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Le capital financier a-t-il une histoire?

Le capital financier a-t-il une histoire?. Formation Attac Bruxelles Henri Houben 26 janvier 2010. Le capital financier. 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière

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Le capital financier a-t-il une histoire?

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  1. Le capital financier a-t-il une histoire? Formation Attac Bruxelles Henri Houben 26 janvier 2010

  2. Le capital financier 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière 6. Excès ou nécessité? 7. Conclusions

  3. Le capital financier 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière 6. Excès ou nécessité? 7. Conclusions

  4. Qu’est-ce que le capital financier? La financiarisation est le recours au financement et en particulier à l‘endettement, de la part des agents économiques. On appelle financiarisation de l'économie la part croissante des activités financières dans le PIB. Elle provient d'une multiplication exponentielle des types d‘actifs financiers et du développement de la pratique des opérations financières tant par les entreprises et autres institutions que par les particuliers. On peut parler d'un essor du capital financier à distinguer de la notion plus étroite de capital centrée sur les équipements de production. Source: Wikipédia.

  5. Qu’est-ce que le capital financier? Le capital financier, est formé des avoirs sous forme d'actifs financiers, essentiellement des titres à long terme de propriété (actions et assimilés) ou de créance (obligations et assimilées). Dans un sens élargi on y inclut les contrats dérivés sur la valeur de ces actifs. Il est à distinguer du capital économique (ou capital « réel »), autrement dit les moyens de production. Source: Wikipédia.

  6. Qu’est-ce que le capital financier? Rudolf Hilferding (1910): « Une partie de plus en plus grande du capital de l'industrie n'appartient pas aux industriels qui l'emploient. Ils n'en obtiennent la disposition que par la banque, qui représente à leur égard le propriétaire. En outre, la banque doit fixer une part de plus en plus grande de ses capitaux dans l'industrie. Elle devient ainsi dans une mesure croissante capitaliste industriel. J'appelle le capital bancaire, - par conséquent capital sous forme d'argent, qui est de cette manière transformé en réalité en capital industriel - le capital financier. »Rudolf Hilferding, Le capital financier, éditions de Minuit, Paris, 1970, p.317-318

  7. Qu’est-ce que le capital financier? Il ajoute: « Le capital financier signifie en fait l'unification du capital. Les secteurs, autrefois distincts, du capital industriel, commercial et bancaire, sont désormais sous le contrôle de la haute finance, où les magnats de l'industrie et des banques sont étroitement associés. Association elle-même fondée sur la suppression de la libre concurrence des capitalistes entre eux par les grandes unions à caractère de monopole, qui a naturellement pour conséquence de changer les rapports de la classe capitaliste avec le pouvoir d'Etat. » Rudolf Hilferding, Le capital financier, éditions de Minuit, Paris, 1970, p.407

  8. Qu’est-ce que le capital financier? Sur cette base, Lénine précise (1917): « Concentration de la production avec, comme conséquence, les monopoles ; fusion ou interpénétration des banques et de l'industrie, voilà l'histoire de la formation du capital financier et le contenu de cette notion. » Rudolf Hilferding, Le capital financier, éditions de Minuit, Paris, 1970, p.407

  9. Le capital financier 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière 6. Excès ou nécessité? 7. Conclusions

  10. Les débuts de la finance Les premières banques apparaissent en Italie au XIIème siècle. Premières émissions de billets: 1661 en Suède. Développement des banques commerciales. Prêts des banques à l’industrie naissante en Angleterre, puis sur le continent.

  11. Les débuts de la finance Premières banques centrales: • Banque d’Amsterdam (1609) • Riksbank (1656 – contrôle Etat 1668) • Banque d’Angleterre (1694) • Banque de France (1800) • Banque nationale de Belgique (1850) • Federal Reserve (1913)…

  12. Les débuts de la finance Une société anonyme permet l’association de capitalistes où ceux-ci ne sont responsables que de leur propre capital avancé dans la firme. Elle permet à un ou quelques dirigeants de contrôler une firme avec un minimum de capital. Première société par actions permanente: la Compagnie des Indes orientales hollandaises (fondée en 1602).

