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Le courant du sport f d ral

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Le courant du sport f d ral

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Presentation Transcript


    1. Le courant du sport fédéral Quelques traits.

    2. UE.5.317 Le courant sportif fédéral Diaporama n°2

    3. Le courant sportif

    4. Le territoire social du sport fédéral Le sport moderne ou sport coubertinien Une « ethnomotricité » liée à la société anglaise industrielle du 19ème siècle. Le sport comme moyen d’éducation non « didactisé ». Un phénomène social tentaculaire (12 millions de sportifs recensés au sein des fédérations. Un phénomène aujourd’hui éclaté

    5. Le sport de haut-niveau Olivier Bessy voit dans le système sportif de loisir deux sous-systèmes : celui centré sur la performance, celui centré sur l’AP de façon ludique. Paul Yonnet (1998, Systèmes sportifs) est moins tendre. Deux sous-systèmes aussi : le système du sport-spectacle : le haut-niveau. Le sport de masse « sport à la queue leu leu »

    6. Le sport spectacle (P.Yonnet) Produire un spectacle, un récit. Le théatre sportif est concentrique : Au centre, la scène avec ses acteurs. Les spectateurs du premier cercle = supporters. Les spectateurs du deuxième cercle = la télé les ingrédients pour fonctionner : incertitude = il faut une égalité au départ.on pose des challenges si nécessaire, pour Sampras, le grand Chelem ou des rivalités en duel : Prost-Senna ; France -Angleterre. Identification = supporters ; nationalisme.

    7. Le sport de masse Pour Yonnet, ce qui opère alors, ce n’est plus l’égalité, mais la diversité.

    8. Un sport de compétition aux pratiques différenciées. Le sport de haut niveau relatif aux pratiques intensives visant les compétitions internationales. Le sport de compétition traditionnel de niveau départemental, régional et national. La pratique de compétition de loisir où l’on recherche à concourir contre d’autres mais sans visée de performance (Equipe 3, Vétérans, corpo…).

    9. La vitrine du sport fédéral reste le haut-niveau Il reste la composante du sport la plus clairement identifiable (comparée aux autres modes d’expres-sion sportive La référence au sport doit beaucoup au sport de haute compétition. L’événement médiatique est créé par le seul sport de haut niveau avec quelques cas de sports à haut risque (source garantie de fusion avec le spectateur). Le sport de haut niveau est le banc d’essai des technologies de pointe dont les acquis sont réinvestis autre part : F1, cardio-fréquence mètre de Mozer

    10. Les fonctions sociales du sport fédéral. C. Pociello et J. Defrance (1992) proposent quatre fonctions sociales. La fonction éthique et intégrative. La fonction éducative. La fonction ludique et récréative. La fonction marchande et « consommatoire », spectaculaire et communicationnelle Nos lectures nous incitent en ajouter deux autres fonctions. La fonction politique. La fonction mythologique.

    11. La fonction éthique et intégrative Produire et gérer une élite sportive. Reproduire les structures pour développer la puissance sociale. Augmenter les profits symboliques et sociaux.

    12. Le rôle intégrateur du sport est ainsi assumé grâce : A une action de contrôle et d’unification sociale A une concentration du pouvoir A cette fonction s’associe logiquement l’état qui est producteur de règles et de normes... La concentration du pouvoir est parfois telle qu’elle subsume les états eux-mêmes (CIO, fédérations internationales…) l’exemple du dopage dans certains sports est symptomatique de ce type de phénomènes

    13. La fonction éducative : scolaire et didactique. Construite sur une logique de démocrati-sation des APS et d’intégration aux normes scolaires orthodoxes. Adaptation spatiale et morale des sports aux valeurs scolaires (les sports individuels et olympiques sont plus faciles à évaluer). La didactisation des sports vers une valeur éducative universelle au point d’en arriver à une dénégation du social et des influences économiques

    14. La fonction ludique, récréative Elle est toujours transgressive. Usages sportifs informels, reposant sur la logique de la liberté, du plaisir et de la distraction (culture fun). Organisation faible, apprentissages mutuels, rapidité des acquisitions. Contre les institutions autoritaires et contraignantes. Renouvellement de la symbolique sportive Rejet de la technique apprise classiquement.

