1 / 25

La rencontre interculturelle Ghayda Hassan, Ph.D. UQAM

La rencontre interculturelle Ghayda Hassan, Ph.D. UQAM & Équipe de Psychiatrie Transculturelle, CSSS de la Montagne. Avant de commencer. Les immigrants ne sont pas à problèmes.

rory
Download Presentation

La rencontre interculturelle Ghayda Hassan, Ph.D. UQAM

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. La rencontre interculturelle Ghayda Hassan, Ph.D. UQAM & Équipe de Psychiatrie Transculturelle, CSSS de la Montagne

  2. Avant de commencer • Les immigrants ne sont pas à problèmes. • D’ailleurs, les études indiquent que les immigrants et réfugiés, même s’ils ont été exposés à une adversité importante, ont souvent moins de problèmes de santé mentale que leurs pairs du pays hôte (Davies, 1998; Rousseau, 1998; Montgomery, 2001). Ceci est observé durant les premières années. Par la suite, la santé des immigrants rejoint celle de la population générale.

  3. L’état actuel des connaissances • Parmi les nombreux défis qui se présentent à la famille et à l’enfant, le principal est celui de l’intégration: essentiel pour le bien-être de la famille et pour le succès du projet migratoire. • Intégration = délicat équilibre entre la transmission des valeurs culturelles d’origine et leur transformation en lien avec les valeurs de la société hôte. • Assimilation = adoption principale des valeurs de la société d’accueil et rejet des valeurs d’origine. • Ghettoïsation = adoption principale des valeurs d’origine et exclusion de la participation dans la société d’accueil. • Marginalisation = rejet des valeurs d’origine et des valeurs d’accueil. • Se retrouvent chez la même personne à différents moments ou dans différents contextes.

  4. La rencontreinterculturelle Consciente rationnelle Culture d’origine Cultures d’accueil L’immigrant: histoire, ressources, santé L’intervenant: histoire, ressources, santé Inconsciente émotive

  5. La rencontre interculturelle • Du point de vue de la famille • Comment comprendre le rôle que jouent les vécus pré et post-migratoires, leur impact sur les dynamiques familiales, les pratiques, les normes et les valeurs culturelles? • Les difficultés rencontrées au pays d’accueil, en lien avec les caractéristiques familiale sont influencées par: • Les raisons sous-tendant l’immigration • Le statut migratoire: Réfugiés vs. Immigrants • La scolarité et le statut socio-économique du parent • L’âge des enfants à l’arrivée dans le nouveau pays • La familiarité de la famille avec la société hôte avant l’immigration

  6. La rencontre interculturelle • Du point de vue de la famille • Comment comprendre le rôle que jouent les vécus pré et post-migratoires, leur impact sur les dynamiques familiales, les pratiques, les normes et les valeurs culturelles? • Les difficultés rencontrées au pays d’accueil, en lien avec les caractéristiques familiale sont influencées par: • Trauma • Les séparations familiales • Le conflit (et non l’écart) entre les valeurs culturelles de la famille et celles de la société d’accueil. • Les contacts avec la famille, dansle pays d’origine • Le réseau de soutien • La connaissance du français ou de l’anglais par les parents.

  7. La rencontre interculturelle • Du point de vue des parents • Quel est l’impact différencié du parcours migratoire selon les générations (ex. : sur l’autorité parentale, la réussite scolaire des enfants, les aînés, etc.)? • Les parents rencontrent un double défi: celui d’assurer la continuité de leur culture en la transmettant à leurs enfants, tout en favorisant leur intégration à la société d’accueil. • Les parents privilégient la transmission des valeurs d’origine. On ne peut transmettre que ce que l’on connaît. Ou encore on ne peut pas transmettre ce qu’on ne connaît pas. • L’Affirmation de l’identité religieuse répond à un besoin de vivre un sentiment de continuité et d’appartenance, sur le plan identitaire, au système de valeurs qui a depuis toujours guidé leurs vies.

  8. La rencontre interculturelle • Du point de vue de l’enfant • Quel est l’impact différencié du parcours migratoire selon les générations (ex. : sur l’autorité parentale, la réussite scolaire des enfants, les aînés, etc.)? • Familiarisation rapide avec la société d’accueil et ses codes. • Ceci n’est pas nécessairement source de conflits familiaux. Il y a, généralement, consensus autour des valeurs à privilégier entre les enfants et les parents. • Une intégration efficace de l’identité biculturelle est un facteur de protection pour le développement et le comportement des jeunes immigrants. • Les adolescents qui sont dans une « twilight zone » sur le plan de l’identité ou qui sont assimilés démontrent davantage de troubles de comportement que les jeunes ayant une forte identité ethnique d’origine avec ou sans une forte identité d’accueil.

