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L’hormonothérapie féminine: Science et bon sens

L’hormonothérapie féminine: Science et bon sens. Par D re Sylvie Demers , M.D. Ph.D. Omnipraticienne; Biologiste et Ph.D. en médecine expérimentale (génétique moléculaire humaine) Centre m énopause- a ndropause Outaouais Congrès La thérapeutique 15 septembre 2011. Introduction.

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L’hormonothérapie féminine: Science et bon sens

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  1. L’hormonothérapie féminine: Science et bon sens • Par Dre Sylvie Demers, M.D. Ph.D. Omnipraticienne; Biologiste et Ph.D. en médecine expérimentale (génétique moléculaire humaine) Centre ménopause-andropauseOutaouais • Congrès La thérapeutique • 15 septembre 2011

  2. Introduction

  3. Les médecins (et les femmes) doivent être mieux informés afin que les femmes cessent de souffrir inutilement et d’être mal traitées • Hormonothérapie féminine = controverse! • Les messages véhiculés sont continuellement contradictoires. • On confond tout! (par ignorance) • Il est temps d’avoir de véritables débats: • Pourquoi les hormones féminines, en particulier les estrogènes, ont-elles la réputation d’être dangereuses voire cancérigènes? • Ceci envoie un message négatif aux femmes, car les estrogènes constituent l’essence même de la féminité. • D’ailleurs, les hormones féminines sont les seules hormones humaines faisant l’objet de mépris. Ce mépris est lourd de conséquences pour le bien-être, la santé et la dignité des femmes.

  4. Qu’est-ce que la ménopause? • La ménopause naturelle est causée par le vieillissement des ovaires responsable d’une diminution radicale de production des hormonespar les ovaires, et en particulier: Estradiol-17β Progestérone Testostérone • Symptômes principalement causés par les faibles taux d’hormones féminines • déficit en progestérone (souvent le premier déficit à la préménopause) et en estradiol-17β • Cliniquement, la ménopause se traduit par un arrêt des saignements utérins depuis environ un an. • dû au faible taux d’estradiol

  5. Hormones féminines(estradiol-17β et progestérone) • Les hormones féminines sont les hormones qui exercent le plus de fonctions dans le corps humain. • Au moins 153 gènes différents réagissent aux estrogènes et 150 gènes à la progestérone. Ce qui est en soi exceptionnel et suggère fortement un nombre impressionnant de fonctions différentes.(Laganière J. et al. (2005) Proceedings of the National Academy ofSciences, Vol. 102, p. 11651-11656; Leo J.C.L. et al.(2005) International Journal of Cancer, Vol. 117, p. 561-568.) • Les hormones féminines agissent à peu près partout dans le corps humain, ce qui explique l’ahurrissante diversité des symptômes (insomnie, perte d’énergie, anxiété, dépression, bouffées de chaleur, douleurs musculaires, douleurs articulaires, ballonnement, baisse de libido, étourdissements, etc.) et des signes (ostéoporose, problèmes cardiaques, prise de poids, perte de cheveux, sécheresse généralisée, vieillissement accéléré de la peau, incontinence urinaire, etc.) que peuvent expérimenter les femmes lors de la chute de leur taux en hormones féminines.

  6. Objectif 1: Effectuer l’évaluation clinique préalable à la prescription de l’hormonothérapie féminine

  7. Marie • Marie, 51 ans, juge et mère de deux jeunes adultes, vient vous consulter parce que depuis près de deux ans, elle a des bouffées de chaleur fréquentes et intenses. Elle souffre également d’insomnie sévère, se sent épuisée, déprimée et irritable. "C’est rendu que tout m’énerve. L’autre jour, je ne pouvais même plus endurer la respiration de mon mari!" • Elle ajoute les larmes à l’œil: "Ma relation avec mon mari est tendue, ma libido est à zéro et je ne fais plus l’amour parce que la pénétration me fait trop mal même avec les lubrifiants." • Depuis environ 8 ans, Marie se lève le matin avec des raideurs musculaires. "J’ai parfois l’impression qu’un camion m’est passé sur le corps! J’ai mal partout!"Marie n’a pas d’antécédent médical, si ce n’est une utérectomie il y a 6 ans pour dessaignements abondants. • Marie est bien informée et sait pertinemment que ses symptômes sont dus à sa préménopause ou sa ménopause et ne comprend pas pourquoi en 2011 nous traitons encore si mal les femmes pour leurs symptômes de ménopause. "Je trouve cela révoltant! Et pourtant, nous les femmes, nous vivons la moitié de notre vie en préménopause-ménopause!"clame la juriste.