  13. Les débuts de la finance Les sociétés anonymes doivent demander une autorisation à l’Etat et reçoivent souvent une concession pour quelques années. Cela permet de financer les compagnies de canaux et les chemins de fer. Mais problème pour accélérer le mouvement.

  14. Les débuts de la finance D’où libéralisation des sociétés anonymes: 1848: Suède 1856: Grande-Bretagne 1867: France 1873: Belgique A chaque fois, la loi permet la multiplication du nombre de sociétés créées et du montant en capital requis.

  15. Les débuts de la finance La « finance » se crée tôt. Elle préexiste au capitalisme. Les financiers prêtent d’abord aux Etats. Avec l’apparition du capitalisme et son essor, les banques se mettent à son service. Elles gèrent les liquidités, traitent les effets d’escompte, assurent le change, financent les investissements…

  16. Les débuts de la finance charbon Firme sidérurgique Charbonnage effet de commerce taux de réescompte Banque Banque centrale Prêteur en dernier ressort

  17. Le capital financier 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière 6. Excès ou nécessité? 7. Conclusions

  18. La domination des banques Gérant le capital, les banques ont l’avantage de collecter l’information et d’acquérir le monopole sur l’apport de fonds. Lorsqu’une firme est en difficulté se pose la question pour la banque: - pousser à la faillite; - ou reprendre à son compte l’entreprise. Les banques prennent des participations industrielles. Développement de la banque mixte.

  19. La domination des banques En 1835, la Société Générale de Belgique (SGB): Son agence montoise dispose d’un grand nombre d’effets sur les charbonnages borains. Ceux-ci, avec la crise de 1835 et la concurrence anglaise, ne peuvent rembourser. La SGB a deux possibilités: • exiger le paiement; mettre les firmes en faillite; • transformer les prêts en actions. Elle choisit cette option et devient la première grande banque mixte de l’histoire.

  20. La domination des banques SGB prêts prêts charbonnages chemins de fer sidérurgie charbon fer Avant Chaque unité est isolée SGB actions actions charbonnages sidérurgie chemins de fer charbon fer Après Groupe SGB

  21. La domination des banques La SGB, banque mixte, devient un groupe industriel et financier. Elle acquiert une position dominante dans les charbonnages, la métallurgie et les chemins de fer. Elle la conserve pendant tout le XIXème siècle. Elle sert de modèle aux grandes banques allemandes comme la Deutsche Bank.

  22. La domination des banques Début du XXème siècle: • USA: deux magnats Morgan et Rockefeller • Allemagne: les 4 banques D Deutsche Bank, Disconto-Gesellschaft, Darmstädter, Dresdner • Japon: six zaibatsus Mitsui, Mitsubishi, Sumitomo, Fuyo, Sanwa et Dai-Ichi-Kangyo • Belgique: la SGB contrôle un tiers de l’économie belge

  23. La domination des banques Hilferding (1910): « Du fait que les firmes en concurrence sont ses clients, la banque n'a que des inconvénients à attendre de cette concurrence. Aussi s'efforce-t-elle de l'éliminer parmi celles auxquelles elle participe. Mais chaque banque est intéressée à obtenir un profit le plus élevé possible. Elle ne pourra y parvenir qu'en éliminant complètement la concurrence dans une branche d'industrie. D'où l'effort des banques en vue de créer des monopoles. Ainsi les tendances du capital bancaire coïncident avec celles du capital industriel en vue de l'élimination de la concurrence. » Rudolf Hilferding, Le capital financier, éditions de Minuit, Paris, 1970, p.271

  24. La domination des banques Il conclut: « Le capital financier dans sa perfection signifie le plus haut stade de concentration de pouvoir économique et politique entre les mains de l'oligarchie capitaliste. Il accomplit la dictature des magnats du capital. » Rudolf Hilferding, Le capital financier, éditions de Minuit, Paris, 1970, p.271

  25. Le capital financier 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière 6. Excès ou nécessité? 7. Conclusions

  26. L’extension financière actuelle Limites de la domination bancaire: • la crise de 1929: des banques sont obligées de se séparer de leurs industries • les investissements deviennent trop importants pour une banque seule • les affaires deviennent internationales et les banques ont leurs contacts nationaux • les banques sont empêtrées dans plusieurs crises de crédit: dette du tiers-monde, immobilier, caisses d’épargne…