  9. La rencontre interculturelle • Du point de vue de la famille • La réussite de l’intégration dépendra en grande partie des conditions d’accueil: • Ce qu’on connaît bien: • Les conditions d’accueil et de logement • L’accès à l’emploi • L’accès à l’apprentissage de la langue • Les expériences de racisme ou de discrimination subtiles ou non • Quelques exemples

  10. Exemples • Le père: Impact des compétences professionnelles non reconnues et du non accès à un emploi ou un emploi dans le domaine de compétences : • Crises identitaires: rôle du père, pourvoyeur. • Perte du statut: un père au chômage ne constitue probablement pas pour le jeune adolescent immigrant un modèle positif à qui s’identifier. • Donc: Perte de statut et perte d’autorité. • Réactions possibles: désengagement, rigidification des stratégies de reprise de pouvoir.

  11. Facteurs appartenant à la famille • La mère: • Augmentation des responsabilités familiales. • Augmentation du stress lié aux responsabilités familiales et à l’emploi s’il y a lieu. • Impact des compétences professionnelles non reconnues et du non accès à un emploi ou un emploi dans le domaine de compétences. • Réactions parfois négatives de la part des enfants ou du père en lien avec sa disponibilité vis-à-vis des enfants. • Sentiment d’impuissance et augmentation de la dépendance sur le conjoint ou les enfants. • Isolement si elle ne connaît pas la langue.

  12. Facteurs appartenant à la famille • Les enfants: • Intégration plus rapide sur le plan de la langue et des interactions sociales. • Plus attirés ou séduits par les modèles que la société hôte leur offre (par la télé, école). • Gain significatif de pouvoir s’ils exercent un rôle de médiateur ou de communicateur. • Mais aussi « parentification ». • Mise à nu des faiblesses des parents ou de certains aspects qui devraient demeurer cachés aux enfants (du domaine de la vie adulte des parents).

  13. Facteurs appartenant à la famille • Les aînés: • Isolement surtout s’ils ne connaissent pas l’anglais ou le français. • Possibilité d’inversement des rôles : donneurs de soins plutôt que receveurs de soins. • Déracinement mais accès possible à de meilleures conditions de vie. • Gains s’ils immigrent au sein d’un réseau familial et communautaire plus élargi. • Rôles et positions spécifiques au sein de la famille.

  14. Miroir social négatif • L’intégration des enfants immigrants devient donc problématique lorsque: • Il y a « conflits de loyauté » en lien avec • L’image négative que la société hôte reflète du groupe culturel d’origine ou de la famille, du parent ou de l’enfant (rejoint la notion de social mirroring, Suarez-Orozco) • La famille est, ou se sent dévalorisée • Perte de statut des parents. Or les parents sont des modèles, s’ils sont discrédités l’enfant aura de la difficulté à s’identifier à ces modèles. • Ce que l’on observe alors : • Émergence de conflit entre l’espace familial privé et le monde social extérieur. • Émergence des stratégies de ségrégation, marginalisation, ghettoïsation.

  15. Effet mirroir • Les stratégies de ségrégation : • Sentiments de dévalorisation + • Discrimination et reflet social/médiatique négatif du groupe d’origine: Image de soi projetée comme étant négative = Réaction de défense par le rejet de la société d’accueil, de l’école, des intervenants… • Spirale qui engendre: • un « effet miroir » : Les parents qui se perçoivent comme étant dévalorisés et rejetés par la communauté d’accueil se défendent à leur tour en rejetant et en dévalorisant les valeurs de cette même communauté.

  16. Les conséquences chez l’enfant: Conflit de loyauté Une lame à deux tranchants • Décision de rester fidèle à la culture d’origine : risque de rejet par la société d’accueil. • Décision d’être fidèle à la société d’accueil : risque de rejet par la famille. • Impasse de conflits de loyauté: l’enfant a l’impression qu’il doit choisir entre la fidélité à sa famille et sa culture d’origine VS. la fidélité à sa culture d’accueil.

  17. Les conséquences : Conflit de loyauté Émergence de trois stratégies possibles: • Résilience: Faculté à « rebondir », à vaincre des situations traumatiques. • Intégration fataliste d’une image négative de sa culture d’origine: risque de développement de différents symptômes et de confusion de l’identité et assimilation à la culture d’accueil. Résignation de son rôle de parent auprès de l’enfant. • Refus et révolte: Perte de toute notion d’autorité (puisque les deux systèmes de valeurs se discréditent alors je ne peux faire confiance à aucun des deux): manipulation, trouble de comportements, comportement suicidaires. • Rigidification des stratégies de socialisation: risque de conflits familiaux. • Affirmation de l’appartenance religieuse et le rejet de toute appartenance à la culture d’accueil servent « d’outils » d’affirmation identitaire.

