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Les liens filial et social à l’épreuve de la violence terroriste

Les liens filial et social à l’épreuve de la violence terroriste. BOUDARENE Mahmoud Psychiatre Tizi Ouzou. mahboudarene@yahoo.fr www.docteurboudarene.unblog.fr. Introduction. Trois observations. P arents de terroristes, deux adultes et un enfant

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Les liens filial et social à l’épreuve de la violence terroriste

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  1. Les liens filial et socialà l’épreuve de la violence terroriste BOUDARENE Mahmoud Psychiatre TiziOuzou mahboudarene@yahoo.fr www.docteurboudarene.unblog.fr

  2. Introduction Trois observations. Parents de terroristes, deux adultes et un enfant Cas cliniques qui témoignent - au delà du traumatisme et des troubles que ces personnes présentent, parce que victimes de violence familiale - de la souffrance profonde des familles Familles stigmatisées et considérées comme des « familles de terroristes » et, par l’effet d’un glissement sémantique, comme des « familles terroristes »

  3. - Une violence symbolique infligée • - Un statut vécu comme honteux et infâmant  • - Une menace pour leur cohésion • - Une excommunication annoncée

  4. Observation 1 Rachid 12 ans Ainé de deux enfants Brillant à l’école Le père « depuis que j’ai été arrêté mon fils est traumatisé Il est angoissé, il ne dort plus Il va à l’école la peur au ventre Il revient précipitamment à la maison, il est angoissé à l’idée de ne pas m’y trouver. Il est toujours à me demander si je suis terroriste et si je vais à nouveau être arrêté. Mes réponses ne le rassurent pas. Docteur, je suis innocent, j’ai été arrêté par erreur ».

  5. Rachid ne s’exprime pas Il dit qu’il a peur sans plus Malgré l’insistance de son père, qui l’encourage, il reste silencieux L’entretien seul n’y change rien. Plus tard il dit : « j’ai peur pour mon papa, j’ai hâte qu’il rentre à la maison je ne sais pas ce qu’il a fait, je sais qu’il n’a rien fait… enfin, je ne suis pas sûr » Il ajoute: « la police l’a emmené deux fois la deuxième fois, c’était mon anniversaire, je n’ai pas fait la fête j’ai pleuré tout le temps

  6. « Mes cousins parlent. Ils disent que mon père transporte des armes, qu’il est un terroriste leurs parents leur ont dit » La 2ième arrestation a installé en lui l’inadmissible certitude Rachid souffre - d’avoir un père impliqué dans le terrorisme - des humiliations et agressions de ses cousins Mais il est surtout tourmenté et se sent coupable parce qu’il doute de son père et ne croit plus en lui

  7. Observation 2 1 - Rosa, jeune femme de 29 ans Ainée d’une fratrie de 9 enfants Niveau brevet Porte le hidjab 2 - Hospitalisation en milieu psychiatrique 10 ans plus tôt Tentative de suicide – on ne sait pas pourquoi 3 - Hospitalisation dans un contexte confuso-délirant quelques semaines auparavant 4 - A l’entretien Angoisse importante et détresse profonde dit qu’elle a envie de mourir

  8. « Les frères de mon père me battent, ils m’insultent et ne me respectent pas » Elle ajoute: « ils me répètent tout le temps que mon père est un terroriste » Père emprisonné pour des activités terroristes - Les oncles n’admettent pas le statut de famille de terroristes qui leur est attribué par leur environnement social - Statut infamant

  9. Rosa assume l’engagement politico-religieux de son père - Port du hidjab - « j’aime mon père, quoiqu’il fasse, c’est mon père je lui pardonne » • Parce qu’elle • est la fille du membre par lequel la honte est arrivée • - soutient son père et revendique l’affection qu’elle lui porte • - est l’ainée • a déjà été malade • est le maillon faible elle cristallise sur elle la violence familiale victime expiatoire - bouc émissaire

  10. Observation 3 Mohammed, 70 ans, commerçant Père d’une très nombreuse famille Ancien maquisard « Depuis 2 mois, je ne suis pas bien je ne dors plus, je passe les nuits à penser » Après un silence, il ajoute: « je suis triste, les gens parlent de nous »

  11. Fils terroriste très connu dans la région Arrêté depuis plusieurs mois, jugé et condamné à mort n’a pas encore été exécuté « Je lui en veux, il n’a pas pensé à la famille je ne comprends pas, ils l’ont eu il avait tout ce qu’il voulait Nous sommes maintenant répugnants » Honte et culpabilité

  12. « Ce n’est plus mon fils, je n’ai pas de pitié pour lui je ne veux plus le voir  Je souhaite qu’il soit exécuté et qu’on en parle plus » Mohammed n’a jamais rendu visite à son fils Grave conflit avec son épouse et une partie de ses enfants Famille divisée partagée entre le désir pour les uns de soutenir le frère et pour les autres de le rejeter Désir du père de payer rapidement la dette à la société - pour exorciser la culpabilité? - pour entamer le travail de deuil?

