1 / 27

Brevet et sécurité informatique : les liaisons dangereuses ?

Brevet et sécurité informatique : les liaisons dangereuses ?. François Letellier INRIA / ObjectWeb francois.letellier@inria.fr Journées Académiques Microsoft Paris, 26 avril 2005. Plan de la présentation. Contexte Procédé d’authentification breveté Possibilités d’attaque sur le procédé

didier
Download Presentation

Brevet et sécurité informatique : les liaisons dangereuses ?

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Brevet et sécurité informatique :les liaisons dangereuses ? François Letellier INRIA / ObjectWeb francois.letellier@inria.fr Journées Académiques Microsoft Paris, 26 avril 2005

  2. Plan de la présentation • Contexte • Procédé d’authentification breveté • Possibilités d’attaque sur le procédé • Apport du brevet à la sécurité

  3. 1er centre de recherche publique en informatique en Europe double tutelle : ministères en charge de la recherche / en charge de l'industrie 3000 personnes, 6 UR Consortium international> 50 sociétés, >1.500 individuels Co-fondé, hébergé par l’INRIA, FT R&D, Bull Neutralité et but non lucratif : création de middleware Large offre couvrant différents besoins de l’entreprise: >80 projets, 30 solutions Conformité aux standards ouverts (W3C, OMG, OSGi, …) e-business e-governmentetc Network

  4. Algorithmes Cryptographiques Brevetés • One Time Pad : brevet US 1,310,719 (Gilbert Vernam,1917) • RSA : brevet US 4,405,829 (Rivest, Shamir, and Adleman)MIT sept 83 , domaine public sept. 2000(lecture conseillée: http://www.cyberlaw.com/rsa.html) • Europe : rappel de la législation actuelle • Et future ? • Brevet européen EP 0 810 506 B1« Procédé et dispositif d’identification sécurisée entre deux terminaux »

  5. Notre sujet d’étude :EP 0 810 506 B1 • Un brevet européen dûment délivré par l’Office Européen des Brevets (23 avril 2003) • La présente étude a été réalisée exclusivement à partir du document public • Brevet exploité commercialement – notamment pour de l’authentification forte en contexte bancaire

  6. Code Secret EP 0 810 506 B1 : une Invention Mise en Œuvre par Ordinateur Support personnalisé banal (CD, diskette) Client banal Serveur banal Algorithme cryptographique Canal de transmission banal Utilisateur [0032] « qui ne nécessite pas de modifier la structure déjà existante des micro-ordinateurs personnels utilisés […] et qui fait appel à un support d’authentification connu » [0034] « aucun matériel additionnel spécifique n’est utile » [0083] Diskette 3"1/4 -- [0073] Réseau Internet Seul le logiciel est innovant  nous étudions (une version) de l’algorithme cryptographique

  7. Authentification parDéfi / Réponse « Je suis Bob » Fiabilité améliorée si : • Le défi (donc la réponse) change à chaque fois • La réponse n’est pas calculable : secrets aléatoires Défi: Quel est le nom de jeune fille de votre mère ? Réponse: « Smith » Bob Alice « Je suis Bob » Défi : Nom de jeune fille de votre mère ? Réponse: « Wilde » Oscar  Non répudiation

  8. Code Secret (203) 0 0 1 1 2 2 3 3 A A X B M G B N 0 0 E F O O M S Q T 1 1 G N U A K U X S 2 2 K F Q X E A T X 3 3 Mécanisme Défi / Réponse deEP 0 810 506 B1 : Préparation Fonction de décalage Transmission sécurisée Matrice serveur (aléatoire) Matrice client (décalée) Etape préparatoire: Transmission des secrets Transmission sécurisée Utilisateur

  9. Code Secret (203) 0 0 1 1 2 2 3 3 A A X B M G B N 0 0 E F O O M S Q T 1 1 N G U A K U X S 2 2 K F X Q E A X T 3 3 Mécanisme Défi / Réponse deEP 0 810 506 B1 : Authentification Défi : (x=0, y=2) Fonction de décalage Bob Coordonnées décalées : (X=3, Y=0) Matrice serveur Alice Réponse : « N » =? Matrice client Authentification ou rejet

