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Les T ravaux P ersonnels E ncadrés

Les T ravaux P ersonnels E ncadrés. Ou l ’édifiante histoire d ’une rénovation avortée. Qu ’est-ce que les TPE ?.

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Les T ravaux P ersonnels E ncadrés

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Presentation Transcript


  1. Les Travaux Personnels Encadrés Ou l ’édifiante histoire d ’une rénovation avortée

  2. Qu ’est-ce que les TPE ? • A partir d’une liste de dix-huit sujets définie par le ministère de l ’éducation nationale, les élèves mènent un travail de recherche documentaire, débouchant sur un dossier de synthèse et une soutenance orale. • Les TPE associent au moins deux professeurs de disciplines différentes pour encadrer deux heures par semaines un petit groupe d ’élèves.

  3. Pourquoi ce sujet à TECFA ? L’introduction et la mise en place des TPE en France ont suscité (et suscitent encore) de vifs débats dont les enjeux dépassent largement les frontières de l’hexagone et qui intéressent TECFA pour deux raisons principales: 1. Les TPE mettent en œuvre la pédagogie de projet, sous-tendue par les théories socio-constructivistes et ses implications (travail collaboratif entre autre), pédagogie prônée et utilisée à TECFA 2. Les TPE ouvre le débat de l’introduction systéma- tique des TICE dans l’enseignement scolaire, débat qui ne peut laisser indifférents tous les acteurs, pro- fesseurs ou étudiants de TECFA

  4. L’histoire édifiante d ’une innovation... Les sources. Les débats sur l ’école ne datent pas d’hier mais plus que jamais les rapports entre l ’école et la société n’ont fait l’objet de recherches. Des textes et particulièrement ceux publiés dans l ’ouvrage coordonné par Edgar Morin  « Relier les connaissances » (seuil, 1999) interrogent le lycée sur son ouverture au « monde extérieur » tant sur le plan des contenus à enseigner, que des didactiques et de la pédagogie. Son introduction En 1999, le ministre Claude Allègre lance dans ce contexte l ’introduction des TPE, expérimentés dans un premier temps sur la base du volontariat dans une centaine de lycées en classe de première (classe avant la terminale). Le 27 avril 2000, le nouveau ministre Jack Lang annonce la généralisation des TPE pour toutes les classes de première des lycées généraux pour janvier 2001 et leur extension à tous les élèves de terminale en septembre 2001 Décembre 2000: le ministre maintient son calendrier malgré les contestations du SNES, syndicat majoritaire des enseignants. Le 14 juin 2001, Jack Lang fait marche arrière. Sous la pression du SNES, il renonce (à titre transitoire ?) à rendre obligatoires les TPE en classe de terminale, leur ôtant par là-même le statut de discipline à part entière et donc sa prise en compte dans évaluation au baccalauréat

  5. Épilogue Le caractère facultatif des TEP en terminale risque de sonner le glas d ’une innovation considérée comme la clé de voûte de la rénovation des lycées. « Les TEP constituent une innovation majeure du système éducatif français. D ’abord par leur caractère transversal. Ensuite par l ’appel qui est fait à l ’utilisation des TICE. Pour nombre d ’élèves, les TPE sont la première expérience d ’utilisation raisonnable d ’Internet. Enfin parce que les TEP amènent une nouvelle approche de l ’enseignement, celle de la pédagogie de projet » François Jarraud Rédacteur en chef du Café Pédagogique Et maintenant… Quel sera le sort des TEP? Nul peut le dire après la victoire de J. Chirac aux dernières élections. Pour l ’instant, la nomination du philosophe Luc Ferry à la tête du ministère de l’éducation nationale permet d ’espérer que leur enterrement n ’est pas pour demain…à moins que les choix faits par le politique au nom de convictions sur ce que c ’est qu’apprendre et enseigner ne résistent pas à la contestation comme ce fut le cas pour J. Lang