  8. Histoire • Antécédents médicaux personnels • diagnostics médicaux • chirurgies • allergies (en particulier aux arachides) • Médicaments • Produits naturels • Antécédents familiaux significatifs • en particulier cancer du sein et des ovaires • Raison de consultation • Symptômes de préménopause-ménopause • Revue des systèmes • éliminer la présence de problème(s) autre(s) que la préménopause-ménopause

  9. Questionnaire préménopause-ménopause • Bouffées de chaleur (incluant sueurs nocturnes): _________________________________ • Impression de fatigue: _______________________________________________________ • Douleurs musculaires ou articulaires (absentes lorsque jeune adulte): _______________ • Qualifier douleurs (p. ex.: raideurs musculaires, arthralgies) et endroits: _____________________________________________________________________________________ • Cycles menstruels: • Régularité: ________________________________________________________________________ • Longueur moyenne des cycles: ________________________________________________________ • Qualifier les saignements (abondants, caillots): __________________________________________ • Durée des saignements menstruels:____________________________________________________ • Dysménorrhée:_____________________________________________________________________ • Mastalgie, ballonnement: _____________________________________________________ • Sécheresse vaginale:_________________________________________________________ • Incontinence urinaire: Envie plus fréquente d’uriner:_____________________________ Fuite à l’effort (toux, rires, exercices): ______________________ • Impression de se sentir déprimée: _____________________________________________ • Impression de se sentir anxieuse: ______________________________________________ • Trouble du sommeil (qualifier):________________________________________________ • Impression d’avoir des sautes d’humeur (irritabilité, nervosité): ____________________ • Perte de mémoire: ___________________________________________________________ • Baisse de libido: ____________________________________________________________ Classification: Intensité nulle (0), faible (1), modérée (2), forte (3)

  10. EXAMEN PHYSIQUE • Selon les recommandations pour le groupe d’âge • En particulier, examen des seins, pression artérielle, prise de poids et test PAP

  11. EXAMENS PARACLINIQUES • Mammographie (invitation) • Labos: • FSH, estradiol, bilanthyroϊdien, prolactine et Hb • Ce que je demande également: cortisol,LH,progestérone, testostérone et DHEA-S (55 ans et plus). • J’ai développé une expertise dans les dosages hormonaux. • À la ménopause: • Les taux de FSH et de LH sont élevés (FSH généralement > 25 UI/l); • La FSH est environ deux fois plus élevée que la LH; • Le taux d’estradiol est généralement inférieur à 80 pmol/l.

  12. Objectif 2: Comparer les différents médicaments offerts afin de guider les patientes dans leur choix

  13. Marie • Vous revoyez Marie quelques semaines plus tard et vous lui faites part de vos observations: • Histoire compatible avec un diagnostic de ménopause • Examen physique complet normal • Bilans sanguins concordant avec un diagnostic de ménopause • 2 bilans similaires faits à 2 semaines d’intervalle (utérectomie) • Voici le 1er bilan: • Bilan thyroïdien, prolactine et Hb normaux • Cortisol légèrement élevé • FSH: 72 UI/l, LH: 36 UI/l • Estradiol: 37 pmol/l, progestérone: 0,9 nmol/l, testostérone: 0,7 nmol/l • Vous lui offrez de prendre de l’hormonothérapie féminine pour soulager ses symptômes de ménopause. • Marie vous dit qu’elle a beaucoup entendu parler des hormones féminines bio-identiques et vous demande votre opinion sur le sujet.

