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Comparaison des dispositifs de raccrochage scolaire en France et au Québec et analyse du discours de jeunes adultes qué

Aude Villatte, Stagiaire postdoctorale au JEFAR et Centre Jeunesse Québec Julie Marcotte, Professeure-chercheure, Département de psychoéducation, Université du Québec à Trois-Rivières, chercheure régulière au JEFAR et au CJQ.

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Comparaison des dispositifs de raccrochage scolaire en France et au Québec et analyse du discours de jeunes adultes qué

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Presentation Transcript


  1. Aude Villatte, Stagiaire postdoctorale au JEFAR et Centre Jeunesse Québec Julie Marcotte, Professeure-chercheure, Département de psychoéducation, Université du Québec à Trois-Rivières, chercheure régulière au JEFAR et au CJQ Comparaison des dispositifs de raccrochage scolaire en France et au Québecet analyse du discours de jeunes adultes québécois « raccrocheurs » Séminaire international sur le décrochage/raccrochage scolaire Toulouse, Université du Mirail, laboratoire PDPS, France, 10 février 2012

  2. Perspective France - Québec La problématique du raccrochage en France et au Québec

  3. Perspective France - Québec Le raccrochage scolaire : quelle ampleur ? • Sorties de formation initiale sans diplôme (étape ultime du décrochage) : problème majeur au Québec comme en France. • Au Québec : 24% (MELS, 2005) ; en France : 17% (INSEE, 2005). > moyenne OCDE • Mais fort taux de raccrochage (= retour aux études) au Québec : près de 30% des jeunes sortis sans diplôme (Statistique Canada, 2008) contre environ 3% en France (Viaud, 2005). • Quelles explications à ce taux si élevé de raccrochage ? - Dispositifs permettant un retour aux études ? - Représentations sociales du décrochage/raccrochage ?

  4. Perspective France - Québec Dispositifs de raccrochage au Québec N.B. Centration sur dispositifs permettant retour en formation générale diplômante. • Principal dispositif : Centres d’Education des Adultes (CEA). • Plus de 200 au Québec, chaque commission scolaire. • A partir de 16 ans (possibilité d’y accéder dans la continuité du cursus ordinaire) : 55% entre 16 et 25 ans. • Mêmes programmes et mêmes diplômes qu’au sein du secteur jeunes mais aménagements (ex : pédagogiques). • Ce dispositif contribue fortement à la diplômationdes québécois : taux de diplomation des adultes québécois de 25 à 64 ans parmi les plus élevés des pays de l’OCDE, devant la France (OCDE, 2006).

  5. Perspective France - Québec Dispositifs de raccrochage en France • Peu de dispositifs de formation générale (professionnelle). • Au niveau national, accompagnement proposé aux jeunes ayant décroché depuis moins d’un an (Mission Générale d’Insertion). Pour les autres : Education récurrente (difficulté de réintégrer formation initiale des jeunes sans véritable aménagement) ou formation à distance (demande grande motivation et autonomie). • Au niveau local, quelques dispositifs expérimentaux (micro-lycées et lycées innovants : peu nombreux, de petite taille; ne préparent pas à l’ensemble des filières, critères d’âge variables) ou cours du soir (quelques lycées, pour plus de 18 ans). • Les jeunes français bénéficient peu de ces dispositifs. Manque d’information et de signalisation (Demuynck, 2009).

  6. Perspective France - Québec Les représentations sociales du décrochage-raccrochage au Québec • Modèle non linéaire de l’éducation : possibilité de retours en arrière (formation, accès à l’emploi, retour en formation, etc.), de bifurcations, de pauses (Charbonneau, 2006). • Formation initiale : une phase préparatoire de parcours éducatifs qui pourront s’organiser, se poursuivre et se différencier tout au long de la vie. Pas la seule véritable chance d’obtenir un diplôme (d’Ortun, 2009). • Rapport de plus en plus détaché avec les études et l’institution scolaire (Gauthier,1997). • Le décrochage = une pause permettant d’acquérir maturité et expérience (Charbonneau, 2004).

  7. Perspective France - Québec Les représentations sociales du décrochage-raccrochage en France • Plus que dans les autres pays européens : - Conception linéaire de l’éducation : formation initiale puis emploi (Charbonneau, 2004). Peu de réversibilité : il n’y aurait qu’une seule vraie chance (Möbus, 2006). - Certaine emprise scolaire : la réussite sociale et professionnelle à l’âge adulte repose sur le diplôme initial (Dubet, Duru-Bellat &Vérétout, 2010 ; Verdier, 2000). - Le décrochage : synonyme d’échec professionnel, social et personnel (Glasman& Oeuvrard, 2004).

