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Accents régionaux, étrangers et sociaux en français

Accents régionaux, étrangers et sociaux en français. Philippe Boula de Mareüil LIMSI-CNRS. Introduction. Accent = terme du vocabulaire courant, mais objet difficile à cerner chacun a sa façon de parler chacun a son mot à dire sur le langage anecdotes, intérêt et passions

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Accents régionaux, étrangers et sociaux en français

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  1. Accents régionaux, étrangers et sociaux en français Philippe Boula de Mareüil LIMSI-CNRS

  2. Introduction • Accent = terme du vocabulaire courant, mais objet difficile à cerner • chacun a sa façon de parler • chacun a son mot à dire sur le langage • anecdotes, intérêt et passions • Ensemble de traits de prononciation lié à une origine linguistique, géographique ou sociale • accent étranger = résultat de la confrontation de 2 systèmes provenant d’une langue maternelle et d’une langue seconde (L2) • accent régional communément défini par r² à une norme • accent dit « de banlieue » (en France) = des jeunes de cités populaires

  3. Questions • Avec quel degré de granularité (quelle finesse, quelle précision) peut-on distinguer divers accents ? • Quels sont les indices qui permettent de reconnaître tel ou tel accent ? • Quelle est en particulier la part de la prosodie ?  analyse d’importantes quantités de données accent < accentum (ad + cantum) < προσωδία

  4. Plan de la présentation • Généralités • sur les accents et leur perception : aspects psycholinguistiques et sociolinguistiques • sur le traitement automatique (synthèse et reconnaissance de la parole) : aspects méthodologiques • Applications • aux accents régionaux et étrangers, notamment dans le cadre du projet « Phonologie du Français Contemporain » (PFC) • à l’accent « de banlieue »

  5. Dialectologie perceptive • Perception = problématique au cœur des sciences cognitives, abordée en « dialectologie perceptive » sous 3 angles : • représentations et cartographie mentale en l’absence d’input linguistique, dans le sillage de Preston [1989] • attitudes évaluatives et affectives en réaction à des stimuli linguistiques • aptitude à discerner différents accents à partir d’un input phonétique • Exemples de travaux antérieurs

  6. Accents étrangers vs régionaux • Qu’est-ce qui fait que l’on garde un accent étranger en L2 ? • Troubetzkoy  « crible » (la L1 opère comme un filtre) • Flege (Speech Learning Model), Kuhl (Native Language Magnet), Best (Perceptual Assimilation Model) • Fameuse confusion entre /l/ et /r/ chez les Japonais • Français « sourds » à la place de l’accent lexical • Quantité, fréquence et circonstances d’usage de L1/L2, temps de résidence dans un environnement où prédomine la L2 • Âge de 1re exposition à la L2 : plus L2 est apprise tôt, meilleure sera la prononciation (au plus tard vers la puberté…)

  7. Aspects psycholinguistiques • Hypothèse de la période critique  problèmes importants • âge d’acquisition de la L2 corrélé ou confondu avec d’autres facteurs (ex. interactions entre enfants à l’école  entre adultes) • années d’expérience en L2  plus d’incidence au début de l’apprentissage • bilingues tardifs « parfaits » = autant d’exceptions • Adaptation de la prononciation = savant mélange de contraintes et de plasticité  distribution et fonction des unités, structures syllabiques…

  8. Variation diatopique et diastratique • Dimension sociale • moins facilement et moins couramment l’objet de désignations • questions fort discutables et très discutées • Parler jeune, langage des cités principalement abordé(s) sous un angle sociolinguistique

  9. Méthodologie • Expériences perceptives utilisant éventuellement la synthèse ↓ • Mesure de traits phonético-acoustiques utilisant l’alignement automatique en phonèmes ↓ • Hiérarchisation des traits les plus discriminants utilisant des techniques de classification Exemple : accents méridionaux en français

  10. Quand perçoit-on un accent ? • Double processus • repérage (évaluation d’un écart vis-à-vis d’une norme) • catégorisation (identificationproprement dite)  traitement bottom-up (acoustique) et top-down (représentations) nécessairement par rapport à un prototype  Des accents imités peuvent être plus facilement reconnaissables que des accents réels. • Piège du stéréotype (simplificateur, caricatural), qui peut être assez éloigné de la réalité

  11. Quand perçoit-on un accent ? • Double processus • repérage (évaluation d’un écart vis-à-vis d’une norme) • catégorisation (identificationproprement dite) •  traitement bottom-up (acoustique) et top-down (représentations) • nécessairement par rapport à un prototype •  Des accents imités peuvent être plus facilement reconnaissables que des accents réels. • Piège du stéréotype (simplificateur, caricatural), qui peut être assez éloigné de la réalité

