1 / 24

ACFAS L’innovation dans le secteur public : au-delà des discours 10 mai 2012 Franck AGGERI

La conduite de projets collectifs publics innovants L’émergence d’un nouvel objet de gouvernement «  écoquartier  » en France et au Danemark. ACFAS L’innovation dans le secteur public : au-delà des discours 10 mai 2012 Franck AGGERI Professeur

dong
Download Presentation

ACFAS L’innovation dans le secteur public : au-delà des discours 10 mai 2012 Franck AGGERI

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. La conduite de projets collectifs publics innovantsL’émergence d’un nouvel objet de gouvernement « écoquartier » en France et au Danemark ACFAS L’innovation dans le secteur public : au-delà des discours 10 mai 2012 Franck AGGERI Professeur Directeur du CGS (Centre de Gestion Scientifique) MINES ParisTech

  2. Introduction • L’innovation : un cadre d’analyse pertinent pour étudier l’action publique ? • Quand les pouvoirs publics n’ont ni les moyens ni la connaissance ni la légitimité pour agir • Nouvelle raison gouvernementale : de l’action régalienne à la conduite de projets collectifs publics innovants • Urbanisme : un champ d’action publique en crise • Des politiques sectorielles (transport, collecte des déchets, efficacité énergétique, voirie, logement social et privé, etc.) qui se superposent sans s’intégrer • Les crises des politiques urbaines (impacts environnementaux, ségrégation sociale, logements vacants, ghettos urbains,…) • Raréfaction des ressources financières : les enjeux d’une rationalisation • Les logiques du changement institutionnel • Le retour des grands projets urbains au nom de la durabilité : • Projets ambitieux (objectifs sociaux, environnementaux, sociétaux à long terme) : la ville « aimable » • Nouveaux modes de gouvernance (un traceur : les référentiels d’aménagement durable (ex.: Leed, Breeam)) • Un objet inconnu : • Une demande de contextualisation (pas de recettes universelles) • L’attention portée aux expérimentations innovantes • L’urbanisme durable : un champ d’innovation • Ville durable (Rio+20, agendas 21, référentiel européen ville durable) : un concept évocateur pour stimuler la naissance d’un nouveau champ d’innovation • La ville comme objet intégrateur des politiques publiques • Où sont les innovations ? • Innovation de méthode (gouvernance, instruments, organisation) • Projets innovants (concepts, technologies, performance,…)

  3. Cadre théorique (1) • Le changement institutionnel : • Institution (Olsen, 2007): « enduring collection of rules and organized practices, embedded in structures of meaning and resourcesthat are relatively invariant in the face of turnover of individualchangingexternalcircunstances ». • L’entrepreneuriat institutionnel comme levier de changement institutionnel (Greenwood, 2002, Maguire and al., 2004, Leca et al., 2009) • Approche politique dominante • L’entrepreneuriat institutionnel comme activité collective et distribuée (Garud et Karnoe, 2006) • L’EI comme conduite d’apprentissages collectifs instrumentés (Aggeri et Acquier, 2008) • La conduite d’expérimentations innovantes, retours d’expériences • Attention aux instruments et dispositifs (matérialité) (Callon, 2003, Labatut et Aggeri, 2010)

  4. Le cadre foucaldien de la gouvernementalité (2) • Nouvelle raison gouvernementale • Approche polycentrée, distribuée et instrumentée de l’action collective • Notion clé de dispositif : agencement hétérogène d’acteurs et d’instruments en vue d’un projet stratégique (Foucault, 1978) • Répond à une une urgence stratégique • Recherche de mise en cohérence d’éléments hétérogènes

  5. Le cadre théorique de la conception innovante (3) • Théorie de la conception innovante (Hatchuel, Le Masson et Weil, 2006, 2010) : • Conception réglée (institutionnalisée) vs conception innovante • Les dispositifs de pilotage des projets innovants • Les règles de gestion des activités de conception : • i) conception du modèle d’affaires et de nouvelles sources de valeur • ii) l’émergence de règles concernant la division du travail de conception • iii) la conduite d’expérimentations comme jalons du processus de conception • iv) la définition de langages de conception partagés • Expliquer comment les acteurs engagés dans des processus d’innovation dans des champs institutionnalisés dépassent les barrières à l’innovation pour reconstruire de nouvelles règles de conception

