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Pour une Agriculture Soutenable

Pour une Agriculture Soutenable. Universités d’Eté du NPA Cycle : Un Monde en crise Atelier du 26 août 14 h – 17 h. Plan de l’intervention. Les faits, rapidement, ils sont en général connus

Audrey
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Pour une Agriculture Soutenable

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  1. Pour une Agriculture Soutenable Universités d’Eté du NPA Cycle : Un Monde en crise Atelier du 26 août 14 h – 17 h UENPA.09 Cécile Fléché

  2. Plan de l’intervention • Les faits, rapidement, ils sont en général connus • Les conséquences de l’agriculture intensive sur l’environnement, sur la société, sur les paysans du monde entier, sur le consommateur • Le Comment, ce qui est peut être moins connu : les règles établies, par qui, pourquoi, dans quel contexte • L’agriculture intensive : organisation de la filière et lois du Marché • Les textes internationaux sur les droits des peuples • Stratégie pour l’avenir • Les enjeux • Changer l’agriculture : adopter et généraliser une agriculture écologique • Changer les règles au niveau international, européen, national UENPA.09 Cécile Fléché

  3. Des choix lourds de conséquences • Une norme (presque) universellement acceptée : tous les coups sont permis pour augmenter ses bénéfices et son pouvoir. Y compris avec l’agriculture : Les paysans du « Sud » et les populations en payent le prix fort • Choix d’une agriculture intensive (max de rendement pour un min de Main d’oeuvre) qui poursuit son chemin depuis plus de 60 ans • Choix d’une libéralisation du Marché des produits agricoles surtout depuis 1995 et à l’OMC • Poursuite de la financiarisation de tous les domaines d’activité humaine y compris l’agriculture UENPA.09 Cécile Fléché

  4. Agriculteurs dans le monde • 28 millions d’agriculteurs équipés de tracteurs sur de grandes surfaces utilisant eau, fertilisants, pesticides • 250 millions utilisent la traction animale et 1 milliard n’ont que la force de leurs bras munis de houe. • Ecarts de productivité : 1 jusqu’à 500 voire 1000 • Mais le problème n’est pas essentiellement là, il est dans l’organisation des marchés à l’échelle mondiale • En Europe 11 millions de paysans dont 4,5 des dix nouveaux pays européens • Par an, 50 millions de paysans sont arrachés à leur terres UENPA.09 Cécile Fléché

  5. Agriculture intensive. Caractéristiques Rationalisation de la production s’appuyant sur la recherche scientifique • Travail important du sol d’où machinisme agricole très présent et travail sur de grandes parcelles Extension de l’irrigation • Utilisation de semences « améliorées », hybrides souvent, déconnectées de la notion d’adaptation aux terroirs, aux biotopes et souvent non réutilisables en semences • Peu ou pas de rotation de cultures, voire monoculture à l’échelle de grandes parcelles (maïs en France) ou de régions (soja en Argentine). Sols nus une partie de l’année • Utilisation de plus en plus d’intrants - fertilisants chimiques, pesticides - au fur et à mesure de la stérilisation des sols et du développement des résistance des parasites, maladies et mauvaises herbes • Consommation d’énergie pour le labour, la fabrication, l’acheminement et l’épandage d’engrais, la fabrication et l’épandage de pesticides : la mise à disposition d’une tonne de blé en France consomme plus d’un tiers de tonne de pétrole UENPA.09 Cécile Fléché

  6. Agriculture intensive. Conséquences • Mécanisation = remembrement : on a supprimé ainsi 1à 2 millions de km de haies en France. Sans haie, pas d’oiseaux Et pas d’oiseaux pour réguler le nombre d’insectes = + d’insecticides. Sans haie, l’eau de pluie n’est pas retenue = sécheresse des haut et érosion , inondation des bas • Pollution généralisée de l’environnement (air, eau, sols, alimentation) par les nitrates, les pesticides et leurs coformulants • Disparition de la faune du sol, seule garante d’une fertilisation durable et d’une nutrition équilibrée des plantes • Chute de la biodiversité • Impact sur la santé, des produits chimiques et des modifications de la qualité nutritionnelle des aliments UENPA.09 Cécile Fléché

  7. Agriculture intensive. Conséquences • Echec de la « révolution verte » imposée aux pays dits « du sud » : « le modèle agricole proposé par la révolution verte, loin d’améliorer la vie des petits exploitants du tiers monde ou de briser le cercle vicieux associant pauvreté rurale et dégradation de l’environnement, a provoqué une rupture de l’équilibre naturel. Cette crise environnementale n’est que l’effet de choix socio-économiques encourageant des méthodes qui entraînent érosion des sols, salinisation, pollution par les pesticides, désertification et réduction de la biodiversité. Tant que la monoculture formera la base des systèmes agricoles, les ravageurs croîtrons et se multiplieront tandis que les végétaux fragilisés requerront des mesures de protection toujours plus dangereuses et plus couteuse » Rapport FAO Agro-écologie 2008 UENPA.09 Cécile Fléché

  8. Pesticides : rapport FAO juin 2002 • Il y a 2 millions de préparations chimiques différentes dans le monde avec des ventes annuelles de 1,6 billions de dollars • La convention de Rotterdam qui vise à empêcher les importations indésirables de produits chimique dangereux, n’a été ratifiée que par 20 pays alors qu’il en faut au moins 50 pour activer cette convention • Donc pas de procédures, donc trafic mondial de produits dangereux..Et les pays du sud n’ont aucun moyen de contrôle UENPA.09 Cécile Fléché

