conscience ; la conscience professionnelle ; examen de conscience ; écouter la voix de sa conscience ; →les mots conscience, conscients sont très équivoques

  4. 1- la conscience morale 1ère distinction : Conscience morale ≠ Conscience ‘en général’ Conscience (morale ): perception actuelle des principes moraux à suivre et capacité de juger une action selon ces principes. Il n’ a pas de conscience ; j’ai bonne conscience; agis selon ta conscience… → historiquement, c’est le premier sens du mot Étymologie : "cum-scientia", « avec science, savoir » = "accompagné de savoir" :  en fait d’un savoir moral Mais le sens s’est élargi…

  5. 2- la conscience sensible ou « spontanée » a- en un sens, toute perception sensorielle est conscience de l’environnement • « être conscient » (intransitif) : avoir les sens en éveil (≠ comas profond) • La conscience désigne alors la capacité à percevoir le monde environnant • pour les éthologues, tout système vivant doté d’organes sensoriels et capable d’interagir avec le monde environnant peut être qualifié de « conscient ». Ex : Jacob vonUexküll, Mondes animaux et monde humain

  6. Von Uexkull, père de l’éthologie Par la perception, l’animal est conscient de son environnement (pour la tique : l’odeur des glandes sudoripares des mammifères), une donnée tactile (peau fine); la lumière, la chaleur) Descartes : la « perception » animale n’est qu’une réaction mécanique : l’animal est comme une machine, il n’a pas de conscience.

  7. b- le « ce que ça fait que de… «  : l’expérience consciente • est-ce une conduite simplement automatique ? peut-être qu’il n’y a pas de choix; mais ca peut faire quelque chose à l’animal de percevoir. Thomas Nagel et l’echo-localisation de la chauve-souris : un certain ressenti (qualia)

  8. • extension de la conscience spontanée (= conscience immédiate de nos expériences) : Si l’on comprend la conscience dans le sens du ressenti de l’expérience subjective, Elle ne se réduit pas à la conscience sensorielle : il faut ajouter d’autres états mentaux, (au moins chez l’homme ) j’évoque un souvenir, je m’imagine un avenir je résous un problème pratique → toutes les expériences dont je sens ou je sais que je les vis sont en ce sens conscientes John Locke David Chalmers

  9. 3- la conscience intentionnelle et un de ses paradoxes : la conscience comme croyance et la conscience comme savoir • le sujet est généralement conscient des objets de ses représentations mentales Ici l’adjectif conscient et le substantif conscience réclame un complément: : de quelque chose = l’intentionalité (Husserl) •forme de conscience plus élaborée que la seule conscience sensible. Ne concerne sans doute pas les animaux les plus primitifs (ex : la tique n’a pas conscience du chevreuil)

  10. •cet usage du mot entraîne un paradoxe, selon qu’on se place du point de vue du sujet ou d’un point de vue objectif Ex : « Du son point de vue (point de vue de sa conscience) Quichotte a affaire à des géants. Il n’a pas conscience qu’il a affaire à des moulins à vents » → conscience signifie ou toute représentation consciente (vraie ou fausse) ou seulement les représentations vraies, le savoir Conscience signifie ou le point de vue subjectif ou la vérité

  11. 4- la conscience de soi L’intentionalité peut porter sur soi : le sujet peut aussi penser à lui-même : •se percevoir, lui ou son image et de se reconnaître, savoir que c’est lui (animaux intelligents)

  12. • parler de lui-même en 1ère personne (je/nous) • • se faire une idée de ce qui le caractérise, de ce qu’il est • - physiquement • → cf. pratique de l’autoportrait (ex : Rembrandt) • « moralement »« , psychologiquement • … dans nos actions • … nos comportements sociaux • … dans notre intériorité - pratique de l’introspection (intra- spicere : regarder à l’intérieur) • → cf. pratique de l’autobiographie (ex: Rousseau, les confessions)

  13. Quelques autoportraits de Rembrandt (1606-1669) 1627 1628 1633 1640 1667

  14. La prise de conscience de soi : l’histoire d’Œdipe • Devenu Roi de Thèbes, la ville est maudite par les dieux parce que le meurtrier de Laïos, l’ancien roi, court toujours. • Œdipe enquête • - Découvre que • → celui qu’il croyait être (le fils du roi de Corinthe) • il ne l’est pas • → celui qu’il pourchassait, le meurtrier de Laïos, • c’était lui-même Œdipe et le sphinx, Ingres (1808)

  15. • La conscience de soi crée un décalage de soi à soi. Prendre conscience de ce que je suis/ de qui je suis Me fait prendre conscience de ce que je suis /de celui que je voudrais être Ex : Augustin, sa vocation religieuse et sa conversion (Confessions) Botticelli, Augustin dans son cabinet de travail

  16. Mais avant même la question de la volonté (qui je veux devenir), Est-ce que j’ai conscience de ce que je suis ? La conscience que j’ai de moi-même - n’est-elle pas superficielle ? - n’est-elle pas en partie erronée, voire illusoire ?