  13. Discussion Troubles psychiques observés ne s’inscrivent pas dans le tableau habituel de l’état de stress post-traumatique NB : Sujets examinés ne sont pas des victimes directes des actes terroristes Détresse psychologique profonde où sont mêlées - une anxiété importante - une culpabilité évidente - une douleur morale manifeste

  14. - Humiliations verbales et propos insultants proférés par les cousins à l’encontre de Rachid - Agressions physiques perpétrés sur Rosa par ses oncles - Le lourd fardeau du déshonneur porté par Mohammed Cause principale des symptômes observés À l’origine de graves dysfonctionnements des familles

  15. Culpabilité amplifiée par une relation ambivalente vis-à-vis du père ou du fils terroriste le vrai responsable 1 - Rachid et Rosa sont partagés entre l’amour qu’ils portent à leur père respectif et l’aversion qu’ils ont pour les actes que ceux-ci ont commis et pour lesquels ils subissent humiliations et agressions infligés par leurs proches 2 - Mohammed est dans le déshonneur et le sentiment d’indignité autant de raisons invoquées par ce dernier pour renier son fils Le lien filial est en crise chez les premiers Il semble dissolu chez le troisième

  16. Désordres psychiques chez les sujets mais aussi et surtout des familles qui souffrent et dont l’intégrité est mise en danger car en conflit avec le groupe social Famille du terroriste Famillede terroristes Famille terroriste Un glissement sémantique qui condamne sans nuance Lien social gravement éprouvé, désintégré?

  17. Message délivré par le groupe social Clairement exprimé, chuchoté ou se manifestant dans les attitudes ou comportements « cette famille monstrueuse n’est pas de nôtres » Méfiance, crainte, rejet Pression sociale intolérable STATUT INFÂMANT, DEGRADANT

  18. STATUT INFÂMANT, DEGRADANT Spectre de l’exclusion de l’excommunication Mort sociale? Honte et culpabilité

  19. Appartenanceau groupe menacée Menace sur la cohésion interne de la famille VIOLENCE intrafamiliale

  20. VIOLENCE intrafamiliale Expier la faute Bouc émissaire – victime expiatoire Pour réduire et exorciser la souffrance Pour maintenir l’équilibre interne Pour tenter d’éviter le bannissement

  21. Violence intrafamiliale Témoin du dérèglement du système familiale Instrument de communication Désaccord fondamental sur l’attitude à adopter par rapport au père, au fils ou au frère impliqué dans des actes terroristes

  22. Terrorisme Groupe social Equilibre rompu Lien social dissolu Famille du terroriste Crainte-rejet stigmatisation Honte-culpabilité Harmonie en danger Violences agressions Lien filial compromis Sujet Victime expiatoire Bouc émissaire Culpabilité par procuration Troubles psychiques

  23. Conclusion « Coupables par procuration », les patients observés ont subi des agressions physiques et/ou psychologiques infligées par les autres membres de la famille. Boucs émissaires et victimes expiatoires, ces sujets ont été désignés pour porter la responsabilité de la honte de la famille et pour expier la faute. La violence dont ils ont été victime est symptomatique de la rupture de l’équilibre interne de ces familles. La violence symbolique qui est subie par ces familles trouve son prolongement dans la violence bien concrète que cette dernière fait endurer, à son tour, à l’un des siens. Lien social et lien filial sont tous deux en difficulté.

  24. Conclusion 2 « devant la violence qui empêche l’être, se réapproprier la violence est un acte de désassujettissement; utiliser cette violence en la retournant contre celui qui vous a assujetti est, à un moment de l’histoire où aucun espace de parole n’a pu être possible, le moteur de la libération. (Alice Cherki) mahboudarene@yahoo.fr www.docteurboudarene.unblog.fr

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