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1 ère Partie La fin de la modernité

LA DÉMOCRATIE, UNE VALEUR SPIRITUELLE? Socialisme personnaliste et démocratie , les expériences de développement social local Jean-Marie Gourvil Collège des Bernardins 21 février 2013. 1 ère Partie La fin de la modernité.

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1 ère Partie La fin de la modernité

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  1. LA DÉMOCRATIE, UNE VALEUR SPIRITUELLE?Socialismepersonnaliste et démocratie,les expériences de développement social localJean-Marie GourvilCollège des Bernardins21 février 2013

  2. 1ère PartieLa fin de la modernité Le rapport entre la démocratie et la spiritualité est souvent posé à travers un questionnement sur les liens entre l’Etat et les Religions. Question légitime, mais… C’est la question des ligueurs du XVIème : le roi est-il toujours catholique? Une autre question pourrait-être : est-ce que la vie quotidienne d’un peuple démocratique ( Tocqueville) peut-être traversée aujourd’hui par des valeurs spirituelles?

  3. La fin de la modernité Ce qui peut nous intéresser ici, est moins le rapport de l’Etat aux Religions que celui des communautés locales au « spirituel ». C’est moins également le fonctionnement « politique » des collectivités locales …qu’un intérêt pour les « militants », les « bénévoles », les « innovateurs… », les « gens »… Ne faut-il pas poser la question des motivations spirituelles des militants de la démocratie locale, de ceux qui s’investissent dans la réalité quotidienne, à travers souvent des associations, des actions minuscules, des micro-projets porteurs de sens ?

  4. La fin de la modernité Notre question est donc l’inverse de celle du Concile de Trente, le concile de l’époque moderne. L’Eglise prend peur du protestantisme et de tous les mouvements mystiques incontrôlables du Moyen-Age flamboyant. Le peuple fait peur, la culture populaire inquiète. Il a fallu alors encadrer le peuple, l’éduquer, le surveiller en le plaçant sous l’œil vigilant du prêtre que l’on forme , auquel on prescrit la soutane et donne un jardin de curé. Il a fallu aussi enfermer les pauvresà l’hôpital général.

  5. La fin de la modernité • A l’inverse au moment même où l’on doute des valeurs spirituelles des élites de la République, ne peut-on pas se poser la question : « est-ce que les innovateurs locaux, les militants qui inventent la société locale ne seraient pas porteur d’une vraie spiritualité? » • Tocqueville avait annoncé que les peuples démocratiques seraient désespérés en regardant les élites qui auront perdu les valeurs morales de l’Ancien Régime.

  6. La fin de la modernité Dans les dernières pages de La démocratie en Amérique ilaborde la colère de l’homme démocratique: « Les hommes qui vivent dans les siècles démocratiques où nous entrons ont naturellement le goût de l’indépendance. Ils empêcheront qu’aucun despotisme ne puisse s’asseoir…

  7. La fin de la modernité et ils fourniront de nouvelles armes à chaque génération nouvelle qui voudra lutter en faveur de la liberté des hommes. Ayons donc de l’avenir cette crainte salutaire qui fait veiller et combattre, et non cette sorte de terreur molle et oisive qui abat les cœurs et les énerve. »

  8. La fin de la modernité • Vision endogène de la société! • …..Ne faut-il pas partir d’en bas? • Le renouveau de la citoyenneté active, de l’empowerment n’a-t-il pas une source spirituelle?

  9. La fin de la modernitéUn bouillonnement d'initiatives et de projets solidaires Les sites Internet, la presse spécialisée, l’expérience des « militants » montrent que nous assistons à un foisonnement d'initiatives et de projets. 1erexemple : « Les groupes d’entraide » 2ème exemple « Tous nos enfants sont nos enfants » 3ème exemple : « La journée citoyenne de Berwiller » 4ème exemple: « Les projets de monnaies complémentaires sociales et solidaires »

  10. La fin de la modernité Ne faut-il pas relire maintenant l’Epitre à Diognète dans laquelle apparaît le mot « paroisse » parrochia? C’était l’Empire romain, l’Eglise ne se confondait pas avec l’Etat. Les hommes de la parrochia étaient « les hommes de l’Esprit-Saint » (Dominique Bertrand S.J., Introduction , Les Pères Apostoliques), Foi Vivante. ) Il y a sans doute aujourd’hui un foisonnement de paroisses et d’hommes inspirés.

  11. 2ème partieUne certaine lecture de l'histoire RenaissanceCrise de l'Etat Providence Hyper-modernité? Antiquité Moyen Age Modernité Post-Modernité ? 