  6. Modèleconceptuel institutionnalisationn routines Contextualisation, stimulation,… Théorisation, Dispositifs de pilotage Codification ( design ”template” règlesémergentes) Innovation Projetssinguliers

  7. Les liens entre innovation et institutionnalisation • L’institutionnalisation renvoie à la création de règles formelles (réglementations et critères de performance obligatoires) et informelles (meilleures pratiques largement admises) • L’innovation renvoie au développement et à l’intégration de nouvelles technologies et de façons de faire à partir de concepts et en fonction de règles de conception • Les dispositifs de pilotage comme médiation entre institutionnalisation et innovation

  8. Questions de recherche • Quels sont les logiques et les formes de ces dispositifs collectifs publics ? • Quels sont leurs effets inattendus ? • Dans quelle mesure stimulent-ils l’innovation ? • Quels morceaux d’expérimentations sont (ou sont susceptibles d’être) institutionnalisés ?

  9. Méthodologie (1) • Terrain d’étude : les processus d’innovation et d’action publique dans la conception d’écoquartiers (France/Danemark) (projet Puca, 3 seniors, 4 post-docs) : 2010-… • L’étude du dispositif national EcoQuartiers (Cub national EcoQuartier) • l’étude du dispositif des grands projets urbains à Dunkerque • L’analyse comparative des référentiels d’aménagement durable (US, France, Japon) • Deux cas de projets urbains innovants (Grand Large à Dunkerque (France) et Koe (Danemark) • Sources : entretiens (40), réunions (observation participante), documents internes, archives, sources externes

  10. Méthodologie (2) • Collecte des données comparative: • un guide d’entretien semi-structurée • un index des documents clés • Analyse des données à l’aide d’une grille comparative • Identification des points communs et des points divergents entre les cas comparatifs • Organisation de deux ateliers par an (en mai et novembre): • 2010: conception du projet de recherche comparative, sélection des terrains et constitution des équipes • développement du protocole de recherche, début de la collecte des données (colloque à Copenhague « construction matters ») • 2011: poursuite de la collecte des données; analyse comparative initiale; présentation des résultats préliminaire à l’Academy of Management

  11. Le dispositif du Club National EcoQuartier • Susciter les échanges d’expériences (club), enjeu souterrain : polariser les investissements publics autour de cet objet intégrateur • 2010 : premier concours national Ecoquartier • 2011 : vers un dispositif plus complet : • Conseil scientifique (déconstruction de la notion d’écoquartier) • Observatoire (construire l’appareillage statistique) • Club des partenaires (journées d’échanges,…) • Comité de surveillance (mnistères, agences publiques, représentants institutionnels,…) • Support d’experts (consultnats, centres techniques ) : produire des études • Concours 2012 : 360 candidats, une mobilisation inattendue • Susciter l’adhésion des acteurs locaux : charte + labellisation+contractualisation • Les ambiguïtés de l’action publique collaborative : vers plus de contrôle ?

  12. Le dispositif managérial danois • Modèle managériale instrumenté (Fondation Realdania) : • Gestion par projet avec livrables • Contractualisation très précise sur des objectifs de performance définis en amont (efficacité énergétique, émissions de carbone, gestion de l’eau…) • Référentiel de performance : • Graphe radars pour l’évaluation (balance scorecards) • Sustainabilitytool

  13. La conception réglée de l’urbanisme en France • Une conception séquentielle (passage de relais avec des concours (urbanistes, architecte,…) • De faibles investissements en conception (réplication de routines)

  14. La conception réglée des quartiers en France : un objet fragmenté

  15. La conception d’écoquartiers en France et au Danemark • Deux cas contrastés : • Conception de l’écoquartier Grand Large (Dunkerque) • L’un des premiers « écoquartiers » conçus en France • De nouvelles règles de conception (juridiques, partenariat, économiques,…) • S’inscrit dans une politique de développement durable de long terme • Modèle de coopération émergent • X-koping (Danemark) : en phase de conception • Un partenaire privé leader (fondation Realdania) • Une démarche de projet très structurée : modèle managérial instrumenté (design templates)

  16. Les enjeux de la conception urbaine innovante en France et au Danemark • Les enjeux communs : • Construire des capacités d’innovation collective • Explorer des concepts en rupture • Innover dans la gouvernance et la conduite des projets • Organiser les retours d’expérience • Les différences : • Des organisations et de activités de conception différentes • France : un jeu d’acteurs éclaté (acteurs publics – architectes (vision) – promoteurs (marché) • Danemark : la délégation de l’urbanisme à un acteur dominant (RealDania) : promoteur-amnageur-financeur-manager • Des modèles de changement institutionnel différenciés : quels effets ?