  8. Perspective France - Québec Eléments de synthèse • Des dispositifs pédagogiques différents, qui peuvent expliquer taux ± élevé de raccrochage : Au Québec : disponibilité, lisibilité et facilité d’accès (dès 16 ans) des CEA / en France : disparité des dispositifs, critères d’accès variés, difficulté d’accès à l’information… • Des représentations sociales : liées, de façon circulaire, à ces possibilités de raccrochage. • Aspect pernicieux de la situation québécoise Seconde chance socialement et politiquement importante ; mais message paradoxal porté par société québécoise (« ne décrochez pas mais si vous décrochez nous vous aiderons quand même à vous en sortir, ce n’est pas si grave ») peut entretenir fort taux de décrochage qui reste malgré tout pratique « stigmatisante » et porteuse de difficultés.

  9. Propos de jeunes raccrocheurs Le discours de jeunes québécois inscrits au sein d’un CEA

  10. Propos de jeunes raccrocheurs La recherche de J. Marcotte et al. • Portrait personnel, familial et scolaire des jeunes adultes émergents (16-24 ans) inscrits en CEA pour formation générale. • Volets quantitatif et qualitatif. • 78 jeunes inscrits dans huit CEA du secteur public québécois. • Entretiens semi-directifs : motivation à poursuivre les études, projets, points forts et points faibles du CEA/des enseignants en CEA, difficultés rencontrées, comparaison secondaire/CEA, apports personnels d’une telle formation. • Analyse lexicométrique (logiciel Alceste) et de contenu (Nvivo)

  11. Propos de jeunes raccrocheurs Caractéristiques de l’échantillon • 50% des jeunes ont entre 16 et 18 ans. • Deux-tiers de filles. • 60% : inscrit en CEA à temps plein et n’exerce pas d’activité professionnelle rémunérée. • La moitié des jeunes : résultats faibles voire très faibles au secondaire. • La moitié de l’échantillon : CEA dans la continuité du secondaire. • Raison du décrochage : nécessité de travailler (49%) puis ennui (10%). • Durée du décrochage : 44% ≤ 1 an ; 28% = 2-3 ans, 28% ≥ 4 ans.

  12. Propos de jeunes raccrocheurs Spécificités des CEA selon les jeunes • Parcours individualisé, adapté au rythme de chacun (39%) « Ben au secondaire, c’est les cours magistraux. faut que t’ailles au rythme de la classe. Là c’est par module. Si t’as des questions, tu vas voir le professeur. Tu retardes pas personne. Je trouve que c’est mieux parce que, l’élève qui comprend pas bien du premier coup ben, il est moins gêné à tout le temps se lever pour aller voir le professeur que tout le temps lever la main; ralentir le professeur, ralentir la classe » • Apprentissage autonome (26%) « T’avances par toi-même. T’as ton livre. Tu fais tes études par toi-même ». • Enseignants plus à l’écoute (23%) « y peuvent plus répondre à tes questions parce que plus petite structure » • Structure pour adultes, élèves plus matures (17%) « Aux adultes, on se sent plus «adulte». L’ambiance est différente, plus responsable »

  13. Propos de jeunes raccrocheurs Les points les plus positifs des CEA • Les enseignants (42%) : - personnalité (22%) - sans précision (20%) - pédagogie (7%) • Ambiance (+ respectueuse) (33%) • Parcours individualisé (33%) • Accompagnement individualisé (26%) • Autonomie dans l’apprentissage (10%) • Une matière particulière (7%) • Une structure pour adultes (5%) • Autres (4%) • Rien (3%)

  14. Propos de jeunes raccrocheurs Les points les plus positifs des CEA • Filles : professeurs sans précision (24% contre 12%) et personnalité des professeurs (29% contre 8%) / les garçons : parcours à la carte (46% contre 25%) • Elèves en difficulté au secondaire : professeurs (55% contre 32%) / élèves plus en réussite : parcours à la carte (43% contre 18%) Cf. travaux de Charlot, Bautier et Rochex (1992) notamment.

