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Florian Voros, doctorant en sociologie IRIS-EHESS, allocataire ANRS

Usage de pornographie audiovisuelle et rapport individuel au risque VIH : sortir de la perspective des « effets des images sur les comportements ». Florian Voros, doctorant en sociologie IRIS-EHESS, allocataire ANRS

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Florian Voros, doctorant en sociologie IRIS-EHESS, allocataire ANRS

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  1. Usage de pornographie audiovisuelle et rapport individuel au risque VIH :sortir de la perspective des « effets des images sur les comportements » Florian Voros, doctorant en sociologie IRIS-EHESS, allocataire ANRS Journées scientifiques du réseau « Jeunes chercheurs, sciences sociales & VIH/sida », Pantin, 3 juin 2010

  2. Introduction • Question du risque de transmission sexuelle du VIH sur les tournages pornos / question du rapport des publics aux représentations visuelles du risque • Énoncé qui domine la recherche scientifique et les débats publics des années 2000 : « l’exposition à des images pornographiques (représentant des actes à « haut risque ») a un impact (négatif) sur les comportements préventifs des spectateurs » 1. Retracer l’émergence d’un nouveau problème de santé publique 2. Déconstruire le problème et repenser le rapport des publics du porno au représentations visuelles du risque

  3. 1Des espoirs des années 1980 aux paniques morales des années 2000 :le retournement de la question des « effets » du porno sur les comportements prophylactiques des publics

  4. 1.1. Les « effets positifs » du porno : la révolution des campagnes de prévention s/explicites • Réconcilier « culture de la sexualité » et « culture de la prévention » : la démarche des campagnes de promotion du safer sex par l’imagerie porno dans les années 1980 et 1990 Cindy Patton, “Safe sex and the pornographic vernacular,” dans How do I look? Queer Film & Video, éd. Bad Object-Choice (Seattle: Bay Press, 1991). Cindy Patton, “Visualizing Safe Sex: When Pedagogy and Pornography Collide,” dans Inside/Out: Lesbian Theories, Gay Theories, éd. D Fuss (Londres & New York: Routledge, 1991). • Évaluer les effets des campagnes de prévention s/explicites : la prise de conscience de la complexité du rapport des publics au risque VIH à travers les premières recherches-actions Michael Pollak et al., “Évaluation d'un dépliant safer sex,” Bulletin épidémiologique hebdomadaire, no. 50/1990 (Décembre 17, 1990). Richard Fung, “Shortcomings: Questions about Pornography as Pedagogy,” dans Queer Looks: Perspectives on Lesbian and Gay Film and Video, éd. M Gever, J Greyson, et P Parmar (New York & Londres: Routledge, 1993), 355-367.

  5. Visibilisation maximale du latex dans la vidéo de promotion du safer sex Al Parker et Justin Cade dans Turbo Charge Trailer (Surge Studios, 1987)

  6. 1.2. Le spectateur de porno gay : du « bon » au « mauvais » élève de la prévention • Retour des représentations du risque dans la culture visuelle gaie à partir de la fin des années 1990 • Une préoccupation latente autour des effets négatifs des films bareback sur les plus jeunes et les plus « vulnérables » depuis les début des années 2000 • La controverse de 2005-2006 autour de la régulation des films bareback, suite à la parution de la brochure « Les génies du porno » • Du modèle du consommateur « responsable » de safer sex au contre-modèle du consommateur « irresponsable » de porno bareback

  7. Visibilisation maximale du contact sperme/muqueuses dans les films issus des subcultures bareback nord-américaines Jaquette de Bone Head (2009), réalisé par Paul Morris, fondateur du label Treasure Island Max Holden dans Fucking Crazy (Erich Lange, Treasure Island Media, 2003)

  8. Un « bareback hétérosexuel »? Scène de « bukkake » http://welovebukkake.com Scène de « cream pie » http://www.creampie.com

  9. 1.3. L’invisibilité du risque dans le porno hétéro • Paniques morales autour des effets de la pornographie sur les plus jeunes: le porno comme un média « violent » parmi d’autres, le risque VIH comme « danger » secondaire par rapport aux autres • La difficulté de politiser la question spécifique du risque VIH dans le porno hétéro • Des débats communautaires sur le porno gay au débat national : de la norme communautaire du safer sex, à la norme républicaine du port du préservatif?