  27. L’extension financière actuelle Apparition d’autres sociétés financières: - assurances et bancassurances - fonds de pension - fonds spéculatifs et fonds de placement: mutual funds, hedge funds, private equity funds... - banques d’investissement et sociétés de courtage …

  28. L’extension financière actuelle Parts des avoirs financiers des différents types de sociétés financières dans la finance américaine 1950-2007 (en %) Federal Reserve, Flow of Funds Account of the United States

  29. Evolution du nombre estimé de hedge funds et de leurs actifs 1949-2007 (en unité et en milliards de dollars) Source : Hedge Funds and Private Equity, PES, avril 2007.

  30. L’extension financière actuelle Evolution des parts des actions détenues aux Etats-Unis par acteurs 1950-2008 (en %) Federal Reserve, Flow of Funds Account of the United States

  31. L’extension financière actuelle dépôts Particuliers crédits participations Banques Fonds financiers prêts, gestion, participations investissements, placements, spéculation Bourse financement Sociétés non financières liquidités Une structure financière plus complexe

  32. L’extension financière actuelle intérêts CT Particuliers intérêts LT dividendes, pensions Banques Fonds financiers dividendes, commissions dividendes, intérêts, plus-values Bourse dividendes, intérêts Sociétés non financières intérêts CT mais toujours prégnante

  33. L’extension financière actuelle Le profit financier provient de la production. Le but est d’en tirer un maximum. Auparavant, la finance prend sur ce qui a été produit. Si l’économie a créé un surplus de 100, elle en accapare par exemple 20.

  34. L’extension financière actuelle Les nouvelles méthodes sont basées sur la hausse du cours. Mais celle-ci est fondée non sur le profit passé, mais sur les bénéfices futurs espérés. Ainsi, la finance peut exiger 25, 30 ou davantage de la production. A celle-ci de réaliser les profits en suffisance. Sinon, c’est l’asphyxie financière.

  35. L’extension financière actuelle Jean-Marie Messier, ex-patron de Vivendi: « il faut bien comprendre qu’aujourd’hui le nerf de la guerre pour une entreprise, c’est sa capitalisation boursière. La plupart des opérations, en effet, ne se financent plus en espèces sonnantes et trébuchantes mais en actions. Plus un titre vaut cher, plus on a d’argent dans son portefeuille pour faire son marché. S’il baisse, non seulement on ne peut plus rien acheter, mais on peut vous reprendre pour pas cher ! » Jean-Marie Messier, j6m.com, éditions Hachette, Paris, 2000, p.39

  36. Source : Fortune.

  37. Le capital financier 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière 6. Excès ou nécessité? 7. Conclusions

  38. La logique financière Il y a une progression historique: • d’abord, production pour la consommation propre (valeur d’usage) • ensuite, production en vue de l’échange (valeur d’échange); le profit en est le moteur • enfin, le capital n’a d’autre but que l’accumulation, soit sa croissance propre.

  39. La logique financière Le moteur est l’accumulation. Une firme qui réalise plus de profits met la pression sur les concurrents. Les autres sont menacés d’être éliminés. Ils doivent chercher le financement ailleurs: chez les banques. Celles-ci acquièrent le pouvoir. Elles imposent leurs conditions à partir de leur situation: du capital qui doit rapporter.

  40. La logique financière Lénine (1917): « Le propre du capitalisme est, en règle générale, de séparer la propriété du capital de son application à la production ; de séparer le capital-argent du capital industriel ou productif ; de séparer le rentier, qui ne vit que du revenu qu'il tire du capital-argent, de l'industriel, ainsi que de tous ceux qui participent directement à la gestion des capitaux. (…) La suprématie du capital financier sur toutes les autres formes du capital signifie l'hégémonie du rentier et de l'oligarchie financière ; elle signifie une situation privilégiée pour un petit nombre d'Etats financièrement puissants, par rapport à tous les autres » Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, in Oeuvres complètes, tome 22, p.258

  41. Le capital financier 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière 6. Excès ou nécessité? 7. Conclusions

  42. Excès ou nécessité? Deux positions: • Celle de Keynes: la spéculation est un excès • Celle des marxistes: le parasitisme financier est issu du développement économique logique du capitalisme.

