Imaginons une réduction d’impôts comme certains candidats le souhaitent.

1. La baisse des impôts parait être une bonne idée pour nombre de citoyens de toutes catégories… Prenons le temps de regarder les conséquence d’une telle décision.

2. Pour simplifier la présentation, prenons deux familles ayant deux enfants, une première famille ayant un revenu de 3000 € et une deuxième de12000€ par mois. • Les deux personnes du foyer travaillent et ont un salaire identique. • Cet exemple ne prendra en compte que l’impôt sur les revenus.

3. Actuellement, la famille A a un revenu annuel de 36000 € et paie 866 € d’impôt. Elle dispose d’un revenu après impôt de 35134 € . • La famille B a un revenu annuel de 144000€ et paie 25860 € d’impôt. Elle dispose d’un revenu après impôt de 118140 €. • Écart de la somme restante est de 1 à 3,36.

4. Imaginons une réduction d’impôts comme certains candidats le souhaitent. • Prenons une hypothèse d’une baisse d’un tiers de l’impôt. • La famille A aurait un gain de 288€ et la famille B un gain 8620 €. • La famille A aurait un montant disponible de 33422 €, la famille B un montant de 126760. • Premier constat : écart de revenu disponible augmente : de 1 à 3,8.

5. Quelles conséquences ? • Pour répondre à la question, il faut se poser la question à quoi sert l’impôt ? • L’impôt sert à financer les services publics, c’est-à-dire les écoles, les hôpitaux, les transports, la culture, etc.… • C’est le financement des dépenses de l’état dans un esprit de solidarité.

6. Si les impôts baissent, il y a obligatoirement dégradation de la qualité et de l’offre des services publics. • Pour faire face à cette dégradation, le secteur marchand va proposer des services payants, de qualité très inégale suivant les prix.

7. Si chacune des familles veut converser la même qualité de service que précédemment, ils devront faire appel à des entreprises privées • Pour la famille A, le coût de ces services sera bien supérieur à l’économie d’impôt. • A l’inverse pour la famille B, ces dépenses seront bien inférieurs à l’économie d’impôt réalisée. • Pour les familles les plus pauvres, c’est la disparition totale de ce service (fin de scolarité précoce, économie de soins, etc…)

8. Que va faire la famille B du gain d’impôt obtenu? • N’ayant pas de besoin essentiel supplémentaire à couvrir, ce sera donc essentiellement un surplus de capacité d’investissement. • Comment va investir la famille B ?

9. Etant peu probable qu’elle place ce surplus dans un livret A qui participe au financement des logements sociaux (2,75%) elle choisira plutôt des placements financiers ou immobiliers à fort taux de rendement. • Afin d’attirer ce type de clients, les banques vont offrir des taux élevés.

10. Comment obtenir de tel taux de placement ? • L’exigences des taux de retour sur placement est très élevées ( parfois usqu’à 25%…) • Pour l’entreprise, la solution pour faire face à des taux élevés est de comprimer les autres charges, en priorité les frais de personnel. • Cette compression va se faire soit par licenciements, soit par externalisation (sous traitance ou délocalisation) soit par augmentions de la productivité.

11. A terme, c’est donc l’emploi, le salaire ou les conditions de travail de la famille A qui vont être impactés… • Pendant ce temps la famille B augmentera encore ses revenus supplémentaires liés à ces placements… • Sur les 8620 € de gain d’impôt, un placement de 5000€ à 10% rapportera 500€ par an, soit plus que le gain d’impôt de la famille A…

12. Les conséquences concrètes sont multiples : • L’écart des revenus augmente. • L’accès au savoir et à la culture est inégal • Les inégalités sociales se creusent. • Les familles les plus pauvres sont exclus, créant des situations de Ghettos, de violences, … • L’exclusion est un marche.

13. Les fausses idées sur les baisses d’impôts • Globalement la baisse d’impôt ne relance pas l’économie car elle profite essentiellement aux personnes ayant un revenu élevé et qui font des placements spéculatifs. • La moitié des habitants ne payant pas l’impôt sur les revenus, c’est les plus riches qui en profitent. • Les plus pauvres payent aussi un impôt, la TVA, qui est unique pour tous quelque soit le revenu.

14. Toute baisse d’impôt diminue la qualité des services publics, augmente la capacité d’investissement des hauts salaires et impacte sur les conditions de vie des salariés des classes défavorisées et moyennes. • Les baisses d’impôts ne rendent pas le pays plus riche et contribuent à augmenter les inégalités sociales