  6. Pourquoi les TEP suscitent-ils tant de passion ? Plus largement, la question des TPE touche non seulement la place accordée aux technologies informatiques en lycée mais aussi la formation des jeunes aux questions d'information et communication et de plus remet en cause une pratique pédagogique nouvelle au lycée, fondée sur le projet et la transdisciplinarité. La question d'actualité que posent les TPE est révélatrice du débat de fond autour du sens de l'école dans une société moderne. Au delà de la querelle des moyens, éternelle rengaine que les TIC ont souvent réveillée, c'est le débat sur l'apprendre au lycée, au collège et à l'école primaire qui est posé, surtout dans une société qui propose (impose ?) de nouveaux moyens d'accès à l'information et de nouvelles modalités de communication humaine. Bruno Devauchelle CEPEC

  7. Pourquoi les TEP ont-ils des détracteurs ?. 1. Parce qu ’ils remettent en cause le rôle du professeur « Demeurent pour s'opposer à ce (non)projet sourd du monde contemporain ceux qui pensent toujours que le rôle des adultes à l'école reste celui d'instruire les jeunes, de les aider à constituer leur propre jugement et à l'exercer dans le cadre de savoirs progressivement et rationnellement constitués vers l'horizon de l'autonomie intellectuelle et civique. » « Par la critique des théories et des conjectures d'autres que nous, par la critique de nos propres théories et essais spéculatifs de solution ", et j'ajouterai : dans le souci théorique de la vérité et pratique de la liberté. Cette voie n'est pas celle de l'ordinateur, elle est celle de la parole réflexive du spécialiste : le professeur ! Karl POPPER, A la recherche d'un monde meilleur, Editions du Roche, 2000

  8. 2. Parce qu ’ils remettent en cause les disciplines académiques. « Mais, inversement et de même, une éducation qui se refuserait à transmettre des connaissances serait a-scientifique et courrait le risque de l' " à-peu-près " qui n'est jamais très loin du " n'importe quoi ", de la médiocrité, de l'infantilisation, de l'irresponsable voire du criminel (5). Les T.P.E., parce qu'ils sont des " anti-matières " (par leur contenu : des " thèmes ", et leurs méthodes : " débats " et " dossiers "), courent ce risque. Les professeurs, qui dans cet exercice " trans-pluri-multi...disciplinaire " ne sont plus des spécialistes (dans l'esprit des T.P.E.), constatent, impuissants, que la priorité est donnée aux " procédures " sur le sens, aux moyens d'apprendre sur les raisons d'apprendre. L'évaluation du travail effectué par l'élève se porte alors essentiellement et au mieux sur les sources de l'information et non plus sur la rigueur de la connaissance. Comment ne pas s'apercevoir, aussi, que l'insistante injonction de " travailler autrement " signifie surtout, à l'évidence, enseigner autre chose, et que les T.P.E., l'E.C.J.S, etc. (tout positifs qu'ils puissent être à certains égards) constituent des anti-matières qui visent à destituer les disciplines académiquement constituées selon un fond et une forme structurés et donc garantis par l'exigence critique et autocritique ? Comment ne pas savoir, surtout, que ce qui est par là programmé, et même déjà à l'œuvre, c'est tout simplement la fin de l'école comme instance critique dont la société enfin devenue libérale-sociale-démocrate ne supporte plus les coûts économique et symbolique (5) L'éducation des régimes totalitaires en est un exemple historique dramatique. Hannah Arendt, La crise de l'éducation dans La crise de la culture.

