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Qu’est-ce qu’un électorat ?

Qu’est-ce qu’un électorat ?. L’exemple du Front national. L’électorat. Attention aux effets de discours : Les expressions « l’électorat Le pen » ou « l’électorat Laguiller » ne désignent rien d’autre que : la somme des « électeurs ayant voté pour » [Le pen ou Laguiller]

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Qu’est-ce qu’un électorat ?

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Presentation Transcript


  1. Qu’est-ce qu’un électorat ? L’exemple du Front national

  2. L’électorat • Attention aux effets de discours : • Les expressions « l’électorat Le pen » ou « l’électorat Laguiller » ne désignent rien d’autre que : la somme des « électeurs ayant voté pour » [Le pen ou Laguiller] • et non : « leurs » électeurs. • Pire encore : électorat « frontiste » ou « trotskyste » : vocable essentialiste. • Or, un électorat est à la fois un artefact comptable (statistique) et un rassemblement de groupes mobilisés

  3. Electorat : deux définitions • Un rassemblement de groupes mobilisés : • des militants/adhérents d’un parti aux professions « fidèles » (ex : PS et certains fonctionnaires, syndicats) en passant par les sympathisants • Mais aussi un artefact comptable : • une simple addition de voix : exprimées puis mises en équivalence mathématique, politique… • … et sociologique : les électeurs d’un même électorat expriment 1° une préférence politique, celle de la marque « choisie » ; 2° mieux, la même préférence politique.

  4. Résultats Le Pen • 1988 : 14,4 % - 4,3 M • 1995 : 15,0 % - 4,5 M • 2002 : 16,9 % - 4,9 M • 2002 2 : 17,8 % - 5,5 M • Mais… • 2007 : 10,5 % - 3,8 M

  5. Quelques prénotions sur l’électorat FN • Un électorat bien constitué, stable, et en progression jusqu’en 2007 • Un électorat sensible au charisme de Le Pen • Un électorat « protestataire » se substituant au PCF • Un électorat raciste et xénophobe, préoccupé avant tout par l’immigration • Un électorat d’extrême-droite Prénotions partiellement contradictoires (mais rarement énoncées ensemble) Principe : jouer avec les sondages… contre eux.

  6. 1. Un électorat bien constitué, stable, et en progression • Pour : progression régulière des résultats en pourcentage, par paliers (une « contagion » : image classique) • Contre : • Interprétation : une progression moins évidente en voix ; une baisse en 2007 (rupture ou accident ?) • Surtout, une vision erronée des électorats comme stocks, alors que ce sont des flux • Sur la base des déclarations de vote antérieurs (hum !), on peut calculer sur une ou plusieurs élections successives • les stocks de permanents • les flux de sortie vers une autre marque politique (défections) • les flux d’entrée depuis une autre marque politique (ralliements)

  7. Stabilité… Séquence 1993-1997 Quand Le Pen « gagne » 1,4 M en 1995/1993, il « perd » en fait 0,8 et gagne 2,2 M ; Quand le FN « perd » 0,6 M en 1997/1995, il « gagne » 1,5 M et perd 2,1 M. • Pbe : qui est « regagné » ou « reperdu » ? • Les 2 M perdus en 1997 sont-ils ceux gagnés en 1995 (mémoire et fiabilité des déclarations…) • Conclusion : 3 et 25 % • Au minimum, 3 % des inscrits sont des électeurs constants • (calcul : résultat FN 1993 x proportion de permanents en 95 x proportion de permanents en 97) • Au maximum, 20 % des inscrits l’ont fait au moins une fois sur la séquence… et 25 % depuis 2002 • (calcul : somme des voix + entrées de 95 et 97)

  8. 2. Un électorat sensible au charisme de Le Pen • Pour : • modèle du chef au FN (culte de la personnalité), métier politique de Le Pen, qualités de tribun et de débatteur, transmission politique ; • Proximité dans le discours : marginal, stigmatisé par « les politiciens », non reconnu, etc. • Contre : • Les sondages SSU 1995 montrent que « l’électorat Le Pen » justifie davantage son vote par le programme que par la personnalité … • 86 / 10 (comme à gauche) ; • Ce sont les électeurs de droite qui mettent en avant la personnalité (55/45 pour Balladur et Chirac) • … et que son premier atout n’est pas la « confiance » qu’il inspire, ou sa « stature de chef d’État », mais la « proximité » avec ses propres « préoccupations », et le « changement » qu’il incarne (4 atouts à classer). • Le Pen 5-6-49-37 ; Hue : 16-2-50-30 ; Jospin 23-6-57-10 ; Balladur 41-32-18-6 ; Chirac 15-38-20-24

  9. 3. Un électorat protestataire, se substituant au PCF • Le mythe du « gaucho-lepénisme » : les ouvriers votent FN après avoir voté PCF. • Variante : les classes populaires sont sinon dangereuses, en tous cas incorrigibles, poussées vers les extrêmes (autoritaires, etc.) ; • Pour : • Concordance chronologique (années 1980), et coïncidences géographiques (Région parisienne, Rhône-Alpes), • Forte composante populaire et ouvrière des deux électorats • Fonctions « tribuniciennes » des deux partis • Métaphore de sens commun : les vases communicants, « la nature a horreur du vide », etc. • Finalement : les transferts existent, mais dans quelle proportion ???