  9. Pesticides Le commerce des pesticides est une activité industrielle florissante • La France est un très bon exemple : numéro 1 des pesticides, Premier exportateur (en 2002) troisième consommateur (plus de 100.000 t/an) c’est aussi le pays qui a le plus fort pourcentage de fruits et légumes pollués par des résidus de pesticides : 54 % des échantillons (36 % moyenne européenne) dont 10 % au-dessus du seuil autorisé (surtout la salade) • 25 à 75% (voire 100% en aérien) des pesticides épandus s’évaporent et se retrouvent dans les eaux de pluie. Les pesticides peuvent ainsi faire le tour de la planète • Tout adulte européen a accumulé entre 300 et 500 produits chimiques industriels, stockés dans le sang, les urines, les graisses et peuvent se retrouver dans le lait maternel. L’enfant naît avec déjà son stock de polluants (250 molécules décelées) UENPA.09 Cécile Fléché

  10. Pollution par les pesticides des eaux en France (IFEN 2005) • En 2005, 819 points ont été contrôlés sur les rivières : 91% d’entre elles présentaient au moins un pesticide • Le bilan est tout aussi accablant pour les eaux souterraines : 55% des 1213 points de contrôle révèlent une concentration de pesticides. • L’étude souligne des niveaux de contamination significatifs : 36% des points de mesure en eaux de surface ont une qualité moyenne à mauvaise, et 25% des points en eaux souterraines ont une qualité médiocre à mauvaise. • Mais ce n’est pas tout : Voilà ce que l’on peut lire dans un rapport de 2000 : « seulement une centaine de molécules et leurs dérivés sont, en pratique, analysables dans les eaux. De plus certains composés pesticides ne sont pas quantifiables à [des limites] suffisamment basses pour rendre compte de la qualité environnementale ou sanitaire et les incertitudes sont parfois fortes » • En France, de l’eau impropre à la consommation est régulièrement délivrée à des millions de consommateurs (il n’y a pas que dans le Tiers Monde) UENPA.09 Cécile Fléché

  11. Pesticides, Environnement et Santé « Les produits toxiques les plus préoccupants, quant à leur impact sur l’environnement, sont actuellement les polluants d’origine industrielle (PCB, dioxines, détergents, métaux lourds, hydrocarbures) et d’origine agricole (pesticides, engrais). Leur présence dans l’environnement modifie certaines fonctions physiologiques des organismes vivants et diminue, ainsi, leur capacité reproductive. …. Ces changements sont la conséquence d’événements précoces résultant d’interactions moléculaires entre polluants et systèmes biologiques. …. Les polluants interagissent avec des cibles moléculaires (enzymes, récepteurs, gènes), situés en des points stratégiques de la physiologie des organismes (système nerveux central, reproduction..). Le dysfonctionnement de ces cibles moléculaires a des conséquences biologiques au niveau des individus, des populations et ultérieurement des écosystèmes. » (CNRS Institut des sciences de l’évolution. UniversitéMontpellier II) UENPA.09 Cécile Fléché

  12. Pesticides et Santé • Les agriculteurs sont les premières victimes : 16 à 20 % des agriculteurs subissent des effets secondaires après épandages de pesticides. Une étude (réseau de toxicovigilance de la Mutualité Sociale Agricole) portant sur 1000 dossiers a permis d’incriminer aux pesticides 2/3 des troubles constatés chez les agriculteurs, avec des symptômes cutanés (40 %), digestifs (34 %), des céphalées (24 %) troubles respiratoires (20 %). • Maladie de Parkinson, sarcomes, cancers du cerveau, décelés chez les agriculteurs, en proportion supérieure à la population générale : 5% au lieu de 1%. Chez les viticulteurs, les risques de cancer du cerveau sont 25 fois supérieurs à ceux qu’ils sont dans la population générale UENPA.09 Cécile Fléché

  13. MSA : Enquête phyt’attitude • Organisation de remontées d’information depuis 2000 • Dernier rapport publié : 2004 • Liens significatifs entre troubles ressentis et produits utilisés 2 fois /3 • 4 fois/5 concerne les ouvriers agricoles • Les plus grands risques : arboriculture et viticulture • Les produits classés toxiques sont les plus fréquemment causes d’accidents UENPA.09 Cécile Fléché

  14. Une technique de déni du risque chimique • Lors d’une enquête menée sur le terrain en Poitou Charentes, j’ai mis en évidence que le xylène (en co-formulant) était l’une des molécules les plus utilisées dans les épandages de pesticides. Recherche d’informations à la suite : Le xylène est-il dangereux ? • Les xylènes s’accumulent dans l’organisme, passent la barrière placentaire, sont présents dans le lait maternel • Ils sont embryotoxiques et cancérigènes expérimentalement • Mais les études épidémiologiques n'ont pas abouti à la classification du xylène parmi les produits cancérigènes à cause de l'exposition simultanée à plusieurs produits chimiques. • Et voilà le travail !: avec les pesticides et les produits chimiques en général, nous sommes toujours dans ce cas. 2500 associations de molécules, au bas mot, circulent en même temps dans l’environnement (résultats d’une enquête anglaise auprès de 700 fermes) UENPA.09 Cécile Fléché