  10. « Pour le CSA, un enjeu de santé publique… » « Le 17 janvier [2006], le Conseil a décidé d'écrire aux responsables des chaînes autorisées à diffuser des programmes de catégorie V : XXL, Multivision, TPS Star, TPS Cinéstar, Canal+, Kiosque, CinéCinéma Frisson et Pink TV. Ces chaînes se sont engagées dans leur convention avec le CSA à ne pas diffuser de programmes incitant à des comportements préjudiciables à la santé publique et à ne pas inciter à des pratiques ou des comportements délinquants ou inciviques. Or, a souligné le CSA, la diffusion de programmes à caractère pornographique dans lesquels des relations sexuelles entre partenaires occasionnels ne sont pas protégées comporte un risque d'incitation à des comportements préjudiciables à la santé publique ou à des comportements délinquants, tendant à la mise en danger de la vie d'autrui. » Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, Saisine d'Act Up sur la diffusion de programmes pornographiques montrant des relations sexuelles non protégées : le CSA écrit aux opérateurs concernés, Janvier 17, 2006 http://www.csa.fr/actualite/decisions/decisions_detail.php?id=114321.

  11. 2Sortir de la perspective des effets, repenser le travail de réception des images:éléments de critique de la recherche scientifique des années 2000

  12. 2.1. Les publics ciblés par les recherches scientifiques (et par les débats publics) • Jeunes > adultes • Hommes > femmes • Gays, bisexuels, HSH > hommes hétéros • Invisibilité des bisexuelles, des lesbiennes et des trans’ • Publics « vulnérables » > tous publics

  13. 2.2. Les différentes facettes théoriques de la perspective des « effets » • Les contenus ciblés : effets négatifs de la pornographie en général / effet négatif spécifique des contenus pornos à « haut risque » • Les niveaux de preuve : - l’évidence d’un rapport de cause à effet entre visionnage et pratique du « risque » Richard Hurley, “Bareback to basics: how gay porn undermines safe sex campaigns,” BMJ 338 (Mars 25, 2009): 910. - l’observation d’une corrélation statistique entre déclarations de visionnage et déclarations de pratiques « à risque » E Häggström-Nordin et al., “Associations between pornography consumption and sexual practices among adolescents in Sweden,” International Journal of STD & AIDS 16, no. 2 (Février 2005): 102-107. - la démonstration logique d’un rapport de cause à effet entre ces deux séries de pratique

  14. 2.2. Les différentes facettes théoriques de la perspective des « effets » (suite) • Les schémas logiques pour le prouver : - schéma béhavioriste (mimesis) LF Salazar et al., “Teens' exposure to pornography and its relation to STD/HIV associated risk behaviors,” dans (présenté au XVII International AIDS Conference, Mexico, 2008). - schéma psychiatrique (addiction, compulsion, hypersexualité) A O'Leary et al., “HIV risk behavior of men who have sex with men (MSM) who report difficulty controlling sexual behavior (Poster presentation),” dans (présenté au XV International AIDS Conference, Bangkok, 2004).

  15. 2.3. Sortir de la perspective des effets • Une perspective sans fondement scientifique / qui peut uniquement se fonder scientifiquement en ayant recours à une notion de déficience culturelle ou mentale • Porosité de la frontière « sciences médicales » / « sciences humaines et sociales » : la nécessité de sortir d’un univers sémantique réducteur et pathologisant des « effets » ou de l’« impact » de l’ « exposition à… »

  16. Conclusion • Dans les débats publics comme dans la recherche scientifique, passage de la question des « effets positifs » des messages de prévention s/explicites à la question des « effets négatifs » des films pornographiques (à « haut risque ») • la perspective des effets est une perspective réductrice et pathologisante • 2 propositions pour passer des « effets » aux « usages sociaux » - les images pornos « un/safe » n’ont pas d’effets, elles ont des lectures, des décodages, appropriations et de mises à distance de soi - seul lien qui peut être observé entre pratiques de visionnage de porno « un/safe » et pratique prophylactiques = celui que chacun.e établit rétrospectivement pour se construire une cohérence individuelle

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