  14. Bref rappel de l’étude WHI Àune dose de 0,625 mg d’ECE et de 2,5 mg d’AMP chez des femmes d’âge moyen de 63 ans (début) - 69 ans (fin): • Les ECE (estrogènes conjugués équins, p.ex.: Premarin®) sont associés à une augmentation du risque thromboembolique. • Par contre, il est important de reconnaître que les ECE sont également associés à une diminution du risque de fractures, de cancer du sein, de cancer colorectal, d’infarctus et de décès. (The Women’s Health Initiative Steering Committee. (2004) The Journal of the American Medical Association.Vol. 291, p. 1701-1712.) • L’AMP (acétate de médroxyprogestérone, p. ex.: Provera®) est associé à un risque accru d’infarctus, de cancer du sein et aussi de cancer du poumon. (Writing Group for the Women’s Health Initiative Investigators (2002) The Journal of the American MedicalAssociation. Vol. 288, p. 321-333; Mastorakos G. et al. (2006) New York Academy of Sciences. Vol. 1092, p. 331-340; Chlebowski R. T. et al. (2009) Lancet. Vol. 374, p. 1243-1251.) • L’AMP est soupçonné être nocif à plusieurs égards, incluant un rôle cancérigène. • Lorsque débutés avant l’âge de 60 ans, les ECE avec et sans AMP comportent plus de bienfaits que de risques, et sont associésà une diminution statistiquement significative des décès de 30%. Les bienfaits sont attribuables aux estrogènes. (The Women’s Health Initiative Steering Committee (2004) The Journal of the American Medical Association. Vol. 291, p. 1701-1712.)

  15. Une seule étude a suffi pour condamner sans appel l’hormonothérapie féminine à l’échelle planétaire • Les résultats de l’étude WHI sont très mal compris, et ce, de façon totalement injustifiée: • Seul risque observé aves les estrogènes conjugués équins: augmentation du risque thromboembolique. • Raison: - estrogènes pris par voie orale - estrogènes différents de ceux produits par le corps des femmes • Tous les autres risques sont associés à l’acétate de médroxyprogestérone. Et encore là, les risques ont été mal compris. • risque augmenté de 26% de cancer du sein = augmentation de 0,8 cas de cancer du sein pour 1 000 femmes/an (risque faible) • L’acétate de médroxyprogestérone est une substance artificielle: il n’est pas une hormone féminine. L’acétate de médroxyprogestérone possède plusieurs propriétés différentes voire contraires de la progestérone. • De façon plus grave, les nombreux bienfaits des estrogènes sont passés sous silence. • Les hormones bio-identiques ne présentent pas les risques associés aux hormones non bio-identiques.

  16. Hormones non bio-identiques • Estrogènes conjugués équins oraux • Estrace®: estradiol-17β oral • Ogen®: estropipate oral • Activelle®: estradiol-17β et acétate de noréthindrone oraux • Climara Pro®: estradiol-17β et lévonorgestrel transdermiques • Estalis®: estradiol-17β et acétate de noréthindrone transdermiques • femHRT®: éthinylestradiol et acétate de noréthindrone oraux • PremplusMD: estrogènes conjugués équins et acétate de médroxyprogestérone oraux • Provera®: acétate de médroxyprogestérone oral • Je ne les conseille pas: • Pourquoi faire prendre aux femmes d’inutiles risques? • Il faut penser bien-être et santé des femmes.

  17. Que sont les hormones féminines bio-identiques? • Il s’agit de l’estradiol-17β transdermique et de la progestérone. • Ces hormones sont identiquesaux hormones fabriquées par les ovaires (même formule chimique). • Elles sont produites à partir desstérols de la fève de soya(compagnies pharmaceutiques: celles que nous préconisons).

  18. Absence de médiatisation des bienfaits des hormones féminines bio-identiques • Pourtant, les études en laboraroire concernant l’hormonothérapie féminine sont en majorité faites avec des hormones féminines bio-identiques. • D’excellentes étudescliniques existent chez les femmes (avec les hormones bio-identiques mises en marchépar les compagnies pharmaceutiques). • Curieusement, les résultats de ces nombreuses recherches faites par plusieurs groupes de chercheurs universitaires, dans plusieurs pays, et publiées dans de bonnes revues scientifiques, ne sont pas médiatisés. Pourquoi est-ce ainsi?

  19. Estrogènes bio-identiques • 1)EstrogelMD gelestradiol-17β • 2)Estradot® timbre estradiol-17β • 3) Climara® timbre estradiol-17β • 4) Estraderm® timbre estradiol-17β • 5) Sandoz Estradiol DermPr timbre estradiol-17β   • 6) Oesclim®timbre estradiol-17β • 7) Estrace®* oraleestradiol-17β • 8) Crème Tri-Est** crèmeestriol(80%)/est/est • 9) Crème Bi-Est** crèmeestriol(80%)/estrad. *Estrace® n’est pas à conseiller à cause de la voie d’administration. Les estrogènes par voie orale peuvent augmenter les taux de triglycérides et de protéine C réactive ainsi que la synthèse de certains facteurs de coagulation. De plus, Estrace® se transforme majoritairement en estrone lors du processus de digestion. **Je ne conseille pas ces crèmes (préparées par des pharmaciens préparateurs) à cause de leur composition estrogénique non physiologique, de leur faible absorption sanguine ainsi que de l’absence de contrôle de la qualité et du manque d’études cliniques (efficacité et innocuité).