  12. Perception d’accents • Également influencée par • notre voisinage géographique • notre origine et nos connaissances linguistiques • Favorisée chez une personne dont on sait qu’elle a vécu dans tel ou tel pays, telle ou telle région • Accentplus facilement identifié s’il nous est familier  détection de traits de prononciation (peut-être seulement un ou deux, subtils et ponctuels, que l’on a mémorisés et qui font basculer la perception)

  13. Mythe ou réalité ? • Accent havrais = exemple de mythe linguistique • Accent marseillais = accent méridional commun à tout le sud de la France ou, au contraire, 3 accents (?) • On se focalise sur les différences plutôt que sur les similitudes • Auditeurs incapables d’identifier géographiquement des accents du Havre, de Rennes et de Nancy • Nombreuses études corroborant l’imprécision de l’identification/caractérisation des accents régionaux en anglais et en français  expériences perceptives menées au LIMSI-CNRS

  14. Mythe ou réalité (en Suisse) ? • Accent vaudois, valaisan, fribourgeois ou neuchâtelois (?) • Rien n’exclut en toute rigueur que « l’accent vaudois de la vallée des Ormonds dans le massif des Diablerets (Préalpes vaudoises) présente des caractéristiques reconnaissables qui le distinguent de l’accent du “Gros de Vaud” situé sur le Plateau suisse » [Matthey, 2004]. Mais cela reste à prouver scientifiquement…

  15. Mythe ou réalité (en Suisse) ? • Accent vaudois, valaisan, fribourgeois ou neuchâtelois (?) • Rien n’exclut en toute rigueur que « l’accent vaudois de la vallée des Ormonds dans le massif des Diablerets (Préalpes vaudoises) présente des caractéristiques reconnaissables qui le distinguent de l’accent du “Gros de Vaud” situé sur le Plateau suisse » [Matthey, 2004]. Mais cela reste à prouver scientifiquement…

  16. Mythe ou réalité (en Suisse) ? • Accent vaudois, valaisan, fribourgeois ou neuchâtelois (?) • Rien n’exclut en toute rigueur que « l’accent vaudois de la vallée des Ormonds dans le massif des Diablerets (Préalpes vaudoises) présente des caractéristiques reconnaissables qui le distinguent de l’accent du “Gros de Vaud” situé sur le Plateau suisse » [Matthey, 2004]. Mais cela reste à prouver scientifiquement…

  17. Mythe ou réalité (en Suisse) ? • Accent vaudois, valaisan, fribourgeois ou neuchâtelois (?) • Rien n’exclut en toute rigueur que « l’accent vaudois de la vallée des Ormonds dans le massif des Diablerets (Préalpes vaudoises) présente des caractéristiques reconnaissables qui le distinguent de l’accent du “Gros de Vaud” situé sur le Plateau suisse » [Matthey, 2004]. Mais cela reste à prouver scientifiquement…

  18. Accent, dialecte et variété • D’où peut bien venir cette surévaluation de nos capacités à discerner des accents ? • Confusion entre dialectes (qui se distinguent les uns des autres par le vocabulaire et la grammaire) et accents (qui ne font intervenir que des différences de prononciation) • Frontière poreuse : dans la vie courante, on dispose souvent de nombre d’indices (situationnels, lexicaux, etc.) • Plupart des commentaires linguistiques relatifs au lexique (ex. 70, 80, 90 emblématiques de variétés de français) ↓ terme moins marqué, mais construction aussi homogénéisante

  19. Accent et norme • Pourquoi une prononciation parisienne passe-t-elle pour « neutre » (sur une scène de théâtre, par exemple) ? • Asymétrie des rapports entre centre et périphérie • Pour le français, « bon usage » = « façon de parler de la plus saine partie de la cour » [Vaugelas, 1647] • Norme attribuée à la bourgeoisie parisienne [Fouché, 1959] • Aujourd’hui véhiculée par les « professionnels de la parole », plus particulièrement par la télévision plus que par l’école [Castellotti & Robillard, 2003]

  20. Un français « sans accent » ? Hier Aujourd’hui Claude Favre de Vaugelas ? 20

  21. Les accents dans les médias • En France, un accent méridional peut être présent sur les ondes, mais cantonné à des rôles comme l’annonce de la météo, le commentaire sportif (football, rugby…) ou la critique gastronomique, très rarement aux rubriques dites « sérieuses » comme la politique. • Même en Suisse, les résultats de certaines études [Racine et al., 2013] suggèrent que la prononciation parisienne fonctionne comme une norme internationale pour le français.

