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Regards sur le Maroc

Regards sur le Maroc. Mohammed HAMMOUDI Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi. Rabat. Maroc.

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Presentation Transcript


  1. Regards sur le Maroc Mohammed HAMMOUDI Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi. Rabat. Maroc.

  2. Le royaume du Maroc suscite dans l’imaginaire collectif occidental un florilège d’histoire et de traditions, un paysage politique et social fragmenté par le débat lié à la modernité et une économie basée sur les rendements du tourisme et de l’agriculture

  3. Les axes du travail • L’ère précoloniale • L’ère coloniale • L’ère de l’indépendance • Le Maroc et le printemps arabe • La coopération franco-marocaines au-delà des relations diplomatiques

  4. Repères Généraux • Le Maroc est à la jonction de deux continents, dotés de deux façades maritimes : la méditerranée et l’atlantique. • C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique. • Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les Amériques.

  5. Une vieille nation chargée d’histoire millénaire. • Sa population originaire est constituée des berbères. • Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères, notamment : • Carthage, Rome, Byzance • La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été pendant des siècles soumis à un Etat chrétien, connait une conversion massive à Islam. • Le protectorat franco-espagnol • Le recouvrement de l’indépendance

  6. Le Maroc précolonial

  7. Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son autorité sur les comptoirs marocains. Elle y recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour teindre les étoffes). • Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient une puissance expansionniste. • Après de multiples batailles, Rome prend le contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie). • Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale puis byzantine. • Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée des troupes arabo-musulmanes.

  8. A la différence des berbères de l’orient (l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les berbères marocains ont violemment résisté à la conquête arabo-musulmane. • Ce n’est qu’à partir de 681 que les populations autochtones marocaines commencent à adhérer massivement à la religion islamique.

  9. Au final, le Maroc devient une province prêtant allégeance au calife de Damas (les Omeyyades).

  10. Avec l’accès des Abbassides (descendants de l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir, un conflit sanguinaire les oppose aux Alides, descendants d’Ali, cousin et gendre du prophète et qui estiment qu’ils sont généalogiquement plus proches de l’Envoyé de Dieu et du coup, les héritiers « les plus légitimes » du califat. Le mot « califat » désigne en langue arabe : la succession. Le calife est donc le successeur du prophète dans la direction des affaires de la communauté musulmane.

  11. En conséquence, les Alides entrent en combat avec les Abbassides et n’ont arrêté leur révolte qu’après leur défaite à la bataille de Fakh de 786. • Cependant, un des Alides vaincus, Idriss Ibn Abdullah, réussit à échapper au massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où il a été accueilli par la tribu berbère Awraba qui contestait constamment la légitimité du califat oriental.

  12. Les berbères voulaient se doter d’un calife pour s’émanciper de la domination du califat oriental. • Idriss 1er fonde la dynastie des Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à 985 et prend lui-même le titre de commandeur des croyants.

  13. L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat musulman indépendant, a été, comme présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss 1er en 789. • Il s’est proclamé, avec le soutien berbère, calife indépendant du califat de Bagdad (détenu à l’époque par les Abbassides).

  14. Deux facteurs déterminants ont présidé à la création de l’Etat Idrisside : • Le conflit dynastique entre les Alides (descendants du cousin du prophète) et les Abbassides (descendants de l’oncle du prophète) • La descendance chérifienne d’Idriss incite les berbères, ayant subi les exactions des préfets envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

  15. Aspirant à restaurer leur domination sur le Maroc et afin de déstabiliser l’Etat Idrisside naissant, les Abbassides ont jeté la suspicion sur la descendance chérifienne d’Idriss II, fils et successeur d’Idriss I. Cette thèse a été infirmée ultérieurement par les historiens.

  16. NB : Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les différentes dynasties ayant régné sur le Maroc (Les Almohades (1147-1269), les Mérinides (1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664 jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des califats indépendants du califat oriental. A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de « commandeur des croyants » resté, d’ailleurs, en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.

  17. L’apogée du Maroc : l’empire Almohade (1147-1269), la conquête de l’Espagne *

  18. Le début du déclin de l’Etat marocain Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le Maroc traverse des crises internes affaiblissantes : • Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay Ismail • Insurrections tribales attisées par l’augmentation colossale des impôts. • Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les Zaouïas). • Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et défont les sultans et les préfets. Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire, aux descendants du prophète 

  19. En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790) accède au trône et procède à la restauration de l’unité territoriale de son royaume. • Il initie également des ouvertures commerciales vers l’étranger en vue de collecter des redevances et des taxes douanières et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait sur l’agriculture paysanne. Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la communauté) islamique.

  20. Le sultan Mohamed III reconnait l’indépendance des USA en 1777. Cet acte ciblait deux objectifs : • Contrecarrer les convoitises européennes de plus en plus dérangeantes. • Réaffirmer l’indépendance effective de l’Etat marocain.

  21. Mohamed III a pu récupérer dans une grande mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il écrivait aux souverains européens, le sultan Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre autres « souverain de Gao et de Guinée », ce qui reflétait la réalité : nombre de tribus reconnaissant son autorité. De plus, la prière fut dite en son nom à Tombouctou ». (Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des origines à nos jours » page 196).

  22. Après la mort de Mohamed III, le Maroc retombe de nouveau dans le désordre. Se succèdent alors les insurrections conduites par les Confréries religieuses et les tribus qui leur sont soumises.

