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LA SYNCOPE. … ou plutôt les syncopes…. Références. Kapoor W.N.: Syncope . N Engl J Med 2000; 343:1856-1862 (review article)
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LA SYNCOPE … ou plutôt les syncopes…
Références • Kapoor W.N.: Syncope.N Engl J Med 2000; 343:1856-1862 (review article) • Pruvot E., Schlaepfer J., Metzger J., Delacrétaz E., Berger A., Gollut E., Fromer M., Kappenberger L.: Approche pronostique du patient syncopal et indication à l’hospitalisation. Revue médicale de la Suisse romande 2001; 121:41-45 • Pruvot E., Vassalli G., Kappenberger L.: De l’approche diagnostique au traitement de la syncope. Med Hyg 1999; 57:1182-1189
Importance des syncopes • >1% des hospitalisations • 3-6% des consultations en urgence d’un centre universitaire …sont motivées par une perte de connaisance.
Définition Perte soudaine et transitoire de connaissance et du tonus postural, de récupération spontanée (généralement après 5 à 10 secondes). A l’exception de: coma, état de choc, arrêt cardiaque, état requérant une défibrillation
Physiopathologie Chaque étiologie a un mécanisme physiopathologique propre, mais elles ont toutes la même conséquence: • baisse soudaine (TAS <70 mmHg et TAM <40 mmHg), ou • interruption d’une durée de 8 à 10 secondes …du flux sanguin cérébral
Classification • Causes non cardiovasculaires (45%) • Causes cardiovasculaires (25%) • Causes indéterminées (30%)
I. Causes non cardiovasculaires • Réflexes25% • vasovagale (18%) • situationnelle (5%) (toux, miction, défécation, déglutition) • syndrome du sinus carotidien (1%) • névralgies (trijumeau, glossopharyngien) • Orthostatiques/post-prandiales8% • Médicamenteuses3% • Métaboliques(hypoNa, hypoGlc) <1% • Psychiatriques2% (somatisation, anxiété, attaques de panique, dépression majeure, dépendances) • Neurologiques10% (migraines, AIT, épilepsie, vol sous-clavier)
II. Causes cardiovasculaires • Maladies organiques cardiovasculaires 4% (sténose aortique, CMH, CMO, embolie pulmonaire, HTP, myxome, infarctus aigu, tamponnade, dissection aortique, cardiopathies congénitales) • Arythmies 14% • bradyarythmies (maladie du sinus, BAV 2e et 3e degré, dysfonction du stimulateur cardiaque, médicament) • tachyarythmies (TV, FV, torsades de pointes, TSV)
Raison d’être de cette classification • Taux de mortalité propre: • Causes CV 10-30% à 1 an • Causes non-CV et causes indéterminées 4-8% à 1 an (identique à une population non sélectionnée) • Il est donc particulièrement important de rechercher, chez tout patient présentant une syncope, une comorbidité CV sous-jacente
Syncope = facteur de mauvais pronostic? • Jusqu’au début des années 90, la syncope était considérée en elle-même comme un facteur de mauvais pronostic • Puis 3 études ont démontré le contraire, et ont déterminé comme facteurs de mauvais pronostic: • une FE basse du VG • une maladie CV sous-jacente • une limitation fonctionnelle (dyspnée, angor, claudication) • La syncope n’est donc pas indépendamment un facteur de mauvais pronostic, sauf dans les cas d’embolie pulmonaire, sténose aortique, dissection aortique, cardiopathie ischémique, CMP dilatée et hypertrophique
III. Causes indéterminées • Représentent 30% des syncopes, malgré des investigations souvent lourdes et coûteuses • Ne devraient être identifiées comme telles qu’après exclusion des autres étiologies, en particulier cardiovasculaires • Méconnaissance clinique et prise en charge insuffisante, en particulier pour les syncopes d’étiologie psychiatrique et vaso-vagale • Nécessité d’une prise ne charge spécialisée et pluridisciplinaire
Approche diagnostique Pour être efficace, doit être basée sur 3 piliers: • ANAMNESE • EXAMEN CLINIQUE (apport diagnostique 50-80%!) • ECG (apport diagnostique 5%)
L’anamnèse • Prodromes? • Circonstances? post-prandial? longue station debout? • Douleurs? • Mouvements extrêmes de la tête? col serré? rasage? • Médicaments? • Antécédants psychiatriques? dépendances? • Symptômes neurologiques? céphalées? état post-critique? perte de connaissance prolongée? • AF de mort subite? • Dyspnée, angor, claudication? • Comorbidités (diabète, cardiopathie,..)?
L’examen clinique • Auscultation cardiaque (souffle, rythme cardiaque)? • Souffle carotidien? • TA , pouls aux 2 bras? • Déficits neurologiques focaux? • Déshydratation?
L’ECG • Rythme (tachyarythmie / bradyarythmie)? • Bloc atrio-ventriculaire? • Bloc de branche? • Ischémie? infarctus? • Signes d’intoxication à la digoxine?