    15. Fonction marchande, consom-matoire, spectaculaire et communicationnelle Fonction liée à la production, la distribution et la gestion des biens et des services spécialisés. Fonction en plein développement. Les collectivités locales sont devenues des acteurs à part entière.

    16. Liaisons et synergies, concurrence et conflits entre les fonctions Depuis que le sport moderne est né, ces 4 fonctions coexistent peu ou prou. Les conjonctions d’intérêts amènent des rapprochements/conflits. Des idéologies différentes peuvent s’allier objectivement : fédé et école. Les 4 fonctions s’opposent, s’allient, s’ajus-tent mutuellement, assurant la dynamique du système et réglant ses évolutions

    17. La fonction politique Il s’agit de cerner l’utilité du sport dans l’impact qu’il peut avoir sur les règles de vie en commun, la répartition des pouvoirs, leur mode et leur accessibilité. La politique c’est ce qui régit la vie dans la cité.

    18. La fonction politique Le sport est une vitrine permanente pour la démocratie parlementaire régie par le suffrage universel dans la mesure où par sa présence quotidienne et indiscutée le sport finit par naturaliser l’idée de ce sys-tème politique propre à l’occident industrialisé. Cette fonction repose sur deux dimensions : l’idée de progrès de l’humanité, l’idée de suffrage universel.

    19. Fonction politique Erhenberg (1991, Le culte de la performance) , montre que le sport est le phénomène social qui réconcilie l’écart perçu par l ’acteur social entre : 1) une égalité de droit qui est un principe au fondement des démocraties occidentales. et 2) les inégalités de fait = observables dans le quotidien par tous les acteurs sociaux.

    20. Le sport met en scène l’image de la démocratie occidentale Le sport est la seule activité sociale à « théatraliser » dans un spectacle de masse le mariage harmonieux de la concurrence et de la justice. Il met en scène l’image populaire de l’équité des concurrents au départ de l’épreuve sportive.

    21. La thèse de Yves Vargas (sport et philosophie, 1994) Le sport a réussi là où penseurs et politiciens n’ont pas eu autant de résultats : rendre évidente, voire, naturelle l’idée de suffrage universel et l’idée de progrès. « Le sport structure notre pensée afin de nous rendre capable d’accueillir la politique moderne sans problème, sans même songer qu’il pourrait y avoir le moindre problème »

    22. Chaque système politique s’est appuyé sur une mise en spectacle du corps Cela justifiait et rendait « digestible » le système par la pensée collective. L’esclavagisme romain s’est étayé sur les jeux du cirque; La féodalité sur les tournois. La monarchie absolue sur les supplices publics. Le libéralisme sur le sport. Chacun des spectacles a disparu avec son système politique

    23. Le suffrage universel a 5 caractéristiques 1) Périodicité des élections. 2) Identification des prétendants au pouvoir (ils sont connus). 3) Le comptage des votes. 4) La proclamation des résultats. 5) La revanche = la vacance du pouvoir périodique et les chances de tous sont au départ identiques.

    24. Le système démocratique exige : Que l’adhésion des peuples soit acquise. Qu’il soit évident pour tout le monde. Comment mieux éduquer les masses autrement que par un spectacle régulier qui serait isomorphe à la loi du suffrage universel ?

    25. Sport/ suffrage universel = mêmes figures. 1) Les titres sportifs. 2) Identification des combattants. 3) Encadrement réglementé des rencontres. 4) La désignation des vainqueurs est quantitative et non qualitative. 5) Revanche = remise en jeu des titres.

