SOURICETTE et LE DOUX ROULEAU MAGIQUE

1. SOURICETTE et LE DOUX ROULEAU MAGIQUE Texte : Michel BUTTIN Illustrations : Bernard CICCOLINI

2. Il était une fois une souris, si petite que ses parents l’avaient appelée « Souricette ».

3. Avec ses petites pattes, elle courait du matin au soir pour récolter des graines dans les champs.

4. Elle faisait des provisions pour l’hiver. Elle les transportait dans sa maison dans un énorme sac. Souricette était très fatiguée si bien qu’un jour, elle s’endormit en plein milieu du champ de blé.

5. Elle rêva qu’elle était à la mer….L’eau était douce et chaude, Souricette était bien. Elle nageait dans le bonheur.

6. Tout à coup, elle heurta quelque chose. HORREUR ! Dans un panier, trois chats la regardaient. Prise de panique, elle se mit à nager de toutes ses forces. Mais le courant la ramenait toujours vers eux.

7. Elle se retourna et n’en crut pas ses yeux : les chats souriaient…

8. Le premier lui dit : « Bonjour petite souris, n’aie pas peur ». « Regarde, nous avons quelque chose pour toi » continua le deuxième en lui tendant un drôle de bouchon tout rouge ». Le troisième s’approcha et d’une voie mystérieuse ajouta : « souviens toi bien petite souris, toujours très lentement et sans jamais t’arrêter ».

9. Dans sa main le bouchon était doux et chaud. Souricette se rappela les paroles du chat : « très lentement et sans jamais t’arrêter ». A ce moment-là elle se réveilla !

10. Elle s’assit et resta un moment les yeux fermés, souriant en rêvant encore un peu. Puis elle ressentit à nouveau sa fatigue. Il fallait se lever, et continuer à remplir son sac.

11. Les sourcils froncés, le dos courbé et la tête basse elle repartit.

12. C’est alors qu’elle sentit dans sa poche une douce chaleur. Elle plongea sa patte. Le bouchon rouge ! Elle n’avait pas rêvé ! Elle le mit sur sa joue, c’était doux. Alors elle se rappela : « très lentement et sans jamais t’arrêter petite souris » et elle commença à le faire rouler.

13. Au bout de quelques minutes, elle se sentit bien comme dans son rêve. Elle n’avait plus mal nulle part. Elle souriait. Elle était heureuse.

14. « MAGIQUE ! Je vais t’appeler mon doux rouleau magique » dit Souricette en le rangeant précieusement dans sa poche. Elle continua à remplir son sac, maintenant tout lui paraissait facile. Elle travaillait en chantant.

15. Sur la route du retour, elle rencontra Epik le hérisson. Tous ses piquants tremblaient. Il avait eu très peur. Il n’avait pas vu arriver un gros camion qui avait failli l’écraser. Souricette voulut l’aider. « Attends ! » dit-elle.

16. « Fais rouler mon doux rouleau magique sur ton visage ». Epik commença à se détendre… Il rentra doucement ses piquants.  «  Que c’est bon ! Je n’ai plus peur. Peux-tu me donner ce bouchon ? ». Souricette avait bon cœur : « Garde le, et souviens toi bien, toujours très lentement et sans jamais t’arrêter ».

17. Souricette continua son chemin et il se passa une chose incroyable : elle sentit de nouveau une douce chaleur dans sa poche. « Ça alors, un doux rouleau magique ! » Toute heureuse, elle se mit à sauter, à danser en riant. C’est alors qu’elle rencontra Ti Ours qui marchait avec une béquille, la tête baissée, de grosses larmes coulaient sur ses joues.

18. « Que t’arrive t il Ti Ours ? ». «Je suis tombé d’un rocher, je ne peux plus jouer dans la montagne ». Souricette se demanda si la magie du rouleau pouvait aider son ami.

19. Souricette commença à faire rouler tout doucement le rouleau magique sur son museau. « Oh Souricette, c’est merveilleux, un peu comme quand je cours dans la montagne. S’il te plait donne-moi ton rouleau».

20. Souricette repartit, heureuse d’avoir aidé son ami. Dans sa poche, à nouveau, c’était doux et chaud.

21. Sur son chemin, elle aida Speedo le hamster, énervé d’avoir trop tourné dans sa roue, Fifi le lièvre, honteux d’avoir été battu à la course par une tortue et Lourdeau le blaireau très en colère de s’être fait voler sa pomme par un écureuil.

22. Depuis ce jour, quand les amis de Souricette se sentent fatigués, énervés, tristes ou en colère, ils prennent leur précieux doux rouleau magique, et se souviennent : « Toujours très lentement et sans jamais t’arrêter ».