  15. Agriculture intensive. Conséquences • L’agriculture intensive a favorisé (précipité, prolongé) l’emprise des économies occidentales sur les autres parties du Monde (sauf la Chine ?) et la mise en coupe réglée des territoires et des sociétés en un colonialisme prolongé au delà de sa fin théorique • Les nouveaux esclaves de l’agriculture : pour la récolte des fruits et légumes, pour la culture sous serre (qui prend de plus en plus d’ampleur), les agriculteurs du Nord font appel massivement à une main d’œuvre issue de l’immigration clandestine, malléable, disponible, sous payées, sans droits puisque « inexistants ». En France ce serait plus de la moitié des travailleurs agricoles saisonniers UENPA.09 Cécile Fléché

  16. Perte de sols • Sur une surface totale de 13 milliards d’hectares de terre sur la planète, les terres cultivables représentent 11% (soit 1,5 milliards ha), les pâturages 27%, les forêts 32% et les zones urbaines 9%. • À travers le monde, les taux d’érosions sont plus élevés que jamais. D’après une étude de l’International Food Policy Research Institute, on estime que 10 millions d’hectares de terres cultivables sont abandonnés chaque année dans le monde à cause de l’érosion des sols et de la diminution de production. 10 autres millions d’hectares sont gravement endommagés chaque année par la salinisation due en grande partie à l’irrigation et/ou à des systèmes d’écoulement inappropriés. Cette perte s’élève à 1,3% de la surface cultivable par année. • Selon la FAO, 40 % des terres émergées sont touchées par la désertification UENPA.09 Cécile Fléché

  17. Évolution terres arables disponibles • La population mondiale a doublé durant les 45 dernières années. Si le taux d’accroissement actuel de 1,3% par année persiste, la population doublera encore en seulement 50 ans. • En 1960, quand la population mondiale n’atteignait qu’environ 3 milliards d’individus, on disposait approximativement 0,5 ha de terres cultivables par personne, la surface minimum considérée comme essentielle pour la production d’une alimentation variée, saine et nutritive, composée de produits animaux et végétaux, comme celle consommée aux États Unis ou en Europe. Mais à mesure que la population humaine continue d’augmenter et d’étendre son activité économique, avec toutes les infrastructures qui en découlent, comme les systèmes de transports et les structures urbaines, la surface cultivable vitale se trouve recouverte et perdue pour la production. Au niveau mondial, la surface cultivable disponible par personne est maintenant d’environ 0,23 ha. En Chine, la surface cultivable par personne est descendue de 0,11 ha à 0,08 ha en 25 ans, en raison de l’augmentation continue de la population, de l’érosion, et de la dégradation extrême des sols. UENPA.09 Cécile Fléché

  18. L’eau douce • Très inégalement répartie, 3.8OO km3 prélevés annuellement dont 70 %, utilisés pour l’agriculture • Les changements climatiques entraînent une raréfaction des pluies dans certaines région et la fonte des glaciers (réserve régulatrice) avec baisse de débit des fleuves nourriciers • L’utilisation intensive pour l’agriculture et pour l’urbanisation assèche les nappes phréatiques et les lacs qui ont du mal à se reconstituer • Conflits..et enjeux financiers conduisent à l’accaparement de l’eau au détriment de populations de plus en plus nombreuses qui souffrent du manque d’eau • Situation aggravées par l’activité humaine. La moitié des fleuves et des rivières sont gravement pollués par les pesticides, les engrais, les microbes • 1 milliards de personnes boivent de l’eau impropre à la consommation avec près de 10.000 qui en meurt chaque jour UENPA.09 Cécile Fléché

  19. L‘eau agricole • Il faut 1.100 l d’eau pour produire 1kg de blé, 2.500 pour 1kg d’œufs, 13.500 pour 1kg de bœuf (intensif) • On ne peux plus étendre l’irrigation • Et rappelons que 10 à 50 % des terres irriguées se salinisent les rendant progressivement impropres à la culture UENPA.09 Cécile Fléché

  20. Conséquences sociales • En France il y avait 2 millions de fermes en 1945, aujourd’hui il y en a 550.000. 11% des exploitations représentent 45 % du potentiel agricole • La mécanisation de l’agriculture, chassant les paysans de leurs terres, a permis de soutenir l’industrialisation rapide en fournissant dans les villes, la main-d’œuvre nécessaire • Au sud, l’exode rural a alimenté les bidonvilles, les paysans s’y sont retrouvés sans moyens de subsistance faute d’industrie pour les employer, leurs structures traditionnelles de solidarité démantelées. Condamnés à la misère des millions de personnes tentent l’aventure d’une migration vers des cieux réputés plus cléments et alimentent un néo- esclavage en particulier en agriculture où l’individu doit accepter des conditions de vie totalement indignes et dangereuses notamment avec des productions sous serre qui se multiplient depuis quelques décennies • Le paysan devenu exploitant, et plus ou moins subventionné selon qu’il est au nord ou au sud, produira en fonction des besoins du marché et non plus des besoins de sa communauté ou de ses propres besoins UENPA.09 Cécile Fléché

  21. Les coopératives agricoles en France • 3200 coopératives regroupent 150.000 salariés. Elles se situent au niveau de la collecte et de l’industrialisation de la production • Elles contrôlent 75 % de la production de blé, 94 % de celle de porc, 47% pour le lait, 62% pour le sucre, 60 % pour la volaille etc… • Elles distribuent 70 % des semences, 62 % des engrais et 60 % de l’aliment bétail • Mais leur pouvoir leur échappe de plus en plus au profit des multinationales des semences et des produits chimiques (Monsanto, Syngenta…), de l’industrie agroalimentaire (Danone, Nestlé..), de la distribution (Cargill, Carrefour…) voire de l’énergie (Total) • Anecdotique ? : le groupe chinois Chalkis agro industriel (reconversion des soldats démobilisés sur la frontière nord chinoise) a racheté la coopérative Le Cabanon, principal producteur de concentré de tomate, qui transforme la production de 2000 agriculteurs du Sud Est UENPA.09 Cécile Fléché