  10. A X G B A B M N Code Secret (203) F O M T E O S Q N A U S A B M N G U K X K Q E X E O S Q F X A T G U K X F X A T Fonction de décalage[0058], [0133] 2 0 3 2 2 G B A X 0 F O M T 3 A U S N 2 Décalage paramétrique colonne E X K Q Décalage paramétrique ligne

  11. Apport du brevet EP 0 810 506 B1 • Recommandation : matrices 255x255 cars alpha-num, codes de 7 à 20 cars alpha-num, un défi = plusieurs couples de coordonnées Selon le texte du brevet : • [0053] « [le] code de décalage n’existe ni sur le support d’authentification, ni sur le serveur, et ne transite jamais sur le réseau » • [0143] « les conditions nécessaires à un pirate pour se connecter au serveur en usurpant l’identité d’un utilisateur autorisé sont tellement démesurées que le risque s’approche de zéro »

  12. 2 - Oscar copiela matrice Code Secret Oscar connaît l’algorithme : il est breveté(principe de Kerckhoffs) J’utilise un procédé breveté: Je pense être tranquille ! 1 - Oscar sniffe des couples défi/réponse Système d’authentification bancaire sécurisé Le code n’est écrit nulle part La matrice utilisateur ne nécessite pas d’être protégée car elle est décalée La matrice serveur est dans un environnement protégé Réseau Internet Algorithme cryptographique Bob Le réseau n’est pas sécurisé : le code ne transite jamais dessus, les défis ne sont pas rejoués Banque « Alice »

  13. Attaque de l’algorithme ? Oscar peut-il usurper l’identité de Bob ?

  14. Contraintes pour une authentification probante • Pour tout défi, un seul (ou un petit nombre de) code(s) doit permettre de fournir la bonne réponse avec une matrice permutée donnée • La population de la matrice doit être homogène • Plus la matrice est grande, plus les défis doivent être long ( O (w2) ) • Une attaque est possible • Après interception d’un nombre suffisant de défis/réponses • Force brute

  15. Attaque en force brute • Fonction de décalage : • Code de longueur l : c = c [0].c [1].c [2] … c [l] • Matrice décalée M carrée dimension w • Position défi colonne, ligne : (x, y) • Réponse V = M[X, Y] • Avec: • X = (x + c [y mod l]) mod w • Y = (y + c [X mod l]) mod w • Une dizaine d’opérations d’arithmétique entière pour chaque élément du défi • PC actuel : 10.000 MIPS (?) – entre 1M et 10M codes/seconde – codes jusqu’à 11 chiffres décimaux en 1 journée

  16. 0 1 2 3 A B M N 0 E O S Q 1 G U K X 2 F X A T 3 Principe d’une attaque heuristique • Matrice décalée connue : • Défis interceptés : (x=0, y=2) (1,2) (3,1) (3,0) • Réponses interceptées : « N A T B » • On suppose connue la longueur du code (l=3) • Chaque couple défi / réponse élémentaire va donner des hypothèses partielles sur le code

  17. 0 1 2 3 A B M N 0 E O S Q 1 G U K X 2 F X A T 3 Principe d’une attaque heuristique (2) • (x=0, y=2) -> « N » • « N » est en position (X=3, Y=0) • 3 = (0 + c [2 mod 3]) mod 4 = c [2] mod 40 = (2 + c [3 mod 3]) mod 4 = (2 + c [0]) mod 4 • c [2] = 3c [0] = 2 X = (x + c [y mod l]) mod w Y = (y + c [X mod l]) mod w

  18. 0 1 2 3 A B M N 0 E O S Q 1 G U K X 2 F X A T 3 Principe d’une attaque heuristique (3) • (x=1, y=2) -> « A » • « A » est en positions (X=0, Y=0) (X=2, Y=3) • 0 = (1 + c [2 mod 3]) mod 4 = (1 +c [2]) mod 40 = (2 + c [0 mod 3]) mod 4 = (2 + c [0]) mod 4 ou • 2 = (1 + c [2 mod 3]) mod 4 = (1 +c [2]) mod 43 = (2 + c [2 mod 3]) mod 4 = (2 + c [2]) mod 4 • c [2] = 3, c [0] = 2 (on n’apprend rien) ou • c [2] = 1 X = (x + c [y mod l]) mod w Y = (y + c [X mod l]) mod w

