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Accents régionaux et questions corses Philippe Boula de Mareüil LIMSI-CNRS, Orsay, France

Accents régionaux et questions corses Philippe Boula de Mareüil LIMSI-CNRS, Orsay, France. Introduction. Accents  intérêt et passions Terme du vocabulaire courant, mais objet difficiles à cerner chacun a sa façon de parler chacun a son mot à dire sur le langage

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Accents régionaux et questions corses Philippe Boula de Mareüil LIMSI-CNRS, Orsay, France

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Presentation Transcript


  1. Accents régionaux et questions corses Philippe Boula de Mareüil LIMSI-CNRS, Orsay, France

  2. Introduction • Accents  intérêt et passions • Terme du vocabulaire courant, mais objet difficiles à cerner • chacun a sa façon de parler • chacun a son mot à dire sur le langage • Accent = ensemble de traits de prononciation lié à une origine linguistique, géographique ou sociale • accent étranger = résultat de la confrontation de 2 systèmes provenant d’une langue maternelle et d’une langue seconde (L2) • accent régional communément défini par rapport à une norme • accent dit « de banlieue » = des jeunes de cités populaires

  3. Plan de la présentation • Accents régionaux • expériences perceptives d’identification/évaluation • quelques études de cas (à partir d’enregistrements effectués auprès de locuteurs bien ancrés géographiquement) • Questions corses • français devenu la première langue en Corse, devant le corse • accent corse parodié par des chansonniers, mais peu d’études rendant compte de particularités locales dans la manière de parler français en Corse [Filippi, 1992 ; Thiers, 1989, 2010]  Peut-on mettre en évidence un transfert prosodique du corse vers le français ?

  4. Plan de la présentation • Accents régionaux • expériences perceptives d’identification/évaluation • quelques études de cas (à partir d’enregistrements effectués auprès de locuteurs bien ancrés géographiquement) • Questions corses • français devenu la première langue en Corse, devant le corse • accent corse parodié par des chansonniers, mais peu d’études rendant compte de particularités locales dans la manière de parler français en Corse [Filippi, 1992 ; Thiers, 1989, 2010]  Peut-on mettre en évidence un transfert prosodique du corse vers le français ?

  5. Questions • Avec quel degré de granularité (quelle finesse, quelle précision) peut-on distinguer divers accents ? • Quels sont les indices qui permettent de reconnaître tel ou tel accent ? • Quelle est en particulier la part de la prosodie ? accent < accentum (ad + cantum) < prosôdia

  6. Quand perçoit-on un accent ? • Double processus • repérage (évaluation d’un écart vis-à-vis d’une norme) • catégorisation (identificationproprement dite) traitement bottom-up (acoustique) et top-down (représentations) nécessairement par rapport à un prototype  Des accents imités (films, publicité) peuvent être plus facilement reconnaissables que des accents réels. • Piège du stéréotype (simplificateur, caricatural), qui peut être assez éloigné de la réalité

  7. Quand perçoit-on un accent ? • Double processus • repérage (évaluation d’un écart vis-à-vis d’une norme) • catégorisation (identificationproprement dite) traitement bottom-up (acoustique) et top-down (représentations) nécessairement par rapport à un prototype  Des accents imités (films, publicité) peuvent être plus facilement reconnaissables que des accents réels. • Piège du stéréotype (simplificateur, caricatural), qui peut être assez éloigné de la réalité

  8. Perception d’accents régionaux • Également influencée par • notre voisinage géographique • notre origine et nos connaissances linguistiques • Favorisée chez une personne dont on sait qu’elle a vécu telle ou telle région • Accentplus facilement identifié s’il nous est familier  détection de traits de prononciation (peut-être seulement un ou deux, subtils et ponctuels, que l’on a mémorisé et qui font basculer la perception)

  9. Mythe ou réalité ? • Accent havrais = exemple de mythe linguistique • Accent marseillais = accent méridional commun à tout le sud de la France ou, au contraire, 3 accents (?) • On se focalise sur les différences plutôt que sur les similitudes • Auditeurs incapables d’identifier géographiquement des accents du Havre, de Rennes et de Nancy • Nombreuses études corroborant l’imprécision de l’identification/ caractérisation des accents régionaux en français  expériences perceptives menées au LIMSI-CNRS