  20. Progestérone • 1)PrometriumMD voie orale • 2) Crinone®* voie vaginale (gel) • 3) Suppositoire** voie vaginale (crème) • 4) Crème** voie transdermique *Je ne connais pas l’absorption sanguine du Crinone®. Il faut aussi savoir que le Crinone® coûte très cher. **Je ne conseille pas l’utilisation des crèmes de progestérone à cause de leur faible absorption sanguine ainsi que de l’absence de contrôle de la qualité et du manque d’études cliniques (efficacité et innocuité).

  21. ECE et estradiol-17βÀ ne pas confondre! • Les ECE (estrogènes conjugués équins) sont des composés estrogéniques extraits de l’urine de jument gravide et dont la plupart d’entre eux sont étrangers aucorps féminin (p. ex.: equilin). Environ la moitié des ECE sont sous forme de sulfate d’estrone. • Les ECE, et non l’estradiol-17β transdermique, augmentent les taux de: • Certains facteurs de coagulation • ProtéineCréactive • Triglycérides

  22. L’estradiol-17β transdermique à doses adéquates n’augmente pas le risque thromboembolique Contrairement aux estrogènes oraux

  23. Thromboembolie veineuse • Étude dans The Lancet (Scarabin P.-Y. et al. (2003) The Lancet. Vol. 362, p. 428-432.) • Estrogènes oraux : risque de 3,5 • Estradiol-17β transdermique: risque de 0,9 • Étude ESTHER (Estrogen and thromboembolism Risk) (Straczek C. et al. (2005) Circulation. Vol. 112, p. 3495-3500.) • Estrogènes oraux : risque de 4,3 • Estradiol-17β transdermique: risque neutre • Pas d’augmentation du risque même chez des femmes prédisposées génétiquement (porteuses du facteur V de Leiden et de la mutation prothrombine G20210A). • Étude prospective E3N chez 80 308 Françaises (suivi moyen: 10,1 ans) (Canonico M. et al. (2010) Arterioscler. Thromb. Vasc. Biol. Vol. 30, p. 340-345.) • Estrogènes oraux : risque de 1,7 • Estradiol-17β transdermique: risque neutre • Diminution du risque (non significative) de l’estradiol-17β transdermique avec la progestérone micronisée: risque de 0,9

  24. AVC • Étude britannique (Renoux C. et al. (2010) BMJ Vol. 340 , p. C2519.) • Estrogènes par voie orale (avec et sans progestatif): risque augmenté significatif de 28% (IC 95%, 1.15-1.42) • Estrogènes par voie transdermique (avec et sans progestatif): risque diminué non significatif de 5% (IC 95%, 0.75-1.20)

  25. La progestérone à dose d’hormonothérapie est bénéfique pour la santé et n’augmente pas le risque de cancer • Contrairement à l’acétate de médroxyprogestérone

  26. AMP etprogestéroneÀ ne pas confondre! • Je détestel’AMP (acétate de médroxyprogestérone), mais j’aime la progestérone. • L’AMP, et non la progestérone, • Annule en partie les bénéfices des estrogènes sur le bilan lipidique • P. ex.: Diminution du C-HDL • Favorise la vasoconstriction des artères • Favorise la rétention d’eau • L’AMP stimule l’aldostérone alors que la progestérone l’inhibe. • Contrairement à la progestérone, l’AMP ne se transforme pas en allopregnanolone. • L’allopregnanolone a des propriétés anxiolytique, antiépileptique et calmante. • Plusieurs effets néfastes au niveau cérébral(Références dans le chapitre 4: Hormones au féminin: Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • Effet probablement cancérigène au niveau des seins, alors que la progestérone semble avoir un certain effet protecteur. • Etc.