  12. Une certaine lecture de l’histoirele Moyen-Age enchanté et solidaire - Une vision « communautaire » et « enchantée » du monde et de l'individu - Une forte intégration communautaire professionnelle et sociale . Le territoire est celui de la communauté - Une faible présence de l'Etat central mais une organisation sociale locale intégrée autour des corporations, confréries multiples, du château du prince, de l'église locale, et des monastères où se retirent les « héros de Dieu »

  13. Une certaine lecture de l’histoireLa période moderne - Une civilisation technique, économique, intellectuelle et culturelle sans précédent dans l'histoire mais... - Une vision « désenchantée » du monde et de l'individu, le rigorisme et le rationalisme sont les socles de la mentalités moderne

  14. Une certaine lecture de l’histoireLa critique de l’Etat providence L'Eglise transfert vers la société civile les pratiques conventuelles d'obéissance, de silence, de bons comportements... Elle crée : l'école, les institutions de santé, les institutions sociales. La gestion de la souffrance est assurée par des appareils dont la gestion centralisée est assurée par l'Eglise… puis l'Etat . ... L'ETAT « PROVIDENCE »

  15. Une certaine lecture de l’histoireLa critique de l’Etat providence • Cette montée de l’appareil d’Etat, à travers l’Eglise moderne et à travers la République est accompagnée de ce que… • le père Louis Cognet a appelé Le crépuscule des mystiques • et Henri Bremond La fin de la faim de Dieu. • La vision enchantée du monde laisse définitivement place à une rationalisation morale et intellectuelle, à ce que Bossuet et Pierre Nicole appelaient dans leur combat contre les mystiques « la défense de la commune vertu »

  16. Une certaine lecture de l’histoireLa critique de l’Etat providence • C’est le moment de l’histoire où le misérable devient un « sujet moral » dans la mesure où il cesse d'être sur la terre, l'invisible présence de Dieu [...] la misère ayant perdu son sens mystique • Michel Foucault, Histoire de la folie, p. 73.

  17. Une certaine lecture de l’histoire, Les critiques contemporaines de la modernité et de l’Etat providence La critique marxiste (L.Althusser) La critique culturaliste (M. Foucault) La critique de Michel (M.Crozier) La critique solidariste (P. Rosanvallon) La critique écologique (E. Morin) La critique des années 2000 : « La démocratie contre elle-même » (M. Gauchet)

  18. Une certaine lecture de l’histoireLa critique de la modernité,retour en arrière • Pierre-Joseph Proudhon et le socialisme utopique : méfiance vis-à-vis de l’Etat bourgeois et appel à la coopération locale. • Le catholicisme social .

  19. La critique de la modernitéretour en arrière Nicolas Berdiaev : liberté, création et socialisme personnaliste. Berdiaev après son expérience de la révolution russe, reste fidèle à un engagement social, mais il dresse la vision de l’homme créateur, inspiré dont le combat ultime est de vivre comme personne, comme « sujet » libre, habité par l’Esprit, profondément ancré dans la réalité humaine, mais vivant dans l’espérance du 8ème jour. C’est un homme de gauche qui revendique que la personne soit créatrice de son destin , de son destin social et spirituel.

  20. La critique de la modernitéretour en arrière • La nouvelle spiritualité qu’il dessine est en rupture avec la modernité. • Il rêve d’un Nouveau Moyen Age accouchant d’une nouvelle Renaissance où l’acte créateur l’emporte sur la machine et l’enfermement dans des processus d’objectivation. • La personne est au centre de la Vie parce que c’est la personne qui peut être porteuse de l’Esprit et non l’Etat. • La personne ne peut vivre qu’en communauté, solidaire de ses proches et du cosmos • La personne ne peut vivre qu’en regardant un Dieu souffrant auquel s’impose la liberté, la liberté de l’homme.

  21. La critique de la modernitéretour en arrière • L’œuvre de Berdiaev est une réponse à la Légende du Grand Inquisiteur dessinée par Dostoievsky dans les Frères Karamozov • Il faut relire Emmanuel Mounier…

  22. 3ème PartieLe développementsocial local Prendre distance avec les formes anciennes et nouvelles de technocratie et de centralisme Ecouter la souffrance..... / mobiliser les ressources ......dans une perspective de développement social local

  23. Le développement social local, de quoi parle-t-on? Mettre en synergie trois dynamiques  Le développement des personnes Revisiter la relation d’aideLe développement des territoires Mobiliser les solidarités et les ressourcesLe développement des organisations Mettre en place un management participatif Fédérer les organisations dans des politiques publiques transversales et des projets territorialisés Voir article Développement social local, Dictionnaire critique d'action sociale, Bayard, 2005. Texte sur blog : jean-mariegourvil.com