    26. Une Antinomie selon Vargas Le sport permet de penser la politique démocratique libérale en donnant au suffrage universel l’évidence d’une chose naturelle. D’autres outils de la politique moderne n’ont pas une telle mise en scène quotidienne « droit de l’hô », « état de droit », « politique mains propres ». Mais le sport roule pour la démocratie mais il ne roule pas à la démocratie.

    27. Une autre antinomie Parlebas (1992) a démontré que le sport moderne avait déjà servi par le passé des systèmes politiques autres que démocratiques : totalitaires comme le fasciste, le nazisme ou encore le stalinisme… Pour J.M. Brohm le système sportif étant homo-morphique au système capitaliste sa fonction politique est plutôt de cautionner celui-ci, aliénation, infantilisation...

    28. L’idée de progrès Le progrès de l’humanité est issu du siècle des lumières. C’est une valeur fondamentale de la bourgeoisie du 18ème siècle (pro-grès politique) et de la bourgeoisie industrielle du 19ème siècle (progrès technique). Idée compliquée et qui faute d’exemple a eu du mal à devenir populaire. Seul le spectacle sportif a offert un exemple simple et populaire de cette idée de progrès, où les performances sont sans cesse repoussées.

    29. L’impact social du sport est de diffuser « hors du sport » N’importe qui dans les années 1990, selon A. Erhenberg, peut devenir quelqu’un. Chacun est invité à construire sa vie comme une véritable performance. S’opère à cette période la jonction entre deux systèmes sociaux jusqu’alors éloignés : le système entrepreneurial et le système sportif.

    30. La fonction mythologique Pour Erhenberg on peut parler d’héroïsme démocratique c’est à dire populaire car le sport est un modèle d’action à la portée de tous et que tout le monde peut s’approprier. De plus il participe à structurer l’imaginaire social. L’anthropologie qui travaille sur l ’homme, ses coutumes, les faits sociaux au travers de l’imaginaire social, peut nous aider à décoder le mythe sportif, le héros sportif.

    31. René Garassino : 1992, « Les demi-dieux du stade ». Malgré ses formes modernes technologisées, le sport reste un phénomène mû par un sens humain et sur-humain qu’investissent et idéalisent les sportifs et que mythifient leurs publics et la société dans son ensemble. Les aspects de la modernité sportive n’ont d’autre but que d’alimenter le mythe sportif et non de le terrasser. C’est la composante humaine qui surdétermine tous les adjuvents dont se pare le sport (médiatiques; technologiques, scientifiques…).

    32. Les mythes. Les mythes sont un récit sur les origines de l’homme. Ils traitent dans leur sens caché de deux thèmes. 1) La cause première de la vie. C’est le thème métaphysique qui réfère à la création et au créateur. 2) La conduite sensée de la vie. Thème éthique renvoyant aux choix de l’homme pour sortir de la banalité de la condition humaines. Deux thèmes articulés dans des idéaux visant à régler les conduites humaines.

    33. Les deux racines du mythe sportif Dans l’association de deux autres mythes. Le mythe grec sportif ancien = comme un idéal d’excellence humaine consacrée solennellement par la valeur de l’exploit physique. Le mythe français républicain humaniste = dont la déclaration des droits de l’homme est la traduction.

    34. Le sport repose sur une dialectique entre la vie et la mort Le sport est la problématique de la mort jouée ou du jeu avec la mort. La gymnastique sportive donne un bon exemple de cette idée : les prises de risque maximales dans les exercices aériens et le maintien de l’intégrité vitale du gymnaste. Le sport est une prise de risques multiforme par laquelle les hommes s’affrontent pour surmonter ces risques. Le sport crée sa propre valeur originelle en symbiose avec le mythe. La valeur naît de cette maîtrise des conduites dans le rapport au monde.