  17. Exercice : Travail de distinction des différents sens de la notion d’inconscient. • « Tu es inconscient ! » • « J’ai retrouvé Roger inconscient sous la table du salon » • « Il tapait inconsciemment avec ses doigts les accoudoirs du fauteuil » • « Il désirait inconsciemment échoué à son examen, c’est pourquoi il n’a pas entendu son réveil ce matin-là.

  18. II. L’inconscient potentiellement conscient • distinction : l’inconscience : qualifie l’état du sujet qui n’est pas conscient … de son environnement … d’un danger … qu’il agit mal (conscience morale) l’inconscient : désigne les phénomènes eux-mêmes qui sont inconscients, qui ne sont pas connus du sujet ═

  19. 1-les mécanismes du cerveau échappent à la conscience spontanée • histoire : on a découvert que le cerveau était le véhicule principal de la pensée •les mécanismes cérébraux échappent tout à fait à la conscience spontanée • ils peuvent être l’objet d’une conscience d’objet informée par la science • mais restent pour l’instant l’objet d’une connaissance générique 2- les opérations mentales du sujet sont en partie inconscientes • la perception : exemple de l’audition (Leibniz); Chalmers • les étapes d’un raisonnement ou d’une remémoration (Joëlle Proust)

  20. admirer la couleur du coucher de soleil → perception consciente du rouge s’arrêter au feu rouge → perception souvent inconsciente point de vue de David Chalmers et des sciences cognitives cf. Joëlle Proust in http://www.dailymotion.com/video/xgewdw_les-sciences-de-l-esprit-2_tech

  21. Un point sur la conception de Bergson « Quelque idée qu’on se fasse de la conscience de soi, telle qu’elle apparaîtrait si elle s’exerçait sans entraves, on ne saurait contester que, chez un être qui accomplit des fonctions corporelles, la conscience ait surtout pour rôle de présider à l’action et d’éclairer un choix. Elle projette donc sa lumière sur les antécédents immédiats de la décision et sur tous ceux des souvenirs passés qui peuvent s’organiser utilement avec eux ; le reste demeure dans l’ombre ». Matière et Mémoire, p. 156. Henri Bergson, 1859-1941

  22. (Thèse de Bergson) la conscience est la part de l’esprit intéressée à l’action et au présent. La part laissée dans l’ombre peut être considérée comme inconsciente. « Inconscient » = données actuellement inutiles au sujet « Conscient » = données actuellement utiles au sujet (Définition)« Sont inconscientes les données que je connais sans en avoir besoin mais que je pourrais retrouver si elles m'étaient utiles ».  esprit

  23. 3- les traits mentaux durables du sujet sont en partie inconnus de lui : • des idées • des traits comportementaux • des désirs et sentiments

  24. 4- progresser dans la connaissance de soi : • ce à quoi on n’a pas accès directement par la conscience de soi, on peut y avoir souvent accès indirectement, par apprentissage : .. par l’auto-observation et l’auto-interprétation de nos manières d’agir en situation .. Par l’effort de remémoration et de synthèse .. Par l’écoute de ce que les autres disent de nous .

  25. Apprendre à se connaîtreesttrèsdifficile [...] et un très grand plaisir en même temps (quelplaisir de se connaître !) ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes : ce qui le prouve, cesont les reprochesque nous adressons à d'autres, sans nous rendrecompteque nous commettons les mêmeserreurs, aveuglésque nous sommes, pour beaucoup d'entre nous, par l'indulgence et la passion qui nous empêchent de jugercorrectement. Par conséquent, à la façondont nous regardonsdans un miroirquand nous voulonsvoirnotre visage, quand nous voulonsapprendre à nous connaître, c'est en tournantnos regards versnotreamique nous pourrions nous découvrir, puisqu'unamiest un autresoi-même. Concluons : la connaissance de soiest un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'und'autre qui soitnotreami ; l'homme qui se suffit à soi-mêmeauraitdoncbesoind'amitié pour apprendre à se connaîtresoi-même. ARISTOTE, La Grande Morale, II, 15

  26. • tout cela suppose disposer d’une maîtrise du vocabulaire (ex : voca. des passions) qui nous permettra - d’exprimer ce que nous pensons être - et même de penser ce que nous sommes conscience de soi suppose une maîtrise de concepts capables de nous décrire

