250 likes | 606 Views
Syndrome dépressif. Dr Blandine CHERMETTE Hôpital Pasteur, CHU de Nice, Cours de psychiatrie École de kinésithérapeutes ( 2è année ) 2006 / 2007. 1. Généralités. Définition : fléchissement du tonus neuropsychique avec ralentissement psychomoteur et affects pénibles.
E N D
Syndrome dépressif Dr Blandine CHERMETTE Hôpital Pasteur, CHU de Nice, Cours de psychiatrie École de kinésithérapeutes ( 2è année ) 2006 / 2007
1. Généralités • Définition : fléchissement du tonus neuropsychique avec ralentissement psychomoteur et affects pénibles. • En pratique : personne présentant depuis plusieurs jours un épuisement psychique et physique, avec une inertie motrice et la perte des envies habituelles. • Retentissement sur le fonctionnement quotidien du sujet +++ • Risque suicidaire +++
2. Epidémiologie • Maladie très fréquente dans les pays occidentaux. • Prévalence : • Homme : 3% • Femme : 6% • 15% de décès par suicide. • Invalidité sur le plan socioprofessionnel +++ : arrêts de travail, longue maladie ...
3. Classifications • Dépression endogène : voir maladie maniaco-dépressive (trouble bipolaire de l’humeur) • Biologique, génétique • Récurrences, saisonnière • Pas toujours de facteur déclenchant • Intensité +++, grave (mélancolie). • Dépression psychogène = dépression névrotique = dépression réactionnelle = dépression névrotico-réactionnelle • Facteur déclenchant • Pas de terrain prédisposé • Intensité relative.
Épisode dépressif majeur (DSM IV) = caractérisé • Critère de durée : au moins 2 semaines; • Critère de symptômes présents; • Rupture avec le fonctionnement antérieur et retentissement; • Intensité légère, moyenne ou sévère. • Dépression chronique : EDM au moins 2 ans. • Dysthymie : • Éléments dépressifs plus d’un jour sur deux pendant au moins 2 ans; • Pas de période de plus de 2 mois consécutifs sans les symptômes.
Dépression primaire : • Pas de pathologie psy; • Pas de pathologie somatique active. • Dépression secondaire : • Association à une pathologie psychiatrique ou somatique; • Psy : alcool, toxiques, troubles anxieux (phobie, trouble panique …), schizophrénie, personnalités patho (borderline, dépendante …); • Somatique : troubles endocriniens (thyroïde+++), neuro (Parkinson, SEP, démence), cancers, maladies de système, toxiques et médicaments (bétabloquants, interféron, ciclosporine …)
4. Syndrome dépressif – Clinique (1) • Humeur dépressive • Vision pessimiste de soi et du monde • tristesse pathologique • douleur morale, ruminations • anhédonie (incapacité douloureuse à éprouver du plaisir) • auto-dévalorisation • idées mélancoliques • Émoussement affectif • perte des plaisirs et des intérêts • anesthésie affective (se reproche de ne pouvoir aimer ses proches) • conscience douloureuse du trouble • Perte de l’envie d’agir • Instabilité des affects (incontinence affective) • irritabilité, impulsivité • intolérance, hostilité • crises de larmes • Idéations suicidaires
4. Syndrome dépressif – Clinique (2) • Ralentissement psychomoteur : perte de l’élan vital • Ralentissement intellectuel • lenteur d’idéation (bradypsychie), monoidéisme, anidéisme • indécision, aboulie • Perte de l’énergie, de l’élan vital, • ralentissement du débit verbal, augmentation du temps de latence des réponses • pauvreté du discours voire mutisme • trouble de l’attention, de la concentration, de la mémoire • impression d’écoulement lent du temps • Ralentissement moteur • lenteur de la marche, rareté des mouvements, amimie • voix monocorde, faible • asthénie vitale, incurie
4. Syndrome dépressif – Clinique (3) • Symptômes somatiques • Troubles du sommeil • insomnie d’endormissement, réveils nocturnes • insomnie matinale • somnolence diurne • parfois, hypersomnie non réparatrice • Troubles de l’alimentation • anorexie avec perte de poids +++ • parfois, hyperphagie • Troubles de la sexualité • diminution de la libido • impuissance, frigidité • Troubles physiques divers • céphalées, constipation • algies diverses • troubles neurovégétatifs …
5. Formes cliniques • Dépression psychogène ou réactionnelle • Dépression mélancolique • Dépression anxieuse • Dépression stuporeuse • Dépression délirante • Dépression du sujet âgé : • Dépression d’involution • Dépression masquée • Dépression pseudo-démentielle.