    35. Dans le sport le sportif est construit en héros Par le sport l’homme se détache de la tendance à la banalisation et à lui-même. Il peut se construire un idéal (identification)

    36. 3 images composent le mythe sportif L’image du sublime. Qui va constituer le socle de cet idéal surhumain du sport. Hors du commun des passions humaines. Le sportif est un surhomme. C’est le héros appolinien : Borg, Séréna Williams, Mickael Schumarer, M.J. Pérec, Mickael Johnson, ...

    37. L’image orphique.(Orphée aux enfers). Le surhumain reste enraciné dans l’humain il ne procède pas de la pureté divine. Il s’élabore par des pratiques et des rituels de persévérance de ténacité et d’ascèse que l’on retrouve dans l’entraînement moderne. ‘(R.Gabaniou, Luc Alfan, A. Prost, Poulidor, JPP)

    38. L’image maudite. Celle de l’invulnérabilité illusoire du héros. Héros qui est encore plus humain. Ici l ’idéal sportif renvoie aux imperfections de l ’homme malgré ses exploits. Maradona (drogue) ; Ben Johnson (dopage) ; C. Monzon, M. Tison (violence) ; Cantona MJ. Pérec (caractériel) Marion Jones (dopage).

    39. Trois images du mythe sportif Figures qui construisent des variations entre le héros cottoyant les divinités et le sportif ramené à sa banalité humaine. Le mythe moderne a introduit une rupture avec le mythe ancien dans sa forme sociale élitique. La république a offert un nouvel idéal car tout homme a accès au mythe sportif. Le mythe sportif permet de produire pour tous des figures identificatoires et donc la possibilité de se construire personnellement et socialement. (Conversion au culte de la performance : Erhenberg)

    40. La fonction centrale du mythe n’a pas changé ni ses rites. Malgré le brouillage des cartes induit par la multiplication des interventions scientifiques et technologiques aux sein des pratiques sportives les valeurs centrales du mythe restent inchangées. La sur-médiatisation ne fait que rendre plus opaque le mécanisme social du mythe. Au point de se demander s’il peut encore servir à construire une identité sociale. N’est-il pas devenu une futilité moderniste une fausse valeur de la modernité ?

    41. Qu’en est-il du pouvoir social du mythe sportif ? Vivre un projet sportif oriente-t-il vers une individualisation radicale ou cela appelle-t-il la mobilisation de liens sociaux nouveaux ? Les deux espaces sociaux sportifs pratique de haut-niveau et pratique de masse ne sont-ils pas en train de se cliver définitivement ? D’un côté apparaît une nouvelle élite sociale. De l’autre des consommateurs/spectateurs sportifs véritables prothèses imaginaires à de pratiques réelles défaillantes ou égarées. Le sport semble perdre son pouvoir intégrateur social antérieur.

    42. Le sport perd son pouvoir intégrateur social antérieur. Il semble que les symboles structurants ne sont plus issus de l’éthique courbertinienne, mais du monde industriel. J.C Seznec (psychiatre, médecin du sport) écrit en 2004 que les trois univers qui aujourd ’hui entrent dans la structure la symbolique sportive à savoir : 1 - la réalité sportive structurée comme une mécanique industrielle, 2 - la fonction « mythologique »du sport, 3 - le symbolisme comptable (records, temps, classements…). Ces 3 univers en totale disparité ne permettent plus de construire du sens autre que celui de représentations psychiques individuelles visant à satisfaire les besoins immédiats des uns et des autres. « Le sport est devenu un terrain de jeu mortifère où l’on tente d’exister au milieu de cette arène sociale vampirisante, mais bien seul »

    43. Le sport fédéral et les sciences. Pour asseoir l’idéologie de progrès qui traverse le sport celui-ci par une approche racoleuse va solliciter les apports scientifiques. Au départ, sur la base de services mutuels, un rapprochement se réalise qui confine à l’union « fusionnelle » dans certains secteurs du champ sportif. Aujourd’hui le vocable de « sciences du sport » est revendiqué.