  15. Propos de jeunes raccrocheurs Les points négatifs des CEA • Rien (23%) • Règlement trop strict (20%) • Élèves indisciplinés et immatures (16%) • Professeurs (10%) : - pédagogie (5%) - personnalité (4%) • Personnel « débordé » (conseillers, professeurs) (9%) • Difficulté des contenus enseignés (7%) • Règlement trop souple (5%) • Trop grande autonomie (5%) • Structure trop petite (5%) • Autres (2%)

  16. Propos de jeunes raccrocheurs Les points négatifs des CEA • Garçons plus nombreux que filles à ne souligner « aucun » point négatif (31% contre 19%). • Jeunes qui n’ont jamais décroché plus nombreux à ne souligner « aucun » point négatif (29% contre 18%). • Plus les jeunes ont décroché longtemps, moins ils ne citent « aucun » point négatif (25% pour décrochage ≤ 1 an, 18% pour décrochage de 2-3 ans, 9% pour décrochage ≥ 4 ans). Plus ils ont décroché longtemps, plus ils citent le règlement trop strict (6%, 27%, 46%). Ex : « C’est très sévère, même pour les étudiants qui sont parents, la réglementation sur l’absentéisme. Aussi les retards, quand on prend du retard dans les cours. J’ai trouvé ça sévère. J’ai trouvé ça un peu spécial qu’y’ait pas de clause spéciale pour les parents étudiants. Normalement, ce sont des gens particuliers qui se retrouvent dans ces Centres, c’est des gens qui n’ont pas suivi un parcours comme tout le monde ».

  17. Propos de jeunes raccrocheurs Difficultés rencontrées au sein du CEA • Complexité des contenus (30%) • Manque de motivation (20%) • Retour aux études / adaptation à un nouvel environnement (14%) • Problèmes personnels, notamment financiers (12%) • Rien (12%) • Relations aux autres (9%) • Manque d’autonomie (4%) • Manque de personnel (4%) • Enseignants (3%) - pédagogie (1%) - personnalité (1%) • Autres (3,9%)

  18. Propos de jeunes raccrocheurs Difficultés rencontrées au sein du CEA • Les filles : soulignent davantage difficultés d’apprentissage (33% contre 23%). A l’inverse, garçons plus nombreux à dire qu’ils ne rencontrent aucune difficulté particulière (23% contre 6%). • Les élèves en grande difficulté au secondaire évoquent plus fréquemment difficultés d’apprentissage (39% contre 23%) et celles liées au raccrochage scolaire (24% contre 7%). Les seuls à souligner un manque d’autonomie (9%). A l’inverse, élèves plus en réussite disent plus fréquemment ne pas rencontrer de difficultés (18% contre 3%). • Participants qui ont décroché entre le secondaire et la FGA relèvent plus fréquemment difficultés personnelles, notamment financières (21% contre 3%). Les jeunes qui n’ont pas décroché avant d’entrer en FGA sont plus nombreux à ne citer aucune difficulté particulière (18% contre 5%).

  19. Propos de jeunes raccrocheurs Apports personnels de la FGA • Confiance en ses compétences d’apprentissage (31%) • Confiance en soi générale (22%) « On n’est pas toujours aussi poche que ça. Comme on le croit au secondaire. » • Autonomie (13%) • Connaissance de soi et de ses intérêts (13%) • Motivation scolaire (12%) « Ben, je pense que le fait que ça soit hum, par module, pas magistral, ça me pousse. Je veux, on dirait, je peux en faire chez nous, je peux m’avancer, je vais à mon rythme. Plus que mes modules passaient vite, plus que j’étais fière, plus que je voulais finir vite. Je pense c’est un petit peu comme, c’est un, c’est un challenge ». • Rien (5%) • Amitié, entraide (3%)

  20. Propos de jeunes raccrocheurs Apports personnels de la FGA Filles : confiance compétences apprentissage (37% contre 19%) / garçons : motivation scolaire (23% contre 6%) Jeunes ayant décroché : confiance compétences apprentissage (36% contre 26%) et confiance en soi générale (18% contre 8%). Jeunes en difficulté au secondaire : idem (36% contre 26% ; 18% contre 8%)

  21. Propos de jeunes raccrocheurs Eléments de conclusion • Nécessité de prendre en compte le point de vue des jeunes « raccrocheurs » pour évaluer l’intérêt des dispositifs proposés. • Rôle crucial de ces milieux scolaires dans la trajectoire de vie de ces jeunes, dépassant largement l’acquisition de connaissances et de compétences. • Diversité des points de vue, notamment liés au parcours antérieur (avec/sans décrochage) donc diversité des réponses à prévoir. • Jeunes qui raccrochent : + en difficulté (nombreux jeunes qui « re-décrochent »). Raisons du re-décrochage : souvent difficultés financières, familiales ou personnelles (Marcotte et al., 2010). Nécessité d’apporter des réponses institutionnelles plus larges, proposant accompagnement personnel, médical, financier, etc.

  22. Aude.Villatte@jefar.ulaval.ca Merci pour votre attention !Cette communication a été réalisée grâce au soutien financier du centre de recherche JEFAR et du Centre Jeunesse de Québec

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