  27. Isabelle • Isabelle, 54 ans, votre nouvelle patiente, est ménopausée depuis 2 ans. Elle est très symptomatique de sa ménopause. Elle a tout essayé pour moins souffrir (panoplie de produits naturels, alimentation saine, acupuncture, yoga, conditionnement physique, lecture de plusieurs livres de développement personnel et de pensée positive…). • Elle a lu Hormones au féminin: Repensez votre santé et désire ardemment prendre des hormones féminines bio-identiques. Son ancien médecin n’a jamais voulu lui prescrire d’hormones parce que sa mère a fait un cancer du sein à l’âge de 53 ans (elle en est décédée). Isabelle n’a pas d’antécédents médicaux personnels significatifs. • Son examen physique est normal; son bilan sanguin est normal sauf pour une insuffisance ovarienne découlant de sa ménopause. • Accepterez-vous ou refuserez-vous de lui prescrire de l’hormonothérapie féminine bio-identique? • Sur quelles données probantes basez-vous votre prise de décision?

  28. Cancer du sein et hormones féminines • 95% des cancers du sein surviennent après l’âge de 40 ans • Taux d’estradiol et de progestérone abaissés • Pic de dépistage vers 62 ans; à cet âge, les femmes ont en moyenne 5 fois moins d’estradiol que les hommes. • Taux moyen d’estradiol lors d’un cycle menstruel normal: 350 pmol/l • Taux moyen d’estradiol vers l’âge de 65 ans: souvent inférieur à 18 pmol/l • Effet protecteur de la grossesse • Taux d’estradiol et de progestérone très élevés • P. ex.: Chez une de mes patientes, 2 jours avant d’accoucher d’un bébé garçon: • Taux d’estradiol: 61 580 pmol/l • Taux de progestérone: 544 nmol/l

  29. JAMA (2006) (Stefanick M.L. et al. (2006) The Journal of the American Medical Association. Vol. 295, p. 1647-1657.) • Les estrogènes ne semblent pas faire augmenter le risque de cancer du sein – même chez les femmes plus âgées. • Ce sont plutôt les progestines qui font augmenter le risque. • P.ex.: Dans l’étude WHI, la prise d’ECE + AMP est associée à une augmentation du risque (non significative) de 0,8 cas pour 1 000 femmes/an. Les ECE seuls ont été, au contraire, associés à une diminution du risque. • Étude MISSION (2006) (Espié M. et al. (2006) Gynecological Endocrinology. Vol. 22, p. 423-431.) • 6 600 femmes suivies par des gynécologues français • Hormonothérapie féminine à la française • Suivi moyen de 8.3 ans (âge moyen de 62 ans) • Pas de risque augmenté de cancer du sein • Pourcentage de femmes ayant eu un cancer du sein dans le groupe sans hormonothérapie: 6,21% • Pourcentage de femmes ayant eu un cancer du sein dans le groupe avec hormonothérapie: 1,01%

  30. Étude française E3N (Fournier A. et al. (2005) International Journal of Cancer. Vol. 114, p. 448-454.) But: Évaluer le risque de cancer du sein associé aux différents types d’hormonothérapie féminine (54 548 femmes suivies pendant 10 ans; âge: de 40 à 65 ans). • Estrogènes seuls: • pas d’augmentation significative du risque • Estrogènes et progestine: • augmentation significative du risque de 40% • Estradiol-17β transdermique et progestérone micronisée: • diminution (non significative) du risque de 10% • Études randomisées avec les estrogènes (4 études) • Diminution du risque de cancer du sein avec l’utilisation des estrogènes. (Collins J. A. et al. (2005) Human Reproduction Uptake. Vol. 11, p. 545-560.) • Risque de 0,79 (IC 95%, 0.61-1.02) • P.ex.: Dans l’étude WHI, la prise d’estrogènes conjugués équins est associée à une diminution du risque de 23% (IC 95%, 0.57-1.06).

  31. La progestérone (et non les progestines) n’est pas cancérigène • Étude chez 10 000 femmes préménopausées • lien entre un taux de progestérone bas et un risque augmenté de cancer du sein. (Bulbrook R. D. et al. (1978) European Journal of Cancer. Vol. 14, p. 1369-1375.) • Étude chez 1 083 femmes traitées pour infertilité (suivi fait 12 à 33 ans plus tard) • chez celles ayant un déficit de progestérone, le risque de cancer du sein a été augmenté de 5,4 fois (540%) et le risque de décès a été augmenté de 10 fois (1 000%). (Cowan L. D. et al. (1981) American Journal of Epidemiology. Vol. 114, p. 209-217.) • Étude française E3N • La progestérone, contrairement aux progestines, n’augmente pas le risque de cancer du sein. • PrometriumMD utilisé en fécondation in vitro • (On ne donne jamais de progestines aux femmes enceintes.) • Le foetus (via son placenta) produit de très grandes quantités de progestérone (et d’estradiol). • La progestérone, et non les progestines, est le fruit de millions d’années de sélection naturelle (idem pour l’estradiol-17β).