  22. Le syndicalisme agricole • La FNSEA crée en 1946 par un député socialiste (entre autres) pour une organisation de l’agriculture libérée. Leur credo: l’unité du monde rural rassemblé dans une Confédération générale de l’Agriculture (CGA). Les exploitants agricoles y siégeront avec leur FNSEA. La CGA est à peine née que d’anciens responsables de la Corporation paysanne pétainiste arrivent à prendre le contrôle de la FNSEA en écartant les hommes de gauche au nom de l’unité apolitique. La FNSEA campe alors à droite • La FNSEA n’a eu de cesse de tenter de contrôler toutes les institutions agricoles (chambres d’agriculture, organismes de crédit, de coopération et de mutualité sociale), au point de devenir un acteur incontournable. Pour accéder à la terre, aux prêts bonifiés, mais aussi aux dotations et primes, le paysan doit très souvent prouver son orthodoxie Pendant cinquante ans, la FNSEA (et ses montages organisationnels) s’est autoproclamée représentante de l’agriculture. Il faudra attendre l’arrivée de la gauche au pouvoir pour que soit reconnu en 1981 le pluralisme syndical. • Et bien sûr la Confédération paysanne à l’opposé des choix de la FNSEA, UENPA.09 Cécile Fléché

  23. Politique agricole de la FNSEA • Elle s'investit dans l'organisation des productions et des marchés • La FNSEA a accompagné et milité activement pour la survenue de l’agriculture intensive telle que nous la connaissons aujourd’hui avec toutes ses conséquences économiques et sociales au nord comme au sud. • Elle prend position en faveur de l'agriculture raisonnée et d'un développement de l'agriculture vers des productions non alimentaires. Elle s'attache aussi à sécuriser le revenu des agriculteurs (de certains seulement) par des outils publics de gestion des marchés, protestant contre le démantèlement systématique des organisations communes de marché (OCM) qu'annonce la réforme de la PAC.  • Après la nouvelle réforme de la PAC adoptée en 1999 et la mise en place d'Agenda 2000, sous la pression de la base, la FNSEA s'est efforcée de redéfinir la mission des paysans par le concept de multifonctionnalité, consacré par la loi d'orientation de 1999 : produire des produits sains d'origine connue, occuper et gérer l'espace en préservant la nature, contribuer à l'emploi et à l'animation du milieu rural. UENPA.09 Cécile Fléché

  24. Agriculture, agroalimentaire, distribution Au niveau mondial • 4 groupes dominent la fourniture des semences • 3 leaders pour l’agrochimie et pour 50% du marché • La transformation en produits primaires (sucre, huiles, farines, coton) est dominée par Cargill (160000 salariés dans 67 pays) ; 3 multinationales contrôlent 80 % du marché des graines de soja • L’agroalimentaire : Nestlé est le premier avec 265.000 salariés dans 80 pays (19.000 en France sur 35 sites) et présent sous 140 marques. Danone ensuite. L’agroalimentaire est la première industrie française • La distribution : un géant américain Wal-Mart 2 millions de salariés ;numéro 2 Casino, 49.000 salariés dans 30 pays. Les cinq plus grands concentrent entre 30 et 96 % des ventes d’aliments. Caractéristique générale : pression sur les prix achetés aux producteurs • Ce sont ces sociétés qui définissent les règles du commerce international, les normes, les usages UENPA.09 Cécile Fléché

  25. Agriculture, agroalimentaire, distribution (2) • Pression sur les prix achetés aux producteurs qui ne reçoit que 2 à 4 % de la valeur finale de son produit. Le café a perdu 70 % de sa valeur à l’achat au producteur depuis1980. Quand le consommateur achète 1kg de bananes 2€, le producteur reçoit 5 centimes. Plus près de nous, 1kg de pommes vendu 2,50 € à Paris est payé 20 à 50 ct au producteur • En imposant toujours des prix concurrentiels, la grande distribution en position de monopole, a incité le secteur de la transformation, à choisir la composition des aliments économiquement avantageuse au détriment de la qualité nutritionnelle UENPA.09 Cécile Fléché

  26. Agriculture, agroalimentaire, distribution (3) • En résumé : les gouvernants n’ont plus a intervenir sur les prix de vente, le système de la grande distribution suffit à faire baisser les coûts de l’alimentation dans les pays développés • Mais ce sont les producteurs qui en subissent les conséquences avec des rémunérations de plus en plus faibles d’où la mise en place de subventions compensatoires dans la mesure où la disparition complète des paysans n’est pas souhaitée • Notons que ces aides sont directes pour l’agriculteur mais semi-directe pour l’agroalimentaire et indirecte pour le secteur industriel (qui peut modérer les hausses de salaire) et ..la bourse ! UENPA.09 Cécile Fléché

  27. La PAC • Première PAC : approvisionner les pays de l’UE et stabiliser cet approvisionnement par un soutien des prix, une protection tarifaire, une régulation des stocks avec restitution à l’exportation. Ne concerne pas toutes les productions mais celles qui sont exclues peuvent bénéficier de mesures annexes • PAC en 1992 : changement, parallèlement à la création de l’OMC et l’entrée de l’agriculture dans son champ de libéralisation des marchés. Mais aussi fin de la guerre froide et de la nécessité de « l’autosuffisance » et donc orientation d’avantage vers l’exportation. On passe du soutien aux prix à l’aide directe aux agriculteurs (phase I), puis à une aide directe partiellement découplée de la production (phase II), puis à un découplage total (phase III). Après le bilan de santé de la PAC un système de paiement unique (SPS) est envisagé ainsi que le passage à une OCM unique pour les 21 régimes existants UENPA.09 Cécile Fléché