    44. Les rapports sport/sciences Dans un premier temps les sciences se sont mises au service de la recherche de perfomance. De plus en plus elles deviennent prescriptives et indispensables. Par le biais des nouvelles technologies elles (les sciences) deviennent créatrices de nouvelles formes sportives. Cela, autant dans les instruments que dans les règlements et les techniques corporelles. C’est par l’entrée dans une véritable interactivité avec les pratiques et les connaissances empiriques, qu’est rendu possible un tel projet.

    45. Sport et sciences Claude Genzling dans « sports et sciences en compétition » (le corps surnaturé, 1992). L’auteur pour se repérer classe les sciences sportives en quatre classes. 1) les sciences physiques et mécaniques. 2) les sciences de l’ergonomie. 3) les sciences biologiques et médicales. 4) les sciences humaines.

    46. Les sciences physiques et mécaniques Elles permettent d’élaborer, de mettre en œuvre et de perfectionner les savoir-faire concernant les matériaux, les objets techniques et les machines sans lesquels certaines disciplines n’existeraient pas. « les avaleurs de bitume ne seraient plus rien aujourd’hui sans leurs prothèses pédestres sophistiquées ». (ski, athlétisme, surface de jeu sports collectifs, ballons, canoé-kayak, KL, gymnastique…).

    47. Les sciences de l’ergonomie. Qui donnent à l’athlète la maîtrise parfaite de ses outils. Elles apprennent à fusionner littéralement avec la machine de ses exploits, jusqu’à en faire le prolongement de son propre corps. En cyclisme : la manivelle du pédalier en rapport à la longueur du fémur et du tibia.

    48. Les sciences biologiques et médicales Convoquées pour la préparation physique du sportif mais aussi pour ses récupérations post-traumatiques. (programmes d’entraînement, le génie génétique est même utilisé actuellement….)

    49. Les sciences humaines Elles visent à placer l’athlète dans les conditions mentales adaptées à la réussite. La lecture du « Manuel de psychologie du sport » Tome 2 : l’intervention auprès du sportif, (paru en novembre 2003, et coordonné par C, Le Scanff, édit. Revue EPS) est tout à fait explicite des connaissances et techniques utilisées aujourd’hui dans la perspective sus-nommée. Les approches cliniques sont peut-être à rajouter...

    50. Sport et sciences La multiplicité des domaines scientifiques qui collaborent avec le sport ne semble pas gêner le monde sportif. Il est demandeur de tous les apports d’où qu’ils viennent, pour pérenniser la marche en avant du progrès, de la performance sans cesse repoussée, dépassée. Cet appui scientifique moins prompt à la cohabitation dans bien d’autres domaines sociaux tombe, parfois dans ce que Alain Midol (1992) qualifie de dérive idéologique.

    51. Sport et sciences : la dérive idéologique Dérive propre aux domaines scientifiques caractérisée par deux processus : la simplification et la réduction. 1) la simplification : revient à ramener la performance sportive à la simple application des connaissances scientifiques ou technologiques, souvent érigée en recette miracle. 2) La réduction : limite la réalisation sportive à l ’objet ordinaire d’un domaine scientifique particulier et rend cette science hégémonique en affirmant que la solution optimale n’est que mécanique, biomécanique ou biologique voire psychologique.

    52. Vers des liens fusionnels sport-sciences Pour échapper à ce type de dérive A. Midol propose de construire un modèle intégrateur de toutes les sciences pour prédire de façon optimale la performance. Ceci n’est pas la première tentative dans le genre. Dans les ex-pays de l’Est dans les années 1970 il a été question d’anthropo-maximologie. Plus proche d’aujourd’hui Demailly et Fernadez (1985, Revue STAPS, n°12) poursuivaient un objectif du même ordre.