  32. Hormonothérapie et cancer du sein héréditaire • Chez des femmes castrées porteuses d’une mutation BRCA1 ou BRCA2: • Celles qui ont pris des estrogènes n’ont pas développé davantage de cancer du sein (suivi de 3,6 ans). (Rebbeck TR et al. (2005) Journal of Clinical Oncology Vol. 23, p. 7804-7810.) • Dans une étude contrôlée chez 472 femmes ménopausées porteuses d’une mutation BRCA1: • Celles qui ont pris des estrogènes ont eu deux fois moins de risque de développer un cancer du sein (diminution statistiquement significative). Risque relatif: 0.51 (IC 95%, 0.27- 0.98) (Eisen A. et al. (2008) Journal of the National Cancer Institute.Vol. 100, p. 1361-1367.)

  33. Hormonothérapie après un cancer du sein traité (Revue dans Hormones au féminin: Repensez votre santé (2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • Règle d’or: Ne jamais donner de progestine! • En 2004, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada a affirmé que l’hormonothérapie est une option que les femmes ayant déjà reçu un traitement contre le cancer du sein peuvent envisager.(Lea R. et al. (2004) Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada. Vol. 26, p. 55-60.) • L’ensemble des études ne montrent pas d’augmentation du risque de récidive de cancer du sein ou de mortalité avec l’hormonothérapie de type estrogènes (bio-identiques ou non) avec ou sans progestérone chez les femmes ayant eu un cancer du sein. • C’est même plutôt le contraire quoique ceci reste à être confirmé.

  34. Objectif 3: Suggérer les substituts au traitement hormonal permettant de soulager les symptômes de la ménopause

  35. Produits naturels(Revue dans Hormones au féminin: Repensez votre santé (2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • L’efficacité des produits naturels n’est pas démontrée pour le soulagement des symptômes de préménopause ou de ménopause. • Les principaux produits utilisés sont l’actée à grappes noires, les phytoestrogènes (p. ex.: graines de lin, isoflavones de soja ou trèfle rouge) et l’huile d’onagre. • De plus en plus de données montrent que les produits naturels peuvent présenter des effets indésirables importants. • Par exemple, une fréquence accrue de crises d’épilepsie est associée avec l’utilisation de l’huile d’onagre, de la sauge et du ginkgo biloba. Le ginseng, le millepertuis et la réglisse peuvent entraîner divers symptômes du système nerveux central tels céphalées, tremblements et manie. L’actée à grappes noires peut causer de l’hypotension, de la dyspepsie, des nausées et vomissements, une interaction avec les antihypertenseurs et un risque d’avortement spontané si grossesse. • Les phytoestrogènes sont bénéfiques principalement pour leurs effets estrogéniques. Mais l’effet estrogénique est faible (100 à 1 000 fois moins puissants que l’estradiol-17β) . • Les protéines de soya peuvent constiper. Quant aux lignanes, dont la graine de lin est l’aliment vedette, ils peuvent provoquer des allergies ainsi qu’une accélération du transit intestinal (p. ex.: crampes, diarrhées).

  36. Médicaments non hormonaux(Revue dans Hormones au féminin: Repensez votre santé (2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • Règle générale: efficacité faible à modérée • Effets secondaires non négligeables et, à mon avis, sous-estimés • Innocuité à long terme de ces médicaments souvent inconnue • Ne traitent pas la cause des nombreux symptômes et signes de la préménopause-ménopause • Polymédication fréquente (spirale infernale) • Principale cause: l’ignorance et la peur des hormones féminines

  37. Polymédication ménopausique • Bouffées de chaleur • Antidépresseurs, clonidine, gabapentine • Symptômes dépressifs et anxieux • Antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques à faible dose • Insomnie • Anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs, antipsychotiques à faible dose • Douleurs musculo-squelettiques • Relaxants musculaires, antidépresseurs, acétaminophène, anti-inflammatoires, opiacés • Problèmes digestifs • IPP, dompéridone • Incontinence urinaire • Anticholinergiques antispasmodiques • Prévention de l’ostéoporose • Biphosphonates, suppléments de calcium et de vitamine D, etc. • Autres signes-symptômes ménopausiques... • P. ex.: la chute du taux d’estradiol a un effet négatif sur le bilan lipidique, la pression artérielle, le taux d’insuline basal...