  22. Pourquoi a-t-on un accent ? Tous les locuteurs d’une région X n’ont pas nécessairement l’accent de cette région, pour de multiples raisons. Un accent peut être plus ou moins marqué, plus ou moins masqué revendiqué ou au contraire stigmatisé / \ pour affirmer son accent abandonné ou estompé identité, se démarquer refoulement et hypercorrections, (ex. « Swiss pride », contre-effet et réactions ambivalentes esprit de ccorps)(réappropriation, légitimation…) [Singy, 1996] Double force (uniformisatrice et séparatrice) 22

  23. Pourquoi a-t-on un accent ? Tous les locuteurs d’une région X n’ont pas nécessairement l’accent de cette région, pour de multiples raisons. Un accent peut être plus ou moins marqué, plus ou moins masqué revendiqué ou au contraire stigmatisé / \ pour affirmer son accent abandonné ou estompé identité, se démarquer refoulement et hypercorrections, (ex. « Swiss pride », contre-effet et réactions ambivalentes esprit de ccorps)(réappropriation, légitimation…) [Singy, 1996] Double force (uniformisatrice et séparatrice) 23

  24. Pourquoi a-t-on un accent ? Tous les locuteurs d’une région X n’ont pas nécessairement l’accent de cette région, pour de multiples raisons. Un accent peut être plus ou moins marqué, plus ou moins masqué revendiqué ou au contraire stigmatisé / \ pour affirmer son accent abandonné ou estompé identité, se démarquer refoulement et hypercorrections, (ex. « Swiss pride », contre-effet et réactions ambivalentes esprit de ccorps)(réappropriation, légitimation…) [Singy, 1996] Double force (uniformisatrice et séparatrice) 24

  25. Pourquoi certains traits sont-ils (dé)valorisés ? • Appréciation esthétique d’un trait de prononciation souvent dictée par le statut social qui lui est associé • Sons en eux-mêmes ni beaux ni laids (ex. brin~brun) neutralisation de l’opposition à Paris • Raisons internes au système de la langue (peu de telles paires minimales et de problèmes de compréhension) • Arbitraire du signe revisité dans le cadre de la psychanalyse [Fónagy, 1983] (ex. /r///) / \ (masculin, celui du roi, des paysans) (celui de la bourgeoisie, des salons) • Accents méridional et italien jugés beaux essentiellement parce qu’ils évoquent les vacances, le soleil…

  26. D’où viennent les accents ? • Du contact de langues, par exemple pour l’accent du Midi. Mais l’occitan n’explique pas tout : il distingue, lui, entre /e/ et // (par exemple entre te /te/ « toi » et tè /t/ « thé »). • De l’attirance pour la régularité du système et des habitudes de la société (pour se distinguer des Parisiens) Réponse d’Astérix, avec la graphie bieng pour bien

  27. Marie-Chantal et les titis parisiens 2 « accents parisiens » l’accent bourge(ois) « bon chic bon genre » (BCBG) de Neuilly-Auteuil-Passy (NAP) ou du XVIe arrondissement (également dénommé « accent Marie-Chantal ») l’accent populaire parigot de Belleville ou de Ménilmontant (également dénommé « accent des faubourgs », « accent des titis parisiens » ou simplement « accent parisien »)  confusion dans l’esprit de beaucoup 27

  28. Marie-Chantal et les titis parisiens 2 « accents parisiens » l’accent bourge(ois) « bon chic bon genre » (BCBG) de Neuilly-Auteuil-Passy (NAP) ou du XVIe arrondissement (également dénommé « accent Marie-Chantal ») l’accent populaire parigot de Belleville ou de Ménilmontant (également dénommé « accent des faubourgs », « accent des titis parisiens » ou simplement « accent parisien »)  confusion dans l’esprit de beaucoup 28

  29. L’accent de banlieue L’expression a cours depuis le milieu des années 1990, avec les mêmes connotations que la banlieue elle-même. Elle territorialise une réalité avant tout propre à certains jeunes de milieux défavorisées. Certains traits qui en sont constitutifs ont été décrits de longue date dans le français populaire.  29

  30. Qu’est-ce qui caractérise un accent ? Suite de phonèmes et instanciation des faits de coarticulation Qualité de voix, nasalité Clichés mélodiques, registre de hauteur, niveaux de hauteur à des frontières prosodiques, profils de durée, placement de l’accent lexical et autres schibboleths  prononciations auxquelles on reconnaît l’origine d’un locuteur = « épi » en hébreu biblique, mot permettant aux gens de Galaad de démasquer leurs ennemis d’Ephraïm (Livre des Juges 12, 5–6) 30