  28. La PAC (2) • L’objectif est de permettre à l’UE d’inscrire la plus grande partie du soutien à l’exploitation dans la « catégorie verte » qui n’est pas soumise aux disciplines de l’OMC • Découplage sauf pour les primes à la vache, la chèvre, a brebis • L’UE continue à faire usage des formes traditionnelles de soutien (restitution à l’exportation) lorsque la conjecture l’impose (renforcement de l’euro par rapport au dollar) l’objectif étant la stabilité sur les marchés de l’UE • La modification du soutien agricole de l’UE suit les modifications des tendances : importance croissante accordée à la qualité de la production agricole et non pas son volume ; renforcement du pilier du développement rural qui n’est plus synonyme de production agricole • Le paiement unique se fait sous certaines conditionnalités : mise en œuvre de « bonnes pratiques agricoles », « bon état agricole et environnemental » de la terre • Le problème ce sont les définitions qu’on peut donner à ces différents termes : on n’a jamais défini la « qualité » et les « bonne pratiques » ont mené à « l’agriculture raisonnée » qui comme chacun n’est qu’un coup de « communication » pour les industries chimiques • En 2012, la prime aux cultures énergétiques serait supprimée • A terme ces aides seront aussi découplées des surfaces : aide à l’exploitation agricole UENPA.09 Cécile Fléché

  29. La PAC (3) • Les droits de chaque agriculteur sont définis en fonction de ceux acquis durant la période de référence (2000-2002) c-a-d montant/nb d’ha et ce montant à l’ha est appliqué sur les ha « éligibles » c’est-à-dire pas les cultures permanentes (prime à l’herbe ?) et la sylviculture et pas non plus fruits et légumes, p. de terre de conservation • L’UE considère le marché scindé en deux : d’une part « les achats de nécessité » (produits agricoles de base, indifférenciés ) liés au prix, d’autre part les achats « hauts de gamme » selon la qualité perçue. L’UE veut appuyer la production de qualité « haut de gamme » laissant à des pays comme le Brésil, l’Argentine le soin de nous alimenter en produit de « nécessité » • Importance des normes de qualité dans la PAC réformée. 4 types d’assistance sont envisagées : - pour aider à instaurer des nouvelles normes de qualité ; - promotion du bien être animal ; - soutien pendant 5 ans au programme de certification des agriculteurs ; - soutien à la publicité pour les produits labellisés par des groupes de producteurs UENPA.09 Cécile Fléché

  30. La PAC (4) • Dans le cadre du deuxième pilier (soutien au développement rural) soutien à l’investissement des entreprises de transformation • Promotion du développement des espaces ruraux (comprendre, en plus des agriculteurs) : diversification des activités économiques dans les régions rurales, promotion du tourisme • Il y a donc glissement progressif des montants alloués au premier pilier vers le deuxième pilier. Et tous les fonds consacrés au développement rural seront réunis dans un nouveau « fonds européen agricole de développement rural » (FEADER). Ça veut dire à terme disparition de la PAC en tant que telle, mais ça ne veut pas dire disparitiondes aides, qui orienteront les productions et le développement rural selon les directives décidées par le conseil des ministres de l’UE et la commission européenne UENPA.09 Cécile Fléché

  31. La Banque Mondiale • Elle fut créée en 1945. En 1946, elle approuve son premier prêt, qui fut accordé à la France pour un montant de 250 millions de $ en valeur actualisée, il s'agit du plus gros prêt consenti par la Banque • La Banque mondiale a été créée principalement pour aider l’Europe et le Japon dans leur reconstruction, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, mais avec le mouvement de décolonisation des années soixante, elle se fixa un objectif supplémentaire, celui d'encourager la croissance économique des pays en voie de développement africains, asiatiques et latino-américains. Vu la situation actuelle inutile d’en dire plus…c’est le franc succès ! • L'appellation Groupe de la Banque mondiale désigne depuis juin 2007 cinq institutions: • la plus importante est la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), son fonctionnement est assuré par le versement d'une cotisation réglée par les États membres, • L’association International de Développement (AID), ses prêts sont réservés aux pays les moins développés, • la Société Financière Internationale (SFI), pour financer les entreprises privées, • le Centre International pour le Règlement des Différents relatifs aux Investissements (CIRDI), • L’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI), • Elle fait partie des institutions spécialisées du système de ONU. UENPA.09 Cécile Fléché

  32. La Banque Mondiale. Rapport 2008 • « Si l’agriculture, dans les pays en voie de développement, n’est pas placée au centre des préoccupations internationales, l’objectif du Millénaire visant à réduire de moitié, d’ici 2015, le nombre d’êtres humains vivant dans une extrême pauvreté et souffrant de la faim, ne sera pas atteint. » • La BM remarque aussi que les dépenses publiques des pays du Sud consacrées à l’agriculture sont très faibles ; 4 % pour l’Afrique subsaharienne. (Qui est-ce qui a recommandé la diminution drastique des dépenses publiques ?) • la BM reconnaît, qu’une augmentation du PIB provenant de l’agriculture serait 4 fois plus efficace qu’une même croissance de n’importe quel autre secteur, pour faire reculer la pauvreté. • Et qu’est-ce qu’elle propose ? UENPA.09 Cécile Fléché