  10. Expériences perceptives menées • 2 séries de tests perceptifs sur les accents régionaux de la France et sa périphérie • fondés sur 6 points d’enquête dont 3 du Midi, (Sud-Ouest, Sud, Sud-Est) impliquant 25 auditeurs d’Île-de-France et 25 auditeurs de Provence • fondés sur 7 points d’enquête dont 3 de Belgique (Ouest, Centre, Est), impliquant 25 nouveaux auditeurs d’Île-de-France et 25 de Belgique francophone (3 points d’enquête en commun entre les deux) • 52 locuteurs au total, avec pour chacun • une même phrase lue • un extrait de parole spontanée (une dizaine de secondes)

  11. Expériences perceptives menées • 2 séries de tests perceptifs sur les accents régionaux de la France et sa périphérie • fondés sur 6 points d’enquête dont 3 du Midi, (Sud-Ouest, Sud, Sud-Est) impliquant 25 auditeurs d’Île-de-France et 25 auditeurs de Provence • fondés sur 7 points d’enquête dont 3 de Belgique (Ouest, Centre, Est), impliquant 25 nouveaux auditeurs d’Île-de-France et 25 de Belgique francophone (3 points d’enquête en commun entre les deux) • 52 locuteurs au total, avec pour chacun • une même phrase lue • un extrait de parole spontanée (une dizaine de secondes)

  12. Résultats et discussion • Résultats de la tâche d’identification • pas d’effet significatif du style de parole (lu/spontané) • pas de différence significative entre auditeurs franciliens et provençaux • différence significative entre auditeurs franciliens et belges • 43 % (sur 6 points) et 40 % (sur 7) d’identification correcte • confusions fréquentes entre les 3 points du Midi, entre les 3 points de Belgique entre les points de Suisse romande et d’Alsace • Rien n’exclut en toute rigueur que, par exemple, les Corses du Cismonte et du Pumonte aient des accents différents. Mais cela reste à prouver scientifiquement…

  13. Accent , dialecte et variété de langue • D’où peut bien venir cette surévaluation de nos capacités à discerner des accents ? • Confusion entre dialectes (qui se distinguent les uns des autres par le vocabulaire et la grammaire) et accents (qui ne font intervenir que des différences de prononciation) • Frontière poreuse : dans la vie courante, on dispose souvent de nombre d’indices (situationnels, lexicaux, etc.) • Plupart des commentaires épilinguistiques relatifs au lexique (ex. strapper)  emblématiques de variétés de français) ↓ terme moins marqué, mais construction aussi homogénéisante

  14. Accent et norme • Pourquoi une prononciation parisienne passe-t-elle pour « neutre » (sur une scène de théâtre, par exemple) ? • Asymétrie des rapports entre centre et périphérie • Pour le français, « bon usage » = « façon de parler de la plus saine partie de la cour » [Vaugelas, 1647] • Norme attribuée à la bourgeoisie parisienne [Fouché, 1959] • Aujourd’hui véhiculée par les « professionnels de la parole », plus particulièrement par la télévision plus que par l’école [Castellotti & Robillard, 2003]

  15. Pourquoi a-t-on un accent régional ? • Tous les locuteurs d’une région X n’ont pas nécessairement l’accent de cette région, pour de multiples raisons. • Un accent peut être • plus ou moins marqué, plus ou moins masqué • revendiqué ou au contraire stigmatisé / \ pour affirmer son accent abandonné ou estompé identité, se démarquer refoulement et hypercorrections, (esprit de clocher) contre-effet et réactions ambivalentes (réappropriation, légitimation…) • Double force (uniformisatrice et séparatrice)

  16. Pourquoi certains traits de prononciation sont-ils (dé)valorisés ? • Appréciation esthétique d’un trait de prononciation souvent dictée par le statut social qui lui est associé • Sons en eux-mêmes ni beaux ni laids (ex. brin~brun) neutralisation de l’opposition à Paris • Raisons internes au système de la langue (peu de telles paires minimales et de problèmes de compréhension) • Arbitraire du signe revisité dans le cadre de la psychanalyse [Fónagy, 1983] (ex. /r///) / \ (masculin, celui du roi et des paysans) (celui de la bourgeoisie et des salons) • Accent méridional et italien jugés « beaux » essentiellement parce qu’ils évoquent les vacances, le soleil…