  17. Le modèle de l’urbanisme coopératif : Dunkerque

  18. La conduite d’un projet d’écoquartier innovant à Dunkerque • La continuité des acteurs politiques (Delebarre, 1980) • La mémoire d’échecs passés (ghettos urbains) • Des acteurs sensibles aux problématiques d’urbanisme • Concevoir un projet urbain innovant à partir : le projet Neptune • Reconquérir les friches industrielles • Des objectifs de mixité sociale et fonctionnelle, de performance environnementale, mobilité durable • Grand Large : en faire une vitrine d’une politique urbaine durable • Des atouts (proximité de l’eau, friches industrielles à reconquérir,…) qui attirent urbanistes et architectes renommés • Construire une capacité d’entrepreneuriat collectif(collectivité locale, urbaniste, aménageur, constructeurs, pouvoirs publics régionaux) • L’attention portée aux expériences étrangères (Pays-Bas, Scandinavie,…) • Un processus d’innovation volontairement émergent : • Éviter de figer les alternatives trop tôt, éviter de figer un cahier des charges trop précis • Forcer la coopération entre acteurs de la conception en phase amont • Refus des solutions prêtes à l’emploi (référentiels et consultants)

  19. Grand Large :le visible…

  20. Le moins visible… • Les dimensions innovantes du projet : • Logements sociaux et privés identiques (conçus d’emblée) • Des espaces publics et privés indifférenciés • Combiner performance esthétique et environnementale (les gables : rappeler l’effet vortex et l’architecture flamande) • Inscrire la durabilité dans les territoires : • Écologie industrielle (énergie fatale produite par les installations industrielles…) • Matériaux produits localement (cogeblocs) • Les difficultés de l’innovation : • Difficultés à obtenir les autorisations administratives pour les systèmes constructifs innovants • L’absence de continuité des acteurs (tranches…), obstacle à la capitalisation des expériences • Le retournement du marché immobilier (invendus) • Des dimensions de performance difficiles à valoriser (mixité sociale, espaces publics-privés indifférenciés…) • Des promesses de performance sur le long terme : développer les commerces et les infrastructures

  21. Les innovations en matière de gouvernance (conduite de projet) : un modèle émergent • Quelques innovations marquantes : • Forcer la coopération en amont entre acteurs clés (bailleurs-promoteurs-architectes) • Expérimenter à partir de cahiers des charges évolutifs • La transparence financière exigée par le donneur d’ordre sur les coûts (délibération) • Création d’un nouvel acteur : délégation aux Grands Projets • Système de pilotage délibérément incomplet • Vitesse de développement du projet (moins de trois ans) (stratégie de pionnier) • Les limites identifiées : • La faible participation des publics (usagers, riverains, etc.) • Une démarche empirique (essai-erreur) • Le besoin de formalisation des pratiques

  22. Les mécanismes d’institutionnalisation dans ces deux expériences • Dunkerque : • Institutionnalisation de règles de conception dans un nouveau projet urbain à Dunkerque (quartier du Théâtre) (en cours) • Une capitalisation horizontale • Le « modèle » de Nicolas Michelin (urbaniste-architecte) transposé à Bordeaux • Les visites (partage d’expériences (Club Ecoquartier) • Une légitimation qui se construit dans la durée : • Les effets de réputation • Une coopération à susciter • X-kobing : • Modèle managérial très instrumenté • Une vision limitée de la performance (centrée sur les émissions de carbone en priorité) : à quellle échelle le concept est-il mesurable ? • Un modèle autoritaire (acteur dominant)

  23. Résultats préliminaires: Innovation dans les éco-quartiers

  24. Conclusion • Poursuivre la recherche comparative et la collecte des données • Tracer les mécanismes de l’institutionnalisation • Tester les résultats auprès des acteurs (colloque organisé en mai) • Perspectives théoriques : • Contribution à la littérature sur l’entrepreneuriat institutionnel • Contribution au décloisonnement des travaux sur l’innovation et le changement institutionnel

More Related