  9. 3. Parce qu ’ils pensent qu ’ils aggravent les inégalités «  Ils (les bons élèves) viennent l'interroger (le professeur) et apprennent de lui, mais comme ils l'ont toujours fait. Les autres, livrés à eux-mêmes, ne sortent jamais de l' " à-peu-près ". Ainsi, plutôt que de réduire l'écart qui sépare les meilleurs élèves des autres, les T.P.E. ne font que l'augmenter parce qu'ils valorisent l'éducatif et le pédagogique au détriment de l'instruction, en la subordonnant et l'instrumentalisant. Les bons élèves le savent et s'en sortent, les moins bons s'y enlisent malgré les efforts qu'ils fournissent, comme le fameux baron prussien. » « Les T.P.E., qui interdisent l'instruction dans leur forme et leurs principes, sont donc condamnables. Et si les T.P.E. sont le contre-modèle pédagogique qu'on nous propose pour solutionner les écueils du modèle existant, il est certain que, comme nous le constatons en les pratiquant (8), plutôt que de répondre au problème auquel se confronte aujourd'hui comme hier l'instruction publique ils ne font que creuser en les consolidant les différences sociales qui distinguent nos élèves. » (8) Et je suis de ceux-ci depuis 1994.

  10. 4. Parce qu ’ils prennent des heures aux autres disciplines Le SNES a rajouté une autre objection (à celles liées aux difficultés matérielles): « Les heures de TPE sont des pertes sèches pour l ’apprentissage des disciplines » , affirme-il Dans Le Monde du 15 juin 2001 5. Et pour une raison typiquement française: son évaluation au baccalauréat

  11. 5. Parce qu ’ils introduisent les TICE au sein de l ’école Et les TIC font peur... Pour des raisons éthiques : la soumission de l ’école au lois du marché « D’abord, les TICE entraînent l’École vers son pire ennemi, la marchandisation des outils, et l’obligent à flirter avec le monde du commerce et la logique des fabricants. Les marques et les sponsors s’étalent sur le matériel scolaire. On fait des concours pour gagner des équipements (bien sûr qu’on est reconnaissant au sponsor !). À compter le nombre de salons, d’expositions, de manifestations, de démarchages et d’opérations de séduction auprès des établissements, on voit combien le marché de l’École est contrôlé. Et les enseignants se piquent au jeu en polémiquant entre eux sur la supériorité de tel ou tel équipement, de tel ou tel logiciel… » Odile Chenevez, IUFM d ’Aix-Marseille

  12. Et philosophiques ... « L'offensive de la séduction marchande et publicitaire du monde contemporain auprès de la jeunesse vante haut et fort les charmes de la puissance facile, de la communication illimitée, de la mise en spectacle mercantile du bonheur par la consommation. Après notre immersion dans le monde de l'information et de la communication, nous voilà désormais entrés dans l'ère de l'habileté généralisée. Et l'école elle-même n'y échappe pas puisque plutôt que de lui demander d'émanciper les jeunes gens de la dictature du contemporain en leur apprenant à respecter et assimiler les contributions culturelles de l'humanité issues des générations antérieures comme des civilisations étrangères, on lui demande désormais de faire en sorte de s'y adapter elle-même pour y intégrer les jeunes en instrumentalisant systématiquement le savoir, réduit pour les besoins de cette cause à un simple moyen d'efficience technique et de reconnaissance pragmatique. » Stéphane Vendé

  13. et aussi peur de perdre l ’essentiel « Alors parce qu'elles sont toujours plus performantes, plus rapides, plus créatrices, toujours en perpétuellement changement, elles nous font gagner toujours plus de lisibilité, de productivité et d'efficacité. Mais la contrepartie c'est que très vite, parce qu'elles sont aussi incroyablement chronophages, nous sentons toute notre énergie occupée et engloutie par les procédures de saisies qu'elles nous imposent, les savoir-faire toujours plus sophistiqués qu'elles nous demandent d'apprendre et de renouveler, par les protocoles toujours plus rigides que nous devons connaître et auxquels rapidement le savoir lui-même doit se soumettre au moins dans la forme si ce n'est dans le fond. Alors si nous ne nous laissons pas happés par le modernisme-technophilique ambiant si à la mode aujourd'hui et si nous restons vigilants sur l'essentiel à l'école, nous nous apercevons vite qu'avec ces Technologies de l'Information et de la Communication appliquées à l'Enseignement nous risquons de nous détourner de ce pourquoi nous avons choisi le métier d'enseigner : l'émancipation des jeunes par la science. » Cet article est extrait du n°7 du mois d'octobre 1999 de la revue interacadémique des TICE "AC-TICE"

