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« Je vous en supplie… »

« Je vous en supplie… ». Un diaporama de mes sculptures … …avec quelques considérations sur l’appel créatif. François Delivré. La création. Voilà 16 ans que je me suis lancé dans la sculpture. Quelle aventure ! Pourtant, longtemps, je pensais n’avoir aucun don.

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Presentation Transcript


  1. « Je vous en supplie… » Un diaporama de mes sculptures … …avec quelques considérations sur l’appel créatif. François Delivré

  2. La création Voilà 16 ans que je me suis lancé dans la sculpture. Quelle aventure ! Pourtant, longtemps, je pensais n’avoir aucun don. Tant de personnes pensent qu’elles n’ont pas de talent. Vous, peut-être ? Nous avons tous du talent quelque part, mais nous ne cherchons pas assez. Heureusement, la vie nous fait des clins d’œil. Et un beau jour… Bouche d’or Terre cuite à feuille d’or

  3. Corse, été » 1995Je découvre l’argile Pourquoi diable suis-je allé en Corse ? Pourquoi diable ? 22 août 1995 : j’étais venu à cette atelier de modelage pour la plage, le soleil et une semaine sympa. Des vacances, quoi… J’ai rencontré l’argile. Alors aujourd’hui, j’ai façonné ma première forme en pensant à ceux qui se font massacrer en ce moment, là bas à Srebenica. Bosnie, bronze 2005, H 13 cm

  4. Le cru et le cuit, automne 1995Premiers apprentissages Je veux continuer. Alors, je me suis inscrit pour l’année à l’atelier de Monique Sidelsky, « le cru et le cuit ». Les séances ont lieu le samedi matin. J’y fais ce que je veux (enfin, presque). De toute façon, si on tripote la terre n’importe comment, la cuisson au four est impitoyable. 18 octobre 1995 : Je m’amuse comme un fou. On rigole bien, les filles sont sympas. Et puis il y a des gosses. Ici, pas de hiérarchie d’âge. Madame Crafougnette terre cuite 1996 H 22 cm

  5. Nanterre, avril 1995Dans ma cuisine Entre deux samedis à l’atelier, je travaille dans ma cuisine. La femme de ménage est furieuse, les boulettes de terre salissent le pavé. 4 avril 1996 :J’ai commencé ce matin une statuette à partir d’une vieille photo de l’astronome Herschel. Ce visage me fascine. Tout est mort, sauf les yeux tournés vers les étoiles. Herschel terre 1996 bronze 1996 H : 11 cm

  6. Le cru et le cuit, mai 1996Je m’amuse - Monique, comment je fais pour faire des pieds à mon bonhomme ? - Tu veux quoi ? - Qu’il tape du pied. - Oublie ta tête. Laisse tes mains faire des pieds rageurs. 17 avril 1996 :commentaires très sympa des passants alors que je suis en train de fignoler la terre du Craoque sur le pas de la porte de l’atelier, rue Lacépède. Une japonaise admirative passe et dit : « Oh ! Il a tous les détails ! » Le Craoque 1996 H : 23 cm

  7. Les deux voies de la création 1ère voie : vous avez un projet en tête au départ, une idée d’oeuvre, une inspiration. La fiancée (copie, 2003) 2ème voie : vous videz votre mental et laissez faire. Vous lâchez prise de tout projet et vos mains créent ce qui arrive. Le zouave de l’Ourcq Terre 2011 H 21 cm

  8. Le cru et le cuit, mai 1996Baptême Ma « prof » m’a baptisé le coroplaste zoomorphe. Coroplaste, en grec, signifie sculpteur sur terre. Zoomorphe vient de zoo (vivant) et morphos (forme) Un coroplaste zoomorphe est donc un sculpteur qui s’amuse (beaucoup) à faire des formes bizarres de personnages (hommes, animaux ou monstres) 9 juin 1996 : ce matin à l’atelier, nous nous sommes amusés comme des fous. Françoise M. avait sa blouse entrouverte et un superbe corset bleu. Cela m’a donné des idées pour la femme monstre que je suis en train de modeler. La reine de Miam miam Bronze 1996 - H : 55 cm

  9. La zoomorphie Chien ailé Terre cuite 2006 H 29 cm Raymond terre cuite – 2005 H 44 cm Midas terre cuite – an 2000 H 38 cm