  17. Qu’est-ce qui caractérise un accent ? • Suite de phonèmes et instanciation des faits de coarticulation • Qualité de voix, nasalité • Clichés mélodiques, registre de hauteur, niveaux de hauteur à des frontières prosodiques, profils de durée, placement de l’accent lexical et autres schibboleths  prononciations auxquelles on reconnaît l’origine d’un locuteur = « épi » en hébreu biblique, mot permettant aux gens de Galaad de démasquer leurs ennemis d’Ephraïm (Livre des Juges 12, 5–6)

  18. Quelle est la part du segmental et de la prosodie ? • Au niveau des phonèmes, 4 types principaux de différences entre accents (de degré ou de fréquence plutôt que de nature) • systémiques (certaines oppositions comme j’aurai~jaurais /e/~// peuvent n’exister que dans certaines régions) • phonotactiques (ex. escarpée  diphtongaison de la voyelle finale aperture de la voyelle initiale) • lexicales (à partir du même inventaire de phonèmes, un mot comme vingt, moins, avec se prononce différemment selon la région) • allophoniques (saillantes au niveau de la réalisation phonético-acoustique des phonèmes comme /R/) • Différences régionales de prosodie moins bien connues  problème de ce que retient la perception (problème accru en matière de prosodie) chez certains Suisses

  19. Quelques exemples • Accent méridional • e muet (ou schwa) souvent prononcé ( influence sur la prosodie) • réduction du nombre des oppositions de timbre pour les voyelles moyennes ( épée et épais, côte et cote, jeûne et jeune homophones ) • schibboleths comme rose ou jaune prononcés avec un [] ouvert • voyelles partiellement nasalisées et suivies d’un élément consonantique nasal bien audible • Accent de Picardie et plus généralement du Nord • /A/ tendant vers [] devant //, prononcé [] dans des mots comme moi, ça, pas, là • /e/ final pouvant se maintenir devant // (dans père par ex.), un // généralement très reculé (pouvant être pharyngalisé) • voyelles nasales tendant à être confondues (entre bain, bon et banc par ex.), et nasalisa-ion par assimilation les voyelles orales devant consonne nasale (dans même [mm] par ex.)

  20. Quelques exemples • Accent méridional • e muet (ou schwa) souvent prononcé ( influence sur la prosodie) • réduction du nombre des oppositions de timbre pour les voyelles moyennes ( épée et épais, côte et cote, jeûne et jeune homophones ) • schibboleths comme rose ou jaune prononcés avec un [] ouvert • voyelles partiellement nasalisées et suivies d’un élément consonantique nasal bien audible • Accent de Picardie et plus généralement du Nord • /A/ tendant vers [] devant //, prononcé [] dans des mots comme moi, ça, pas, là • /e/ final pouvant se maintenir devant // (dans père par ex.), un // généralement très reculé (pouvant être pharyngalisé) • voyelles nasales tendant à être confondues (entre bain, bon et banc par ex.), et nasalisa-ion par assimilation les voyelles orales devant consonne nasale (dans même [mm] par ex.)

  21. Quelques exemples • Accent méridional • e muet (ou schwa) souvent prononcé ( influence sur la prosodie) • réduction du nombre des oppositions de timbre pour les voyelles moyennes ( épée et épais, côte et cote, jeûne et jeune homophones ) • schibboleths comme rose ou jaune prononcés avec un [] ouvert • voyelles partiellement nasalisées et suivies d’un élément consonantique nasal bien audible • Accent de Picardie et plus généralement du Nord • /A/ tendant vers [] devant //, prononcé [] dans des mots comme moi, ça, pas, là • /e/ final pouvant se maintenir devant // (dans père par ex.), un // généralement très reculé (pouvant être pharyngalisé) • voyelles nasales tendant à être confondues (entre bain, bon et banc par ex.), et nasalisa-ion par assimilation les voyelles orales devant consonne nasale (dans même [mm] par ex.)