  33. La banque Mondiale. Rapport 2008. 2 • mettre en place une « bonne gouvernance publique ». avec quatre objectifs fixés Premier objectif : « élargir l’accès aux marchés et mettre en place des chaînes de valeur efficaces ». Deuxième objectif : « accroître la compétitivité des petits producteurs et faciliter l’entrée sur le marché ». • « Promouvoir l’innovation par le biais de la science et des technologies. Il faut soutenir « le développement d’organismes génétiquement modifiés (OGM) qui pourraient aider les populations pauvres ». « La production de biocarburants, offre de nouvelles opportunités prometteuses d’atténuer les changements climatiques » • Il faut, « élargir l’accès aux services financiers et réduire le degré d’exposition à des risques non assurés. Les contraintes financières continuent d’être un problème généralisé dans l’agriculture ; elles sont coûteuses » La solution : « la microfinance, qui donne accès au crédit sans garantie formelle, [qui] a permis à des millions de pauvres, des femmes surtout » d’accéder au prêt. Qu’il se pratique à des coûts souvent supérieurs à 20% l’an, ne semblent guère préoccuper la Banque. Bref toutes les solutions et tous les poncifs qui ont mené à la réussite que nous savons UENPA.09 Cécile Fléché

  34. Le Fonds Monétaire International Issu de l’ONU comme la BM. Extraits de la fiche de présentation sur son site • Le Fonds monétaire international a été créé en 1945 pour promouvoir le bon fonctionnement de l'économie mondiale. Basé à Washington D.C., il est gouverné par ses 185 États membres — soit la quasi-totalité des pays du monde — devant lesquels il est responsable • Les 45  gouvernements alors représentés [à sa création] voulaient établir un cadre de coopération économique conçu pour prévenir le retour aux politiques économiques désastreuses qui avaient contribué à la Grande Dépression des années  30. • Le FMI poursuit les objectifs suivants : promouvoir la stabilité économique et prévenir les crises; contribuer à la résolution des crises, lorsqu'elles se produisent; promouvoir la croissance et alléger la pauvreté. Pour atteindre ces objectifs, il exerce trois fonctions essentielles : surveillance, assistance technique et opérations de prêts. Succès total ! UENPA.09 Cécile Fléché

  35. L’Organisation Mondiale du Commerce • Crée en 1995 à partir duGatt (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) en l’élargissant à l’agriculture, aux services et à la propriété intellectuelle • Régi le commerce mondial dont les règles ont été négociées par la conférence des ministres des pays membres lors du « cycle de l’Uruguay » (Gatt) ; le « cycle de Doha » depuis 1995, achoppe sur le dossier des échanges agricoles • Une seule vision : la libre concurrence, l’ouverture du commerce comme valeur suprême permettant la croissance économique et la paix entre les peuples ! • Sauf que les promoteurs eux-mêmes, au nord, ne respectent pas les règles, en subventionnant les productions au Nord, en établissant des barrières douanières tout en obligeant, par l’intermédiaire du FMI et de la banque mondiale, les pays du sud à ouvrir largement leurs frontières à leurs produits • A Hong Kong en 2005 la conférence de l’OMC a fixé à 2013 la suppression des subventions à l’exportation dans le secteur agricole UENPA.09 Cécile Fléché

  36. Les règles de l’OMC • Depuis 1980 sous la pression du FMI, l’agriculture des pays du Sud a été progressivement libéralisée : retrait de l’Etat, diminution des droits de douanes, suppression de quotas à l’importation • Depuis 1995 avec l’OMC, ce processus s’amplifie : aux pays du Nord on fait miroiter de fabuleux marchés au Sud ; aux pays du Sud, on promet un accès plus facile aux marchés du Nord ; aux consommateurs, partout, on promet une baisse des prix • Les règles : * diminution des subventions directes (taxes) mais autorisation des aides « découplées » (aides générales de l’Etat mesures agri-environnementales, assurances-revenu) nuance de taille puisque seul les pays du Nord ont les moyens de découpler les aides * tous les pays doivent ouvrir leur marché intérieur agricole aux importations et sans droit de douane même quand ils sont auto suffisant (ex du riz en Corée du Sud) UENPA.09 Cécile Fléché

  37. Inégalités devant les règles de l’OMC en agriculture • Le commerce des produits alimentaires ne porte que sur 15 % de la production mondiale. Oui mais les quelques firmes agroalimentaires (des pays « développés ») délocalisent (ou localisent) leurs usines près des lieux de consommation et surtout là où il y a beaucoup de consommateurs et c’est là aussi où main d’œuvre et produits peuvent être acquis à moindre frais. Incidence ? • Le changement de règle en 1995 affectent différemment les pays : Pour l’Europe et les USA, les exportations agricoles représentent moins de 10 % des exportations totales. Mais c’est 32 % pour le Brésil, 49 % pour Madagascar, 84 % pour l’Ethiopie ! Et dans les pays les moins avancés, poussés à produire pour l’exportation par les IFI, 54 % des recettes d’exportation servent à l’importation de denrées alimentaires qu’ils ne produisent plus • Et les cours chutent : le cacao a perdu 70 %, le café 65 %, le coton 48 % Et pour les PED, pas de parachutes-subventions comme aux USA UENPA.09 Cécile Fléché