  19. 0 1 2 3 A B M N 0 E O S Q 1 G U K X 2 F X A T 3 Principe d’une attaque heuristique (4) • (x=3, y=1) -> « T » • « T » est en position (X=3, Y=3) • 3 = (3 + c [1 mod 3]) mod 4 = (3 +c [1]) mod 43 = (1 + c [3 mod 3]) mod 4 = (1 + c [0]) mod 4 • c [1] = 0, c [0] = 2 • Le code est 2 0 3 X = (x + c [y mod l]) mod w Y = (y + c [X mod l]) mod w

  20. Attaque heuristique (5) • Complexité de l’attaque : au pire de l’ordre de O ((w2/p)l/2) • Matrice 256 x 256, p=256 val possibles / case • Codes sur 4 positions x 8 bits (~10 chiffres déc.) • En moyenne, chaque position défi/réponse aboutit à w2 / p hypothèses (ici 256) • L’attaque a été simulée avec un démonstrateur : moins d’une minute (en PERL !) avec les hypothèses ci-dessus

  21. A X G B Code Secret (203) F O M T N A U S A B M N K Q E X E O S Q G U K X F X A T EP 0 810 506 B1 en signature [0153] • Codage par substitution • Choix aléatoire des cases parmi celles contenant les caractères du message à signer « S A U N A » « S A U N A » (2,1) (0,0) (1,2) (3,0) (2, 3) Alice Bob

  22. Attaques de EP 0 810 506 B1 en signature Sans vol de matrice décalée • Attaque à texte clair choisi évidente • On obtient directement une partie du contenu de la matrice serveur • Attaque statistique à texte chiffré connu • Possible avec corpus suffisant (épuisement de la matrice) • Altérations possibles du texte + signature Avec vol de matrice décalée • Toute attaque réussi révèle de l’information sur le code (cf défi / réponse)

  23. Peut-on améliorerEP 0 810 506 B1 ? • « Brûler » les cases correspondant aux défis déjà posés ; les modifier aléatoirement [0062] • Affaiblit la capacité à la non répudiation • Choix des paramètres (?) • Moyens non prévus dans le brevet • Sécurisation du canal de transmission (SSL) • Inscription de la matrice sur un support impossible à lire sauf à travers un calculateur (carte à puce) • Le brevet revendique de permettre de s’en dispenser • Ils rendent le recours au procédé breveté inutile

  24. Caution du brevet : attention ! • Le brevet EP 0 810 506 B1 n’est pas inintéressant, mais il propose une méthode qui n’est pas suffisante à garantir les propriétés revendiquées • Un système reposant sur ce brevet peut atteindre un haut niveau de sécurité, mais à condition de s’appuyer sur d’autres moyens de protection des transmission et/ou des secrets • Les détenteurs des droits sur EP 0 810 506 B1 pourraient entraver l’exploitation d’une version améliorée, ou tirer profit des perfectionnement clefs apportés par d’autres • La caution du brevet risque d’endormir la vigilance d’exploitants d’inventions mises en œuvre par ordinateur • Quid d’éventuels litiges passés où la non répudiation aurait été invoquée ?

  25. Brevet = innovation ? • L’absence de travaux antérieurs signifie-t-elle invention, ou fausse bonne idée ? • Le nombre de brevets déposés est-elle une bonne mesure de l’innovation ? • Le processus de révision par l’OEB n’a pas mis en lumière les faiblesses du procédé • La révision paritaire (milieu de la recherche, logiciel open-source), en particulier dans les domaines sensibles, reste la seule option raisonnable

  26. Quelles limites au champ du brevetable ? • Esprit de la convention européenne sur le brevet (art. 52c) qui exclut le logiciel du champ du brevetable => encourage la révision paritaire et dissuade le brevetage de pseudo-science ? • Toute l’étude a été menée sans manipuler une seule fois un appareil matériel (même si un démonstrateur a été réalisé) ! • Un bon critère d’appréciation du côté « logiciel » d’un brevet ?

  27. Merci pour votre attentionMerci à MicrosoftQuestions ? François Letellier INRIA / ObjectWeb francois.letellier@inria.fr Journées Académiques Microsoft Paris, 26 avril 2005

More Related