  27. III- L’hypothèse d’un inconscient refoulé

  28. « Dans le cours des siècles, la science a infligé à l’égoïsme naïf de l’humanité deux graves démentis. La première fois, ce fut lorsqu’elle a montré que la Terre, loin d’être le centre de l’Univers, ne forme qu’une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous au nom de Copernic, bien que la science alexandrine ait déjà annoncé quelque chose de semblable. Le second démenti fut infligé à l’humanité par la recherche biologique, lorsqu’elle réduisit à rien les prétentions de l’homme à une place privilégiée dans l’ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l’indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution s’est accomplie de nos jours, à la suite des travaux de Ch. Darwin, de Wallace et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains. Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison, qu’il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique.  » Sigmund Freud, Introduction à la Psychanalyse

  29. Les 3 grandes blessures narcissiques dans l’histoire de l’humanité selon F. : la Terre n’est pas au centre de l’univers L’homme n’est pas au sommet des espèces vivantes L’homme n’est pas maître dans son propre esprit

  30. 1- Le problème initial:Comment expliquer et soigner « l’hystérie » ? • Hystérie : trouble nerveux reconnu dès l’antiquité et resté mystérieux, aux manifestations très diverses, des crises de convulsions aux hallucinations et aux paralysies sans cause organique apparente. • Hypothèses jusqu’alors : • -possession démoniaque • Simulation • etc. Brouillet, Une leçon de Charcot à la Salpêtrière, 1887

  31. Le cas Elisabeth • Les symptômes • l’hypothèse « traumatique » • et la résistance Pour tenter d’expliquer la pathologie, il faut faire l’hypothèse de l’existence de représentations inconscientes (d’événements oubliés traumatiques, de « réminiscences ») qui occasionneraient certains effets pathologiques.

  32. La psychanalyse n’a pour simplement pour but de fournir une explication théorique de l’hystérie ou des névroses. Elle a aussi une visée essentiellement thérapeutique. Comment guérir quelqu’un qui présente des symptômes hystériques? Le symptôme hystérique peut disparaître si on en découvre la cause.

  33. - L’origine des névroses : le retour du refoulé sous une forme substitutive  « L’examen d’autres malades hystériques et d’autres névrosés nous conduit à la conviction qu’ils n’ont pas réussi à refouler l’idée à laquelle est liée leur désir insupportable. Ils l’ont bien chassée de leur conscience et de leur mémoire, et se sont épargné, apparemment, une grande somme de souffrances, mais le désir refoulé continue à subsister dans l’inconscient ; il guette une occasion de se manifester et il réapparaît bientôt à la lumière, mais sous un déguisement qui le rend méconnaissable ; en d’autres termes, l’idée refoulée est remplacée dans la conscience par une autre qui lui sert de substitut, d’ersatz, et à laquelle viennent s’attacher toutes les impressions de malaise que l’on croyait avoir écartées par le refoulement ». Cinq leçons sur la psychanalyse, 1909. (Exemple) Le personnage de Terry dans le film de Charles Chaplin, Les feux de la Rampe (1952), voir aussi le cas « Elisabeth » rapporté par Freud (Cf. manuel, p. 32)

  34. Comment faire remonter à la surface, à la conscience ce qui cause le trouble et est justement inconscient? Freud va utiliser successivement deux méthodes : l'hypnose et le travail d'analyse (Cette dernière marque le début de la psychanalyse). (1)L’hypnose permettait de se procurer un accès direct aux représentations refoulées, cause des symptômes. (Méthode dite « cathartique »)

  35. (2)La méthode des associations libres. L'idée de Freud, c'est celle de l'existence d'un déterminisme psychique. C'est par le biais de ses pensées, souvenirs ou fantasmes racontés par le patient que Freud espère, par interprétation, accéder aux représentations inconscientes qui perturbent la vie psychique de ses patients.

  36. Le test de Rorschah ou psychodiagnostik est un outil d’évaluation psychologique de type projectif élaboré par le psychiatre et psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. Il consiste en une série de planches sur lesquelles sont dessinées des taches symétriques et qui sont proposées à la libre interprétation de la personne évaluée. Les réponses fournies serviront à évaluer sa personnalité.

  37. Le travail du psychanalyste est donc de faire revenir à la conscience les éléments refoulés à l’origine du trouble afin que le patient s’en rende maître et puisse les réintégrer à sa conscience L’obstacle majeur : la « résistance » « La découverte de la sexualité infantile et la réduction des symptômes névrotiques à des composantes instinctives érotiques nous ont conduits à quelques formules inattendues sur l’essence et les tendances des névroses. Nous voyons que les hommes tombent malades quand, par suite d’obstacles extérieurs ou d’une adaptation insuffisante, la satisfaction de leurs besoins érotiques leur est refusée dans la réalité. Nous voyons alors qu’ils se réfugient dans la maladie, afin de pouvoir, grâce à elle, obtenir les plaisirs que la vie leur refuse. (…) La fuite hors de la réalité pénible ne va jamais sans provoquer un certain bien-être, même lorsqu’elle aboutit à l’état que nous appelons maladie parce qu’il est préjudiciable aux conditions générales de l’existence ». Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, pp. 59-60.