  31. Quelle est la part du segmental et de la prosodie ? • Au niveau des phonèmes, 4 types principaux de différences entre accents (de degré/fréquence plutôt que de nature) • systémiques (certaines oppositions comme j’aurai~jaurais /e/~// peuvent n’exister que dans certaines régions) • phonotactiques (ex. escarpée  diphtongaison de la voyelle finale aperture de la voyelle initiale) • lexicales (à partir du même inventaire de phonèmes, un mot comme vingt, moins, avec se prononce différemment selon la région) • allophoniques (saillantes au niveau de la réalisation phonético-acoustique des phonèmes comme /R/) • Différences régionales de prosodie moins bien connues  problème de ce que retient la perception (problème accru en matière de prosodie) chez certains Suisses

  32. Quelques accents régionaux • Accent méridional • e muet (ou schwa) souvent prononcé ( influence sur la prosodie) • réduction du nombre des oppositions de timbre pour les voyelles moyennes ( épée et épais, côte et cote homophones) • schibboleths comme rose ou jaune prononcés avec un [] ouvert • voyelles partiellement nasalisées et suivies d’un élément consonantique nasal bien audible • Accent alsacien • consonnes sonores tendant à s’assourdir • /R/ roulé ou tendant vers [x] • accent frappant l’initiale des mots

  33. Quelques accents régionaux • Accent méridional • e muet (ou schwa) souvent prononcé ( influence sur la prosodie) • réduction du nombre des oppositions de timbre pour les voyelles moyennes ( épée et épais, côte et cote homophones) • schibboleths comme rose ou jaune prononcés avec un [] ouvert • voyelles partiellement nasalisées et suivies d’un élément consonantique nasal bien audible • Accent alsacien • consonnes sonores tendant à s’assourdir • /R/ roulé ou tendant vers [x] • accent frappant l’initiale des mots

  34. Quelques accents régionaux • Accent méridional • e muet (ou schwa) souvent prononcé ( influence sur la prosodie) • réduction du nombre des oppositions de timbre pour les voyelles moyennes ( épée et épais, côte et cote homophones) • schibboleths comme rose ou jaune prononcés avec un [] ouvert • voyelles partiellement nasalisées et suivies d’un élément consonantique nasal bien audible • Accent alsacien • consonnes sonores tendant à s’assourdir • /R/ roulé ou tendant vers [x] • accent frappant l’initiale des mots

  35. Quelques accents régionaux • Accent belge • ///, par exemple dans huit, prononcé [w] • // ouvert en fin de mot comme sot ou pot, /o/ fermé devant // (un // qui tend vers une sorte de [χ] sourd) • voyelles (notamment les voyelles nasales) fréquemment allongées en avant-dernière syllabe précédant une pause • Accent suisse • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  36. Quelques accents régionaux • Accent belge • ///, par exemple dans huit, prononcé [w] • // ouvert en fin de mot comme sot ou pot, /o/ fermé devant // (un // qui tend vers une sorte de [χ] sourd) • voyelles (notamment les voyelles nasales) fréquemment allongées en avant-dernière syllabe précédant une pause • Accent suisse • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  37. Quelques accents régionaux • Accent belge • ///, par exemple dans huit, prononcé [w] • // ouvert en fin de mot comme sot ou pot, /o/ fermé devant // (un // qui tend vers une sorte de [χ] sourd) • voyelles (notamment les voyelles nasales) fréquemment allongées en avant-dernière syllabe précédant une pause • Accent suisse • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  38. Quelques accents régionaux • Accent belge • ///, par exemple dans huit, prononcé [w] • // ouvert en fin de mot comme sot ou pot, /o/ fermé devant // (un // qui tend vers une sorte de [χ] sourd) • voyelles (notamment les voyelles nasales) fréquemment allongées en avant-dernière syllabe précédant une pause • Accent suisse • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  39. Quelques accents régionaux • Accent belge • ///, par exemple dans huit, prononcé [w] • // ouvert en fin de mot comme sot ou pot, /o/ fermé devant // (un // qui tend vers une sorte de [χ] sourd) • voyelles (notamment les voyelles nasales) fréquemment allongées en avant-dernière syllabe précédant une pause • Accent suisse • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  40. Quelques accents régionaux • Accent belge • ///, par exemple dans huit, prononcé [w] • // ouvert en fin de mot comme sot ou pot, /o/ fermé devant // (un // qui tend vers une sorte de [χ] sourd) • voyelles (notamment les voyelles nasales) fréquemment allongées en avant-dernière syllabe précédant une pause • Accent suisse • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  41. Pour une linguistiquede corpus oraux • Entreprises de collecte de grands corpus oraux + progrès réalisés en traitement automatique de la parole = approche expérimentale du langage, épistémologie de la mesure • produire des connaissances objectives • But : caractériser des accents et des styles de parole • à travers des traits de prononciation que l’on est capable de mesurer • au moyen de la synthèse et de la reconnaissance de la parole