  10. Pyrénées, été 1996Sculpture et légendes Pour les vacances, j’ai apporté mon matériel : mirettes, fil à couper, ébauchoirs, plastique alimentaire, planchettes, et pains de terre 12 août 1996 :sur une pierre trouvée au lac de Lhurs près du pic d’Anie, j’ai placéune femme qui abandonne son corps à la caresse du soleil. Mais n’est-ce pas l’ours qu’elle appelle ? Le mythe de l’animal viril hante les contes de ce pays. Est-ce que c’est « bien » pour moi de commencer à représenter le corps humain ? Je n’y connais rien en anatomie. La femme de Lhurs bronze et pierre 1996 H : 12 cm

  11. Hautes Alpes, été 1996Faire des yeux Comment faire des yeux ? En peinture, on fait des formes, des reflets et des couleurs, mais en sculpture ? Souvent, des creux suffisent. 22 août 1996 :cette après midi, j’ai fait une tête monumentale. Je me suis inspiré d’un bouchon de bouteille représentant de Gaulle, mais n’ai gardé que le nez. La première personne qui a vu la tête a dit “ c’est Mitterrand ” et la deuxième “ c’est Chirac! ”. Je vais l’appeler le souverain. Le souverain Bronze H : 34 cm

  12. Automne 1996Je prends mon envol J’ai annoncé à Monique que je quittais le cru et le cuit. Elle trouve que c’est dommage, que j’ai encore plein de choses à apprendre. Elle a raison, mais je dois à présent trouver ma voie tout seul… et faire des erreurs. 4 octobre 1996 :Je retrouve une forme commencée au printemps et que j’avais enveloppée dans un linge mouillé et du plastique. L’humidité a adouci les formes du visage. Il m’évoque la passion du Christ, lorsque Pilate l’interroge : « tu ne dis rien ? ». Mais Jésus garde le silence. Christ au silence terre cuite H : 13 cm

  13. Paris, décembre 1996Je m’interroge et j’interroge Décembre 1996 : Comme je suis nul en histoire de l’art, j’ai décidé de prendre des cours sur l’art contemporain au Jeu de Paume 16 décembre : Qu’est-ce qui est de l’art et qu’est ce qui n’en est pas ? Marcel Duchamp a-t-il raison quand il dit: « l’artiste pointe du doigt sur un objet et cela est de l’art » ? Mais alors : - Qu’est ce qu’il faut faire pour être un artiste ? - Suis-je un artiste ? - Qui va décider si je suis ou non un artiste ? Pour soulager ma tête pleine de questions, Je fais un bonhomme qui se moque. Art moderne, je me marre ! terre cuite H : 24 cm

  14. Le génie Ai-je du génie ? Bien sûr que oui ! Avez-vous du génie ? Evidemment ! Sommes-nous des génies ? Si c’est pour nous sentir au dessus ou en dessous des autres artistes, mieux vaut ne pas se poser cette question. Les autres savent mieux que nous où est notre génie. Parce que , pour nous, nos réussites « géniales » nous semblent tellement faciles ! César, terre cuite 2010 H 14 cm

  15. Un grand piège : se comparer On se dit : je ne suis pas Rodin, je ne suis pas Renoir, je ne suis pas Mozart, je ne suis pas Saint-Exupéry. Evidemment que l’on n’est pas comme eux, puisqu’on est soi ! Lorsque le démon de la comparaison arrive, voici une très bonne solution : « fiche le camp, salopard ! » Dire ça tout de suite, dès que ça arrive. Copie de Femme à la toilette, de Rodin. 2008.

  16. Nanterre, 1997Je découvre les formes lisses Je découvre la sensualité des formes lisses. Le « truc » technique consiste à se servir des maths. Les plus belles courbes sont en effet obtenues en faisant pivoter des droites autour d’un axe. Alors, je polis ma forme avec des feuilles de papier de verre roulées en cylindre. Juin 1997 : cette forme m’évoque maman, toujours pressée avec sa poussette roulante. Quand j’étais gosse, elle n’avait jamais assez de temps pour faire les courses. Maman va au marché 1997, H : 41 cm

  17. Quelques formes lisses Oiseau Mimi I terre cuite 2002 H : 33 cm La grande maman bronze 1998 H : 55 cm

  18. Ci-dessus : Oiseau Mimi II terre cuite 2005 , H  24 cm A droite : Oiseau Napoléon, bronze 2001, H 27cm Oiseau Dauphin, 2011, H 17 cm

  19. Cap Gris-nez, ferme de Waringzelle, Eté 1999 Mise au vert pour une semaine complète de sculpture. Nos hôtes agriculteurs m’ont prêté une grange où j’ai installé des tréteaux. Ah ! Ne faire rien que modeler la terre pendant plusieurs jours ! Un vieux rêve. 6 août 1999 : la première œuvre a été faite sur la table du jardin. Ce type a l’air prodigieusement nouille. On dirait un majordome zélé qui n’a comme enjeu de vie que servir ses maîtres, genre garçon de café de Sartre. Le majordome Terre cuite H : 23 cm