  38. Libre-échange ! • Pour gagner 1$/j sur son ha, le paysan africain doit vendre ses 10 à 20 q de blé produit, 18 à 36 $/q. En Europe sur 100 ha, en intensif, l’agriculteur produit 80 q/ha qui lui coûtent 15$/q tandis que les argentins et les australiens eux produisent à 8$/q et c’est ce plus bas cours qui fait référence sur le marché mondial. • Pour que l’agriculteur européen puisse exporter sa production, l’UE subventionne (la moitié des revenus de l’agriculteur). Si bien que le q de blé arrive en Afrique à 8-10$/q. • Le paysan africain n’a aucune chance de survie • Et comme en plus, grâce au FMI et la BM, il ne peut plus cultiver ses légumes, remplacées par des cultures d’exportation et bien il meurt de faim sur place ou dans les bidonvilles • NB : On peut remplacer « blé » par « coton » et « UE » par « USA » UENPA.09 Cécile Fléché

  39. Libre-échanges : des exemples réussis …pour le Nord • Une stratégie qui paye : rendre dépendant les pays qui n’ont pas les moyens de résister (parce qu’on a mit en place des gouvernants corrompus, et en soutenant des luttes armées qui conduisent à des dictatures). Comment ? • En changeant les habitudes alimentaires : par ex au Sénégal la France a imposé aux sénégalais le riz indochinois excédentaire (pendant la colonisation). Ensuite on a vendu aux sénégalais les brisures de riz thaïlandais en ruinant les producteurs de riz de Casamance. Et on a également fourgué les surplus européens de blé (largement subventionnés) à bas prix, donnant l’habitude aux sénégalais de manger du pain alors que le climat au Sénégal ne permet pas de produire de blé • En engageant les paysans (dette oblige) à cultiver pour l’exportation abandonnant ainsi leurs cultures vivrières et donc en les rendant dépendant des importations…quand ils peuvent payer, c’est la limite de l’exercice ! • Mais tant pis, quelques millions de morts de faim, après tout, la Terre ne devient-elle pas trop peuplée ? UENPA.09 Cécile Fléché

  40. Poulet-bicyclette et poulet-avion • Les poulet brésiliens et thaïlandais ruineraient les éleveurs bretons mais ceux-ci ruinent les producteurs africains. Voyons • Le groupe français Doux premier exportateur européen, délocalise sa production au Brésil : matière première et main d’œuvre peu cher (il faut 5 kg de céréales pour 1 kg de viande) • Les producteurs européens, soutenus par les subventions UE pour le blé, continuent à produire des volailles dont les meilleurs morceaux sont vendus sur place, tandis que le reste (ailes et croupions qui ne peuvent plus être incorporés aux farines pour animaux) partent en Afrique à prix cassé : 1,37 €/kg contre 2,28 pour le poulet produit sur place. Au Cameroun ce système a supprimé 110.000 emplois par an entre 1996 et 2003. Et en plus : comme la chaine du froid n’est pas respectée, les risques sanitaires explosent : après contrôle de 200 échantillons, 83 % ont été déclarés impropres à la consommation en 2004. • Là aussi, le pays restera durablement dépendant parce que les paysans ont durablement disparus UENPA.09 Cécile Fléché

  41. Libre échange encore : l’ALENA (accord de libre-échange nord américain) • Histoire de renards (USA, Canada) dans le poulailler (Mexique), qui a commencé en 1994. Les accords ont eu plusieurs résultats • D’un côté, déferlement des usines de montage, américaines (maquiladores) vers le Mexique pour profiter des bas salaires et de l’absence de normes sociales • De l’autre les subventions étatsuniennes à la production agricole qui ont fait chuté le prix du maïs (la céréale principalement consommée, au Mexique) de 70 %, ruinant les producteurs traditionnels mexicains avec disparition des paysans. Ils ont du sûrement, alimenter en main d’œuvre les maquiladores • Résultat : le Mexique est durablement dépendant des importations. On a vu les conséquences en 2007 lorsque le prix du maïs a doublé (pour alimenter les usines de biocarburants) Ce furent les premières émeutes de la faim du (jeune, il est vrai) XXI siècle • Et les maquiladores commencent à fermer pour cause de délocalisation en Asie……. Que reste-t-il à l’ouvrier-ex-paysan ? UENPA.09 Cécile Fléché

  42. Et pourtant, comment on a fait nous, pour nous en sortir • 1881 création du Ministère de l’Agriculture en France et ce fut la mise en place d’une longue suite de barrières douanières pour protéger le paysan français dans son effort de productivité  • 1936 création de l’Office du blé pour stabiliser les cours des céréales • 1960 création du marché commun agricole pour faciliter les échanges entre six pays européens • Mécanisme du développement de l’Europe de l’Ouest ces 60 dernières années : dés la fin de la guerre, intensification des productions « pour nourrir la France et l‘Europe » c’est-à-dire travail lourd de la terre (machinisme agricole), extension des exploitations donc avec disparition de paysans (les plans quinquennaux d’aménagement du territoire les avaient programmés), ça tombe bien on en a besoin dans l’Industrie ; utilisation des fertilisants chimiques et des pesticides vantés par la recherche qui est elle-même soutenue par les industriels de l’agrochimie, qui ont besoin de débouchés pour les produits créés pendant la guerre, et de reconversion pour leurs outils industriels UENPA.09 Cécile Fléché