  38. 2- généralisation à toutes les névroses : La psychanalyse : école de psychologie clinique psychanalyste; psychologue; psychothérapeute; psychiatre La psychanalyse va expliquer ainsi toutes les névroses : affections caractérisée par des troubles affectifs et émotionnelles (angoisse, obsessions, phobies, etc.) dont le sujet est conscient mais dont il ne peut pas se débarrasser. Or, selon Freud, nous sommes tous névrosés à un certain degré. Sa théorie a donc une portée universelle.

  39. 3-une nouvelle conception de l’Inconscient (Thèse soutenue) L’inconscient est radicalement distinct de la conscience ; c’est une part de l’esprit dont les pouvoirs et les effets sur la conduite humaine sont égaux, voire supérieurs, à ceux de la conscience. conscience « Le psychique ne coïncide pas en toi avec le conscient : qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose.  inconscient

  40. • Le moi : ensemble des représentations mentales dont nous avons conscience. Fonctionnement : a pour but que l’individu s’adapte aux contraintes du réel, naturel et social. Donc soumis au « principe de réalité » La structure de l’esprit MOI • Le surmoi : constitué par l’ensemble des interdits sociaux intériorisés par l’individu. Double face : censure / Idéal du moi. SURMOI ça • L’inconscient ou le « ça » : l’ensemble des pulsions qui constituent l’être humain et qui vont être refoulées. « Pulsions » : tendances provenant du corps et qui cherchent à se satisfaire par n’importe quel moyen. Sont soumises au « principe de plaisir ».

  41. 4- les pulsions sexuelles et le complexe d’Oedipe Quelles sont les tendances refoulées que l’on retrouve dans l’inconscient? « Il s’agit presque toujours de tendances sexuelles » Chez Freud, c’est dans le « complexe d’Œdipe » que se règle dès la petite enfance la prohibition de l’inceste.

  42. « A cette époque, l’homme se trouve devant une grande tâche qui consiste à se détacher des parents, et c’est seulement après avoir rempli cette tâche qu’il pourra cesser d’être un enfant pour devenir un membre de la collectivité sociale. La tâche du fils consiste à détacher de sa mère ses désirs libidineux pour les reporter sur un objet réel étranger, à se réconcilier avec son père, s’il lui a gardé une certaine hostilité, ou à s’émanciper de sa tyrannie lorsque, par réaction contre sa révolté enfantine, il est devenu son esclave soumis. Ces tâches s’imposent à tous et à chacun, et leur accomplissement réussit rarement d’une façon idéale, c’est-à-dire avec une correction psychologique et sociale parfaite. Les névrotiques, eux, échouent totalement à ces tâches. C’est en ce sens que le complexe d’Œdipe peut être considéré comme le noyau des névroses ». Ingres, Œdipe et le Sphinx, 1808, Musée du Louvre

  43. 5- la théorie freudienne est-elle justifiée ?

  44. On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques ; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison, pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérience immédiate. Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestable de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse. L'on doit donc se ranger à l'avis que ce n'est qu'au prix d'une prétention intenable que l'on peut exiger que tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience. On peut aller plus loin, et avancer, pour étayer la thèse d’un état psychique inconscient, que la conscience ne comporte à chaque moment qu’un contenu minime si bien que, mis à part celui-ci, la plus grande partie de ce que nous nommons connaissance consciente se trouve nécessairement, pendant les plus longues périodes en état de latence, donc dans un état d’inconscience psychique. Si l’on tenait compte de l’existence de tous nos souvenirs latents, il deviendrait parfaitement inconcevable de contester l’inconscient . Freud, Métapsychologie (1915)

  45. Egon Schiele, Mère et enfant, 1910 Egon Schiele, Femme assise à la jambe repliée, 1917

  46. Gustav Klimt, La jeune fille, 1912-13

  47. 6-« Les rêves : la « voie royale » vers l’inconscient » « L’interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient », 1900, L’interprétation des Rêves. René Magritte, Le Libérateur

  48. S. Dali, Une seconde avant le réveil d'un rêve causé parle vol d'une abeille autour d'une grenade, 1944

  49. Processus de formation du rêve : Lorsque l’on dort, notre conscience n’est plus aussi vigilante qu’à l’état de veille. -La censure est donc plus facile à contourner -mais la conscience n’est jamais tout à fait absente (preuve: on peut être réveillé par le réveil): l’inconscient doit donc déguiser les désirs qu’il veut faire passer. Pour Freud, donc, « le rêve est la satisfaction inconsciente et déguisée d’un désir refoulé ». Dévoiler la signification du rêve réclame donc un effort d’interprétation

More Related