  38. Psychiatrisation de la ménopause • Caroline, 53 ans, professeure-chercheure en chimie organique à l’Université, prend des antidépresseurs depuis 9 mois pour ses symptômes de ménopause. Elle est en arrêt de travail depuis ce temps et un diagnostic de dépression majeure fut inscrit sur son formulaire d’assurance-invalidité. • Elle se sent moins irritable, mais pour le reste, ça ne va pas tellement mieux. Elle apris beaucoup de poids, n’a plus aucun rapport sexuel avec son mari et a moins d’estime personnelle. Son arrêt de travail prolongé est pour elle un échec. Elle vous confie: "Toute ma vie, j’ai travaillé tellement fort et j’ai l’impression de finir ma carrière en queue de poisson." • Elle veut cesser ses antidépresseurs et avoir un traitement vraiment efficace. Elle vous demande: "Pourquoi les médecins prescrivent autant d’antidépresseurs pour traiter la ménopause? La ménopause, c’est un problème d’ovaires et non de cerveau! Connait-on les effets à long terme des antidépresseurs sur la chimie du cerveau des femmes ménopausées et leur santé en général? La prise de poids n’est-elle pas démontrée franchement nocive pourla santé?"

  39. Objectif 4: Préciser la durée du traitement de l’hormonothérapie féminine

  40. AnnaPhilosophe, mère et grand-mère • "Dre Demers, je prenais des hormones et je me sentais très bien. Lors de mon dernier rendez-vous, mon médecin me les a fait cesser parce que j’en prenais depuis cinq ans. • "Depuis que je n’en prends plus, je me sens tellement déprimée... (Elle pleure). • "Je ne dors pas, j’ai mal partout, j’ai des bouffées de chaleur, je suis irritable; mon énergie et ma libido sont à zéro. Je n’ai plus de qualité de vie. Bref, je survis! • "Il paraît que c’est pour mon bien que mes hormones ont été arrêtées! Je vous avoue ne rien y comprendre.... • "Si c’est pour mon bien, alors pourquoi est-ce que je me sens si mal?"

  41. Deux buts de l’hormonothérapie féminine Dans la vie, nous voulons: vivre le mieux possible (meilleure qualité de vie) vivre le plus longtemps possible (meilleure espérance de vie) • Premier but: Soulager les symptômes (qualité de vie) • Les femmes peuvent prendre de l’hormonothérapie tant qu’elles en sentent le besoin. • Comment se fait-il que nous accordions si peu d’importance à l’amélioration remarquable de la qualité de vie avec l’hormonothérapie chez un grand nombre de femmes? • Deuxième but: Prévention (espérance de vie) • Aspect non officiellement reconnu, sauf pour la prévention de l’ostéoporose • Il est devenu clair pour moi que l’utilisation judicieuse de l’hormonothérapie féminine constitue la plus belle médecine préventive.

  42. Rôles de l’estradiol-17β

  43. SANTÉ CARDIOVASCULARE(Références dans le chapitre 3: Hormones au féminin: Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) Maladies cardiovasculaires: ~ 31% des décès chez les femmes Cancer du sein: ~ 2% des décès Soyons logique! • Avant la ménopause, les femmes sont moins à risque que les hommes du même âge de MCV (incluant les AVC). À la ménopause, le risque s’accroît progressivement, de telle sorte que vers l’âge de 75 ans, les femmes sont autant à risque que les hommes. • Avant l’étude WHI, les études suggéraient une réduction d’environ 40 à 50% du risque de MCV avec l’hormonothérapie féminine. (Revue dans Belchetz P. E. (1994) The New England Journal of Medecine. Vol. 330, p. 1062-1071.) • Les femmes dont les ovaires ont été enlevés avant l’âge de 45 ans (non traitées avec des estrogènes) sont beaucoup plus à risque de MCV (Rocca W. A. et al. (2006) Lancet Oncology.Vol. 7, p. 821-828.),de même que les femmes ménopausées dont les ovairesont été enlevés avant l’âge de 65 ans. (Parker W.H. et al. (2007) Clinical Obstetrics and Gynecology. Vol. 50, p. 354-361.)

