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L’idéal courtois des troubadours : la fin’amor

L’idéal courtois des troubadours : la fin’amor. Dans aucun ouvrage français, autant qu’il me semble, cet amour courtois n’apparaît avant le Chevalier de la Charrette .

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L’idéal courtois des troubadours : la fin’amor

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Presentation Transcript


  1. L’idéal courtois des troubadours :la fin’amor

  2. Dans aucun ouvrage français, autant qu’il me semble, cet amour courtois n’apparaît avant le Chevalier de la Charrette. L’amour de Tristan et d’Iseut est autre chose : c’est une passion simple, ardente, naturelle, qui ne connaît pas les subtilités et les raffinements de celui de Lancelot et de Guenièvre. Dans les poè-mes de Benoit de Sainte-More, nous trouvons la galanterie, mais non cet amour exalté et presque mystique, sans cesser pourtant d’être sensuel. Il en est de même de l’Eracle de Gautier d’Arras. Il en est de même des poèmes de Chrétien antérieurs à celui-là. (G. Paris, Romania 12, p. 519)

  3. L’amour courtois, ou fin’amor, « amour parfait », repose sur l’idée que l’amour se confond avec le désir. Le désir, par définition, est désir d’être assouvi, mais il sait aussi que l’assouvissement consacrera sa disparition comme désir. C’est pourquoi l’amour tend vers son assouvissement et en même temps le redoute, comme la mort du désir. Et c’est ainsi qu’il y a perpétuellement dans l’amour un conflit insoluble entre le désir et le désir du désir, entre l’amour et l’amour de l’amour. Ainsi s’explique le sentiment complexe qui est propre à l’amour, mélange de souffrance et de plaisir, d’angoisse et d’exaltation. (DLF, p. 336a)

  4. La fin’amor Chanter une dame mariée Métaphore féodale et religieuse Choix explicite et définitif Garder le secret (senhals) Tension érotique sublimée

  5. Origines de la fin’amor Origines latines et cléricales (Brinkmann, Scheludko, Errante, Bezzola) - épîtres poétiques de Venance Fortunat (VIe s.) - lyrique latine médiévale (école d’Angers) - tradition latine chrétienne (amor, caritas, amicitia) - continuité métrique et musicale - relecture d’Ovide (Baudri de Bourgueil, Marbode de Rennes) - production abbatiale (Saint-Martial de Limoges, Fleury) Origines arabes (Barbieri, Menendez Pidal, Nikl, Denomy) - muwaššahataveckharga mozarabe - rime, personnages (lauzengador, gardador), exorde printanier - senhals masculins Théorie sociologique (Jeanroy, Pillet, Köhler) - tension sociale et érotique de la petite noblesse (marginal men) Origines populaires (Paris, Mölk) - chansons de mai et transmission orale

  6. Guillaume IX —— Philippa de d’Aquitaine Toulouse Guillaume X —— Aliénor de d’Aquitaine Châtellerault Louis VII Capet Henri II Plantagenêt Henri I de —— Marie Capet Champagne Richard I Plantagenêt Cœur de Lion Thibaut III de —— Blanche de Champagne Navarre Thibaut IV de Champagne roi de Navarre (Cercamon, Marcabru) (Benoît de Sainte-Maure) (Chrétien de Troyes)

  7. Guillaume de Poitiers, BdT 183.11 (Pasero, VII). Pos vezem de novel florir pratz, e vergiers reverdezir, rius e fontanas esclarzir, auras e vens, ben deu chascus lo joi jauzir don es jauzens. D’amor no dei dire mas be. Quar no·n ai ni petit ni re ? Quar ben leu plus no m’en cove ! Pero leumens dona gran joi qui be·n mante los aizimens. A totz jorns m’es pres enaisi c’anc d’aquo c’amiei no·m jauzi, ni o farai, ni anc non o fi ; c’az essiens fauc, maintas ves que·l cor me di : “ Tot es niens ”. Per tal n’ai meins de bon saber quar vueill so que non puesc aver. E si·l reprovers me ditz ver, certanamens: «A bon coratge bon poder, qui·s ben sufrens». Ja no sera nuils hom ben fis contr’amor, si non l’es aclis, et als estranhs et als vezis non es consens, et a totz sels d’aicels aizis obediens. Obediensa deu portar a maintas gens, qui vol amar ; e cove li que sapcha far faitz avinens e que·s gart en cort de parlar vilanamens. Del vers vos dic que mais ne vau qui ben l’enten, e n’a plus lau : que·ls motz son faitz tug per egau comunalmens, e·l son, et ieu meteus m’en lau, bo·s e valens. A Narbona, mas ieu no·i vau, sia.l prezens mos vers, e vueill que d’aquest lau me sia guirens. Mon Esteve, mas ieu no·i vau, sia·l prezens mos vers, e vueill que d’aquest lau me sia guirens. Pos vezem de novel florir pratz, e vergiers reverdezir, rius e fontanas esclarzir, auras e vens, ben deu chascus lo joi jauzir don es jauzens. Puisque nous voyons refleurir les prés, reverdir les vergers et les sources couler plus clair, brises et vents, chacun doit bien jouir de la joie qui le fait jouir.

  8. D’amor no dei dire mas be. Quar no·n ai ni petit ni re ? Quar ben leu plus no m’en cove ! Pero leumens dona gran joi qui be·n mante los aizimens. D’amour je ne dis que du bien. Pourquoi m’en échoit-il si peu ? C’est que je n’ai pas droit à plus. Pourtant sans peine, il donne joie à qui maintient ses convenances.

  9. A totz jorns m’es pres enaisi c’anc d’aquo c’amiei no·m jauzi, ni o farai, ni anc non o fi ; c’az essiens fauc, maintas ves que·l cor me di: « Tot es niens ». Toujours tel a été mon lot : jamais ne jouir de ce que j’aime, je ne le fis ni le ferai. Tant et si bien, mon cœur me dit quoi que je fasse : « tout est néant ».

  10. Per tal n’ai meins de bon saber quar vueill so que non puesc aver. E si·l reprovers me ditz ver, certanamens: «A bon coratge bon poder, qui·s ben sufrens». Si je réussis moins que d’autres c’est que je cherche l’impossible, bien que dise vrai le proverbe, certainement : « Volonté trouve son chemin en patientant ».

  11. Ja no sera nuils hom ben fis contr’amor, si non l’es aclis, et als estranhs et als vezis non es consens, et a totz sels d’aicels aizis obediens. Nul homme n’est un vrai fidèle d’amour s’il ne lui est soumis, si aux étrangers comme aux proches il n’est plaisant, ni à tous ceux de ce séjour obéissant.

  12. Obediensa deu portar a maintas gens, qui vol amar ; e cove li que sapcha far faitz avinens e que·s gart en cort de parlar vilanamens. Obéissance il doit porter à bien des gens qui veut aimer et il convient qu’il sache faire actes plaisants, qu’il se garde en cour de parler comme un vilain.

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