  10. 3. Un électorat protestataire, se substituant au PCF • Contre : • L’érosion du vote PCF : 1980 ≠ 1984 ; déclarations de vote antérieures signalent une faible défection des électeurs communistes vers le FN • Identité géographique ? Conte-exemples aussi nombreux : Alsace, Aube, Eure-et-Loir ; Limousin, Côtes d’Armor, Allier • Pbe de l’ecological fallacy : ce qui est vrai à un niveau (la région) ne l’est pas toujours à un autre (le canton, la commune) • Le PCF n’a jamais monopolisé le vote ouvrier ! Au mieux un tiers… L’usine et l’atelier. Hypothèse plausible d’un transfert de voix des ouvriers « de droite ». • Le premier parti des ouvriers est l’abstention : en 95-97, 31% des chômeurs, 27 % des ouvriers non qualifiés, 20 % des ouvriers qualifiés, et 21 % des retraités ouvriers se sont abstenus à chaque tour de scrutin [sans même parler de la non-inscription] • Qu’est-ce qu’un ouvrier ? Monde toujours hétérogène et clivé : ce sont les générations ouvrières les plus jeunes qui votent FN, les plus âgés restant fidèles à la gauche (quand ils votent…

  11. 4. Un électorat raciste et xénophobe, préoccupé avant tout par l’immigration (issue vote) • Pour : • l’immigration leitmotiv de la rhétorique Le pen • 1995 : parmi les trois principaux enjeux ayant motivé leur vote (questionnaire fermé : dix propositions), les « électeurs de Le Pen » placent l’immigration en tête (54 %) alors que les autres placent le chômage, le pouvoir d’achat, les inégalités sociales • Contre : • 33 % seulement l’ont placé en tête • Changement de base : comment est composé l’échantillon des électeurs qui placent l’immigration dans les trois premiers thèmes ? Les électeurs FN représentent moins d’un tiers… • Une étude fine sur 130 quartiers de banlieues populaires à forte concentration d’immigrés montre l’absence de corrélation ; au contraire, progression dans les zones rurales en 2002 : Immigration cotoyée ou fantasmée ? • Entretiens : l’invocation de la présence d’immigrés trouve rarement son principe d’explication en elle-même ; sous couvert d’immigration, c’est de déclassement en cours ou anticipé qu’il s’agit.

  12. 5. Un électorat d’extrême-droite • Pour : évidence du positionnement « ni ni » ou droite « nationale » du FN • Contre : • 60 % seulement des électeurs se plaçant à l’extrême-droite sur l’échelle de positionnement politique déclarent voter Le pen (les 40 % restant ?) • Les électeurs de Le Pen sont certes les plus « autoritaires, ethnocentristes, intolérants » (échelles créées à partir de questions fermées), mais la proportion ne dépasse presque jamais 50 %. • Surtout : 20 % au plus des électeurs de Le Pen se placent à l’extrême-droite, plus de 50 % en position 4 (centre), qui traduit un refus de se positionner : les électeurs FN ne se classent pas selon le clivage droite-gauche, sont plutôt centristes en matière économique, très à droite sur les questions de sociétés, mais plutôt à gauche sur certaines questions sociales (pouvoir d’achat…

  13. L’électorat du FN ? • Il y a du vrai dans chacune des propositions, mais rien de massif, contrairement à ce que laissent entendre les commentateurs politiques. Usages pluriels du vote • Les variables les plus explicatives pour le vote droite/gauche fonctionnent mal : indépendants-salariés du privé/salariés du public ; pratique religieuse catholique/pas de pratique religieuse. • Les deux attributs simples les plus explicatifs sont le genre et le niveau de diplôme (donc compétence politique et intérêt pour la politique). • … mais tout ceci repose sur les déclarations de la moitié au mieux des électeurs… : les distributions seraient-elles les mêmes si tous répondaient aux sondages ? Parmi ceux qui déclarent « n’avoir pas voté FN mais ne l’excluent pas de le faire », on trouve davantage (que dans ceux qui déclarent leur votes) de femmes, de femmes au foyer, de bas revenus, de bas diplômes, de pas du tout intéressés par la politique, de catholiques pratiquants,

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