  24. La nécessité de penserla synergie endogène / exogène Le développement intègre toujours deux logiques qui forment une synergie : une logique ascendante, endogène une logique descendante, exogène La succession des deux logiques peut être inversée, mais il n’y a pas de développement sans cette synergie

  25. EUROPE ET ETAT Politiques publiques de développement local Démarche exogène Conseil Général Caisse Pays, Agglo, Commune Quartier Gestion des politiques publiques Régulation républicaine politique Élaboration du projet de territoire COMITÉ DSL Mobilisation citoyenne Pôle Ressources en Travail Social * * travail professionnel * * Problèmes sociaux Aide aux personnes Démarche endogène TERRITOIRE LOCAL

  26. Conclusion Le développement social local n'est pas un dispositif venant s'ajouter aux autres. C'est une dynamique globale qui intègre les politiques sociales et toutes les politiques publiques dans un processus coopératif conciliant dynamique endogène et dynamique exogène. Il y a un présupposé à notre engagement durable dans le développement social local : une vision de l'homme. Si le « faire société », le « vivre ensemble » ne concerne que les individus qui sont dans les dispositifs des politiques publiques nous n'avancerons pas.

  27. Conclusion Aujourd'hui nous sentons tous la vulnérabilité qui pèse sur nos épaules, celles de nos enfants, de nos familles, de nos amis. Le développement social local et l'éthique de la solidarité sont nous tous. Tant que nous travailleurs sociaux, enseignants, soignants et membres des classes moyennes, nous penserons que la solidarité est pour les autres et qu'en cas de souffrance personnelle il nous faut trouver des réponses strictement individuelles nous ne feront pas l'expérience de la solidarité et n'avancerons pas.

  28. Conclusion Il faut que nous fassions nous aussi l'expérience de la solidarité. Lorsque nous passons dans des épreuves, mobilisons nos tribus, nos réseaux et disons nos peurs, nos doutes et inventons aussi ensemble les réponses « alternatives » qui nous sont nécessaires. Nous sommes ici loin des dispositifs des politiques publiques, mais dans un art de vivre. Inventons ensemble le social dont nous avons besoin. L'homme vraiment humain est celui qui peut dire «nous » avant de dire « je » car nous partageons tous ensemble « l'humaine condition ».

  29. Conclusion Pour le séminaire des Bernardins… Ce soin de la cité n’est possible que si l’on prend aussi soin de soi (M. Foucault). Il y a un écho entre le travail sur soi, le travail spirituel et l’engagement social basé sur l’empowerment. L’homme n’attend plus seulement de l’Etat, il invente, il crée, il se laisse inspirer. « Colère de l’homme démocratique » ou « émergence de l’Esprit »? Je ne sais, Dieu le sait!

  30. Conclusion • Depuis peu de temps on peut parler « spiritualité » avec ses amis militants. • Les militants ne défendent plus un parti, une cause, mais se battent, parce que se battre à un sens, un sens que l’on devine sans encore pouvoir le définir comme on se livre au travail sur soi sans en connaître le terme. • Chemin vers soi et vers la Cité, chemin non plus de l’utilité, mais chemin de l’Esprit. Chemin de la liberté et de la création personnelle et communautaire.

  31. Conclusion • « Ce n’est pas dans la société, mais dans la communauté seulement que la personne peut surmonter sa solitude. La communauté ne signifie pas seulement union sociale, mais aussi union spirituelle, une communion des personnes entre elles… La communauté authentique supprime toute rupture et toute division entre les deux plans, le social et le spirituel; elle rend la spiritualité sociale, et la vie en société devient spirituelle…Dans la communauté la solitude n’est pas vaincue par la subordination de la personne à la société, mais par la victoire du monde spirituel sur le monde naturel et social, par le rayonnement personnel qui crée une vie sociale spirituelle n’opprimant personne. » • N. Berdiaev, De l’esprit bourgeois, p.105.

  32. Conclusion Nous vivons peut-être le moment du retour à la parrochiaet aux hommes inspirés? - Mais il n’y a pas de développement local sans la synergie des deux dynamiques endogène et exogène, les politiques publiques devant soutenir l’initiative et la citoyenneté. - Il ne peut y avoir de spiritualité locale sans le recours à la Tradition ou aux Traditions spirituelles, sans puiser dans laParadosisdes religions. - Comment les Eglises et les Etats vont pouvoir intégrer , appuyer, les forces vives locales qui sont peut-être et démocratiques et spirituelles?

  33. Conclusion On peut lire avec intérêt sur la spiritualité personnaliste: Nicolas Berdiaev, La spiritualité nouvelle. La réalisation de l’Esprit, Esprit et réalité, Chap. VII, Aubier, 1943. Texte téléchargeable sur le site : http://www.jean-mariegourvil.com onglet : quelle spiritualité? jmgourvil@gmai.com

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