  20. Cap Gris-nez, été 1999 Calamity Jane Bronze H : 23 cm Aux armes ! Terre cuite H : 23 cm

  21. Cap Gris-nez, Eté 1999 12 août 1999 : l’après midi, je fais la sieste et regarde Maigret à la télé. Puis je retourne à la terre. Quand je suis épuisé, je me jette sur mon lit et dors une heure ou deux, n’importe quand. Parfois, je me réveille en pleine nuit et vais modeler à la grange. Le prince de Waringzelle Terre cuite H : 38 cm

  22. Remiremont, été 1999Le bois Et si je faisais des formes lisses en bois ? A Remiremont, un sculpteur m’apprend les rudiments du matériau. Sine nomine Bois exotique H : 24 cm Isabelle cèdre H : 18 cm

  23. La Ferté Milon, 2000 Mon ancienne « prof » de sculpture a acheté une maison à La Ferté Milon, une petite ville médiévale sur la route de Soissons. Comme le garage où je travaille est trop petit, j’ai accepté son invitation de partager son atelier. 24 juillet 2000 : j’avais tant rêvé d’un sourire sur une de mes pièces ! Sans doute n’étais-je pas prêt ? Aujourd’hui enfin, sans crier gare, une jeune femme souriante est née. Quel bonheur ! Le vent fripon Terre cuite H : 23 cm

  24. La Ferté Milon, 2001L’atelier La Ferté Milon me plait. Je quitte l’atelier de Monique et m’installe dans une maison, tout près de la muraille du 14ème siècle. Enfin, j’ai mon atelier ! 18 août 2001 : je viens de recevoir mon four électrique. Je pourrai y cuire des pièces de 62 cm. 26 août 2001 : j’ai mal réglé la température et ma Victoire a fondu comme du verre ! Je me maudirais pour cette bêtise.

  25. Propreté L’avantage d’un atelier, c’est que tout est déjà en place quand on s’y met. Un impératif demeure : balayer, balayer, balayer. 23 septembre 2001 : pour Flore, j’ai préféré faire un moulage en plâtre à « creux perdu ». Je n’avais pas été assez attentif aux adjonctions d’argile et risquais de voir la pièce originale en terre détruite à la cuisson.

  26. Les outils On croit souvent que les outils servent à faire de la belle technique. C’est vrai, mais ce n’est pas tout. Les outils s’intègrent à la création, ils donnent des idées en cours de travail. Un manche d’outil brisé donne l’idée de faire des yeux tout ronds, une spatule ronde donne l’idée de faire un crâne chauve… Mon atelier en 2012. Devant, quelques outils. Plus loin, les terres cuites de l’ange du désir (2011), de l’Oiseau Mimi III (2008) et du Kepler (2009).

  27. Inspirations 11 mai 2002 : à la devanture du salon de coiffure, une publicité a attiré mon regard. Les deux yeux d’un visage de femme étaient cachés par une immense mèche. Jeune homme ou jeune fille ? Ce visage est énigmatique et me fait un peu peur. Jocelyn Bronze 2004 H : 33 cm

  28. Manque d’inspiration ? Et si l’inspiration ne vient pas ? Eh bien, expirez ! Le souffle créateur ne peut pas rentrer dans une tête pleine. Le consultant terre cuite 2000, H 38 cm

  29. Détruire pour refaire Parfois l’œuvre touche à sa fin et on se dit : « ça ne va pas ». Tant de temps et tant de peine pour rien ? Pas pour rien : c’était une étape. Si la question vous préoccupe, regardez comment fait Picasso dans le film « Picasso », de Clouzot. Voltaire, ébauche plâtre

  30. Audaces et gênes Vénus pensante terre 26 cm 12 avril2004 : « tes statues sont très osées » me dit Anne R. d’un ton sévère. Gêné, je balbutie une réponse mais elle reprend, l’air gourmand : « puis-je te passer commande d’une Vénus pensante ? C’est bientôt l’anniversaire de mon mari. »

  31. Se censurer ? Est-ce qu’on peut tout créer ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’au moment de montrer, il faut faire attention. Choquer pour choquer, je n’aime pas. L’art du vingtième siècle est tombé malade de ne pas avoir compris cela. Et puis, il faut parfois se protéger, soi La grenouille Terre cuite 1998, H 11 cm

  32. Expositions L’œuvre suscite : intérêt incompréhension dédain émotion rejet ironie admiration critique … ou rien du tout. Grande Arche de la Défense, mai 2002 : les gens s’arrêtent, regardent, rient, lisent les commentaires, discutent en couple à voix basse. Une femme dit à son mari : «  j’adore cette statue », avec un geste enveloppant de la main. 