  14. et aussi peur des dangers d ’Internet Quelques exemples, souvent énoncés, de risques liés à l’utilisation d’Internet - Risque d’être confronté sans le vouloir à des images ou à des propos traumatisants ; - Même risque, mais en le cherchant ; - Risque de faire des rencontres dangereuses pour sa sécurité, d’être victime de fraude, d’atteinte à sa vie privée ; - Risque d’être victime de désinformation, de ne pas être capable d’évaluer la fiabilité de ce que l’on trouve sur le Net ; - Risque de télécharger et de diffuser des virus informatiques ; - Risque de se noyer (sous le trop-plein des infos) ; - Risque de faire subir un risque à autrui par des comportements incivils ou des contenus traumatisants que chacun peut distiller sur le réseau. - Risque de laisser les enfants faire autre chose à l’école que ce qu’ils sont censés y faire ; risque de plaintes parentales et risque de rendre floue la mission de l’école ; - Risque de renforcer les inégalités sociales par les inégalités d’équipement ; - Risque d’augmenter les inégalités Nord-Sud, les inégalités entre « inforiches » et « infopauvres » ; - Risque d’être un acteur de la mondialisation et d’enrichir tous les Bill Gates aux aguets ; - Risques pour les enseignants d’être débordés par certains de leurs élèves ;- Risque de mauvaise formation de la pensée et du raisonnement par l’utilisation de l’hypertexte et d’une navigation désordonnée. - Etc. Internet, est-ce que c’est dangereux ? Odile Chenevez(d’après un article paru dans les Cahiers pédagogiques n°396 : L’Odyssée des réseaux)

  15. et pour des raisons inavouées et inavouables La peur de ne pas être à la hauteur La fascination des jeunes pour les technologies fait d'eux des proies d'autant plus faciles que les adultes, pour la plupart, ne maîtrisent pas ces technologies. L'école n'est pas en reste sur cette non-maîtrise. Les fournisseurs ont vite fait de se substituer à l'école pour proposer des services en direct, jouant, là encore, sur la faiblesse culturelle de l'école en matière de TIC. Ce sont pour moi deux fronts qu'il faut ouvrir : celui de l'accès de tous aux TIC dans l'espace éducatif et scolaire ; celui de la « culture » technologique des acteurs de l'éducation. Cela ne signifie pas que l'école doit mettre des TIC partout, mais qu'il faut en priorité donner aux enseignants les moyens de se constituer une véritable culture des nouveaux médias - qui ne soit pas seulement la lecture de quelques hebdomadaires de surface ou encore de discours d'origines diverses (syndicats, ministères, commerçants) en direction des médias - ; et encourager la constitution de véritables équipes qui pourront accompagner les enseignants à entrer dans la culture technologique et ainsi développer les outils et les compétences pour permettre à l'école de ne pas être remplacée par le marché à défaut d'être envahie, voire rachetée. Bruno Devauchelle Cepec Auteur de Multimédiatiser l'école, Hachette Éducation.

  16. Quelques conclusions L ’introduction des innovations pédagogiques telles que la pédagogie de projet et l ’introduction des TIC à l’école ne font pas autant la belle unanimité parmi les enseignants que le pédagogiquement correct ambiant  pourrait le laisser croire. Il est facile pour les chercheurs de voir dans la majorité des enseignants des corporatistes rétrogrades, incapables de se remettre en question et de collaborer mais les débats que soulèvent ces innovations montrent que c ’est loin d’être toujours le cas. A tort ou à raison, les enseignants soulèvent de vrais problèmes, se posent de vraies questions et font preuve en tout cas d ’un sens de leurs responsabilités et de soucis éthiques peu communs dans la société marchande et technocratique qui caractérise les sociétés occidentales modernes.

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