  23. Le sultan Suleyman(1760-1822), successeur de Mohamed III, était marqué par la pensée wahhabite en expansion en Arabie. A cet effet, il mène une politique isolationniste dont les outils sont : • La suppression des postes douaniers créés par son prédécesseur • L’adoption de décisions d’inspiration salafiste : interdiction du soufisme et marginalisation des Zaouïas.

  24. Le pouvoir salafiste instauré par Moulay Suleyman a engendré des soulèvements tribaux s’étant achevés par son abdication en 1822. Et quelques années plus tard… • La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête à intervenir dans l’empire chérifien. • L’émir Abdelkader (1808-1883) dirige la résistance algérienne et obtient l’aide du sultan marocain. • Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la résistance algérienne, les Français occupent des parties du territoire marocain.

  25. La bataille d’Isly de1844, le tournant décisif la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut complètement décrédibilisée. Le Maroc est devenu « colonisable ».

  26. Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly : A court terme • Le Maroc est « colonisable » • La pénétration économique via les dettes accumulées A long terme • La résolution finale de « la question marocaine » par l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

  27. L’endettement auprès de l’Europe • Pour protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première imprimerie arabe moderne à Fès en 1865. • Cependant, le coût financier de la réforme était hypertrophique et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays commence à s’endetter auprès des européens. • Conférence de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la dette.

  28. La pénétration Européenne • Les puissances européennes ont imposé, de concert, au Maroc certains traités qui ont amoindri l’effectivité de son indépendance. • « L’Entente cordiale »

  29. Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection, reconnue auparavant aux Français. • Avec l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains. • Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la protection et consacre la mainmise française sur l’agriculture marocaine.

  30. La territorialisation de l’influence européenne au Maroc L’Italie reconnaît le Maroc comme zone d’influence française. De la même manière l’Angleterre, par les accords conclus avec la France en 1904, laisse les mains libres à cette dernière au Maroc et en contrepartie, la France reconnaît l’Egypte comme une zone d’influence anglaise.

  31. L’accord franco-italo-britannique irrite l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant comme une atteinte à ses intérêts au Maroc • C’est ainsi que dès 1904, l’empereur Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le sultan et l’encourage à résister à la pression française. Il récuse les accords passés et réclame le respect de la souveraineté du sultan chérifien.

  32. Conférence d’Algésiras du 16 janvier 1906 Place le Maroc sous une sorte de protectorat international avec prépondérance française et marque la fin de l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905 l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin, Paris lui laisse les mains libres au Congo. Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale foncièrement franco-espagnole. Avènement du traité de protectorat de 1912. Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

  33. Le Maroc colonial

  34. La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la perte de son indépendance. • Des crises internes : querelles dynastiques. • Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes s’enchevêtrent au Maroc Le traité de protectorat de 1912 Déclenchement de la résistance populaire

  35. Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908), intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas conformé aux prescriptions religieuses. Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté musulmane sera en droit de le destituer.

  36. Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid (1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de déclarer la Guerre sainte contre les européens. • Moulay Abdulhafid manque à son engagement, par la conclusion du traité du protectorat en 1912 et se voit évincé de l’autorité par les oulémas. • Lyautey est nommé Commissaire Résident Général la même année et donne le pouvoir au sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

  37. La doctrine Lyautey « J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un pays religieux. Je crois à la bienfaisance,à la nécessité d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour l’aristocratie.J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce que cette soumission au fait fortifiait ma propre politique et parce que mes propres convictions m’en montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des origines à nos jours », p : 247

  38. Ayant déjà expérimenté les méfaits de l’occupation d’annexion en Algérie, le Gouvernement français prend progressivement le contrôle du nouveau territoire en maintenant les structures makhzaniennes et tribales préexistantes. • Lyautey était donc partisan de l’introduction pacifique de la domination coloniale. Mais, ses successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce qui a donné naissance à la résistance armée.

  39. La résistance armée L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes : • 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se révolte contre les Français. • 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires révolutionnaires. • 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées contre les armées franco-espagnoles. • Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des Français. • Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba, ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux et/ou politique d’une ou plusieurs tribus.

  40. La résistance politique Parallèlement à la résistance armée, la résistance politique s’active sous la direction du mouvement national • Le courant salafiste : Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme. Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur conférait.

  41. En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef, sous la pression des autorités résidentielles, prend le Dahir berbère, à la suite duquel les régions berbères seront soustraites au Droit musulman au profit de leurs us, coutumes et usages locaux. Les oulémas dénoncent le texte et appellent les Marocains à s’y opposer massivement.

  42. La naissance du phénomène partisan Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers l’extérieur, les leaders nationalistes décident de créer des organisation politiques. Dans la zone française : • Création du «  Bloc de l’Action nationale » en 1933 Dans la zone espagnole : • Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme nationale en 1936 • Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

  43. Les partis créés se limitaient à la revendication de réformes politiques et administratives et ne réclamaient pas solennellement l’indépendance.

  44. La revendication de l’indépendance • Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, le processus de décolonisation se déclenche. - Par le mouvement national Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943 (institué par les leaders des organisations politiques sus-mentionnées) et revendique solennellement l’indépendance du pays. • Par le sultan Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a appelé les marocains à se rallier aux armées des Alliés contre Hitler. En échange, il espérait l’obtention de l’indépendance.

  45. Réaction française : Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953 Soulèvement populaire conduit par le mouvement national revendiquant le retour du sultan légitime Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

  46. Le Maroc indépendant

  47. Trois rois se sont succédé : • Mohamed V (1956-1961) • Hassan II (1961-1999) • Mohamed VI (depuis 1999)

  48. Mohamed V

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