    53. Un lien plus fusionnel entre sport et sciences La proposition de Demailly et Fernandez s’inscrivait dans « le paradigme du STI ». Les auteurs invitaient à travailler sur le modèle des sciences de l’artificiel et non sur celui des sciences du naturel. Il s’agit non plus d’avancer en aveugle et de découvrir au hasard des coups de génie scientifique. Mais d’identifier les chaînons manquants et de se pencher dessus. On sait à l’avance les caractéristiques générales de ce que l’on cherche à découvrir. Il va falloir combler les lacunes par des connaissances nouvelles et adaptées.

    54. La proposition de A. Midol. Il s’agit de mettre dans un même système explicatif les quatre registres évoqués antérieurement. Un modèle systémique qui vise à anticiper des stratégies de formation et de préparation des sportifs. Une approche pluridsciplinaire où se voit tracée la liaison théorie (connaissance)-action pour déboucher sur une véritable science prédictive où le modèle précède la performance et lui invente ses limites. La performance ne serait alors que la réalisation des prévisions scientifiques. Le sportif l’applicateur de directives en amont, pensées par d’autres que lui-même.

    55. De la science de la performance à la science sportive. Deux grandes traditions qui nourrissent l’idéologie sportives se voient perturbées : 1) celle du héros (qui dépasse la condition humaine). Parfois il triche, ou est amené à le faire... 2) Celle de l’homme à l’écoute de son équilibre naturel. Car la science sportive c’est aussi celle qui cherche à sortir le sportif de ses limites naturelles.

    56. Le rapport du sport à la science reste médié par la technique. En sport la dimension technique reste plus prégnante que la rationalité scientifique. La collaboration est parfois surprenante... Elle lui préexiste dans la mesure où elle est génétiquement première dans son lien à la performance.

    57. Du côté des modalités d’intervention Après avoir questionné le courant sportif sur ses utilités sociales. Après avoir envisagé ses rapports entretenus avec les sciences. Voici quelques réflexions sur les caractéristiques de ses modes d’intervention, autrement dit, sur le pôle pédagogique de l ’intervention en conduites motrices sportives. Les rapports entretenus entre les experts formateurs et les pratiquants.

    58. Le sport fédéral est technocentré Formation sportive et entraînement sportif sont polarisés par la dimension technicienne. Technocentrisme qui porte à la fois sur les métho-des d’intervention-formation et sur l’analyse et la conception même du geste sportif. S’agissant de pédagogie sportive les progressions d’apprentissage sont standardisées. Les chrono-logies des connaissances techniques à maîtriser sont codifiées. Les formations aux brevets d’état et aux brevets fédéraux sont normatives.

    59. Le sport fédéral est techno-centriste Le technocentrisme sportif peut même porter celui-ci sur les rives du technicisme. Oublier qu’une réalisation technique sportive est avant tout autre chose l’expression physique d’un individu engagé de façon totale dans une recherche de performance. La dérive reviendrait à laisser penser que l’acteur importe moins que l’acte lui-même. La technique est conçue comme le geste efficace idéal.

    60. Techno-centrisme (suite) On ne saura bientôt plus que Fosbury est le nom d’un sportif prénommé Richard Douglas (Dick). Champion olympique en 1968. Non conformiste et têtu. Qui va imposer son style à une époque où la majorité des aires de réception de sautoirs sont en occident, notamment européen, en sable, Les techniciens se focalisent sur les productions gestuelles au détriment des processus qui les sous-tendent. Les thèses associationnistes et béhavioristes sont reprises. Elles ne sont pas exclusives mais fréquentes. Le corps est conçu comme une machine de premier ou second type(bio-mécanique ou bio-énergétique)...

    61. Le technocentrisme du sport fédéral Attention il s’agit ici d’une tendance du monde sportif. Mais il existe aussi des innovations et des créations permanentes de la part de bien des techniciens sportifs. Le technocentrisme a comme cause ou conséquence de préserver le pouvoir du côté des experts techniciens, de déposséder le sportif du fait qu’il est le créateur de sa propre technique. Maurice Houvion pense qu’il n’est qu’un maillon du processus de co-construction technique l’acteur principal reste à ses yeux le sportif lui-même. Il est atypique.