Dépression psychogène • Cause déclenchante : deuil, rupture, échec… • Anxiété au 1er plan. • Ralentissement psychomoteur modéré. • Pas d’idées mélancoliques, ni délirantes. • Influence de l’extérieur sur l’humeur, accessibilité à la réassurance.
Dépression endogène / psychogène (névrotico-réactionnelle)
Description de l’accès mélancolique (1) • Début le plus souvent progressif • Sur quelques jours ou semaines. • Facteur déclenchant dans 30% des cas environ : • Soit événement négatif : deuil, séparation, préjudice, humiliation, échec, déception … • Soit événement positif : mariage, naissance, promotion, réussite … • Autres : maladies somatiques, médicaments dépressogènes, déménagement … • Désintérêt pour les activités habituelles, asthénie physique et psychique croissante, tristesse, insomnie pénible et mal supportée.
Description de l’accès mélancolique (2) • Période d’état : • Ralentissement psychomoteur extrême, attitude immobile, figée. • Visage triste avec oméga mélancolique. • Anorexie, constipation. • Insomnie +++ avec éveils nocturnes (angoisse) et réveils matinaux précoces (tristesse). • Altération des fonctions cognitives : attention, mémoire, raisonnement. • Anxiété +++ avec signes physiques
Description de l’accès mélancolique (3) • Tristesse pathologique profonde • Douleur morale intense • Amélioration vespérale de l’humeur • Monoidéisme +++ • Idées mélancoliques : • Pessimisme extrême • Auto-dévalorisation • Honte, Culpabilité • Incurabilité • Auto-accusation • Indignité • Idées de ruine • Au maximum : négativisme, idées délirantes de damnation, d’expiation ou de persécution justifiée, voire syndrome de Cotard.
Description de l’accès mélancolique (4) • Évolution • Évolution spontanée (non traitée: de 3 à 6 mois en moyenne. • Durée d’un accès traité : 1 à 3 mois environ. • Guérison rapidement progressive (quelques jours). • Possibilité de virage maniaque.
Mélancolie délirante • Idées mélancoliques extrêmes. • Contenu du délire congruent à l’humeur. • Conviction absolue du patient. • Mécanismes intuitif, imaginatif et interprétatif (hallucinations rares). • Thèmes pénibles +++ : • Hypocondrie • Idées de ruine et de catastrophe • Idées de négation • Persécution vécue comme justifiée : possession diabolique ou punition divine • Négation d’organes, du monde voire de la mort (syndrome de Cotard). • Délire pauvre et peu extensif. • Vécu le plus souvent passif et résigné. • Conséquences éventuelles : • Refus d’alimentation (absence d’intestin !) • Refus de parler (absence de bouche !) • Suicide expiatoire ou sacrificiel.
Dépression anxieuse • Anxiété +++ • Agitation anxieuse. • Risque suicidaire +++ Dépressions stuporeuse Inhibition motrice au premier plan (patient figé, mutique, désespéré).
Dépression du sujet âgé • Dépression d’involution • Tableau de mélancolie anxieuse; • Pas d’atcds, > 50 ans; • Troubles cognitifs et agitation; • Éliminer une démence débutante; • Mais évolution démentielle fréquente dans les 5 à 10 ans.
Dépression du sujet âgé • Dépression masquée • Manifestations algiques au 1er plan; • Symptômes dépressifs sous-jacents; • Anxiété +++ • Répercussion quotidienne +++ • Bilan somatique normal; • Antalgiques inefficaces, antidépresseurs efficaces.
Dépression du sujet âgé • Dépression pseudo-démentielle • Le syndrome dépressif provoque une altération importante des fonctions intellectuelles et des troubles du comportement simulant un état démentiel; • Les éléments dépressifs précèdent le syndrome pseudo-démentiel; • Pas de DTS; • Plaintes à propos des troubles cognitifs; • Atcds perso ou familiaux de dépression; • Antidépresseur = test diagnostic.
6. Traitement (1) • Chimiothérapie : • Efficacité après 2 à 6 semaines. • Pendant au moins 6 mois. • Antidépresseurs+++ • Sismothérapie : • Mélancolie +++ • Après bilan préopératoire; • Électroconvulsivothérapie sous courte AG avec curarisation; • Traitement d’attaque : 8 à 12 séances (2 à 3 par semaine); • Traitement d’entretien : 1 séance par mois pendant environ 1 an.
6. Traitement (5) • Traitement symptomatique : • Anxiolytiques: BZD ou NLP sédatif • Hypnotique • Traitement étiologique si nécessaire. • Psychothérapie de soutien +++ • Hospitalisation si • Dépression endogène; • Risque suicidaire; • Altération de l’état général; • Épuisement psychique; • Résistance aux traitements. • À distance : psychothérapie • TCC • Analytique • Familiale.