  42. Corpus PFC • 20 points d’enquête analysés • 6 en France d’oïl (français plutôt « standard ») • 5 dans le sud de la France • 1 en Alsace • 3 en Belgique • 1 en Suisse romande (canton de Vaud) • 4 en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal) • Plus de 200 locuteurs, 50 heures de parole transcrites • lecture d’un texte de 400 mots (≈ 3 minutes/locuteur) • parole spontanée (≈ 13 minutes/locuteur) France et périphérie

  43. Corpus PFC : Europe • Enquêtes [Durand et al., 2003, 2005, 2009] • faisant suite à la grande enquête phonologique de Walter [1982] • couvrant la diversité du français sur un vaste territoire • à travers des locuteurs ancrés dans leur lieu de résidence (≈ 10 par point d’enquête) • Points d’enquête analysés en France, Suisse et Belgique

  44. Corpus PFC : Afrique • Français parlé dans nombre de pays africains • Questions • Une forme commune d’ « accent africain » émerge-t-elle, quand bien même les locuteurs auraient des langues premières et des environnements linguistiques distincts ? • Quelles sont les différences phonétiques entre les variétés de français parlées en Afrique ? • Wolof (langue accentuelle parlée au Sénégal) peut-être plus différent des autres langues (tonales)  est-ce qu’on retrouve ce contraste dans les différentes variétés de français ?

  45. Corpus FCL2 (français en contact et langue seconde) • Accents étrangers • allemand • anglais • arabe • espagnol • italien • portugais • comparés avec le français natif de jeunes locuteurs d’Île-de-France (= région parisienne) • 84 locuteurs, 15 heures de parole transcrites • lecture du même texte PFC • lecture de la fable La bise et le soleil (texte de l’API) + parole spontanée (6 minutes de parole transcrites)… (locuteurs de 26 ans, arrivés en France depuis 18 mois en moyenne)

  46. Corpus FCL2 (français en contact et langue seconde) • Accents étrangers • allemand • anglais • arabe • espagnol • italien • portugais • comparés avec le français natif de jeunes locuteurs d’Île-de-France (= région parisienne) • 84 locuteurs, 15 heures de parole transcrites • lecture du même texte PFC • lecture de la fable La bise et le soleil (texte de l’API) + parole spontanée (6 minutes de parole transcrites)… (locuteurs de 26 ans, arrivés en France depuis 18 mois en moyenne)

  47. Méthode • Expériences perceptives • accents régionaux de la France et de sa périphérie • accents ouest-africains • accents étrangers (allemand, anglais, arabe, espagnol, italien, portugais) • Analyses acoustiques tirant parti de l’alignement automatique en phonèmes • pour tracer des triangles vocaliques • pour extraire des patrons mélodiques • pour quantifier des réalisations de phonèmes (ex. [b]~[v], [R]~[r])

  48. Alignement Alignement automatique dictionnaire de prononciation avec variantes signal segmentation en phonèmes transcription orthographique modèles acoustiques

  49. Accents régionaux : expériences perceptives • 2 séries de tests perceptifs sur les accents régionaux de la France et sa périphérie • fondés sur 6 points d’enquête dont 3 du Midi, (Sud-Ouest, Sud, Sud-Est) impliquant 25 auditeurs d’Île-de-France et 25 auditeurs de Provence • fondés sur 7 points d’enquête dont 3 de Belgique (Ouest, Centre, Est), impliquant 25 nouveaux auditeurs d’Île-de-France et 25 de Belgique francophone (3 points d’enquête en commun entre les deux) • 52 locuteurs au total, avec pour chacun • une même phrase lue • un extrait de parole spontanée (une dizaine de secondes)

  50. Accents régionaux : expériences perceptives • 2 séries de tests perceptifs sur les accents régionaux de la France et sa périphérie • fondés sur 6 points d’enquête dont 3 du Midi, (Sud-Ouest, Sud, Sud-Est) impliquant 25 auditeurs d’Île-de-France et 25 auditeurs de Provence • fondés sur 7 points d’enquête dont 3 de Belgique (Ouest, Centre, Est), impliquant 25 nouveaux auditeurs d’Île-de-France et 25 de Belgique francophone (3 points d’enquête en commun entre les deux) • 52 locuteurs au total, avec pour chacun • une même phrase lue • un extrait de parole spontanée (une dizaine de secondes)

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