Examens de laboratoire • Apport diagnostique 3 % • Ne sont indiqués qu’en cas d’anamnèse et de clinique fortement suggestives FSS, Na+, Ca2+, créatinine, urée, glycémie
Autres moyens diagnostiques • Echocardiographie • Test d’effort • Holter, R-test • Reveal® • Epreuve électrophysiologique • Test de Schellong • Tilt-test • Massage du sinus carotidien • EEG, CT-scan, IRM, Doppler précérébral • Evaluation psychiatrique
Investigation d’une cardiopathie • Le plus souvent suspectée lors de l’anamnèse + examen clinique + ECG • Investigation nécessaire car cardiopathie = facteur de mauvais pronostic • Faire: • US cardiaque, et / ou • Test d’effort
Echocardiographie • Indications: • Suspicion de cardiopathie • Suspicion de valvulopathie • Apport dignostique: ? (révèle des pathologies cardiaques non soupçonnées dans seulement 5 à 10% des cas) • But: recherche de cardiopathie ou valvulopathie, évaluation de la FE (valeur pronostique)
Test d’effort • Indications: angor, DRS • Apport diagnostique: <1% • But:recherche d’ischémie myocardique, stratification du risque
Investigation des arythmies et des troubles de conduction • A rechercher chez tout patient avec cardiopathie sous-jacente ou anomalies à l’ECG, en présence d’une symptomatologie de syncope cardiaque • Par définition, le seul moyen de confirmer ou infirmer une origine arythmique est d’avoir un enregistrement du rythme pendant un épisode syncopal…
Holter (ECG 24h) • Indications: • Syncopes d’origine arythmique probable • ECG anormal (troubles du rythme) • Cardiopathie connue • Apport diagnostique: 20% (plus élevé chez personnes âgées) • N’est pas augmenté si l’enregistrement est prolongé jusqu’à 72h
R-test • Monitorage pour une durée allant de quelques heures à plus de 8 jours en mode continu, voire 6 semaines en mode ponctuel (déclenché par le patient ou automatiquement) • Indications: syncopes fréquentes et / ou récidivantes • Apport diagnostique: 20-40%
Reveal® • ECG sous-cutané implantable, adapté à partir d’un pace-maker, permettant un enregistrement jusqu’à 18 mois (déclenché par le patient en cas de symptômes ou automatiquement si arythmie enregistrement des 2-5 min. précédentes et des 60 sec. suivantes) • Indications: syncopes fréquentes (1x/sem.-1x/2-3 mois) d’origine indéterminée après investigations extensives (en particulier si troubles de la conduction intraventriculaire); encore en évaluation • Apport diagnostique: 25-50% (indication à pace-maker posée dans seulement 18% des cas) • Point faible: problèmes de compliance et techniques
Epreuves électrophysiologiques • Indications: recherche de faisceau accessoire, TV, BAV • Apport diagnostique: 5-30%, variable en fonction de la présence ou non d’une cardiopathie ou d’anomalies à l’ECG • Excellente valeur prédictive négative de survenue de tachyarythmies ventriculaires • Sensibilité et spécificité faibles pour bradyarythmies
Test de Schellong • Indications: suspicion de syncope vaso-vagale (examen de 1ère intention) • Apport diagnostique: bon…si limité aux patients sans comorbidité CV
Tilt-test • Indications: • Syncopes peu fréquentes (<1x / 3 mois) chez patients avec cœur « normal» • Holter et R-test non conclusifs chez patients avec symptômes vaso-vagaux sans événement déclenchant clair • Médication cardiaque suspecte chez patient avec cardiopathie • Apport diagnostique: 25-50% • Sensibilité augmentée et spécificité de 90% par usage d’agents provoquants (adénosine, dérivés nitrés)
Massage du sinus carotidien • Indications: • Suspicion d’hypersensibilité du sinus carotidien • Patients âgés avec syncopes récurrentes indéterminées • Patients sous médication cardiotrope • Apport diagnostique: 5-45% (élevé chez patients âgés) • En position couchée ou debout (meilleure sensibilité pour formes vasodépressives pures), souvent à la fin du tilt-test • En parallèle avec mesure de la TA et de la fréquence cardiaque • Valeur prédictive positive encore indéterminée • Contre-indiqué si souffle carotidien!
Examens neurologiques • Apport diagnostique 0% en l’absence de signes neurologiques focaux ou d’état post-critique! • EEG foyer épileptogène? • CT scan, IRM hémorragie, ischémie, tumeur, malformation? • US pré-cérébral AIT?
Evaluation psychiatrique • Importante en raison de la prévalence des affections psychiatriques et du taux élevé de récidive si non traitées • Recherche de somatisation, anxiété, attaques de panique, état dépressif majeur, dépendances (alcool, drogues) • Apport diagnostique: 24% • Patients souvent jeunes, sans cardiopathie, récidives fréquentes
Indications à l’hospitalisation • Risque de complications liées à la perte de connaissance (chute, séjour prolongé au sol) • Pour évaluation diagnostique • Limitation fonctionnelle (dyspnée, angor, claudication) • Coronaropathie, insuff.cardiaque, valvulopathie • Palpitations • Antécédants CV • ECG anormal (arythmie, troubles de la conduction) • Examen clinique (CV+neuro) anormal
Pour traitement • Infarctus aigu et autres étiologies CV • Embolie pulmonaire • Hypotension orthostatique sévère (déshydratation, saignement GI,…) • Médicaments causant des torsades de pointe ou un QT long • Effets indésirables de médicaments (hypotension orthostatique, choc anaphylactique, bradyarythmie)