  22. Quelques exemples (suite) • Français d’Alsace • consonnes sonores tendant à s’assourdir • /R/ roulé ou tendant vers [x] • accent frappant l’initiale des mots • Français de Suisse romande (et de régions voisines de France) • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte (par le timbre ou la durée), et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  23. Quelques exemples (suite) • Français d’Alsace • consonnes sonores tendant à s’assourdir • /R/ roulé ou tendant vers [x] • accent frappant l’initiale des mots • Français de Suisse romande (et de régions voisines de France) • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte (par le timbre ou la durée), et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  24. Quelques exemples (suite) • Français d’Alsace • consonnes sonores tendant à s’assourdir • /R/ roulé ou tendant vers [x] • accent frappant l’initiale des mots • Français de Suisse romande (et de régions voisines de France) • prononciation ouverte d’un mot comme et [] • maintien de l’opposition patte~pâte (par le timbre ou la durée), et des oppositions de durée comme bout~boue, vit~vie, voit~voie, bleu~bleue voyelle longue (parfois diphtonguée) dans le mot avec un e final • tendance à l’accentuation initiale

  25. Quelques exemples (fin) • Français de Belgique (et de régions de l’est de la France) • ///, par exemple dans huit, prononcé [w] • // ouvert en fin de mot comme sot ou pot, /o/ fermé devant // (un // qui de plus tend vers une sorte de [x] sourd) • voyelles (notamment les voyelles nasales) fréquemment allongées en avant-dernière syllabe précédant une pause • Français de Corse • voyelles moyennes semi-fermées • patrons mélodiques montants-descendants  enquête centrée sur la prosodie

  26. Quelques exemples (fin) • Français de Belgique (et de régions de l’est de la France) • ///, par exemple dans huit, prononcé [w] • // ouvert en fin de mot comme sot ou pot, /o/ fermé devant // (un // qui de plus tend vers une sorte de [x] sourd) • voyelles (notamment les voyelles nasales) fréquemment allongées en avant-dernière syllabe précédant une pause • Français de Corse • voyelles moyennes semi-fermées • patrons mélodiques montants-descendants  enquête centrée sur la prosodie

  27. Plan de la présentation • Accents régionaux • expériences perceptives d’identification/évaluation • quelques études de cas (à partir d’enregistrements effectués auprès de locuteurs bien ancrés géographiquement) • Questions corses • présentation de l’enquête • analyse prosodique de questions et d’assertions en français/corse • expériences perceptives  Peut-on mettre en évidence un transfert prosodique du corse vers le français ?

  28. L’enquête corse • Le terrain : Corti, Loretu di Casinca, Pedicorti di Gagghju • Le corpus : 7 locuteurs enregistrés, en français et en corse + autant de Parisiens, appariés en âge et en sexe (5 hommes, 2 femmes), pour comparaison • Protocole : extension de l’Atlas Multimédia de la Prosodie de l’Espace Roman (AMPER) pour les bilingues corses • entretiens semi-directifs en français et en corse • pour la plupart des locuteurs, interaction de type maptask • fable La bise et le soleil lue en français et traduite en corse • une soixantaine de phrases aux structures très contrôlées, répétées selon les modalités interrogative et assertive (phrases conçues de façon à être relativement transparentes en corse et en français)

  29. Phrases contrôlées • Verbe dissyllabique, noms et extensions trisyllabiques avec différents schèmes accentuels (oxytons, paroxytons, proparoxytons) • Contreparties françaises aussi proches que possible du corse  un maximum de c consonnes pour favoriser la prononciation du schwa

  30. Analyse prosodique Pour les questions, similarités entre corse et français de Corse  comparaison avec le français standard

  31. Analyse prosodique Pour les questions, similarités entre corse et français de Corse  comparaison avec le français standard

  32. Analyse prosodique Pour les questions, similarités entre corse et français de Corse  comparaison avec le français standard

  33. Analyse prosodique Pour les questions, similarités entre corse et français de Corse  comparaison avec le français standard