    62. Le pragmatisme du sport fédéral (s’agissant d’intervention). Quelques idées pragmatiques : Toute théorisation n’a d’utilité que celle de servir la pratique. La théorie pour la théorie n’est qu’une perversion de celle-ci. Ce qui est premier c’est l’action et son efficience. La théorie devient alors un moyen pour l’action. Elle est seconde sans devenir secondaire.

    63. Le pragmatisme du sport fédéral Les propos antérieurs le font ressortir, une des conséquence du pragmatisme : la méfiance à l’égard des théories et des théoriciens. Aujourd’hui étranges rapports entre Ministère des Sports et STAPS en France. Ici aussi on peut y voir la préservation de zones de pouvoir (techniciens, responsables…). Nous l’avons déjà dit le pragmatisme sportif est d’étendre son poids social à la fois dans la population au sens large au niveau de l’état-nation mais aussi auprès des jeunes. L’école est un lieu convoité par le secteur fédéral. Les fédérations y sont en concurrence qui passent des conventions avec l’institution scolaire. Cela permet ainsi de pouvoir espérer détecter la perle rare.

    64. Le sport fédéral est éclectique Conceptions, méthodes et outils parfois antinomiques cohabitent sans réelle difficulté au sein du monde sportif. Amateurisme et professionnalisme, profit et bénévolat, conformisme sportif et épanouissement personnel, béhaviorisme et cognitivisme… approche clinique et approche expérimentale. On garde le meilleur de chaque système qui peut apporter des solutions au sport de compétition. Cela amène parfois des cohabitations surprenantes,voire, grotesques, sur le plan des idées

    65. L’éclectisme du courant sportif Eclectisme dans les finalités plus ou moins avouées : Education - recherche d’une éthique (nombreux cas de hors-jeu) - socialisation. Il faut parfois faire la faute. « faire péter les plombs » Recherche de la performance en jouant avec les limites des règlements (les règles de l’emploi en Europe). Compétition des systèmes politiques par sports interposés. Recherche du spectaculaire et du profit économique et social. Eclectisme dans les appuis scientifiques. Tout savoir qui peut augmenter la performance est bon à prendre. Eclectisme dans les démarches de formation des jeunes sportifs.

    66. Le sujet sportif : son statut ? Le statut de l’individu au sein du système sportif fédéral est très variable. Peu accompagné à ses débuts il peut être choyé quand il a fait ses preuves.Ceci est modulable en fonction de la demande en sport. Les sports dominés sont plus « choyeurs ». Le sujet peut entrer au service d’intérêts qui dépassent le sport lui-même (nationalismes, argent, sponsors...). Nous avons dit par ailleurs que le sportif réalise ce que les prévisions lui enjoignent de faire.

    67. Le sujet sportif : son statut ? Parfois au nom d’un intérêt supérieur non nommé on ne respecte plus l ’homme sportif. Pour J. Personne « aucune médaille ne vaut la santé d ’un enfant ». Aller chercher de jeunes talents dans les pays dits «émergents» n’est pas guidé par un unique but humaniste, voire humanitaire. Il y a sûrement des raisons économiques... Le ministère de la jeunesse et des sports depuis quelques années conscient de la fragilité humaine et sociale des jeunes sportifs poursuit ce qu’il appelle le « double projet ». Projet sportif (la carrière sportive) et projet de vie professionnelle.

    68. Pour conclure sur le courant sportif fédéral Courant mondialisé mais « protéiforme » dont les enjeux contemporains lui font parfois perdre le sens initial de la pratique sportive qui est d’être librement consentie et en vue de se divertir en s’éprouvant physiquement.

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