  44. Étude WISE: L’hypoestrogénie – définie par un taux d’estradiol moyen inférieur à 184 pmol/l – serait un facteur de risque important d’athérosclérose (visualisée à l’angiographie) chez les femmes préménopausées. (Merz B. et al. (2003) Journal of the American College ofCardiology. Vol. 41, p. 413-419.) • Étude chez des guenons castrées:l’administration d’estradiol-17βconstitue un puissant facteur protecteur contre l’athérosclérose. (Références: P. 60 dans Hormones auféminin:Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • Femmes ménopausées: la prise d’estradiol-17β oral (1 mg/jour) constitue un facteur protecteur contre l’athérosclérose. (Hodis H. N. et al. (2001) Annals of Intenal Medicine. Vol. 135, p. 939-953.) • Parmi les mécanismes de protection cardiovasculaire de l’estradiol-17β: • Amélioration du bilan lipidique • Diminution de la pression artérielle • Prévention du vasospasme au niveau des artères • Protection de l’endothélium artériel • Meilleure fonction cardiaque • Propriétés anti-inflammatoires (rôle majeur dans la prévention de plusieurs maladies)

  45. SANTÉ OSSEUSE(Références dans le chapitre 5: Hormones au féminin: Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • L’ostéoporose ménopausique, de loin la principale cause d’ostéoporose chez les femmes, est primairement causée: • par le déficit en hormones féminines (et non paspar un déficit alimentaire en calcium ou en vitamine D). • P.ex.: la chute du taux d’estradiol entraîne une sortie du calcium des os.

  46. SANTÉ CÉRÉBRALE(Références dans le chapitre 4: Hormones au féminin: Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) L’estradiol-17β: • Augmente la synthèse de divers neurotransmetteurs • Est un antidépresseur naturel • Augmente la mémoire • Favorise un meilleur sommeil • Exerce un effet neuroprotecteur par des mécanismes multiples

  47. SANTÉ ENDOCRINIENNE(Références dans les chapitres 6 et 9: Hormones au féminin: Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • Prévention du diabète de type 2 • L’estradiol-17β augmente à la fois la sécrétion et l’élimination de l’insuline • Conséquence: diminution du taux d’insuline basal(Cagnacci A. et al. (1992) Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, vol. 74, p. 1396-1400; Cagnacci A. et al. (1997) Maturitas. vol 28, p. 163-167.) Un taux d’insuline basal élevé est associé à plusieurs problèmes de santé dont les maladies cardiovasculaires, le cancer du sein, le cancer de l’endomètre et le cancer colorectal.

  48. Rôles de la progestérone(Références dans les chapitres 3 à 7: Hormones au féminin: Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme)

  49. SANTÉ CARDIOVASCULARE(Références dans le chapitre 3: Hormones au féminin: Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • Propriétés diurétiques et antihypertensives • 200 mg de progestérone micronisée équivaut à une dose variant entre 25 et 50 mg de spironolactone • Diminution des palpitations cardiaques bénignes • Diminution de l’hyperréactivité vasculaire • Rôle probable dans la prévention du vasospasme coronarien

  50. SANTÉ CÉRÉBRALE(Références dans le chapitre 4: Hormones au féminin: Repensez votre santé (2008-2009) Éditions de l’Homme. 259 p.) • Propriétés anxiolytiques et calmantes • Propriétés antiépileptiques • Effets bénéfiquesmultiples sur le système nerveux central et périphérique • Effets neuroprotecteur et trophique pour les neurones et les cellules gliales • Rôle essentiel dans la synthèse de la gaine de myéline • Diminution de l’oedème cérébral et favorise la régénération des fibres nerveuses lors de traumatismes • Favorise un bon sommeil • Plusieurs des effets bénéfiques de la progestérone sont dus à sa transformation en allopregnanolone. • L’allopregnanolone se lie au complexe de récepteurs GABAA dans le cerveau, ce qui a pour effet d’augmenter l’action du GABA. Le GABA est le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central, et constitue en quelque sorte notre anxiolytique naturel. • La progestérone orale micronisée (PrometriumMD) entraîne une augmentation de la durée du sommeil profond (tant chez les hommes que chez les femmes). • Les estrogènes jouent aussi des rôles importants dans la qualité du sommeil (p.ex.: régulation de la mélatonine). De plus, l’hormonothérapie féminine bio-identique à doses adéquates peut renormaliser un taux de cortisol élevé (situation relativement fréquente en préménopause-ménopause).

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