  34. Méthode • 6 Corses et 6 Parisiens retenus, proparoxytons exclus  plus de 700 phrases (interrogatives et assertives) segmentées en noyaux vocaliques bleu= corse rouge= fr. de Corse vert= fr. parisien

  35. Résultats : maxima de F0 • Pics majoritairement en début de question (totale) en corse et en français de Corse • Le plus souvent sur la dernière ou l’avant-dernière voyelle en français parisien

  36. Résultats : accents nucléaires • Différence de F0 entre • le milieu de la dernière voyelle accentuée • le milieu de la voyelle qui précède  en moyenne, descente en corse et en français de Corse, montée en français parisien

  37. Résultats : questions vs assertions • Hauteur moyenne plus élevée dans les questions que dans les assertions (de 1 demi-ton en corse, de 2 demi-tons en français de corse, de 3 demi-tons en français parisien) • Pics mélodiques ancrés dans la même voyelle, entre questions et assertions, dans une soixantaine de phrases  plus haut de 3 demi-tons dans la question, en corse et en français de Corse (pic le plus souvent sur la première voyelle accentuée de la phrase, mais pas toujours)  2 expériences perceptives • sur la fonction indexicale de la prosodie (test XAB) • sur la fonction modale de la prosodie (test de discrimination Q/A)

  38. Test XAB : protocole • Paradigme = variante de tests ABX • X : français de Corse (ou français parisien comme condition contrôle) • A/B : corse/français parisien d’autres locuteurs (appariés en âge et en sexe), délexicalisé en hum • Tâche : est-ce que la prosodie de X est plus proche de A ou de B ? • Matériel : 7 questions sélectionnées, de 4 bilingues français-corse et de 4 Parisiens (56 stimuli au total) • Auditeurs : 20 Parisiens

  39. Test XAB : protocole • Paradigme = variante de tests ABX • X : français de Corse (ou français parisien comme condition contrôle) • A/B : corse/français parisien d’autres locuteurs (appariés en âge et en sexe), délexicalisé en hum • Tâche : est-ce que la prosodie de X est plus proche de A ou de B ? • Matériel : 7 questions sélectionnées, de 4 bilingues français-corse et de 4 Parisiens (56 stimuli au total) • Auditeurs : 20 Parisiens

  40. Test XAB : résultats • La prosodie du français de Corse est jugée plus proche du corse que n’en est la prosodie du français parisien. • Corrélation avec les analyses acoustiques

  41. Test de discrimination Q/A : protocole • Tâche : choix forcé question/assertion • Matériel : 3 questions et 3 assertions en français sélectionnées pour les 6 locuteurs corses et les 6 locuteurs parisiens retenus + une question et une assertion en corse, pour chacun des locuteurs corses = 84 stimuli • Auditeurs : 20 Parisiens et 20 Corses

  42. Test de discrimination Q/A : résultats • En français de Corse, en particulier, les questions sont correctement identifiées comme telles • dans moins de 40 % des cas par les Parisiens • dans plus de 80 % des cas par les Corses

  43. Conclusions générales • Mêmes questions, en partie, pour les accents étrangers et régionaux • Accents = réalité complexe • délaissés par des auteurs qui considèrent que la grammaire est une réalité en soi et ont exclu le social de leur étude • nécessitant de collecter des enregistrements de qualité • problème pratique  Dimension sociale à appréhender finement

  44. Conclusion sur les questions corses • Phrases transparentes en corse et en français  en Corse, questions totales avec un ton haut en début d’énoncé et une descente mélodique à la fin • Interprétation en termes de transferts prosodiques • même forme prosodique en sarde et en italien régional parlé au nord de la Sardaigne • contours mélodiques descendants en fin de questions également relevés à Pise … à examiner dans la parole spontanée

  45. Remerciements • Merci à Stella Medori pour l’invitation • Merci à Martine Adda-Decker, Cécile Woehrling, Albert Rilliard et Iryna Lehka-Lemarchand pour leur contribution • Ringraziu Vanina Bernard-Leoni, Ghjacumina Tognotti, André Fazi, Lisandru Muzy, tutti i parlanti è l’ascultatori. • Vi ringraziu pè a vostra attenzione

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