  33. La cinquième phase de la création Selon le psychanalyste Didier Anzieu, une œuvre n’est vraiment achevée qu’au moment de l’exposition, ce qu’il appelle la « cinquième phase ». On a envie d’exposer, et on a peur. L’oeuvre va devenir un « mauvais objet » ou un « bon objet » selon le regard des gens. On a été avec notre « bébé » tout au long de la création. Mais c’est fini. La seule chose à faire, c’est permettre à l’œuvre de vivre seule. Pour cela, il faut la montrer. Agonie du zouave Pavilion à la bataille d’Essling Terre cuite peinte, 2005, H 46 cm

  34. Copies Copier pour s’entraîner, comme un pianiste fait ses gammes. Parfois, la copie devient une œuvre à elle seule. Je laisse faire, comme ça vient. 17 août 2004 : de retour du monastère de San Juan de la Peńa, en haut Aragon, je fais une statue à partir d’une figurine de vieux moine. Moine étudiant les miracles Terre cuite 2005, H 52 cm

  35. Les moments vides Parfois, le désir semble mourir et je prends peur. L’inspiration se fait rare, de longs mois s’écoulent pendant lesquels on ne fait rien, ou presque. Puis la vie fait un clin d’œil, comme cette ancienne élève qui me demande de mouler son corps de femme enceinte. Je suis très ému. Tout en moulant, je parle au bébé. Moulage de femme enceinte 2009

  36. La beauté 2008 : treize ans déjà que j’ai découvert la sculpture ! Souvent, je me suis interrogé : est-ce que c’est beau, ce que je fais ? Qu’est-ce qui est beau ? Il paraît qu’ Emmanuel Kant traite de cette question dans sa Critique de la faculté de juger,. Lire Kant ! C’est bien trop difficile! Alors, j’écoute les CD de Luc Ferry pour me faire une idée. C’est vrai, après tout : pourquoi trouvez- vous que quelque chose est beau ou laid? L’annonciation 2008, terre cuite H 54 cm

  37. Quelques critères du beau 1 – Le beau, c’est ce qui reflète l’harmonie du monde. Encore faut-il croire, comme les anciens grecs, que cette harmonie existe. 2 – Le beau, c’est ce qui correspond à une belle idée. Encore faut-il croire que les idées sont plus belles que la réalité. 3 – Le beau, c’est ce qui plaît aux sens. Encore faut-il que les sens soient bien éduqués et en bon état. 4 - Le beau, c’est lorsque le plaisir des sens rejoint… le sens de l’universel : c’est « l’antinomie du goût » de Kant. Le conquistador ébauche 2008.

  38. De nouveau, les étoiles 2010 : quinze ans après le « Herschell », je modèle à nouveau un visage d’astronome. Ah ! Je voudrais encore atteindre les étoiles ! Pourquoi est-ce que je crée ? Quelle est mon étoile ? Je ne sais pas. Peut-être la joie. Kepler, 2010, H 29 cm

  39. Le style Longtemps, j’ai rêvé d’avoir un « style » propre en sculpture. Cela aurait été plus facile pour faire connaître mes oeuvres. On aurait dit « Tiens, un Delivré ! » Mais je dois en prendre mon parti : mes sculptures sont diverses. C’est comme ça. Et puis, peu à peu, j’ai à peu près vaincu le démon de la comparaison avec les autres créateurs. Je ne me désole plus : qu’est-ce qui compte le plus, la notoriété ou la joie? Camille, 2004, H 11 cm

  40. La joie Rejoindre l’instant présent. Travailler à l’oeuvre, bien sûr, mais avec la joie au cœur. Jubiler Ebauche de femme sourire An 2000

  41. « Je vous en supplie… » Je vous en supplie faites quelque chose apprenez un pas une danse quelque chose qui vous justifie qui vous donne le droit d'être habillés de votre peau de votre poil apprenez à marcher et à rire parce que ce serait trop bête à la fin que tant soient morts et que vous viviez sans rien faire de votre vie Charlotte Delbo Une connaissance inutile Berger lescunois Terre cuite 2010, H 29 cm

  42. Merci à la vie qui fait de nous tous des créateurs et des créatrices

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