  43. Excès ou nécessité? Keynes (1923): « La doctrine économique des profits normaux, doctrine vaguement saisie par tout un chacun, est indispensable à la justification du capitalisme. L’homme d’affaires n’est tolérable qu’aussi longtemps que ses gains peuvent être considérés comme ayant un certain rapport avec ce qui correspond grossièrement à l’utilité de ses activités pour la société » John Maynard Keynes, Essais sur la monnaie et l’économie, éditions Payot, Paris, 1972, p.28

  44. Excès ou nécessité? Keynes (1923): « S’il nous est permis de désigner par le terme spéculation l’activité qui consiste à prévoir la psychologie du marché et par le terme entreprise celle qui consiste à prévoir le rendement escompté des actifs pendant leur existence entière, on ne saurait dire que la spéculation l’emporte toujours sur l’entreprise. Cependant, le risque d’une prédominance de la spéculation tend à grandir à mesure que l’organisation des marchés financiers progresse. (...) Mais la situation devient sérieuse lorsque l’entreprise n’est plus qu’une bulle d’air dans le tourbillon spéculatif ». John Maynard Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, éditions Payot, Paris, 1979, p.170-171

  45. Excès ou nécessité? Ainsi, la spéculation financière est quelque chose qu’on peut réguler. Il « suffit » que les capitalistes se contentent d’un profit raisonnable. Ou alors il faut une force – l’Etat – capable d’imposer les règles aux capitalistes. Il n’y a aucune perspective historique dans cette analyse. Et l’Etat est neutre, au service de l’intérêt général.

  46. Excès ou nécessité? Karl Marx: « Le développement de la production capitaliste enfante une puissance tout à fait nouvelle, le crédit, qui à ses origines s'introduit sournoisement comme une aide modeste de l'accumulation, puis devient bientôt une arme additionnelle et terrible de la guerre de la concurrence, et se transforme enfin en un immense machinisme social destiné à centraliser les capitaux. A mesure que l'accumulation et la production capitalistes s'épanouissent, la concurrence et le crédit, les agents les plus puissants de la centralisation, prennent leur essor. » Karl Marx, Le Capital, tome 1, chapitre 25

  47. Excès ou nécessité? Quarterly Review: « Le capital fuit le tumulte et les disputes et est timide par nature. Cela est très vrai, mais ce n'est pas pourtant toute la vérité. Le capital abhorre l'absence de profit ou un profit minime, comme la nature a horreur du vide. Que le profit soit convenable, et le capital devient courageux: 10% d'assurés, et on peut l'employer partout; 20%, il s'échauffe!, 50%, il est d’une témérité folle; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines; 300%, et il n'est pas de crime qu'il n'ose commettre, même au risque de la potence. Quand le désordre et la discorde portent profit, il les encourage tous deux, à preuve la contrebande et la traite des nègres. » Karl Marx, Le Capital, tome 1, chapitre 31, note

  48. Excès ou nécessité? Pour les marxistes, l’accumulation est un mécanisme infernal dans le capitalisme. Il pousse à l’apparition et à la domination du capital financier. Et sa logique est parasitaire: • la production est socialisée, mais elle sert les intérêts d’une poignée de capitalistes; • elle subordonne toute à la recherche du profit; • elle s’éloigne de la production et de ses aléas.

  49. Le capital financier 1. Qu’est-ce que le capital financier? 2. Les débuts de la finance 3. La domination des banques 4. L’extension financière actuelle 5. La logique financière 6. Excès ou nécessité? 7. Conclusions

  50. Conclusions Le débat sur le capital financier n’est pas anodin. Il oppose deux visions: L’une, inspirée des thèses keynésiennes, veut réguler la finance et croit cela possible. La finance est vue séparément, hors contexte historique. Et il y a une version modérée et radicale. L’autre, fondée sur le marxisme, estime que la financiarisation est le développement nécessaire du capitalisme. S’attaquer à la finance ne résout pas les problèmes. Il faut s’en prendre au système capitaliste.

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