  43. Et pourtant ….(suite) • Gains de productivité très importants, les prix alimentaires baissent et alors… les salaires peuvent ne pas augmenter. Les entreprises récupèrent indirectement les gains de productivité réalisés par les agriculteurs. • Donc le développement de l’Europe de l’Ouest s’est effectué sur la base d’une industrie et de services largement ouverts au marché mondial (règles du GATT), mais s’appuyant sur une agriculture encadrée et protégée par des droits élevés, dissuasifs pour les produits extérieurs, combinés à des prix fixés et stables sur le marché intérieur • La nourriture à prix bas et peu fluctuant représente l’un des facteurs essentiels de la compétitivité mondiale de l’industrie et des services. • Pour maintenir le niveau de vie des consommateurs, il a fallut des subventions publiques (dont la PAC) pour combler la différence apparue dans les années 1990 entre les coûts de production et les prix de vente sur le marché intérieur. En relation avec l’OMC et la libéralisation des échanges de produits agricoles (1995) UENPA.09 Cécile Fléché

  44. Autres exemples • Le Japon très ouvert sur le marché international, applique des droits de douane de 512 % sur les importations de riz de façon à conserver un minimum d’indépendance alimentaire sur cet aliment pour lui totalement stratégique et à entretenir une vie sociale et des paysages ruraux auxquels ce pays accorde une grande importance • Le Nigéria a décidé de reconquérir une partie de sa souveraineté alimentaire en interdisant les importations de poulet congelés et de volailles vivantes qui menaçaient la survie de son aviculture. Celle-ci a pu être ainsi relancée avec une productivité honorable • Nous l’avons fait, ils l’ont fait, avec succès. Pourquoi ne pas remettre sur le tapis cette question pour améliorer la souveraineté alimentaire des pays, en particulier là où on meurt le plus de faim, là où la sous-nutrition est endémique UENPA.09 Cécile Fléché

  45. Accaparement des terres • La crise alimentaire mondiale met à nu un problème global : le changement climatique, la destruction des sols, la perte des ressources en eau et la stagnation des rendements des monocultures sont autant d'immenses menaces qui pèsent sur les ressources alimentaires futures de notre planète. • L’insécurité alimentaire accentue le phénomène d’accaparement des terres en particulier par des pays comme l’Arabie saoudite ou la Chine, dont la disponibilité en terres agricoles risque d’être insuffisantes pour assurer la sécurité alimentaire de leurs populations • Aussi : accaparement par les grandes firmes pour permettre par un jeu de compensation carbone de continuer à polluer tranquille UENPA.09 Cécile Fléché

  46. Accaparement des terres Version financière • La crise alimentaire se traduit par des prévisions de marchés tendus, de prix élevés et de pressions pour obtenir plus des terres agricoles. Dans le même temps, le secteur financier, cherche maintenant des zones protégées. Tous ces facteurs font des terres agricoles un nouveau terrain de jeu formidable pour faire des profits • Pendant toute l’année 2008, une armée de sociétés d’investissement, de fonds spéculatifs et d’autres du même type se sont emparés de terres agricoles dans le monde entier, avec l’aide précieuse d’agences comme la B M, sa Société financière internationale ou la BERD, qui toutes préparent la voie à ces investissements en « persuadant » les gouvernements de changer les lois foncières pour permettre la réussite de ce processus. UENPA.09 Cécile Fléché

  47. Définition de l’alimentation selon la Confédération paysanne • L'alimentation est une nécessité physiologique essentielle à l’humanité. Elle trouve des réponses d’une très grande variété dans les diverses cultures, avec des pratiques très spécifiques pour ce qui reste un geste de base : cuisiner. • L’alimentation constitue un fait social et culturel : nous ne mangeons pas que des aliments mais nous mangeons aussi des symboles et de l’imaginaire. • L’alimentation est la rencontre entre un territoire, ses sols, son climat et l’homme en tant que paysan, qui cultive la terre et élève les animaux  • [L’agriculture aux « normes » actuelles] ne permet pas de nourrir l’humanité entière, ni de répondre à l’ensemble des besoins de santé, culturels et sociaux liés à l’alimentation. UENPA.09 Cécile Fléché

  48. La Banque Mondiale : son dernier rapport sur le développement 2008 « Rapport sur le développement dans le monde 2008 – L’agriculture au service du développement » La BM affirme • l’agriculture est importante pour la croissance économique, la sécurité alimentaire, les moyens d’existence et un environnement durable. L’agriculture à petite échelle « est un moyen puissant pour sortir de la pauvreté » et les femmes y jouent un rôle important • l’amélioration du niveau et de la qualité des investissements dans l’agriculture à petite échelle est fondamentale. • le renforcement des moyens d’action des producteurs, notamment de sexe féminin, en les organisant, est vital pour leur permettre d’obtenir une part équitable des opportunités offertes par le marché • les pays industrialisés doivent de toute urgence augmenter leur aide aux fonds d’adaptation aux changements climatiques et cette adaptation devrait s’intégrer aux programmes agricoles MAIS UENPA.09 Cécile Fléché

  49. La Banque Mondiale : son dernier rapport sur le développement 2008 (2) • La BM affirme [encore] qu’une libéralisation totale du commerce permettra une diminution du taux de pauvreté. • Le Rapport affirme que ce sont les consommateurs pauvres qui sont les victimes de la protection de la production intérieure UENPA.09 Cécile Fléché

  50. Quelques principes énoncées dans des textes internationaux et nationaux • « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature » Principe n°1 de la Convention de Rio (repris en France dans la LOADDT de 1999) • « l’agriculture durable doit répondre à trois enjeux indissociables – économique, social, écologique - etaxer la production surles intérêts des consommateurs » (Union européenne) UENPA.09 Cécile Fléché

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