  18. Relation parents • Les parents et les intervenants doivent donc travailler rapidement sur le rétablissement de l’autorité parentale, la restitution du modèle père ou mère positif aux yeux de l’enfant et ce, dans la création d’un partenariat au bénéfice de l’enfant. Intervenant Parents Intervenant Enfant Enfant Parents

  19. La rencontre interculturelle • Du point de vue de l’intervenant • À quoi faut-il être sensible ou attentif comme intervenant social ou municipal? • Quels sont les chocs qui traversent généralement cette trajectoire? • Quelles sont les plus grandes confusions courantes ou préjugés faut-il lever à cet égard (réalités perçues vs. réalités vécues) afin d’agir adéquatement? Comment peut-on véritablement créer des relations interculturelles à partir des « chocs culturels » qui se pointent et se vivent inévitablement? • Comment faudrait-il s’y prendre pour connaître et bien cerner les besoins de personnes plus vulnérables et difficiles à rejoindre (ex. : les aînés de la première génération)?

  20. Relation interculturelle • Mais pour établir un lien, plusieurs questions doivent être explorées : • Quelles sont mes valeurs? • Quelles sont les valeurs culturelles que je représente? • Qui suis-je aux yeux des parents immigrants? • Quelles sont les valeurs que je promeus (ex. : l'indépendance, l'autonomie) et comment résonnent-elles en lien avec les valeurs que la famille souhaite transmettre à son enfant ? • Comment est-ce que je me représente le parent? • Comment je réagis au parent/enfant et pourquoi? • Mes réactions proviennent-elles de la famille ou de mes valeurs? • Ma définition de ce qui est «normal» est-elle la même pour le parent? • Si oui, ma définition et mes demandes sont elles en lien avec les préoccupations que vivent les parents ou leur liste de priorités?

  21. Relation interculturelle • Que connaît le parent immigrant à propos de la société? Dois-je être un informateur clef pour eux, puis un intervenant? • Quel est mon rôle? Est-ce ce que cherche le parent? • Ne pas chercher à impliquer tout de suite, et à tout prix le parent qui semble avoir trop de préoccupations ou de responsabilités, ou qui n’est pas prêt. • Quelles sont nos difficultés de communication et comment y remédier? • Quel est le modèle explicatif du parent? Sa théorie du monde? Et ses modes d’expression de la détresse?

  22. Relation interculturelle • Quels sont les besoins du parent face à son rôle et à sa participation? • Ces besoins sont-ils réalistes compte tenu de la situation du parent ou de l’enfant? • Quels sont mes besoins? Intérfèrent-ils avec mon travail? • Comment la rencontre avec le parent vient me changer, et à quoi je résiste? • Qu’est-ce que j’essaye de changer chez le parent? • Où sont les limites de mon intervention? • Quel bien je fais et quels torts? • Sur le système familial et son équilibre et non uniquement sur les membres visés

  23. La rencontre interculturelle • Du point de vue de la société • Jusqu’où faut-il adapter nos services aux besoins spécifiques de certaines catégories de la population sans nier l’intérêt général public? • Jusqu’où, au contraire, le fait de ne pas en tenir compte, dilue les problématiques et empêche de mettre en oeuvre des solutions adéquates, innovatrices et spécifiques? • Qu’est-ce qui est excusable au nom d’une certaine compréhension culturelle de mœurs différentes ou ne l’est pas? Jusqu’à quel point devons-nous accommoder et pouvons-nous exiger certains accommodements raisonnables? Sommes-nous allés trop loin et que faire face à un certain «relativisme ou angélisme culturel»?

  24. Quelques réflexions • Attention à l’approche recette: ce qui s’applique à un groupe ne s’applique pas à l’individu • Assister la famille à améliorer ses conditions de vie (langue et emploi avant tout). • Attention à la polarisation des perceptions de soi et de l’autre, du nous et du eux, du bien et du mal, de l’agresseur et de la victime : elle nourrit l’injustice et la colère. • Attention au relativisme culturel absolu. • Attention à la culturalisation de la violence (exs. : les crimes d’honneur vs. Les crimes de passion; le terrorisme, etc.).

  25. Quelques réflexions • La non-adaptation des services aux besoins des populations desservies peut compromettre l’efficacité de ces services et créer des inégalités d’accès et de qualité de soins. • Privilégier les zones de convergence entre les valeurs culturelles d’origine et celles de la société d’accueil comme premier moyen d’établir un lien de confiance et établir à les objectifs de l’intervention à partir de ces zones de convergence. • Partir avec le parent où il se situe pas d’où vous vous situez en tant qu’intervenant ou personne. • Miser et reconnaître les forces de tout individu, vous n’êtes pas un expert. • Travailler à rendre vos institutions plus compétentes culturellement, ne serait-ce qu’en diversifiant l’origine de ses employés.

More Related